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Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°52, mars – avril 2009. 1. Lettre Santé-environnement mars – avril 2008, n°52. Édito ...

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Lettre Santé-environnement mars – avril 2008, n°52Édito Dans un premier temps, j’ai retardé la parution de cette lettre pensant y intégrer un retour de la « Table ronde radiofréquences, santé, environnement ». Il s’avère que celle-ci mérite d’y dédier un numéro ; ce sera donc l’objet du prochain numéro. Habituellement les questions de pollution de l’air, au sens traditionnel et historique du terme sont traitées de manière séparée des questions de climat. Cela commence heureusement à changer. C’est dans ce contexte que se situe le colloque dont vous trouverez un retour dans cette lettre. Rappelons que le rapport du Sénateur Richert, Président du Conseil national de l’air a réalisé 2 rapports qui ont un lien avec cette approche globale et cohérente. Le premier à l’occasion des 10 ans de la Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (missionné par Dominique de Villepin, Premier Ministre) « Qualité de l'air et changement climatique : un même défi, une même urgence ». http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/9782110066435/#Le deuxième rapport est intitulé « air et atmosphère » et a été produit dans le cadre des chantiers du Grenelle de l’environnement, en 2008. http://www.legrenelle-environnement.fr/grenelle-environnement/IMG/pdf/rapport_final_comop_33.pdfJosé Cambou Pilote du Réseau santé-environnement SommaireEdito P 1 Météo, pollution de l’air et climat2 P Abandonner l’expérimentation animale pour évaluer la toxicité ?11 P Lettre du Réseau Santé-environnementN°52 – mars – avril 2009 - Lettre externe du Réseau Santé- – environnement de France Nature Environnement – Fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement fondée en 1968 et reconnue d’utilité publique en 1976. Site web:www.fne.asso.fr– siège social : 57, rue Cuvier 75231 Paris cedex 05 – Réseau Santé-environnement : 14 rue de Tivoli 31068 Toulouse cedex – Tél/Fax : 05 61 53 13 88 – mail :sante-env@fne.asso.frDirecteur de la publication: Sébastien Genest –Rédacteur en chef: José Cambou
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Météo, pollution de l’air & climat Par José Cambou, Pilote du RéseauSanté-Environnement Tel était le titre du colloque organisé, le 30 mars 2009, par la Société Météorologique de 1 France . La présentation de ce colloque était la suivante : «Il est aujourd’hui clairement établi que les activités humaines jouent un rôle déterminant dans l’évolution de la composition chimique de l’atmosphère, tant à l’échelle urbaine ou régionale qu’au niveau planétaire. La tendance au réchauffement de l’atmosphère liée à la hausse des concentrations de gaz à effet de serre est une conséquence directe de ces perturbations. A une toute autre échelle, notamment à l’échelle urbaine, la pollution atmosphérique demeure une préoccupation forte du fait de ses effets sur la santé de l’homme ou des écosystèmes. Qualité de l’air de nos villes d’une part, effet de serre et climat de la planète d’autre part, sont des problématiques qui sont en fait étroitement liées et il est nécessaire de veiller à leurs interactions dans un contexte où la question du changement climatique est un enjeu majeur qui dicte une très large part des politiques dans le domaine de l’énergie et de l’environnement. »
En tant que membre du Conseil national de l’air et du Comité d’orientation de Primequal, j’ai eu diverses fois à vérifier combien, pour un certain nombre de personnes, il n’y avait pas prise en compte globale et cohérente à la fois des questions de pollution de l’air et des questions de dérèglement climatique. C’est donc avec intérêt que j’ai participé à ce colloque. Avant de vous en faire un retour à partir de mes prises de notes quelques rappels sur des points qu’il me parait important d’avoir en mémoire.
Les Gaz à effet de serre
Les 6 GES (Gaz à effet de serre) de Kyoto sont : CO2, CH4N (Méthane), 2O (Protoxyde d’azote), HFC (Hydrofluorocarbures), PFC (Perfluorocarbures), SF6(Hexafluorure de soufre). Les 3 derniers sont en fait des familles de gaz. Il ne faut pas oublier non plus 4 GES indirect : SO2, NOx, COVNM (Composé Organique Volatil Non Méthanique), CO, CFC (cft. Protocole de Montréal). En fonction de leurs compositions moléculaires, les GES retiennent plus ou moins efficacement la chaleur dans l’atmosphère et ont des durées de vie différentes. Les GES n’ont donc pas le même pouvoir de réchauffement global (PRG). Par convention, le CO2est l’unité de référence et son PRG est égal à 1. GazPRGDurée de vie ansCO2 1 100 CH4 25 12 N2O 298 114 PFC 17.700 800 à 50.000 HFC 124 à 14.800 1,4 à 270 SF6 22.800 3.200 Quelques sources d’émissions des GES (panier Kyoto) :
1 Société Météorologique de Francewww.smf.asso.fr
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CO2 (dioxyde de carbone) : transports (divers modes) habitat (chauffage notamment), production d’électricité, déforestation, combustion des énergies fossiles, activités industrielles, … N2O (protoxyde d’azote) : combustion de la biomasse, synthèses chimiques industrielles, agriculture (engrais, …), … CH4(méthane) : agriculture (élevage, maïsiculture), production de pétrole, gaz, charbon, Les 3 gaz familles de gaz fluorés (HFC : Hydrofluorocarbures, PFC : Perfluorocarbures, SF6 : Hexafluorure de soufre) : climatisation auto et habitat, systèmes de réfrigération, industries des semi-conducteurs, … Ouverture du colloque
2 Pierre Franck Chevert, Directeur énergie climat au MEEDDAT souligne qu’à présent sa direction, de création récente, regroupe les thèmes air et climat, Ceci peut paraître naturel mais historiquement si les deux sujets étaitn traités, ils ne l’étaient pas de 3 manière articulée . A présent on va devoir peser les deux enjeux en même temps ; le salut est dans le co-traitement.
4 Enjeux croisés : du global au local par Christian ElichegarayDe nombreuses observations attestent du fait que les activités humaines jouent un rôle important dans l’évolution de la composition chimique de l’atmosphère, tant à l’échelle urbaine ou régionale qu’au niveau planétaire. Au niveau planétaire les données sont relativement récentes et les premières alertes remontent au XIXème siècle. Elles montrent que les concentrations de gaz à effet de serre atteignent désormais un niveau élevé et sans précédent depuis 10.000 ans, notamment pour le dioxyde de carbone et l’oxyde nitreux ; c’est le global change. Il est établi également que les activités humaines causent des pollutions atmosphériques parfois très importantes au niveau local ou urbain (c’est le local change) voire à l’échelle de régions entières (pluies acides, pollution photochimique, pollutions par des pesticides et autres composés persistants, etc.). Les enjeux en ce qui concerne la pollution de l’air aux échelles urbaine ou régionale sont surtout sanitaires mais sont aussi environnementales (charges critiques) tandis que la hausse des gaz à effet de serre nous menace de changements climatiques à l’échelle planétaire. Les grandes sources communes et leurs principales émissions Activités GES Polluants de l’air
Production d’énergie via des CO2 combustions carburants fossiles CH4 (fuites gaz naturel, …)
Transport & mobilité
Activités agricoles
Activités industrielles
Traitement des déchets
CO2
CO2, N2O en rais … CH4 (élevages, rizières,…) CO2 CFC N2O CO2 incinération… CH4 (décharges)
NOx, PM, CO, COV, SO2, HAP,… NH3, COV, NOX, CO, POPs et pesticides, …
SO2 NOx PM CO HaPs COV, POPs,… PM NOx HCl COV dioxines, métaux lourds,
2 Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire. 3 Encore que la LAURE (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie - loi n° 96-1236 du 30/12/1996) abordaient les 2 mais c’était la plupart du temps complétement oublié et couramment cette loi n’était dite que loi sur l’air. 4 Ademe
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Des liens et des rétroactions nombreuses existent en outre entre ces divers enjeux. Les sources d’émissions de GES et de polluants de l’air sont souvent les mêmes (combustions, chauffage, circulation automobile, activités industrielles et agricoles, etc.). Les actions vis-à-vis de ces sources, en matière de maîtrise de l’énergie notamment, sont souvent bénéfiques vis-à-vis du climat et de la qualité de l’air. Il y a de nombreuses rétroactions chimiques entre polluants de l’air et gaz à effet de serre, notamment avec le méthane dont la durée de vie dans l’air - et son potentiel de réchauffement - sont liés aux concentrations en radical hydroxyle (OH) dans l’air. Cette espèce chimique se forme à partir de l’ozone troposphérique et joue un rôle clé dans la dégradation chimique du méthane et aussi de nombreux polluants comme les oxydes d’azote, le monoxyde de carbone, les composés organiques volatils, de sorte que leurs émissions ont un impact sur le cycle de vie du radical OH et celui du méthane. L’évolution chimique de ces divers polluants dans l’air, sous l’effet des UV, produit également de l’ozone troposphérique lequel est en outre un gaz à effet de serre dont les niveaux ont augmenté sur l’hémisphère nord depuis le XIXème siècle. En terme de forçage radiatif l’ozone est peut être le 3ème des gaz à effet de serre depuis l’ère préindustriel selon les données du GIEC. Les aérosols et les particules présentes dans l’air jouent quant à elle un rôle climatique complexe qui dépend de leur nature, de leur taille, et de leurs propriétés optiques, pouvant ainsi selon les cas atténuer ou au contraire renforcer l’effet de serre. En affectant la productivité des végétaux la pollution peut aussi perturber leur capacité à stocker du carbone. D’un autre côté le changement climatique a de nombreux impacts sur la pollution atmosphérique en modifiant divers paramètres météorologiques qui se répercutent sur la qualité de l’air (augmentation des émissions biogéniques de COV sous l’effet de la température, vagues de chaleur à l’origine de fortes pollution par l’ozone comme lors de l’été 2003, risques d’incendies de forêts générateurs de particules, impacts de la circulation atmosphérique sur la dispersion des polluants, effets des changements du régime des précipitations sur les dépôts des polluants, etc.). Résumé qualitatif des effets croisés des polluants
Qualité De l’air
Air urbain et santé
Pollution oxydante
Acidification
SO2 NOx NH3 COV CO PM O3
+
+
+
+
+
+
+ + + +
+
+
+
Eutrophisation + +  Forçage radiatif direct + C Impact via OH + + + + l i Impact via aérosols + + + + + + m Impact via cycle CO2 + + + + + + a (écosystèmes) t Certaines actions visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre peuvent avoir des effets défavorables vis-à-vis de la qualité de l’air. Le chauffage au bois, potentiellement intéressant en matière de bilan carbone émet des polluants atmosphériques toxiques (particules fines, hydrocarbures aromatiques polycycliques, oxydes d’azote, etc.). Les agrocarburants peuvent émettre des pesticides liés à des pratiques culturales intensives, et des polluants traces toxiques ou précurseurs d’ozone lors de leur utilisation dans les moteurs. Les politiques de maîtrise de l’énergie dans l’habitat participent à la qualité de l’air intérieur (risques de dégradation de la qualité de l’air des lieux clos par mauvaise gestion de la ventilation à des fins d’économie d’énergie, matériaux isolants de mauvaise qualité émetteurs de substances nocives, etc.). De leur
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côté les technologies de lutte contre les émissions de polluants peuvent être pénalisantes en terme de consommation d’énergie et de bilan carbone (surconsommations liées aux filtres catalytiques des véhicules ou aux dispositifs de post traitement des fumées d’installations de combustion, etc.). Des approches multicritères sont nécessaires. Exemples d’interaction des politiques air / énergie / climat ClimatQualité de l’airAgrocarburants CO2(NOx, NH3, COV, POPs,…) Bois énergie ( NOx, PM, HaPs,…) CO2 Efficacité énergétique  Air intérieur (confinement, CO2 (habitat, etc) qualité de matériaux isolants, etc) DéSOx, déNOx,CO2  Coût énergie + déCOV,catalyse et FAP,  SO2, NOx, PM, CO, HaPs,
Incinération déchets vs CO2,CH4 décharges
PM, NOx, POPs, etc
Les éléments suivants sont à retenir afin également de veiller à améliorer la qualité de l’air ambiant ou des lieux clos et de prendre en compte la question climat : Il y a de très fortes interactions climat/qualité de l’air. Le « global change » ne doit pas occulter le« local change » et ses enjeux sanitaires en particulier. Il faut veiller aux effets croisés des politiques climat/qualité de l’air et arbitrer en connaissance de cause et sur la base d’approches multicritères. Dans la mesure du possible il faut promouvoir et privilégier des mesures « gagnant/gagnant » vis-à-vis des impacts sur le climat et la qualité de l’air, et ceci ne peut qu’être profitable pour sensibiliser les populations aux enjeux globaux, car le changement climatique peut apparaître comme un enjeu abstrait et lointain tandis que la pollution de l’air est subie chaque jour 5 Pollution de l’air et santé par Christophe Declercq De nombreuses études épidémiologiques à travers le monde ont montré ces 15 dernières années que l’exposition de la population aux polluants de l’air était associée à des effets 6 à court terme sur la morbidité et la mortalité. En France, une étude récente réalisée 7 dans neuf agglomérations, dans le cadre du Psas de l’InVS qui découle de la LAURE, a ainsi montré une augmentation significative du nombre de décès et d’hospitalisations 8 pour motifs cardiovasculaires dans les deux jours suivant une élévation des niveaux de particules en suspension. Les données épidémiologiques sur les effets à long terme des polluants sont moins nombreuses mais les résultats convergents de plusieurs études de cohortes ont montré l’effet à long terme de l’exposition aux particules fines sur l’espérance de vie et sur le développement des maladies cardio-vasculaires, en relation notamment avec l’effet inflammatoire des particules inhalées. En ce qui concerne l’ozone, les effets aigus à court terme sur l’appareil respiratoire et sur la mortalité sont démontrés (hospitalisations, moralité), les effets à long terme d’une exposition chronique sont plus difficiles à étudier en raison de la forte variabilité temporelle de l’exposition. Des résultats récents suggèrent pourtant que l’exposition
5 InVS (Institut de veille sanitaire) - Unité Air eau et climat - département Santé environnement. 6 Indicateur de mesure de la fréquence des maladies ou des états de mauvaise santé d'une population. Ecart subjectif ou objectif vis-à-vis de l'état de bie-être idéal. La morbidité est mesurée par des taux de prévalence ou d'incidence. 7 Programme de Surveillance Air Santé. 8 En particulier pour cardiopathies ischémiques.
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chronique à l’ozone pourrait jouer un rôle dans le développement de l’asthme chez l’enfant et avoir un effet à long terme sur la mortalité. Pour les politiques publiques, 2 idées fortes : - agir comme s’il n’y avait pas de seuil en dessous desquels il n’y aurait pas d’effets, - prendre en compte la pollution de fonds prioritairement. 9 Pollution de l’air et écosystèmes par Pierre Cellier Les polluants atmosphériques peuvent affecter les plantes et les écosystèmes à différents niveaux dans leur fonctionnement. A distinguer les effets directs, induits par une absorption du polluant par la plante ou un dépôt à sa surface et les effets indirects liés à une modification du milieu dans lequel la plante se développe (sol ou atmosphère). Si l’impact de la pollution sur le fonctionnement des écosystèmes est souvent localisé, il peut concerner des grandes étendues à l’échelle régionale, voire continentale. Les échelles de temps concernées vont de l’épisode de pollution (quelques jours) jusqu’à des échelles pluriannuelles. Principalement trois catégories de polluants atmosphériques créent des impacts sur les écosystèmes : l’ozone, les dépôts atmosphériques et les aérosols. L’ozone peut modifier profondément le fonctionnement de la plante, en particulier la photosynthèse et la 10 régulation stomatique . Les dépôts atmosphériques constituent un apport de nutriments très significatif pour de nombreux écosystèmes, en particulier les forêts et les écosystèmes naturels. Ces apports peuvent avoir des effets positifs, mais ils risquent souvent de modifier profondément les écosystèmes et leur fonctionnement, par des modifications induites au niveau du sol (acidification) et en changeant les conditions de compétition entre espèces végétales et microbiennes et donc la nature même de l’écosystème. Ces impacts concernent une grande partie des écosystèmes en Europe. Les impacts des particules sont multiformes : modification quantitative et qualitative du rayonnement (qui peut, dans certaines régions, modifier sensiblement la photosynthèse, donc la production végétale, et l’évapotranspiration) et modification de la pluviométrie à l’échelle régionale. Les écosystèmes jouent un rôle majeur dans le cycle atmosphérique des polluants, comme sources de composés gazeux et de particules, mais aussi de précurseurs. Ce sont aussi des puits majeurs pour de nombreux polluants. Ces processus de dépôt et d’émission sont pris en compte dans les modèles de prévision de la qualité de l’air, sous des formes plus ou moins détaillées. Les processus d’émission et de dépôts dépendent en effet de nombreux déterminants physiques, chimiques et biologiques, mais également anthropiques au niveau des écosystèmes et de la basse atmosphère. Changement climatique et qualité de l’air, des problématiques qui 11 s’additionnent ! par Philippe Lamaloise La question du changement climatique dû à la pollution de l’atmosphère de notre planète par les gaz à effet de serre des activités humaines a pris une dimension médiatique considérable. En parallèle, on note une éclipse relative du sujet plus classique de la pollution locale de l’air. Cependant, le public dans les grandes agglomérations reste très sensibilisé et inquiet sur les questions de la qualité de l’air qu’ils respirent. Celles-ci restent au coeur du débat sur la gouvernance des cités et sont à la base d’actions de fond déterminantes et souvent controversées notamment en matière de transport. Les spécialistes de la santé valident d’ailleurs ces inquiétudes par la publication d’études convergentes qui mettent en évidence les relations entre les concentrations de certains
9 UMR INRA / AgroParisTech « Environnement et Grandes Cultures ». 10 Le stomate est un organe microscopique de l'épiderme des feuilles des végétaux vasculaires, percé d'un minuscule orifice (ostiole) et servant aux échanges gazeux. 11 Directeur d’Airparif, association agréée de surveillance de la qualité de l’air en Ile de France. http://www.airparif.asso.fr/
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polluants (particules fines avant tout, même à des niveaux faibles) et certains indicateurs de santé. Finalement deux questions se posent : - Les problèmes de la pollution atmosphérique locale sont ils vraiment derrière nous ? - Les actions entreprises pour lutter contre le changement climatique sont-elles suffisantes pour résoudre les problèmes locaux de qualité de l’air et les synergies entre les deux problèmes sont-elles systématiques ? La qualité de l’air doit être évaluée à la fois en terme de tendance et en terme d’état, satisfaisant ou non. Une tendance peut être à l’amélioration et la situation demeurer néanmoins préoccupante au plan sanitaire ou au regard des normes de qualité de l’air. En terme de tendance, certains progrès sont indéniables, notamment en ce qui concerne la baisse des émissions des polluants primaires (monoxyde de carbone, dioxyde de soufre, oxydes d’azote…) et en conséquence de leurs niveaux dans l’environnement. Ces améliorations résultent pour l’essentiel de progrès technologiques généralement plus rapides que la croissance des activités. C’est vrai en particulier pour le trafic routier avec le développement des pots catalytiques maintenant largement répandus. La situation est plus complexe pour les polluants secondaires avec des progrès moindres pour le dioxyde d’azote dans les grandes agglomérations et des stagnations ou des légères augmentations à proximité du trafic. Celles-ci qui peuvent s’expliquer par les effets combinés de l’augmentation des niveaux d’ozone moyens qui favorise la titration du monoxyde d’azote et la part plus importante de dioxyde d’azote à l’émission générée par certains dispositifs de filtration Diesels. Les niveaux de fond d’ozone de l’hémisphère nord continuent à croître et il semble difficile de tirer une tendance quant aux fréquences de dépassement des objectifs de qualité de ce polluant très liés aux aléas climatiques. Du fait du changement climatique, on risque toutefois une fréquence plus importante des épisodes d’ozone associés à un plus grand ensoleillement ou à des canicules plus fréquentes. Enfin les particules PM10 et PM2.5 après une baisse constante dans l’agglomération parisienne jusqu’à l’année 2000 présentent une forte stabilité sans doute explicable par la complexité de leurs origines. Pour le dioxyde d’azote les dépassements de l’objectif de qualité pour les niveaux annuels sont chroniques dans la partie dense de l’agglomération parisienne où 3,4 millions d’habitants restent potentiellement exposés à des niveaux plus élevés. Cet objectif est également largement dépassé à proximité de la plupart des grands axes routiers avec parfois des niveaux jusqu’à deux fois supérieurs. Les dépassements de l’objectif de qualité pour l’ozone sont observés sur tout le territoire avec un caractère presque chronique l’été sur toute la façade méditerranéenne. Les dépassements de la valeur limite journalière pour les PM10(50 µg/m3 à ne pas dépasser plus de 35jours) sont presque systématiques à proximité des grands axes voire même loin du trafic dans les plus grandes agglomérations et dans certaines régions pour la première fois en 2007. Certaines grandes zones industrielles présentent enfin encore des dépassements des valeurs réglementaires pour le dioxyde de soufre. En matière de pollution locale certaines des améliorations prédites par les prospectives d’il y a cinq ans ne sont pas atteintes, en particulier dans les zones d’émission les plus denses. Des « points chauds » restent à traiter à proximité du trafic ou des industries et des problèmes chroniques demeurent pour certains polluants notamment dans les grandes agglomérations. De « nouvelles molécules », pas encore réglementées et peu suivies dans l’air sont suspectes en terme d’effet sanitaire. C’est le cas notamment des composés organiques persistants (dont les pesticides et les dioxines et furannes) et peut être aussi de certaines nanoparticules de synthèse. Enfin l’exposition réelle des personnes aux polluants atmosphériques que ce soit à l’extérieur, chez eux, sur leur lieu de travail ou dans les moyens de déplacement est encore très mal connue et vraisemblablement sous estimée.
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Cela ressort des études récentes sur la qualité de l’air dans les véhicules ou dans le métro. On peut conclure que la question du changement climatique ne s’est pas substituée, mais ajoutée au « vieux problème de la pollution atmosphérique locale », toujours présent mais qui change de visage et qui nécessite encore un suivi et des investigations importantes. Il serait séduisant de pouvoir affirmer que toute action en faveur de la lutte contre le changement climatique est bonne pour la pollution locale et réciproquement. Cette idée est d’ailleurs largement répandue et peut paraître exacte de façon globale. Ainsi en matière d’économie d’énergie toute tonne de combustible non brûlé ou de carburant non utilisé profite directement à la qualité de l’air locale. Mais les choses deviennent plus complexes lorsqu’il s’agit de substitution de sources de combustible ou de carburant. Ainsi l’utilisation du bois ou de la biomasse jugée positive en matière de changement climatique est une source de pollution intérieure et extérieure, notamment pour les particules et les HAP. L’utilisation des agrocarburants mériterait aussi d’être évaluée en terme d’impact sur la qualité de l’air. Il faut également rester attentif aux conséquences d’une meilleure efficacité énergétique des bâtiments sur l’exposition des occupants à la pollution atmosphérique intérieure. Il est urgent, comme le préconise le sénateur Philippe Richert dans son récent rapport parlementaire, de mettre en place une gestion intégrée de l’atmosphère par laquelle les conséquences des actions d’amélioration envisagées seront évaluées a priori à la fois vis à vis des problèmes locaux et globaux. Cette transversalité et ce décloisonnement sont les conditions qui permettront une gestion pertinente de ce milieu. GAS, programme européen de surveillance de l'atmosphère : de l'échelle globale 12 à l'échelle régionale par Vincent-Henri Peuch En 1998, la commission européenne et l’agence spatiale européenne ont décidé de lancer 13 le programme GMES , qui est devenu par la suite la contribution européenne au 14 processus international GEO . GMES vise à déboucher sur un ensemble de services opérationnels pérennes dans les domaines de l’océanographie, de la surveillance des surfaces continentales, de la sécurité, de la gestion des risques naturels et technologiques et enfin de la composition chimique de l’atmosphère qui ont pour objectif de répondre au besoin d’accéder à une information fiable, rapide et régulière sur l’état de l’environnement. Les services s’adresseront aussi bien aux citoyens, qu’aux décideurs institutionnels, en charge de la mise en oeuvre et de l’évolution des politiques environnementales publiques, ou qu’au secteur économique au travers de produits spécifiques à valeur ajoutée. Les « services de base » ont vocation à être mis à disposition gratuitement et financés par la puissance publique. Le service atmosphère GMES est le GAS. Les principaux services envisagés pour le GAS concernent les gaz à effet de serre, les gaz réactifs et les aérosols à l’échelle planétaire, la qualité de l’air sur l’Europe. L’approche développée en France pour la plateforme nationale de la qualité de l’air Prév’Air préfigure très largement celle retenue pour le GAS. 15 Politiques publiques par Isabelle DervilleL’air fait l’objet d’une politique déjà ancienne, peu médiatisée hormis les pics de pollution, alors que le climat bénéficie d’une politique récente, très mobilisatrice. Les enjeux sont pour nous au nombre de trois : l’identification des (nouveaux) enjeux liés à l’air et au climat en même temps, les risques de contentieux liés au dépassement pour
12 Météo-France/CNRM. 13 Global Monitoring for Environment and Security. 14 Group on Earth Observations. 15 MEEDDAT – Direction générale air énergie climat – Bureau de la qualité de l’air.
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les particules et nous ne respecterons sans doute pas les objectifs liés au NO2, des pollutions à effets chroniques. Les plans d’actions concernent le programme d’économie d’énergie, le développement des énergies renouvelables, la diminution des GES, le plan particule et l’amélioration de l’air intérieur. 16 Politique européenne de surveillance de l’atmosphère par Alain Podaire Dans le 6ème Plan Action sur l’Environnement (EAP 2002-2012), 4 domaines sont prioritaires : changement climatique, nature & biodiversité, environnement & santé, ressources naturelles & déchets. Ils sont déclinés en 7 stratégies thématiques parmi lesquelles figure l’air. Cela concerne des aspects internes à l’Union européenne (règlements, directives) mais aussi des engagements internationaux de l’Union ère européenne. CAFE a été la 1 des stratégies thématiques de l’EAP concernant l’air. La stratégie « Pollution de l’air » (2005) a comme objectifs 2020 : le niveaux de santé & protection environnementale et la réduction des émissions des principaux polluants (SO2, NOx, VOC, PM2.5). Elle se décline en 2 types d’actions : un meilleur fonctionnement des législations environnementales et une intégration de contraintes « qualité de l’air » dans d’autres politiques sectorielles. La directive « Qualité de l’air » de 2008 définit et établit des objectifs sur qualité air ambiant et concerne : SO2, NO x, PM, Pb, C6H6, CO, O3. A côté de cela il reste la convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance (CLRTAP, 1979). La politique européenne « climat » est surtout focalisée sur les problèmes de réduction des émissions & d’énergie : « trois 20 », paquet énergie-climat et d’adaptation ; sur ce dernier sujet, une communication est en préparation. Changement climatique et qualité de l'air : comment concilier les réponses ? 17 par Jean-Marie Rambaud La prise de conscience des liens est croissante ; ces liens sont multiformes, physico chimie atmosphérique, impacts sur la santé, les écosystèmes, la biodiversité, sources d’émission et leurs modalités de contrôle, co-bénéfices économiques. Mais il faut noter les différences de durée de vie entre les GES et des polluants dont la durée de vie n’est que de quelques jours (pour le CO2ans, le CH 150 412 ans, NOx SO2 et PM jours). Les GES sont bien mélangés et répartis autour de la terre alors que les polluants atmosphériques sont inhomogènes. Mais on en sait assez pour agir dés maintenant : no analysis paralysis ! Quels sont les intérêts d’une approche intégrée ? Séparément chacune des politiques ne suffit pas à remplir les objectifs de l’autre, mais facilite leur poursuite à moindre coût. La diminution des aérosols nécessite de renforcer la lutte contre l’effet de serre. Le réchauffement accéléré escompté à court et moyen terme incite à mettre l’accent sur la réduction des polluants à vie courte : aérosols suie, méthane, ozone troposhérique en même temps que GES à vie longue. Il faut privilégier les politiques à double bénéfice (baisse utilisation charbon fioul, efficacité énergétique, renouvelables,…), s’assurer de l’absence d’effets pervers et arbitrer les choix contradictoires. Des outils pour choisir : 18 - Le modèle GAINS (IIASA) coûts bénéfices stratégies, - European Strategic Energy Technology - Information System - BDD tech-éco commune pour choix E, - Développer des modélisations intégrées PA/CC (Collaborations communautés scientifiques), - Harmoniser les échelles spatiales et de temps, - Besoin indicateurs congruents, 16 CNES. 17 APPA. 18 Désolée, mais je ne sais pas ce que c’est !
Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°52, mars – avril 2009
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19 - Développer les ACV (ex biocarburants). Les politiques énergétiques ont un rôle central. Synergie et antagonisme des politiques de lutte contre la pollution atmosphérique et le changement climatique Ce colloque s’est terminé par une table ronde comprenant divers acteurs dont Philippe Richert (sénateur et président du conseil national de l'air), Philippe Lameloise, Laurence Rouil (INERIS), Alain Morcheoine (ADEME), Isabelle Derville (MEEDDAT) et moi-même au 20 titre de FNE . Vous trouverez ci-après des éléments sur mes interventions. La communication n’est pas toujours claire. Il y a confusion entre les GES et les polluants atmosphériques. Le CO2par exemple est de plus en plus présenté comme un polluant. Et même à propos des GES, on parle de CO2, souvent le méthane est oublié de même que les autres GES certes l’unité de mesure utilisée est en lien avec le CO2 mais cela n’explique pas tout. Deux exemples d’une approche non intégrée ou insuffisamment intégrées. L’utilisation du bois est promotionnée dans le cadre du développement des énergies renouvelables et dans le même temps le bois apporte des polluants tant pour l’air intérieur que pour l’air extérieur ; d’où la nécessité de ne pas simplement faire une promotion du bois mais de l’accompagner par des messages sur les appareils, faire évoluer les normes et privilégier les chaufferies collectives et les réseaux de chaleur. Dans le cadre du Comité opérationnel 1 de Grenelle qui était consacré à la construction neuve, les débats portaient essentiellement sur construire en tenant compte du climat. Il a été difficile de faire entendre une demande de « construire autrement » tenant compte à la fois du climat mais aussi de la santé (avec le choix des matériaux notamment). Des signaux sont positifs pour une prise en compte cohérente à la fois de la pollution atmosphérique et du changement climatique et j’en citerai deux : la réorganisation au niveau du MEEDDAT et dans le cadre du Grenelle, les schémas régionaux du climat de l’air et de l’énergie et les PCET (Plans climat énergie territoriaux). Six recommandations : - Il faut développer les connaissances. On a vu, au cours de la journée, qu’il y a des questions pour lesquelles nous n’avons pas encore de réponse. - Il est nécessaire de développer de l’information ; celle-ci doit être adaptée (message, support d’information) à 3 cibles différentes : le grand public, les différents acteurs économiques, les acteurs publics (les différentes collectivités territoriales). - Une formation tant initiale que continue doit être conçue et proposée ciblant les différents secteurs d’activités, bien évidemment les différents acteurs du secteur du bâtiment sont largement concernés. - Un élargissement des missions et compétences des différentes associations agrées pour la surveillance de la qualité de l’air, membres de la fédération Atmo, doit être mis en œuvre ; il faut limiter la multiplication des acteurs dans les territoires et prévoir un acteur qui oeuvrera pour de la cohérence. - Le développement de la cohérence des politiques publiques dans les territoires est à rechercher, par exemple en terme d’urbanisme et plus largement d’aménagement du 21 territoire avec ces politiques air et climat. Les PRQA ont montré par exemple leur limite. Il faut donc des moyens humains et juridiques. - La concertation et la co production de schémas et de plans d’actions nécessitent une évolution de la gouvernance. 19 Analyse de cycle de vie. 20 La liste donnée n’est pas exhaustive. 21 Plans régionaux de la qualité de l’air.
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Abandonnerl’expérimentation animale pour évaluer la toxicité ? Suite à l’article publié dans notre n° 59 … une suite due à l’actualité En hommage au professeur Pietro Croce, l’une des figures de proue de l’opposition scientifique à l’expérimentation animale, le Prix qui porte son nom a été remis en décembre dernier à Luigi Campanella, professeur de chimie à Rome. “Il existe des méthodes de recherche biologique et médicale véritablement scientifiques : épidémiologie, ordinateurs pouvant construire modèles mathématiques, cultures de cellules et de tissus in vitre, et bien d’autres encore.” Professeur Pietro Croce MD Extrait deVivisection or Science?22 23 A cette occasion, le professeur Tamino a fait un exposé dont Antidote Europe propose un résumé dont voici un intéressant extrait. 24 Pietro Croce, ainsi que Hans Ruesch , nous a enseigné que la vivisection était une erreur méthodologique, et il ajoutait :"Si la méthode est erronée, les conclusions le seront aussi." L'expérimentation animale a son origine dans une vision mécaniciste et réductionniste de la nature, vision qui assimile les hommes et les animaux à des machines. De ce point de vue, l'animal-machine devient un modèle de l'homme-machine. Mais tout biologiste sait que des animaux différents peuvent présenter quelques caractéristiques anatomiques et physiologiques semblables, mais aussi beaucoup d'autres différentes. De plus, les animaux utilisés pour les expériences ont été sélectionnés artificiellement, tenus en captivité sans les stimuli indispensables pour développer leurs défenses naturelles. Ainsi, tout résultat obtenu sur un animal fournit tout au plus des données utiles pour son espèce, mais nous ne savons pas si ce qui a été obtenu sur cet animal pourra aussi être vérifié sur l'homme. Nous saurons s'il y a correspondance entre l'homme et l'animal seulement après avoir testé la même substance sur l'homme, lequel à son tour sera un nouveau cobaye, ou seulement après de longues analyses épidémiologiques qui diront combien d'hommes sont tombés malades ou sont morts. Après avoir énuméré un grand nombre de cas dans lesquels la réaction à une substance chimique ou à un médicament est différente dans différentes espèces animales, Pietro Croce, dans son livreVivisection ou science,conclut :"Et l'homme ? Se comportera-t-il comme la souris ou comme le chien ?" Heureusement, ces dernières années, les voix critiques ont augmenté et ont pu s'exprimer dans les revues scientifiques les plus prestigieuses, comme le montre l'article paru dans leBritish Medical Journal(2004, numéro 328) dans lequel certains chercheurs dirigés par Ian Roberts admettent, dans une revue systématique d'expérimentations sur des animaux :"Il ne devra pas se faire de nouvelles expériences sur des animaux tant que la validité de telles expériences n'aura pas été démontrée. " Parallèlement, les recherches véritablement scientifiques, sans recours aux animaux, ont augmenté et elles ont fait apparaître de nouvelles méthodes, même si beaucoup de chercheurs utilisent encore le vieux modèle animal. Pour ces raisons, il est important de vérifier la réelle indépendance des auteurs de nouveaux articles vis-à-vis des industries qui produisent des substances chimiques et pharmaceutiques, car il est toujours possible de trouver une lignée ou une race de n'importe quelle espèce animale qui permette d'ob-tenir un résultat intéressant pour qui finance, de façon transparente ou occulte, l'étude. […] 22 Gianni Tamino, professeur de biologie à l'Université de Padoue et président d'Equivita.http://www.equivita.it23 Notice d’Antidote de mars 2009 :http://www.antidote-europe.org/notice_fr.htm24 Il a écrit divers ouvrages dont « Expérimentation animale - Honte et échecs de la médecine » ; « Lutte contre la vivisection », son premier ouvrage, est paru en 1937.
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