Le destin des mosaïques de l église de Rusguniae (Matifou ou Tamentfoust) : deux fragments nouveaux - article ; n°2 ; vol.97, pg 1113-1129
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Le destin des mosaïques de l'église de Rusguniae (Matifou ou Tamentfoust) : deux fragments nouveaux - article ; n°2 ; vol.97, pg 1113-1129

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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1985 - Volume 97 - Numéro 2 - Pages 1113-1129
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Noël Duval
Le destin des mosaïques de l'église de Rusguniae (Matifou ou
Tamentfoust) : deux fragments nouveaux
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 97, N°2. 1985. pp. 1113-1129.
Citer ce document / Cite this document :
Duval Noël. Le destin des mosaïques de l'église de Rusguniae (Matifou ou Tamentfoust) : deux fragments nouveaux. In:
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 97, N°2. 1985. pp. 1113-1129.
doi : 10.3406/mefr.1985.5511
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1985_num_97_2_5511ÉTUDES D'ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE NORD-AFRICAINE
XV
NOËL DUVAL
LE DESTIN DES MOSAÏQUES DE L'ÉGLISE
DE RUSGUNIAE (MATIFOU OU TAMENTFOUST)
DEUX FRAGMENTS NOUVEAUX
Comme souvent en matière de recherche archéologique «rétrospecti
ve», le hasard m'a valu, au moment où je corrigeais les épreuves d'un
article sur les inscriptions de l'église de Rusguniae1, d'apprendre que l'on
avait retrouvé deux fragments des mosaïques de cette église, à vrai dire
jamais «perdus» puisqu'ils étaient restés en possession de la famille du
propriétaire du terrain. Des concours divers que je suis heureux de signa
ler ici2 me permettent maintenant de préciser dans une certaine mesure
le destin de ces mosaïques depuis leur découverte et de constater qu'il en
1 Communication au IIe Colloque international sur l'histoire et l'archéologie de
l'Afrique du Nord, sur Les Byzantins à Rusguniae, dans Bulletin archéologique du
Comité des travaux historiques et scientifiques, n.s., 19 Β (Afrique du Nord), 1983
[1985], p. 341-360. La vente a été signalée p. 353 n. 46. On trouvera dans cet article
et dans ma notice des Églises africaines à deux absides, Paris, 1973, p. 21-23 la
bibliographie concernant l'édifice.
2 Je dois à F. Baratte et C. Metzger, conservateurs au Musée du Louvre, d'avoir
eu connaissance de cette vente. C'est à eux que je dois aussi d'avoir été mis en
rapport ultérieurement avec le comte G. de Bagneux. L'expert de la vente, M. Sliti-
ne, a facilité mon examen des mosaïques et m'a communiqué les documents en sa
possession (lettres Chardon et photographies). M. G. de Bagneux a bien voulu me
fournir des renseignements sur l'histoire de la collection familiale et me communiq
uer deux autres lettres de Chardon. P. Salama a effectué à ma demande des véri
fications sur les mosaïques d'Alger et m'a communiqué des diapositives anciennes.
Qu'ils en soient tous remerciés. J'exprime aussi ma gratitude à l'École française de
Rome qui a accepté de publier pour la première fois des photographies en cou
leurs des mosaïques encore conservées.
MEFRA - 97 - 1985 - 2, p. 1113-1129. NOËL DUVAL 1114
reste probablement quelques éléments en France (?). Au passage, je don
nerai une description, plus complète que dans le catalogue, des deux pan
neaux passés en vente en octobre 1984 à l'hôtel Drouot3.
La chronologie de la fouille
La fouille de la basilique chrétienne de Rusguniae est due à l'initiati
ve du lieutenant d'artillerie H. Chardon, du 11e Bataillon d'artillerie à
pied, en résidence au fort d'Estrées au Cap Matifou, à proximité du site,
mais elle a été effectuée sur les terres et aux frais du comte de la Ville-
gontier dont la fille Noémie était mariée au comte Léon de Bagneux.
D'après sa correspondance, le lieutenant Chardon avait proposé un plan
très ambitieux de fouilles dans la ville romaine recouverte par le domain
e, en grande partie en friche, qu'il avait relevée et superficiellement
explorée4, mais une partie seulement de ce programme a été réalisée et le
seul grand monument dégagé en entier a été la basilique.
Après un relevé topographique (plan publié par lui et par St. Gsell
dans l'Atlas archéologique de l'Algérie) et quelques sondages au printemps
1899 qui lui avaient permis d'identifier l'église et de reconnaître les débris
de la grande dédicace (voir infra), Chardon demanda à M. de la Villegon-
tier pendant l'été 1899, avec l'accord du gérant du domaine, M. Jauf-
frand, du curé du village voisin de Jean-Bart et de St. Gsell, l'autorisation
de procéder à la fouille5. Cette autorisation lui sera donnée et sera mise à
profit pendant l'hiver suivant puisque, ayant commencé la déblaiement
en novembre, H. Chardon annonçait dès le 25 janvier 1900 la fin du déga
gement de l'église. Sa lettre signalait aussi la visite d'une commission
ecclésiastique envoyée par l'évêché à la suite de la découverte de la tombe
3 Vente du 18 octobre 1984, par M" Pescheteau, Pescheteau-Badin, Ferrier :
nos 108-109 (photographies en noir et blanc des deux mosaïques). La vente a été
effectuée en collaboration avec Me Martin, commissaire-priseur à Brest. Expert :
M. Slitine.
4 Cf. les lettres du lieutenant Chardon à M. de la Villegontier en date du 29 juin
1899 et surtout à M. de Bagneux du 31 mai 1900 (après la fouille de l'église) : il
envisage 1°) de dégager la mosaïque au bord de la mer en précisant qu'il s'agit
peut-être d'une «deuxième basilique», 2°) des sondages dans les thermes «près de
la ferme Mercadal» [au Sud-Est] et «à l'emplacement présumé du cirque», 3°) de
dégager la «mosaïque du centre», 4°) de fouiller la partie ouest des petits thermes
près de la falaise, 5°) de défricher une grande partie du terrain (2 à 3 ha sur 8)
pour reconnaître d'autres ruines.
5 Cf. les lettres assez pressantes du 29 juin et du 17 juillet 1899. LE DESTIN DES MOSAÏQUES DE L'ÉGLISE DE RUSGUNIAE (ALGÉRIE) 1115
de l'évêque Lucius (la fouille des tombeaux, sans précaution pour les
mosaïques qui surmontaient certains d'entre eux, provoquera la destruc
tion de celles-ci)6. C'est à cette initiative que l'on doit la description de
l'abbé Grandidier dans le bulletin du diocèse7. De son côté H. Chardon
s'était empressé de revendiquer sa propriété scientifique en rédigeant
immédiatement (avant le 15 février 1900) le texte de la brochure éditée
chez Jourdan à Alger, un peu plus complète, surtout pour l'illustration,
que le rapport «officiel» paru dans le Bulletin archéologique du Comité9,
tandis que la découverte était signalée aussi par Héron de Villefosse (de
la part de St. Gsell) à l'Académie des inscriptions9.
Le découpage des mosaïques
Rappelons que la mosaïque n'a jamais été décrite complètement10.
L'ensemble est connu par un relevé Granger (fig. 1) reproduit dans le Bull
etin archéologique du comité des Travaux Historiques puis par le Diction
naire d'archéologie chrétienne et le liturgie de Dom H. Leclercq. Dès le 20
février 1900, H. Chardon signale qu'on pourrait restaurer un tableau de
mosaïque (le principal avec la «scène pastorale»). Le 31 mai 1900 il adress
ait à M. de Bagneux une proposition de découpage préparée avec un
mosaïste et St. Gsell. Malheureusement le plan manque dans le dossier
qui m'a été communiqué. Il est prévu à l'époque de prélever cinq
tableaux : trois petits, un pour le Louvre (qui serait offert par l'intermé
diaire d'Héron de Villefosse, alors conservateur au Louvre), un pour le
musée d'Alger (choisi sans doute par Gsell) : «Ce dernier affecterait une
forme semi-circulaire ou à pans coupés, avec restaurations aussi sommair
es que possible afin de laisser à ce document sa valeur propre. La ligne
d'enveloppe couperait diagonalement le corps du pasteur assis qu'il ne
faut pas songer à réparer. Les lacunes resteraient telles quelles, ou à peu
près. Le tout recevrait un poli suffisant pour donner un ensemble agréa
ble à l'œil».
6 Voir les dessins dans la brochure de Chardon et Bull, arch., 1983, op. cit.,
p. 344, 348, 349.
7O. Grandidier, Une basilique chrétienne à Rusguniae (Cap Matifou), dans
Semaine religieuse du Diocèse d'Alger, en plusieurs livraisons en 1900.
8 Fouilles de Rusguniae, dans Bull, arch., 1900, p. 133-148 (cf. aussi le Bulletin
de la Société géographique d'Alger, 1900, p. 157-184).
9 CRAI, 1900, p.

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