Les maisons de Doura-Europos. Les données du terrain - article ; n°3 ; vol.65, pg 323-342
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Description

Syria - Année 1988 - Volume 65 - Numéro 3 - Pages 323-342
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Anny Allara
Les maisons de Doura-Europos. Les données du terrain
In: Syria. Tome 65 fascicule 3-4, 1988. pp. 323-342.
Citer ce document / Cite this document :
Allara Anny. Les maisons de Doura-Europos. Les données du terrain. In: Syria. Tome 65 fascicule 3-4, 1988. pp. 323-342.
doi : 10.3406/syria.1988.7079
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1988_num_65_3_7079LES MAISONS DE DOURA-EUROPOS.
LES DONNÉES DU TERRAIN
PAR
Anny Allara
Turin-Paris
INTRODUCTION
Dans un premier article paru en 1986 nous avons tenté d'analyser les maisons de
Doura-Europos à partir des données publiées dans les Preliminary et Final Reports de la
Mission de l'Université de Yale1. Le but de cette recherche était de reconstituer
l'organisation fonctionnelle et la différenciation économique de ces maisons, mais il avait
paru d'abord essentiel de tracer une chronologie et de montrer les limites qu'imposaient
les différents états de publication des maisons, les diverses stratégies de fouille et le
caractère discutable de certains critères de datation. A partir des quelques maisons
attribuables à la période parthe et d'autres, plus nombreuses, à la période romaine, on
avait défini quelques caractéristiques typologiques des maisons de Doura et tracé une
esquisse de l'évolution et de ses rapports avec la documentation contemporaine et la
tradition locale2.
1. Tous mes remerciements vont à MM. Pierre Leriche tions, voir mon article «Houses at Dura-Europos»,
et Assad Mahmoud pour m'avoir donné la possibilité de Proceedings of the Symposium * Common Ground and
travailler à Doura comme membre de la Mission franco- Regional Features of the Parthian and Sasanian World»,
syrienne. La collection The Excavations al Dura-Europos Mesopotamia XXII, p. 67-76, Turin 1987; la discussion
publiée par l'Université de Yale sous la forme de sur la chronologie est développée dans «Les maisons de
Preliminary Reports sera abrégée ici par Rep. I, II, etc. Doura-Europos. Questions de typologie », Doura-Europos.
2. Pour les observations sur l'organisation fonctionnell Études 1986, Syria LXIII, 1-2, p. 39-60, Paris 1986
e et la différenciation économique, à partir des (abrégé Maisons typol.). SYRIA [LXV 324
Kiwsm
T.I4 100 M
Fig. 1. — Plan général de Doura-Europos.
N. B. Ce plan remplace la fig. 3 de notre précédent article paru dans Doura-Europos. Éludes 1986, dont les légendes
étaient erronées. Les légendes correctes sont les suivantes :
Maisons habitées à la fin de la période romaine :
| 1 Zones avec des murs en pierre de taille. A 3 Zones avec des murs en blocage antérieurs à la
• 2 avec des murs en technique «de transition». période romaine. LES MAISONS. DONNÉES DU TERRAIN 325 1988]
Dans le cadre de la reprise des activités de recherche à Doura-Europos depuis 1986,
il m'a été possible de poursuivre l'enquête sur le site même. L'objet de ces observations
est donc de mettre en comparaison les éléments tels qu'ils sont présentés dans les Reports
avec la réalité du terrain. Ce travail de comparaison et de recherche de nouveaux
éléments n'est pas encore achevé et beaucoup reste à faire, soit sur le site — où aucun
nouveau sondage n'a été pratiqué sur les maisons dégagées — soit sur la documentation
inédite qui se trouve dans les archives de la mission de Yale. Les observations
préliminaires proposées ici ne sont donc pas exhaustives, mais elles nous permettront de
montrer l'intérêt et la nécessité d'un programme spécifique de recherche sur les maisons.
I. LA DÉGRADATION
Le premier problème qui se pose à qui visite le site de Doura est celui de la
dégradation des constructions fouillées, comme l'a mis en évidence le premier article du
volume Doura-Europos. Études 19863. Le problème se pose naturellement de la même
façon pour les monuments publics plus imposants que les maisons privées. Cependant,
étant donné la quantité considérable de celles-ci, la solution du sauvetage et les projets
de restauration ne peuvent être proposés que dans une minorité des cas, ce qui rend plus
dramatique la situation actuelle et nous amène à chercher des solutions4.
Le processus de dégradation se poursuit à des niveaux différents selon le type de
matériaux utilisés dans les constructions. La pierre gypseuse taillée, dans laquelle sont
bâtis quelques murs de maisons et, très souvent, les encadrements des portes et des
fenêtres, ainsi que les couvercles des puits, est dans la plupart des cas endommagée de
façon irréversible par l'action des agents atmosphériques. L'une des conséquences est que
les moulures en pierre qui décorent les encadrements des portes sont aujourd'hui souvent
illisibles5. Le blocage, constitué de blocs de pierre calcaire et gypseuse provenant du
plateau6, liés au mortier d'argile ou de plâtre, résiste mieux aux intempéries, mais on
datées, repose souvent sur des éléments hypothétiques. 3. P. Leriche, A. Mahmoud, B. Mouton, G. Lecuyot
«Le site de Doura-Europos : état actuel et perspectives L'étude de L. Shoe mériterait donc d'être reprise, mais
d'action», Doura-Europos. Études 1986, p. 6-25. l'état de conservation de moulures ne permet pas
4. Voir dans ce même volume les travaux de consolida toujours de faire des nouvelles observations sur les enca
tion temporaires que l'on a faits pour la tour 14 (angle drements dégagés (L.T. Shoe, «Architectural mouldings
sud-ouest des remparts) et pour le mur nord du palais de of Dura-Europos», Berytus, 9,1 (1947), p. 1-40, pi. I-XIII,
la «Redoute». abrégé Architectural Mouldings).
5. L. Shoe reconstituait l'évolution stylistique des 6. Pour }es observations à propos de la composition
encadrements à partir de quelques moulures dans des géologique du plateau, voir l'article de Bernard Geyer
édifices qu'elle considère datés. Mais nous avons déjà dans ce même volume.
souligné que cette chronologie, en l'absence d'inscriptions 326 SYRIA [LXV
compte plusieurs cas d'écroulement récent des murs et de destruction des implantations
spécialisées dans les pièces. La brique crue, qui constitue la partie haute des murs en
blocage, se dégrade, ce qui ne permet plus de restituer, dans beaucoup des cas, la hauteur
des pièces telle qu'elle se présentait au moment de la fouille.
La dégradation des constructions dégagées est un phénomène bien connu et dans
une certaine mesure inévitable. Dans le cas des maisons de Doura il est particulièrement
grave surtout en ce qui concerne les structures mal publiées ou non publiées qui
comportaient, au moment de la découverte, des caractéristiques qui ne sont plus visibles.
Sur le plan scientifique, en revanche, cette dégradation n'est pas totalement négative
puisqu'elle permet de mieux observer la technique de construction des murs.
II. NOUVEAUX ÉLÉMENTS
1. Plan général.
Au niveau du plan général de la ville, l'action des pluies violentes permet d'identifier
de nouveaux édifices non signalés dans le plan général de 19357 (fig. I). Par exemple, le
secteur du ravin intérieur de la ville, dans les alentours de la «Redoute» et de la
Citadelle, était très densément habité et l'on peut aujourd'hui identifier le tracé de
plusieurs murs en blocage et suivre celui de certaines rues. A certains endroits même, le
plan complet et cohérent d'édifices non fouillés apparaît de manière évidente. C'est le
cas, par exemple, d'un édifice allongé nord-sud situé au pied de la Citadelle (fig. 2). Tous
ces éléments apparaissent précieux pour mieux comprendre ce secteur vital de la ville qui
est très mal connu. Il serait important d'effectuer des relevés précis de ces murs pour
établir, par exemple, si le plan quadrillé orienté sud-est /nord-ouest8 était respecté dans
cette partie de la ville à la topographie complexe, et aussi pour identifier les voies de
circulation et le système d'évacuation de l'eau. Il est évident que de nombreux murs
croisent le tracé des ouadis actuels ; il existait donc, à l'époque de l'occupation de la ville,
un autre système pour régler l'eau provenant des pluies.
Par ailleurs l'examen du terrain a permis d'observer que quelques édifices

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