Les mosaïques de la Mosquée des Omayyades à Damas - article ; n°4 ; vol.12, pg 326-349
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Description

Syria - Année 1931 - Volume 12 - Numéro 4 - Pages 326-349
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Extrait

Eustache De Loret
Les mosaïques de la Mosquée des Omayyades à Damas
In: Syria. Tome 12 fascicule 4, 1931. pp. 326-349.
Citer ce document / Cite this document :
De Loret Eustache. Les mosaïques de la Mosquée des Omayyades à Damas. In: Syria. Tome 12 fascicule 4, 1931. pp. 326-
349.
doi : 10.3406/syria.1931.3575
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1931_num_12_4_3575LES MOSAÏQUES DE LA MOSQUÉE DES OMAYYADES
A DAMAS
PAR
EUSTACHE DE LOREY
Lorsque le calife al-Walîd Ier retira aux Chrétiens la basilique de Saint-Jean
et la convertit en mosquée, il voulut en faire le sanctuaire le plus renommé
de l'Islam. Imitant son père, Abd al-Malik, qui avait construit à Jérusalem la
Coupole-du-Rocher, dite Mosquée d'Omar, pour y attirer les pèlerins et les
retenir loin de La Mecque, il chercha, en apportant des transformations à la
nouvelle mosqiiée qu'il couronna d'une coupole, et en la revêtant d'une écla
tante parure de mosaïques, à donner à Damas un sanctuaire qui pût faire de la
ville du calife l'heureuse rivale de Médine, la ville du Prophète.
S'il faut en croire les historiens arabes, il réussit dans son dessein. Ceux-ci
ont multiplié, au sujet de la mosquée des Omayyades, les témoignages d'admi
ration et les expressions émerveillées ; la décoration surtout, les revêtements
de mosaïque et de marbre suscitaient Tétonnement : « vrais miracles de l'art »,
« merveille du monde », ils ne savent comment les célébrer. Cette admiration,
que leur imagination et leur verve stimulaient parfois, n'a pas empêché cer
tains d'entre eux de nous laisser des descriptions précises et détaillées que sont
venues confirmer les récentes découvertes. Au xe siècle, le célèbre géographe
al-Muqaddasï décrit ainsi la mosquée des Omayyades : « La mosquée est la
plus belle chose que les Musulmans possèdent de nos jours... Le sol en fut
entièrement dallé de marbre blanc et les murs revêtus de marbre bigarré jus
qu'à double hauteur d'homme, et de là, jusqu'au plafond, de mosaïques (fusai-
fusa) polychromes, dans les parties desquelles figurent des arbres, des cités et
des inscriptions de la plus grande beauté et finesse, et d'un travail exquis.
A peine existe-t-il un arbre ou une ville connus qui n'aient été représentés sur
ces murs. Les chapiteaux des colonnes furent enduits d'or et tous les arcs des
portiques furent décorés de mosaïques. Toutes les colonnes de la cour sont en SYRIA, iq3i. PL LXIII.
Cour. — Portique ouest orné de mosaïques. A gauche, la Coupole-du-Trésor. MOSAÏQUES DE LA MOSQUÉE DES OMAYYADES 327 LES
marbre blanc, les murs du pourtour, les arcades et leurs arcs portent des
mosaïques représentant des dessins et des figures, toute la toiture est recou
verte de lames de plomb, les merlons sont décorés sur les deux faces de mos
aïques. Dans la cour s'élève un « Trésor » dont les murs sont incrustés de
mosaïques... »
Un commentateur fait suivre cette description d'une note qui n'est pas
moins intéressante : « La mosaïque est composée (de morceaux) de verre du
genre des poids (en verre) de deux drachmes^ gris poussière, noirs, rouges,
noirs et dorés. (Pour ces derniers) on met sur leur surface de l'or, recouvert
(d'une autre couche) de verre fin. Puis on fait une pâte mélangée de gomme
arabique que l'on étale sur le mur, dans laquelle on incruste cette mosaïque
en composant des figures et des inscriptions. Quelques parties sont entièrement
incrustées d'or, de sorte que le mur entier paraît être en or incandescent. »
Quatre siècles plus tard, l'historien Mohammed Ibn Shâkir décrit à son tour
les motifs des mosaïques : « Les murailles étaient revêtues de marbre jusqu'à
une hauteur de plusieurs toises. Au-dessus régnait une immense vigne, fo
rmée d'or; plus haut, on voyait de petits fragments... dorés, rouges, verts,
bleus, blancs, qui représentaient tous les pays connus. La Ka'ba était placée
au-dessus du mihrâb et les autres contrées étaient figurées adroite et à ■gauche,
avec tout ce qu'elles produisent d'arbres remarquables pour leurs fruits ou
leurs fleurs ou d'autres objets (1)... »
De cette décoration si vantée, qui s'étendait sur une grande surface, les
tremblements de terre et les incendies qui ont éprouvé à plusieurs reprises la
Grande Mosquée semblaient n'avoir laissé que des témoins insignifiants ; l'i
ncendie de 1893, en particulier, avait détruit les mosaïques du transept dont
les voyageurs font mention avant cette date : Saladin, notamment, qui les
"décrit dans son Manuel d'art musulman, les a encore vues en place en 1879. Leur
tonalité, remarque-t-il, était verte et brune sur fond d'or. Des arbres y étaient
représentés, ainsi que des édifices où les chaikhs de la mosquée prétendaient
voir La Mecque et Médine.
De son côté, Max van Berchem put voir, après l'incendie de 1893, sur la
paroi nord du transept, à l'intérieur, de-s débris de mosaïque qu'il décrit ainsi :
W Nous citons ces textes d'après l'article de Mlle M. van Berchem, dans Monuments et Mé
moires Plot, 4930. '
SYRIA 328
« L'on y voyait des maisons, des palais, des portiques à colonnades et des
églises à coupoles, produits d'une architecture somptueuse et féerique, mais
non sans Araleur documentaire, ombragés d'arbres aux rameaux épais portant
des fleurs et des fruits, d'un dessin très naturaliste. » Max van Bercliem
ajoute : « Je crois que ce décor unique, dont la perte est à jamais regrettable,
était celui-là même que vit Muqaddasi et que le calife Walïd avait commandé
à des artistes byzantins (J). »
En effet, il y a quelques années, il ne paraissait plus subsister de cette
décoration que quelques fragments, très détériorés et peu importants, visibles
sur le fronton, à l'extrémité du transept et sur les douelles du portique ouest.
Cependant, divers sondages pratiqués sous l'enduit de chaux qui recou
vrait les murs, m'avaient convaincu qu'il était possible, comme le pensait déjà
Dickie, de retrouver une partie des mosaïques décorant la colonnade de la
porte d'entrée et le portique ouest.
Dès 1922, j'avais attiré l'attention des autorités compétentes sur la nécess
ité de commencer, lo plus tôt possible, les travaux de consolidation et de
dégagement; mais je ne pus obtenir les crédits nécessaires. En 1924, à l'o
ccasion d'une réparation de la mosquée, je lis procéder, de mon propre chef, à
la dépose de deux fragments, particulièrement menacés, qui se trouvaient sur
le mur du portique (côté est) {2). Enfin, en 1928, des crédits importants ayant
été mis à la disposition de la mosquée pour diverses réparations (dallage, éclai
rage, etc.), je demandai qu'on en consacrât une partie aux travaux que je
voulais entreprendre et que j'ai continués, en 1929. avec mes propres moyens.
Le résultat obtenu aujourd'hui comporte la mise au jour des panneaux qui
occupent la partie ouest de la mosquée. Ils décorent la colonnade de la porte
d'entrée, Bab al-Barid, et le portique qui l'avoisine. L'ensemble le plus import
ant est formé par un grand panneau de 34 m. 34 de long sur 7 m. 30 do
haut (pi. LXIY-LXV1) ; le total des surfaces de mosaïque découvertes atteint
environ 875 mètres carrés.
Les travaux de dégagement ont consisté à retirer le masque de plâtre sous
lequel se dissimulait la mosaïque, sans la détacher de l'enduit où elle avait été
fixée. Très souvent, on otfet, la surface sur laquelle elle est disposée s'est gon-
W Matériaux pour un Corpus Inscriplionutri r-) Jls sont, conserves, deipuis cetto date,
Arabicarum, 2e partie, 1. 11, 2e fuse, p. 28-i sq. dans la réserve de la Grande-Mosquée. SYRIA, ig3i. PI. LXIV.
X.
V
Co
Composition de gauche du panneau principal. SYRIA, ig3i. PI. LXV.
Composition centrale du panneau principal. ■
LES MOSAÏQUES DE LA MOSQUÉE DES OMAYYADES 329
dolée et présente des poches ; seul, alors, maintient la mosaïque le crépi qu'on
doit enlever et contre lequel el

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