Le peintre Montfort en Syrie (1837-1838). Deuxième partie  - article ; n°1 ; vol.1, pg 155-164
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Le peintre Montfort en Syrie (1837-1838). Deuxième partie - article ; n°1 ; vol.1, pg 155-164

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Description

Syria - Année 1920 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 155-164
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1920
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

René Dussaud
Le peintre Montfort en Syrie (1837-1838). Deuxième partie
In: Syria. Tome 1, 1920. pp. 155-164.
Citer ce document / Cite this document :
Dussaud René. Le peintre Montfort en Syrie (1837-1838). Deuxième partie . In: Syria. Tome 1, 1920. pp. 155-164.
doi : 10.3406/syria.1920.8093
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1920_num_1_1_8093LE PEINTRE MONTFORT EN SYRIE (1837-1838)
PAR
KENÉ DUSSAAJD
(Deuxième article.)
11. — De Beyrouth en Transjordanie.
Le manuscrit de Montfort offre une lacune entre le 23 avril et le 9 mai,
date à laquelle, accompagné de Lehoux et d'un domestique, il quitte Beyrouth
pour visiter Djerash (Gerasa), 'Amman (Philadelphie) et Bosra. De Bertou et le
consul anglais Mooreles avaient devancés de quelques jours. La discussion avec
les moukres (1> est toujours difficile, mais on finit par s'entendre à bon prix ;
chaque monture fut louée à raison de 13 piastres par jour et Montfort note
que cela représente trois francs cinq sous.
Le premier soir, nos voyageurs couchent au Khan el-Khoulda (8), d'où ils
repartent le lendemain, 10 mai, croisant en route un grand nombre de pèlerins
grecs et arméniens qui revenaient de Jérusalem. Ils traversent à gué le fleuve
Damour, profond et large, passent le Nahr 'Aoulé sur un pont et descendent
de cheval à l'une des portes de Saïda, l'ancienne Sidon, où une visite rapide
les met en présence de leur compatriote Arago, attaché à l'armée égyptienne
en qualité d'aide de camp de Soliman Pacha. Ils vont coucher à la belle étoile
un peu au sud de Saïda. Le lendemain 11 mai, vers 4 heures de l'après
midi, « nous nous arrêtons, dit Montfort (3), près d'une rivière à sec appelée
Nahr-Asued (Fleuve Noir). Je dessine, ainsi que Lehoux, un petit pont d'une
seule arche jeté sur son lit et que je crois antique. » Ce sera aussi l'impression
(*) Montfokt, /. c, t" 21 : « On nomme ainsi à voyageurs qu'ils écorchent à plaisir si la chose
Rayruth et dans toute la Syrie, des hommes, leur est possible. »
la plupart de la montagne du Liban, lesquels (*) Montfort, /. c, f° 21 doit avoir mal re
louent leurs chevaux et mulets pour le trans- copié ses notes ; il écrit Khan el-Raddy, ce
port des marchandises des négociants dans peut être aussi Khan el-Ghadir.
tout le pays : ils s'accommodent aussi des (3) Montfokt, l. c, f° 24. SYRIA 156
d'Ed. Robinson qui passera en ce point un an plus tard (1>. Nous reproduisons
(fig. 6) le dessin de Montfort <8). Le nom du fleuve est exactement Nahr Abou
el-Aswad.
Une heure plus tard, la caravane parvient au Nahr el-Qasimiyé. S'installant
sur une élévation qui domine le fleuve, Montfort y dessine une ruine qu'il qual
ifie de mosquée. Robinson remarquera simplement que d'anciens voyageurs,
Fie. fi. — Pont sur le Nahr Abou el-Aswad.
Sandys puis Monconys, y ont vu un calice sculpté sur la porte. C'est là vra
isemblablement une armoirie musulmane comme celle qui figurait sur une porte
de la grande mosquée de Damas.
Laissant ïyr sur leur droite, nos voyageurs gagnent directement Ras el-'Ain
où ils visitent les soi-disant « Puits de Salomon <4> ». Ils continuent leur route
('■>) Robinson, l. c, 111, p. 685. (l) Eduabo Robinson, Palaestina, 111, p. 689.
(*) Depuis le moyen âge, on rapprochait le («) Louvre, Inv. 4485. Mine de plomb. Mo
Cantique des cantiques, IV, 15 : Fons hortorum, nogramme du peintre et indication : Petit
pont sur le Nahr Asued entre Tyr el Sydon, puteus aquarum viventium, qux Jluit impetu
de Libano. 11 mai 1837. LE PEINTRE MONTFORT EN SYRIE (1837-1838) 157
par la montée du Ras el-Abyad « chemin formant... comme des degrés d'espace
en espace » , ce qui lui a valu le nom de Scala Tyriorum. En redescendant sur
l'autre versant, ils aperçoivent dans « la plaine monotone une petite construct
ion. C'était une fontaine ! A midi nous faisons halte auprès d'elle et ce fut avec
un plaisir indicible que nous nous désaltérâmes à l'eau limpide de la fontaine
s'échappant par quatre jets, dont deux énormes... On nomme cette
Fig. 7. — Sebil Scanderoun.
Sebil Scanderoun. Une petite caravane était aussi arrêtée près de nous et les
chameaux paissaient l'herbe au voisinage. Puis des, femmes arabes vinrent
emplir des outres de cuir. Elles avaient sur la tête une draperie rouge orange
comme en mettent les Syriennes, attachée à la manière des Bédouines; elles
portaient aux bras des bracelets d'argent très larges et des bagues énormes
également d'argent. Leur robe était bleue, liée au milieu du corps par une
ceinture {i) ». La fontaine que dessine Montfort (fig. 7) <8) et qui se dresse au
et indication : Sebil Scanderoun entre Tyr et (*) MOI\TKORT, I. C, 1° 25.
(*) Louvre, lnv. 4486. Monogramme du peintre [nom illisible], un peu au-dessous du cap Blanc. 158 SYRIA
milieu des ruines d'Alexandroschene, actuellement Iskauderoune, a été recon
nue comme antique par Renan ; elle a simplement perdu son revêtement (1). De
là, nos voyageurs poussent jusqu'à el-Bassa.
Le lendemain, 13 mai, x ils traversent le Nahr el-Mafshouh w et coupent au .
plus court par Damoun en traversant un pays occupé à la moisson. Le jour sui
vant, par Saffouriyé, ils gagnent Nazareth et, sans presque s'arrêter, ils vont
coucher au pied du Tabor. Ils avaient hâte d'atteindre le Jourdain : « Après
trois heures de marche nous étions arrivés au sommet d'un grand plateau, lais
sant derrière nous les plaines ondulées de la Galilée, lorsque s'offrit à nous un
des spectacles les plus sublimes qu'un homme puisse contempler. Qu'on se
figure une longue vallée bornée par des montagnes dont la cime, ainsi que les
contours de cette même vallée, allaient se perdre sur la droite dans un horizon
indiscernable ; à gauche, d'autres montagnes et un coin du lac de Tibériade
apparaissent comme une anse de la mer ; au bas, au premier plan et tout autour
de nous, d'énormes pans de terrain se déroulant les uns au-dessous des autres
et portant encore la sombre empreinte du feu que l'on y avait mis. Au-dessus
de nos têtes de grands vautours planaient dans l'espace et un ciel éclatant de
lumière éclairait les herbes jaunies de la plaine (3)... » Une longue descente les
amène au Jourdain dont Montfort note le nom arabe el-Sheri'a. 4
La route que suivent nos deux amis, accompagnés de leur guide, est celle
qui menait directement de Nazareth aux bains d'el-Hammé. Ils prennent J
quelque repos au khan près du pont sur le Jourdain qu'on appelle le djisr el-kebir.
J* le grand pont, « pour le distinguer d'un second pont voisin jeté sur le Sheri'at ^
el-Mandaour (actuellement S. el-Menadire) et que l'on nomme djisr es-saghir ou t£
petit pont (4)... Je laissai ainsi que Lehoux nos moukres dans le khan et nous
allâmes ensemble, sous une arche du pont, déjeuner avec du pain et du fromage,
boire de l'eau du fleuve et jouir à l'ombre du beau coup d'œil que nous offrait
son lit encaissé semé de roseaux et de lauriers-roses en fleurs (5) » . Après une
(*) Renan, Mission de Phénicie, p. 693. autre nom, mais il n'a pu se le faire indiquer,
(*) On doit rectifier ainsi la lecture : el- c'est le djisr el-medjamï.
Mafsourr dans Montfokt, /. c, f° '26. On a de (5) Montkort, l. c, f° 30. Le croquis pris de
ce point un croquis à la mine de plomb an ce point de vue est au Louvre, lnv. 4487. Mo-
Louvre, lnv. 4484. nogramme du peintre et indication : Jesser-
(3) Momtfort, /. c, f° 29 v°. Kebir. Bords du Jourdain 1837, là mai, des-
(*) Montfoht sait que le grand pont porte un sous le 1er pont. La même vue, prise par PEINTRE MONTFORT EN SYRIE (1837-1838) 159 LE
demi-heure de marche la caravane atteint le djisr es-saghir où elle marque un
nouvel arrêt et c'est l'occasion d'un nouveau croquis (fig. 8) M.
La route longe la rive droite du Sheri'at el-Menadire que Montfort affirme
s'appeler également Nahr el-hammé. Ce dernier vocable, tiré des sources d'eau
chaude près de Omkès, peut, en effet, être antérieur au nom actuel emprunté
à la tribu el-Menadire. Le nom antique est celui de Yarmouk (Hiéromax). Si
Fig. 8. — Rives du Yarmouk.
l'on observe que, dans cette région, comme c'est le cas pour le Jourdain et le
Yarmouk, l'affluent est volontiers appelé du nom du fleuve principal auquel
s'ajoute celui d'une iribu, on relèvera h l'appui de l'assertion de Montfort que

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