Les origines des Mélanges d archéologie et d histoire - article ; n°1 ; vol.94, pg 393-483
92 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les origines des Mélanges d'archéologie et d'histoire - article ; n°1 ; vol.94, pg 393-483

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
92 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1982 - Volume 94 - Numéro 1 - Pages 393-483
Olivier Motte, ~~Les origines des Mélanges d'archéologie et d'histoire~~, p. 393-483. Fondés en 1881, les ~~Mélanges~~ de l'École française de Rome viennent de fêter leur centenaire. Cet événement a paru être l'occasion d'évoquer les débuts de la revue en situant sa création dans le cadre plus vaste de la fondation au même moment du Bulletin de correspondance hellénique et de la Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome. Issus de la volonté du directeur de l'École, Auguste Geffroy, de la doter d'une série de publications comparable à celles de l'Institut de correspondance archéologique auxquelles la France ne voulait plus collaborer, nés surtout de la nécessité de publier les travaux de ses membres, les Mélanges d'archéologie et d'histoire se firent malgré l'opposition du ministère de l'Instruction publique qui craignait que la nouvelle revue ne puis- (v. au verso) se soutenir la comparaison avec les organes italiens et surtout allemands déjà existants. L'accueil très positif réservé; lors de sa parution, à la revue sut vaincre ces réticences et, dès 1882, les ~~Mélanges~~, définitivement acceptés à Paris, entamaient une longue carrière.
91 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Olivier Motte
Les origines des Mélanges d'archéologie et d'histoire
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 94, N°1. 1982. pp. 393-483.
Résumé
Olivier Motte, Les origines des Mélanges d'archéologie et d'histoire, p. 393-483.
Fondés en 1881, les Mélanges de l'École française de Rome viennent de fêter leur centenaire. Cet événement a paru être
l'occasion d'évoquer les débuts de la revue en situant sa création dans le cadre plus vaste de la fondation au même moment du
Bulletin de correspondance hellénique et de la Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome.
Issus de la volonté du directeur de l'École, Auguste Geffroy, de la doter d'une série de publications comparable à celles de
l'Institut de archéologique auxquelles la France ne voulait plus collaborer, nés surtout de la nécessité de publier
les travaux de ses membres, les Mélanges d'archéologie et d'histoire se firent malgré l'opposition du ministère de l'Instruction
publique qui craignait que la nouvelle revue ne puis-
(v. au verso) se soutenir la comparaison avec les organes italiens et surtout allemands déjà existants.
L'accueil très positif réservé; lors de sa parution, à la revue sut vaincre ces réticences et, dès 1882, les Mélanges, définitivement
acceptés à Paris, entamaient une longue carrière.
Citer ce document / Cite this document :
Motte Olivier. Les origines des Mélanges d'archéologie et d'histoire. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age,
Temps modernes T. 94, N°1. 1982. pp. 393-483.
doi : 10.3406/mefr.1982.2648
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1982_num_94_1_2648HISTORIOGRAPHIE
OLIVIER MOTTE
LES ORIGINES
DES MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE ET D'HISTOIRE
Les Mélanges ont cent ans. C'est un âge vénérable sans doute et que
beaucoup de revues d'érudition n'ont pas atteint. C'est, dans le cas de la
publication de l'École de Rome, une longévité méritoire. Lorsque parut sa
première livraison en effet, elle était si peu assurée de parvenir à franchir
le cap d'une année que, n'osant prendre ouvertement le titre de revue,
elle décida de s'intituler modestement Mélanges d'archéologie et d'histoire.
À l'occasion de leur centenaire, ce sont ces débuts difficiles et qui mettent
d'autant plus en relief un long succès que nous voudrions rappeler.
Dans ces années privilégiées qui, au début de la IIIe République,
virent s'affirmer tant d'institutions qui nous sont aujourd'hui familières,
une revue naissait loin de Paris qui s'inscrivait dans une série d'entrepri-
ses où la jeune École française de Rome affirmait son existence. Au prin
temps de 1881 commençait en effet de paraître, sous forme de fascicules
d'apparence sévère, une publication consacrée à l'Antiquité et au Moyen
Âge dont la couverture indiquait qu'elle était l'organe d'une institution
peu connue et qui pour le public ne se distinguait pas bien encore de la
Villa Médicis: la récente École archéologique du palais Farnese. Pour la
plupart, ce n'était là qu'une nouvelle publication périodique comme il
s'en était tant créé dans les années précédentes. À certains qui en étaient
informés, la vue de ces pages évoquait une série d'événements faits d'en
thousiasmes mais aussi d'hésitations et de conflits d'intérêts et en définiti
ve de compromis. Leur parution en tout cas marquait la fin d'une longue
incertitude. C'est bien d'une victoire qu'il s'agissait.
Cette histoire de la fondation des Mélanges n'avait pas été écrite jus
qu'ici parce que peut-être, comme le dit la sagesse populaire, les gens
heureux n'ont pas d'histoire; surtout sans doute en raison du fait que, à
beaucoup de ceux qui y ont publié en particulier, une institution aussi
intimement liée à la vie de l'École semblait aller de soi et paraissait de
toujours, comme si elle n'avait jamais dû être fondée. Elle le fut pourtant,
MEFRM - 94 - 1982 - 1, p. 393-483. OLIVIER MOTTE 394
au terme de beaucoup de luttes et de combats. Ce sont eux que nous sou
haitons évoquer.
I - Un milieu : l'École française de Rome en 1881
Lorsque, en 1881, commencèrent à paraître les Mélanges, l'École de
Rome ne comptait encore que peu d'années. Mais elle avait déjà un riche
passé. Née de la défaite1, elle avait peu à peu, malgré une existence pré
caire, affirmé sa vocation; s'était, au milieu de difficultés inouïes, donné
les moyens de son action; avait déjà, avec une extraordinaire prescience
des besoins à venir, jeté les bases de toute son activité future. Ce n'était
plus l'École de l'époque, déjà héroïque, de la fondation; mais c'était une
institution qui cherchait encore sa voie.
Créée le 20 novembre 1875 par un décret qui avait accordé une exis
tence autonome à ce qui n'était jusque-là que l'annexe romaine de l'École
d'Athènes2, l'École s'était - grâce à l'habileté d'un administrateur remar
quable, Albert Dumont3 - installée au deuxième étage du palais Farnese,
loué par l'ambassadeur français auprès du Quirinali le marquis de
Noailles, à l'ex-roi de Naples4.
1 L'Institut de correspondance archéologique, où la France jusque-là avait eu
sa place, était devenu prussien à Versailles motivant, dans le contexte de rivalité
franco-allemande de l'époque, la création en face de lui d'une institution purement
française. G. Goyau Les origines de l'École française de Rome, in La Revue de Paris,
38, 1931, p. 721-734 et in L'histoire et l'œuvre de l'École française de Rome, Paris,
E. de Boccard, 1931 p. 9-24.
2 Le 25 mars 1873 avait paru un premier décret rendant obligatoire, pour les
futurs athéniens, un stage d'un an à Rome où ils devaient suivre un cours d'archéol
ogie confié à Albert Dumont, en qualité de sous-directeur de l'École d'Athènes
résidant en Italie. L'année suivante, un décret du 26 novembre 1874 avait donné à
la section romaine le nom d'École d'archéologie de Rome et l'avait placée sous la
direction de Dumont.
3 Albert Dumont (1842-1884) Sous-directeur de la section romaine de l'École
française d'Athènes (1873-1874), directeur de l'École archéologique de Rome (1874-
1875), directeur de l'École française d'Athènes (1875-1878), recteur à Grenoble et
Montpellier (1878-1879), directeur de l'enseignement supérieur au Ministère de
l'instruction publique (1879-1884). Membre de l'Académie des inscriptions en
1882.
4 J. Martha, Comment l'École est venue au palais Farnese, in L'histoire et l'œu
vre de l'École française de Rome p. 25-31. v. J. Carcopino, Jules Martha, in Associa
tion des anciens élèves de l'École normale, 1933, p. 34. LES ORIGINES DES MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE ET D'HISTOIRE 395
Sans doute pouvait-elle légitimement tirer quelque vanité de sa pré
sence dans ce bâtiment magnifique avec «son vestibule immense, ses
escaliers à cent marches, ses cours qui sont de véritables chefs-d'œuvres
de sculpture, ses jardins, ses sarcophages ornés de fleurs»5. Mais l'adres
se prestigieuse cachait une installation misérable. Ses locaux en effet
comprenaient seulement le cabinet de travail de son directeur, qu'un petit
tableau naïf conservé à l'École représente en 1882 uniquement orné d'une
grande cheminée et de quelques fauteuils6, deux salles, petites, pour la
bibliothèque, bien pourvue mais laissée dans le plus grand désordre, et
les chambres, pauvrement meublées, de ses deux membres les plus an
ciens7.
Aussi l'École, alors, dépourvue de tous moyens, était-elle surtout un
état d'esprit. Elle vivait de l'ardeur qui animait son directeur et ses memb
res. C'était là sans doute la plus ancienne tradition du palais Farnese.
L'enthousiasme y était de rigueur.
On gardait pieusement, pour s'en inspirer, le souvenir

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents