Megara Hyblaea - article ; n°1 ; vol.67, pg 5-32
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1955 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 5-32
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

François Villard
Georges Vallet
Megara Hyblaea
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 67, 1955. pp. 5-32.
Citer ce document / Cite this document :
Villard François, Vallet Georges. Megara Hyblaea. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 67, 1955. pp. 5-32.
doi : 10.3406/mefr.1955.7393
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1955_num_67_1_7393MEGARA HYBLAEA
LAMPES DU VII« SIÈCLE
ET CHRONOLOGIE DES COUPES IONIENNES
PAR
MM. F. Villard et G. Vallet
Anciens membres de l'École
Les constructions hellénistiques que nous avions commencé de
fouiller en 1952 1 se sont finalement révélées si importantes que
nous n'avons pu en dégager, au cours de la campagne de 1953,
qu'un secteur assez limité. Il ne nous est donc pas possible d'en
présenter dès maintenant une étude systématique et nous nous
contenterons d'indiquer que, comme nous l'avions supposé, il
s'agit bien d'un ensemble fortifié assez étendu d'époque hellénis
tique. Mais cette fortification traverse toute une zone de la ville
archaïque qu'elle a bouleversée de fond en comble ; les nou
veaux fragments archaïques que nous avons pu recueillir se
trouvent donc mélangés aux restes plus récents; seul a été pré
servé le matériel céramique enfoui dans des puits, qui sont nom
breux dans cette zone, comme partout ailleurs à Mégara2. Deux
de ceux-ci contenaient une grande quantité de vases et de fra
gments appartenant, dans un cas comme dans l'autre, à des périodes
bien définies. Le caractère homogène de ces trouvailles permet de
1 Gf: M. É. F. R., LXVI, 1954, p. 31-38.
2 Ibid., LXIII, 1951, p. 12. F. VILLARD-G. VALLET 8
poser deux problèmes chronologiques d'un intérêt général : d'abord,
la présence de fragments de lampes dans un puits dont tout le mat
ériel est antérieur à la fin du vne siècle prouve suffisamment
qu'un certain type de lampe était en usage dès cette époque ;
d'autre part, ce même puits du viie siècle nous a fourni un type
ancien de coupe ionienne, tandis qu'un autre puits, dont l'e
nsemble du matériel date du vie siècle, contenait des fragments de
coupes ioniennes d'un type bien différent : nous nous efforcerons
donc, à partir de ces deux données précises, de retracer l'évolu
tion et de déterminer la chronologie de ces coupes. Il n'est pas
sans intérêt, en effet, d'essayer de dater les différents types de
cette céramique, qui n'offre pas, bien sûr, la valeur artistique des
séries corinthiennes et attiques, mais qui a connu la plus large
diffusion dans une partie du monde grec, et notamment en Occi
dent.
A. — Lampes du vne siècle
Puits du VIIe siècle 1 : analyse du matériel.
L'ensemble du matériel, qui comporte de la céramique importée
et une majorité de pièces de fabrication sicéliote, s'espace sur un
siècle environ, en gros entre les années 720 et 620.
Céramique importée.
a) Géométrique argien (pi. I A, 1, 2) : deux fragments d'un grand
cratère (épaisseur des parois, 9 mm.) décorés d'une file d'oiseaux
aquatiques et d'une grecque hachurée : géométrique récent, der
nier quart du vme siècle2; deux autres petits fragments (pi. I A,
1 Ce puits est situé immédiatement contre les fondations de la cons
truction hellénistique (sur le plan à paraître, F 2, Ρ 7).
2 C'est à tort, on le sait, qu'on a considéré pendant longtemps comme
argienne toute une partie de la céramique géométrique fabriquée en
Sicile (cf. M. É~ F. R., 1951, p. 37). En fait, en dehors des petits vases
faits à la main dits « argiens » (et qui n'étaient peut-être pas fabriqués
à Argos même), ce sont, à notre connaissance, les premiers fragments MEGARA HYBLAEA 9
6 et 7) appartenant à un autre cratère semblent de même tech
nique.
b) Protocorinthien : fragments de coupes géométriques (pi. I A,
3-5 et 8-11) ; les deux plus anciens — 8 et 10 — remontent au début
du dernier quart du vine siècle ; fragments de coupes et de skyphoi
d'époque orientalisante, du premier quart (pi. I A, 12 et 13) au
troisième quart (pi. I A, 16) du vne siècle ; à la même période
appartiennent, notamment, des fragments d'œnochoé conique, de
pyxis cylindrique, d'aryballes ovoïdes (le plus ancien vers 670,
pi. I A, 17) ; la dernière époque du protocorinthien est représentée
par un fragment d'olpè décorée de cercles rouges (pi. I A, 20).
c) Style de transition : assez peu représenté ; quelques fragments
d'œnochoés et d'olpès (languettes incisées sur l'épaule ; cf. pi. ί A,
15) ; fragments d'aryballe ovoïde (écailles incisées, I A, 21) et d'ala-
bastre pansu à décor géométrique.
d) Corinthien : un seul fragment du début du corinthien ancien,
vers 620 (alabastre décoré d'un génie ailé courant, pi. I A, 14).
Signalons, enfin, la présence de deux fragments de coupes
ioniennes sur lesquelles nous aurons à revenir (cf. pi. I A, 18) et
d'un col d'œnochoé étrusque en bucchero ancien, d'époque orien
talisante (pi. I A, 19).
Céramique syracusaine et mégarienne.
a) Petits vases subgéométriques d'inspiration protocorinthienne :
l'essentiel de la céramique sicéliote est formé de fragments de
coupes imitant les modèles protocorinthiens (pi. IB, 1-5, et II A,
20 portant un granite) ; à signaler aussi trois fragments de sky
phoi (pi. I B, 6-7). D'autres petits vases appartiennent à la pro-
authentiquement argiens trouvés en Occident : leur technique (terre
brun clair, rosée, fine et un peu dure), le décor d'oiseaux aquatiques à
deux pattes (par opposition aux « hérons » protocorinthiens à une seule
patte) sont bien caractéristiques du géométrique argien (cf. Müller et
Oelmann, Tyrins, I, 1912, p. 135 sq., pi. XIV sq.). F. VILLARD -G. VALLET 10
duction courante d'époque orientalisante (lékanides, ρί. Ι Β, 8-11 ;
kalathoi, pi. Ι Β, 14-15 ; cratériskos, pi. II A, 6 ; œnochoée, pi. II A,
2, 5 et 7 ; petit vase sphérique, pi. I B, 12).
b) Grands vases à décoration subgéométrique : quelques fra
gments seulement (pi. I B, 13 ; II A, 3 et 16).
c) Grands vases à décor orientalisant : production caractéris
tique des ateliers locaux ; fragments de dinoi et de leurs supports,
décorés de tresses, de volutes, de rosaces et de zones d'animaux à
figures noires où les incisions sont remplacées par des traits blancs
(pl.IIB).
d) Vases à décor blanc et rouge sur fond noir : eux aussi typique
ment locaux ; assez nombreux (alors que cette technique est très
rare en Grèce propre, Argos et Corinthe) ; fragments (pi. II A, i,
4 et 8) appartenant à des amphores, œnochoés, dinoi décorés de
cercles et d'arêtes.
Mentionnons encore un haut d'amphore (pi. III A) s'inspirant
des amphores attiques décorées sur le col de cercles concentriques
entre des lignes ondulées verticales *, un fragment de tasse à vernis
noirâtre (pi. II A, 21) 2 et deux pesons décorés (pi. I A, 22 et. 23).
Cette brève analyse fait ressortir clairement les conclusions chro
nologiques suivantes : le matériel le plus récent ne saurait être
daté plus bas que le début du dernier quart du vne siècle ; et
même, la grosse majorité de la céramique se situe entre 700 et 640
environ.
Lampes associées au matériel du VIIe siècle.
Il est significatif de trouver dans ce matériel si homogène sept
fragments de lampes « grecques » (pi. II A, 10, 15 et 17, et fig. 1).
1 Sur ce type d'amphore (dit SOS), qui apparaît en Attique vers le
début du vu6 siècle, cf. Hall Dohan, Italie Tomb- Groups in the Univers
ity Museum, Philadelphie, 1942, p. 101.
2 Ce type de tasse se trouve constamment associé au matériel
d'époque orientalisante (cf. M. É. F. R., LXV, 1953, p. 37-38). MEGARA HYBLAEA 11
On admet généralement que ce type de lampe n'apparaît guère
qu'au début du vie siècle 1 ; la lampe grecque, on le sait, n'est
jamais complètement couverte ; son rebord, plus ou moins large,
se replie presque toujours vers l'intérieur et n'est pas interrompu
à la

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