Les portraits impériaux de Markouna et la sculpture officielle dans l Afrique romaine - article ; n°2 ; vol.95, pg 785-815
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1983 - Volume 95 - Numéro 2 - Pages 785-815
François Baratte,~~ Les portraits impériaux de Markouna et la sculpture officielle dans l'Afrique romaine~~, p. 785-815. En 1851, l'épigraphiste Léon Renier découvrait à Markouna, à proximité de Lambèse en Algérie, six portraits impériaux : Faustine la Jeune, Lucius Verus, Commode, Septime Sévère, Julia Domna et Caracalla. La nature exacte du groupe ainsi constitué ne peut malheureusement être précisée. Cet ensemble néanmoins constitue un bon exemple de la sculpture officielle dans une cité moyenne de l'Afrique romaine à la fin du IIe et au début du IIIe siècle. Malgré les différences sensibles de qualité et de facture, on note ainsi l'influence très nette des ateliers de Rome et, sur quelques portraits, une tendance à un certain expressionisme, que l'on perçoit aussi sur d'autres créations africaines contemporaines; il apparaît toutefois difficile de définir un style spécifique pour l'art du portrait dans cette partie de l'empire.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

François Baratte
Les portraits impériaux de Markouna et la sculpture officielle
dans l'Afrique romaine
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 95, N°2. 1983. pp. 785-815.
Résumé
François Baratte, Les portraits impériaux de Markouna et la sculpture officielle dans l'Afrique romaine, p. 785-815.
En 1851, l'épigraphiste Léon Renier découvrait à Markouna, à proximité de Lambèse en Algérie, six portraits impériaux :
Faustine la Jeune, Lucius Verus, Commode, Septime Sévère, Julia Domna et Caracalla. La nature exacte du groupe ainsi
constitué ne peut malheureusement être précisée. Cet ensemble néanmoins constitue un bon exemple de la sculpture officielle
dans une cité moyenne de l'Afrique romaine à la fin du IIe et au début du IIIe siècle. Malgré les différences sensibles de qualité et
de facture, on note ainsi l'influence très nette des ateliers de Rome et, sur quelques portraits, une tendance à un certain
expressionisme, que l'on perçoit aussi sur d'autres créations africaines contemporaines; il apparaît toutefois difficile de définir un
style spécifique pour l'art du portrait dans cette partie de l'empire.
Citer ce document / Cite this document :
Baratte François. Les portraits impériaux de Markouna et la sculpture officielle dans l'Afrique romaine. In: Mélanges de l'Ecole
française de Rome. Antiquité T. 95, N°2. 1983. pp. 785-815.
doi : 10.3406/mefr.1983.1392
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1983_num_95_2_1392FRANÇOIS BARATTE
LES PORTRAITS IMPÉRIAUX DE MARKOUNA
ET LA SCULPTURE OFFICIELLE
DANS L'AFRIQUE ROMAINE *
C'est au milieu de 1850 que l'épigraphiste Léon Renier, chargé d'une
mission officielle par le Ministère de l'instruction publique, débarquait en
Algérie en compagnie du commandant Delamare. Il y séjournera près
d'un an, recueillant des matériaux pour ses Inscriptions latines de l'Algé
rie1. La fin de l'année 1850 et le début de 1851 sont consacrés à une lon
gue prospection à Lambèse, où Delamare avait déjà séjourné six années
auparavant2, très brièvement.
*Ce texte est le fruit d'une communication présentée au colloque «Hellenisti-
ches und römisches Bildnis» réuni à Berne en novembre 1982 par le Prof. Jucker.
Il a donc bénéficié des remarques des participants à cette réunion.
Abréviations bibliographiques :
Klaus Fittschen, Die Bildnistypen der Faustina minor und die Fecunditas Augustae,
AbhGöttingen, 126, 1982 = Fittschen, Fecunditas Augustae.
Anna McCann, The portraits of Septimius Severus (A.D. 193-211), MemAmAc, 30,
1968 = A. McCann.
Dirk Soechting, Die Porträts des Septimius Severus, Bonn, 1972 = Soechting.
Max Wegner, Die Herrscherbildnisse in antoninischer Zeit. Das römische Herrscherb
ild, II, 4, Berlin, 1939 = Wegner, Herrscherbild.
Max Wegner, Verzeichnis der Kaiserbildnisse von Antoninus Pius bis Commodus,
tiré-à-part de Boreas, 2, 1979 et 3, 1980 = Wegner, Verzeichnis.
Heinz Bernhard WiGGERS-Max Wegner, Caracolla bis Balbinus. Das römische Herrs
cherbild, III, 1, Berlin, 1971 = Wiggers.
Paul Zanker, Provinzielle Kaiserporträts. Zur Rezeption der Selbstdarstellung des
Princeps, AbhMünchen, N.F. 90, 1983 = Zanker, Provinzielle Kaiser por träts.
1 Sur la mission de Léon Renier en Afrique, on consultera son rapport au
Ministre de l'instruction publique, publié dans les Archives des missions scientifi
ques et littéraires, I, 1850, p. 182 sq. Cf. également nationales, F17 3002 A.
2 Delamare avait forcé la main à Renier pour participer à la mission. Sur les
rapports souvent orageux entre les deux missionnaires, cf. Arch. Nat., dossier cité.
Renier est arrivé à Lambèse le 28 octobre 1850, et s'y trouve encore en avril 1851.
MEFRA - 95 - 1983 - 2, p. 785-815. 52 FRANÇOIS BARATTE 786
Le site de Verecunda, à 5 km au nord-est de Lambèse, sur la route de
Timgad3, retient tout naturellement l'attention de l'archéologue et de son
compagnon4; c'est eux qui en découvrent l'identité. Les deux arcs anto-
nins, qui aujourd'hui encore signalent le champ de ruines, étaient déjà
visibles, et des amoncellements manifestaient la présence d'une agglomér
ation antique de quelque importance, qui, depuis, n'a fait malheureuse
ment l'objet d'aucune recherche systématique. Tandis que Delamare pros
pectait les abords des arcs, Renier faisait dégager «un petit mamelon
composé en grande partie de décombres [qui] s'élevait au milieu des rui
nes»5. C'est à cette occasion que furent découverts, avec une vingtaine
d'inscriptions, les six bustes aujourd'hui conservés au Louvre. Léon Re
nier, qui dès leur mise au jour les avait identifiés assez exactement, en
avait aussi reconnu l'intérêt. Transportés à Batna, siège du commande
ment militaire6, ils y furent entreposés jusqu'en 1874 : c'est à ce moment-
là seulement qu'Antoine Héron de Villefosse, conservateur au Louvre,
chargé à son tour d'une mission officielle en Algérie7, put organiser leur
transport à Paris8.
Renier n'était pas à proprement parler archéologue. Il ne semble pas
avoir laissé de relation précise des fouilles qu'il fit exécuter à Markou-
na/ Verecunda9 ; il n'est même pas certain qu'il ait assisté à la trouvaille
des bustes, et qu'il ait été ainsi en mesure d'en décrire plus précisément
les circonstances. Lacune regrettable, car il aurait été ainsi possible de
II est aidé dans ses recherches par trois compagnies du 2e régiment de la Légion
étrangère.
3 Atlas archéologique de l'Algérie, feuille 27 (Batna), n° 240; The Princeton Ency
clopedia of Classical Sites, s.v. Verecunda (M. Le Glay), p. 967.
4 Lettre de Renier à A. Maury, sous-bibliothécaire de l'Institut de France, du 6
décembre 1850. J'ai pu consulter les documents relatifs à Léon Renier conservés à
la bibliothèque et aux archives de l'Institut de France grâce à la bienveillance de
Mme F. Dumas, conservateur en chef de la bibliothèque de l'Institut, à laquelle j'e
xprime ici toute ma gratitude.
* Archives des missions, loc. cit., p. 181.
6 Ibidem.
7 Renier lui-même avait envisagé immédiatement le transfert d'objets au Louv
re. Le problème qui se posait était d'ordre financier : qui assumerait le coût du
transport? En 1851 seul fut autorisé par le ministre de la Guerre l'envoi en France
de la tribune des optiones de Lambèse. Sur le mission d'A. Héron de Villefosse, cf.
Archives nationales, F17 2975.
8 Musée nationaux, inventaire MNB 778-783, août 1874.
9 Nos recherches dans les différents fonds d'archives, à la Sorbonne, dont
Renier fut bibliothécaire, à l'Institut de France, dont il fut membre, ou aux Archi
ves nationales, se sont, à cet égard, révélées décevantes. LES PORTRAITS IMPÉRIAUX DE MARKOUNA 787
connaître les relations des six portraits entre eux : étaient-ils groupés au
moment de la découverte, ou dispersés sous ce «mamelon» que signale
Renier dans son rapport, sans en indiquer toutefois l'étendue. Les com
mentateurs se sont accordés pour reconnaître dans cet espace le forum 10,
hypothèse vraisemblable si l'on considère les inscriptions qui en provienn
ent11. Mais en l'absence de toute indication sur les monuments qui
auraient pu être touchés par ces dégagements, il n'est pas facile de se
prononcer à propos des têtes : malgré une proportion très importante de
dédicaces aux familles antonine et sévérienne — à Caracalla notamment
— il n'y a guère parmi ces inscriptions de bases que l'on puisse attribuer
avec certitude à des statues auxquelles auraient appartenu les portraits
recueillis. S'ils étaient bien réunis, on ne saurait donc exclure qu'il s'agis
se d'un dépôt destiné — à une époque quelconque — au four à chaux par
exemple.
On doit aussi considérer qu'en apparence Renier n'avait pas mis la
main sur d'autres fragments de sculpture que les six têtes aujourd'hui au
Louvre — tout au moins il n'en mentionne pas — , ce qui serait, nous
semble-t-il, étonnant si le hasard seul avait présidé à l'enfouissement. Il
nous paraît concevable de consid&#

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