Les problèmes des localisations lésionnelles des alexies - article ; n°44 ; vol.10, pg 111-117
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Description

Langages - Année 1976 - Volume 10 - Numéro 44 - Pages 111-117
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

H Hécaen
Les problèmes des localisations lésionnelles des alexies
In: Langages, 10e année, n°44, 1976. pp. 111-117.
Citer ce document / Cite this document :
Hécaen H. Les problèmes des localisations lésionnelles des alexies. In: Langages, 10e année, n°44, 1976. pp. 111-117.
doi : 10.3406/lgge.1976.2329
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1976_num_10_44_2329H. HÉCAEN
E. H. S. S.
LE PROBLÈME DES LOCALISATIONS
LÉSIONNELLES DES ALEXIES
1. Les thèses localisationnistes.
Ce sont les travaux de Déjerine (1891, 1892) qui marquent le début des
connaissances sur les substrats anatomiques des troubles de la lecture. C'est
en effet à partir de 1891 que commence une révision du problème
des alexies alors analysées sur le seul plan clinique. Se fondant sur l'étude
de deux cas anatomocliniques personnels minutieusement étudiés et d'ob
servations antérieurement publiées, principalement celles de Berkhan, de
Sérieux, de Bernard, il établit la réalité de deux aspects cliniques des
troubles de la lecture, correspondant à des sièges lésionnels différents.
Dans la première variété (cécité verbale avec agraphie ou altérations
très marquées de l'écriture), les images optiques des lettres sont détruites et
la cécité verbale s'accompagne soit d'agraphie totale, soit d'altérations très
marquées des différents modes de l'écriture. Cette lésion intéresse la sphère
du langage, et il est facile de comprendre pourquoi les malades présentent,
en général, un certain degré de paraphasie. La destruction du centre optique
des lettres explique encore pourquoi on ne peut pas, chez eux, réveiller les
images optiques des lettres à l'aide du sens musculaire.
Dans la deuxième variété (cécité verbale pure avec intégrité de l'écri
ture spontanée et sous dictée), le centre des images optiques des lettres
(pli courbe) est intact, mais la lésion le sépare, l'isole du centre visuel
commun. Le pli courbe peut, par conséquent, être mis en jeu par une excita
tion volontaire, telle que l'écriture spontanée, par une excitation auditive
telle que l'écriture sous dictée, ou encore par le sens musculaire (lettres
tracées en l'air par les mains ou même par les pieds). L'écriture, spontanée et
sous-dictée, est donc intacte ; l'acte de copier, seul, est défectueux. La lésion
étant ici complètement en dehors de la sphère du langage, les malades ne
présentent pas de troubles de la parole, et leur langage intérieur est intact.
L'interprétation que Déjerine donne de ces troubles de la lecture
s'inscrit dans le cadre associationniste. L'alexie dépend soit d'une atteinte
de la zone du langage dont fait partie le pli courbe, centre des images visuelles
verbales, soit, lorsqu'elle est isolée, d'une lésion sous-corticale interrompant
les voies entre ce centre et le centre visuel commun.
En fait, malgré les divergences d'interprétation entre les auteurs trai
tant de la question après la révision de Déjerine, un accord plus ou moins
explicite est réalisé sur les variétés cliniques d'alexie et les sièges lésionnels
qui les déterminent. L'alexie pure, c'est-à-dire sans agraphie, dépend des
lésions occipitales et/ou calleuses ; l'alexie avec agraphie dépend des lésions
plus antérieures pariéto-temporales, soit qu'on dissocie un syndrome alexie-
agraphie avec peu ou pas de troubles du langage oral (lésion du pli courbe)
111 d'une alexie au cours de l'aphasie sensorielle (lésion temporale postérieure)
[Nielsen (1946), Hécaen et Ajuriaguerra (I960)], soit qu'on oppose à
l'alexie pure une alexie aphasique. Certains soulignent le rôle de l'atteinte
pariétale (Quensel, 1931 ; Hoff et Gloning, 1954 ; Alajouanine et coll.,
1960).
La question du substrat lésionnel des troubles de la lecture a été reprise
dans ces deux dernières décennies en tenant compte non plus seulement des
cas isolés, mais de séries plus ou moins importantes et surtout à partir des
aspects dus à la neurochirurgie. Nous ferons état de deux études que nous
avons menées (Hécaen et Angelergues, 1964 ; Hécaen, 1967) sur une
large série de lésions hémisphériques gauches chez les droitiers, vérifiées
chirurgicalement ou à l'examen post mortem, pour juger du rôle de la loca
lisation lésionnelle sur l'apparition des perturbations des diverses perfo
rmances du langage oral et écrit.
De ces deux études, s'il ressort que la fréquence des troubles de la
lecture est nettement plus grande lors des lésions temporales isolées que
lors des lésions occipitales et pariétales, on constate aussi que, lors des lésions
temporales, il existe une progression régulière de ces déficits selon la
complexité de la tâche, également constatée dans les troubles
de l'écriture, tandis que des dissociations surviennent lors des lésions occi
pitales (lecture des mots et des ordres plus perturbée que celle des lettres et
du texte) et lors des lésions pariétales. Les troubles de l'écriture spontanée
ou sous-dictée sont de fréquence égale dans les lésions occipitales et parié
tales isolées, mais la copie est plus souvent perturbée dans les lésions occi
pitales que dans les lésions pariétales.
Lors des lésions temporo-occipitales, le pourcentage global des troubles
de la lecture est le plus élevé, mais on ne constate pas de trouble de la lecture
des lettres au cours de ces lésions, et le pourcentage des troubles de l'écriture
spontanée et sous-dictée est toujours inférieur à celui qu'on a rencontré au
cours des autres localisations ; à l'inverse, le degré des de la copie
atteint presque le niveau le plus élevé de la série, c'est-à-dire celui des lésions
pariéto-occipitales.
Ces analyses, malgré leur caractère général, tendent donc, d'une part, à
confirmer la séparation entre alexies sans agraphie (occipitale ou temporo-
occipitale) et alexie avec agraphie (pariéto-occipitale ou temporale), d'autre
part, à souligner la possibilité de dissociation entre les déficits lexiques selon
le rang du matériel présenté lors des lésions pariétales et surtout occipitales
ou occipito-temporales.
2. Les thèses connexionnistes.
La systématisation de Déjerine, acceptée par de nombreux auteurs,
a rencontré une opposition formelle de Wernicke. En 1903, dans un article
de synthèse sur les aphasies, Wernicke manifeste clairement cette opposi
tion, en la justifiant sur les plans théorique et empirique. Elève de Mey-
nert, Wernicke n'accepte que deux centres, celui des images motrices
verbales, voisin du centre des images des mouvements et des organes pho
nateurs, et celui des images auditives verbales, proche de celui des images
auditives. En dehors de l'aphasie de Broca et de l'aphasie sensorielle, qui
dépendent de la lésion de ces centres, toutes les autres formes d'aphasie
trouvent leur explication dans la rupture des connexions qui unissent ces
centres ou qui en émanent. Wernicke admet bien qu'un foyer situé profon
dément dans la substance blanche du pli courbe entraîne une alexie et une
112 hémianopsie et que, si ce foyer atteint le cortex, l'agraphie est associée à
l'alexie, mais il refuse de reconnaître pour cette seule raison l'existence d'un
centre des images mnésiques visuelles. Les propriétés particulières des lettres,
par rapport aux objets, interdisent qu'on puisse leur assigner une localisation
spéciale. L'aire de vision cérébrale est bilatéralement représentée et les
images mnésiques des lettres se forment exclusivement dans ces aires. La
cécité verbale pure n'est pas déterminée par la lésion responsable de l'hé-
mianopsie, comme l'aphasie sous-corticale sensorielle l'est par l'interruption
du faisceau acoustique, puisque, dans la majorité des cas, les sujets atteints
d'hémianopsie ne sont pas alexiques. Us lisent donc avec l'hémisphère
droit. L'alexie est déterminée par la rupture des fibres d'association entre
la région unilatérale du langage et les images mnésiques visuelles des lettres,
et principale

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