Les petites et moyennes entreprises japonaises et la régulation de l activité des grandes entreprises - article ; n°1 ; vol.17, pg 42-60
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les petites et moyennes entreprises japonaises et la régulation de l'activité des grandes entreprises - article ; n°1 ; vol.17, pg 42-60

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1981 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 42-60
Pendant la période de haute croissance, diverses contraintes ont poussé les PME japonaises à la modernisation. L'effort, bien que réel, n'a pas été suffisant pour permettre un véritable rattrapage des grandes entreprises. Dans une perspective de croissance ralentie durable, les relations PME/grandes entreprises entrent dans une nouvelle phase. Les PME ont à faire face à l'élévation des prix des produits des grandes entreprises, à la restructuration de la sous-traitance et à la pénétration de grandes firmes dans leurs domaines d'activité.
The effort of modernization of the SME during the high-pitched economic growth period was unable to reduce effectively the gap between small and big enterprises. With the actual slow growth rate, the relations SME/big enterprises are entering a new phase. The SME are facing the elevation of big enterprises products prices, the reorganization of subcontracting and the penetration of big firms in their fields of activity.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Yveline Lecler
Les petites et moyennes entreprises japonaises et la régulation
de l'activité des grandes entreprises
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 17. 3e trimestre 1981. pp. 42-60.
Résumé
Pendant la période de haute croissance, diverses contraintes ont poussé les PME japonaises à la modernisation. L'effort, bien
que réel, n'a pas été suffisant pour permettre un véritable rattrapage des grandes entreprises. Dans une perspective de
croissance ralentie durable, les relations PME/grandes entreprises entrent dans une nouvelle phase. Les PME ont à faire face à
l'élévation des prix des produits des grandes entreprises, à la restructuration de la sous-traitance et à la pénétration de grandes
firmes dans leurs domaines d'activité.
Abstract
The effort of modernization of the SME during the high-pitched economic growth period was unable to reduce effectively the gap
between small and big enterprises. With the actual slow growth rate, the relations SME/big enterprises are entering a new phase.
The SME are facing the elevation of big enterprises products prices, the reorganization of subcontracting and the penetration of
big firms in their fields of activity.
Citer ce document / Cite this document :
Lecler Yveline. Les petites et moyennes entreprises japonaises et la régulation de l'activité des grandes entreprises. In: Revue
d'économie industrielle. Vol. 17. 3e trimestre 1981. pp. 42-60.
doi : 10.3406/rei.1981.2018
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1981_num_17_1_2018petites et moyennes entreprises Les
japonaises et la régulation de l'activité
des grandes
Yveline LECLER
Ecole des hautes études en sciences sociales
Centre de recherche sur le Japon contemporain
Comme les autres pays industrialisés, le Japon s'est trouvé confronté à un
brusque changement de son environnement économique mais ses performances
actuelles laissent entendre qu'il a réussi à s'adapter plus rapidement à une période
de croissance ralentie.
Comment le capitalisme japonais a-t-il pu réaliser les mutations nécessaires à
cette évolution ? Comment un pays connu pour son système d'emploi rigide
(emploi à vie) est-il parvenu à s'adapter aussi vite sans que de véritables change
ments structurels ne soient intervenus ?
Pour tenter de répondre à ces questions, il convient de pénétrer plus profondé
ment dans les mécanismes du système productif japonais. La seule analyse de la
face apparente de ce système, c'est-à-dire le monde des grandes entreprises, est en
effet insuffisante pour comprendre les possibilités d'adaptation dont dispose le
capitalisme japonais.
Le but de cet article est donc de réaffirmer l'importance du rôle des PME japo
naises en tant que régulateur de l'activité des grandes entreprises. Ce rôle sera
d'abord analysé lors de la période de haute croissance, puis à travers les mécanis
mes de transfert de l'impact de la crise sur les PME, dans les années 70.
Définition de la PME japonaise
Avant de pénétrer dans le monde des PME, il convient d'en préciser les limites.
La loi fondamentale sur les PME (1963) qui sert généralement de référence,
place la coupure à 300 salariés pour l'industrie manufacturière et à 50 pour le
commerce et les services. En termes de capital, la distinction est à 50 millions de
yens pour l'industrie et à 10 millions de yens pour le commerce et les services.
Cette définition est certes arbitraire et la plupart des lois relatives aux PME fixent
leurs propres limites en fonction des objectifs à atteindre. L'existence de nomb
reuses enquêtes statistiques utilisant une catégorisation plus fine (10 à 99 sala
riés, 100 à 299 ...) permet heureusement d'éviter les ambiguïtés dues à cette hété
rogénéité des définitions.
42 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n°17,3» trimestre 1981 — LA SITUATION DES PME AVANT 1973 I.
1. Le rôle des PME dans le processus d'industrialisation
Le bas niveau de vie de la population au début de l'industrialisation ne permett
ait pas d'absorber toute la production des PME qui ont pu se tourner vers
l'exportation ; jouant ainsi le rôle d'approvisionnement en devises, elles ont faci
lité le paiement des importations nécessaires à la grande industrie naissante.
Celle-ci, ne pouvant réaliser une accumulation suffisante eut très vite recours à
la sous-traitance de pièces détachées ou de la partie simple du processus de pro
duction. C'est donc une typologie en trois catégories de PME qui se met en
place : les PME chargées de satisfaire les besoins de la population et donc tour
nées vers le marché national, les PME chargées de recueillir des devises et donc
tournées vers l'exportation, et les PME sous-traitantes chargées de pallier au
manque d'accumulation des grandes entreprises.
Même si le rôle assigné à chacune de ces catégories ne repose plus aujourd'hui
sur les mêmes fondements, les trois types de PME subsistent dans la structure
actuelle de l'économie japonaise.
Quant au rôle des PME, il reste de deux natures :
— rôle social de création d'opportunités d'emploi pour plus de la moitié de la
population active tenue à l'écart des avantages du système d'emploi à vie des
grandes entreprises.
— rôle économique de soutien de l'industrie moderne en permettant la baisse des
coûts de production et l'amortissement des fluctuations économiques.
2. La modernisation des PME pendant la période de haute croissance
Au début de la période de haute croissance, c'est-à-dire à la fin des années 50,
une abondante main-d'œuvre quittant les campagnes pour s'embaucher dans
l'industrie, est disponible sur le marché du travail. Cette main-d'œuvre sans qual
ification est peu coûteuse et bien que les grandes entreprises recrutent également
beaucoup en cette période d'expansion, les travailleurs restent en surplus. Le
salariat progresse donc dans les grandes entreprises comme dans les PME. Ces
dernières sont intensives en main-d'œuvre et le niveau technique de leur product
ion s'accomode fort bien de ces travailleurs peu qualifiés.
2. 1 Les raisons de la modernisation des PME
• Une contrainte générale : la pénurie de main-d'œuvre jeune
Vers 1960, divers facteurs vont contraindre les PME à se lancer dans une
course au rattrapage technologique.
En premier lieu, le marché du travail connaît un tournant qualifié de passage
de surplus à manque de travailleurs. En fait, seule la main-d'œuvre jeune com
mence à manquer. Les jeunes sortant de l'école sont des travailleurs privilégiés
dans le système d'emploi japonais et les nombreux recrutements des années pré-
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 17, 3* trimestre 1981 43 ont fait toucher le fond du réservoir. Il reste certes d'autres travailleurs cédentes
en surplus sur le marché mais ils ne correspondent pas à ceux que demandent les
entreprises. La main-d'œuvre jeune est à la fois peu coûteuse et potentiellement
qualifiable (1). Ce type de travailleur est donc très rentable pour l'entreprise pen
dant les premières années de faible salaire, mais au fur et à mesure que ses
besoins familiaux croissent, le salarié est assuré de l'augmentation de sa rémunér
ation, d'où l'attachement au système. Si pour compenser le manque de travail
leurs jeunes, les entreprises avaient voulu embaucher des personnes en cours de
carrière, elles auraient dû les intégrer en fonction de leur âge, et donc à un coût
salarial plus élevé. Ceci explique pourquoi, bien qu'une certaine catégorie de
main-d'œuvre soit restée en surplus, le début des années 60 ait été marqué par un
problème de manque de main-d'œuvre.
Ce manque de main-d'œuvre a été immédiatement ressenti par les PME alors
que les grandes entreprises n'y ont été confrontées que vers 1965. En effet, les
conditions de travail plus avantageuses de ces dernières leur ont permis de drainer
la presque totalité des jeunes arrivant sur le marché alors que les PME ne pou
vaient soutenir la concurrence.
Face à la pénurie, les PME ont fait un effort considérable sur les salaires des
jeunes. Tant que les grandes entreprises n'ont pas été confrontées au problème,
c'est-à-dire jusqu'en 1965/66, l&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents