M.-L. Viaud – Des collèges et des lycées différents   ; n°1 ; vol.152, pg 172-174
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Revue française de pédagogie - Année 2005 - Volume 152 - Numéro 1 - Pages 172-174
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Publié le 01 janvier 2005
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Langue Français

Extrait

environnement et à la mobilisation des différents acteurs. Ce rôle participe largement de l’affaiblissement de l’auto-nomie du champ éducatif qui doit de plus en plus s’articu-ler aux autres politiques sectorielles, malgré les résis-tances des enseignants.
L’auteur conclue en rappelant l’absence d’orientation politique affichée et en soulignant que ces difficultés de l’institution à énoncer des finalités, y compris à établir des priorités, sont dues à l’absence actuelle d’un consensus social sur celles-ci, situation que l’existence de l’Union européenne ne modifie pas, car elle est partagée par d’autres pays.
Je conclurai moi-même par une remarque. A. van Zanten tout au long de ce travail regrette que les cher-cheurs et les travaux de recherches n’aient pas davantage d’influence pour donner à voir, par leurs analyses, aux politiques et même à l’État, les connaissances qui leur permettraient d’asseoir la légitimité, l’efficacité de leur prise de décision. Elle soulève ainsi une question très importante : celle des relations entre les chercheurs et les politiques, plus précisément entre les connaissances construites et les choix politiques qu’elles pourraient ins-pirer. S’il apparaît souhaitable que de tels choix soient ainsi éclairés, il est alors nécessaire qu’il y ait une relative autonomie des questions de recherche par rapport aux questions posées par le politique.
Élisabeth Bautier
Université Paris VIII, ESCOL
VIAUDMarie-Laure.Des collèges et des lycées différents. Paris : PUF, 2005. – 260 p. (Partage du savoir).
Issu d’une thèse en sciences de l’éducation récemment soutenue à l’université Paris X-Nanterre sous la direction de Jacques Pain, cet ouvrage et son auteur, Marie-Laure Viaud, ont obtenu en 2004 le prix «Le Monde de la recherche universitaire». Les principaux résultats de cette recherche ont donc été publiés dans la collection « Partagedu savoir» aux PUF, avec une préface d’Antoine Prost.
Le propos de cette jeune chercheuse, historienne de formation, est de dresser un bilan d’ensemble des collèges et lycées «différents »du second degré dans l’enseigne-ment général en France depuis 1945 (soit une trentaine d’établissements publics ou privés) et d’étudier au moyen d’enquêtes de terrains les logiques institutionnelles, sociales, affectives à l’œuvre dans ces écoles.
Ce bilan est dressé par l’exploration d’archives écrites et la conduite d’entretiens avec des promoteurs actuels et avec des «anciens »de l’ensemble des écoles «diffé-rentes ».Les enquêtes de terrain, menées dans douze écoles, consistent en des observations longues et des entretiens approfondis avec enseignants, parents et élèves ; dans trois établissements, la chercheuse a conduit des observations sur plusieurs semaines. Le premier inté-rêt de cet ouvrage tient donc à l’ampleur et à la diversité des matériaux recueillis.
Dans la première partie de l’ouvrage, l’auteur retrace rapidement l’histoire mouvementée des écoles différentes en France pour se consacrer ensuite à l’étude de leurs traits caractéristiques.
Qu’est-ce qu’une école différente ? Il n’est pas aisé de répondre à cette question. Antoine Prost le souligne dans sa préface : « Il est plusieurs façons de refuser d’être un établissement ordinaire et toutes les différences ne se focalisent pas sur les mêmes objectifs ni ne produisent les mêmes résultats. »
Dans l’enseignement public, ces établissements sont rares et faciles à repérer tant leurs fonctionnements les distinguent des collèges et lycées du tout venant. Au demeurant ces écoles constituent un «monde d’inter-connaissance ou d’interrelations. » (p. 6), des réseaux de militants qui se reconnaissent dans les mêmes filiations avec les pionniers de l’éducation nouvelle et dans les mêmes combats avec les responsables administratifs de l’éducation nationale. Il est plus délicat de repérer les éta-blissements privés : certains dont l’organisation et les pra-tiques sont proches des structures publiques, ne font pas partie de ces réseaux.
Précisons que ce «si petit monde» des écoles diffé-rentes, Marie-Laure Viaud l’a bien connu, en tant qu’élève, enseignante et militante pédagogique. Elle le décrit avec finesse, et empathie et à la juste distance, aidée en cela par la rigueur que demande une recherche univer-sitaire. On trouvera de belles pages sur le rapport de la chercheuse avec son objet et sur ses relations avec les équipes éducatives.
Ces écoles différentes se distinguent entre elles par leur projet, leur mode d’organisation et de fonctionne-ment, leur public. Les lignes de clivage sont idéo-logiques : certains établissements affichent explicitement une volonté de transformation sociale et politique. Ce n’est évidemment pas le cas d’autres écoles, privées et coûteuses qui se réfèrent elles aussi à l’éducation nou-velle. Une autre ligne de partage concerne la question de l’autorité de l’adulte. L’étude minutieuse des établisse-ments permet à l’auteur de proposer une typologie
172Revue française de pédagogie, n° 152, juillet-août-septembre 2005
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