Mosaïques inédites de Cherchel - article ; n°1 ; vol.52, pg 113-142
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1935 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 113-142
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Bérard
Mosaïques inédites de Cherchel
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 52, 1935. pp. 113-142.
Citer ce document / Cite this document :
Bérard Jean. Mosaïques inédites de Cherchel. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 52, 1935. pp. 113-142.
doi : 10.3406/mefr.1935.7259
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1935_num_52_1_7259INÉDITES DE GHERCHEL1 MOSAÏQUES
Le musée de Cherchel a longtemps dû sa renommée à la richesse
de son incomparable collection de sculptures gréco-romaines, et au
jourd'hui encore le célèbre Apollon ou la statue cuirassée d'Auguste
continuent à en former le principal attrait. Mais depuis un certain
nombre d'années sa galerie de sculptures s'est doublée d'une collec
tion de mosaïques qui, à cet égard aussi, lui assure dès à présent une
des premières places parmi les musées de l'Afrique du Nord.
L'époque est bien loin où Gauckler, dressant le catalogue du mus
ée de Cherchel, ne signalait, en fait de mosaïques, qu'une inscrip
tion chrétienne « qui peut être considérée comme perdue, écrivait-il,
grâce au traitement qu'on lui a fait subir2 ». En 1924 déjà,
M. Durry, chargé de faire l'inventaire des nouvelles acquisitions, ne
trouvait pas moins de douze pavements figurés à décrire dans son
supplément du catalogue3. Depuis cette époque la collection s'est en
richie encore, notamment d'une mosaïque représentant trois scènes
1 Je dois remercier de façon toute particulière M. Eug. Albertini, qui
a bien voulu me confier la publication de ces mosaïques découvertes lors
qu'il était encore à la Direction des Antiquités de l'Algérie.
Je remercie également M. L. Leschi, qui a eu l'obligeance de me faire
accorder une bourse de voyage du Gouvernement général de l'Algérie;
ainsi que M. Jean Glénat, Conservateur du Musée de Cherchel, qui s'est
si aimablement mis à ma disposition pour faciliter nies recherches à l'a
utomne dernier.
2 Gauckler, Catalogue du Musée de Cherchel (Paris, 1895), p. G4-65.
Gauckler signalait déjà en outre, il est vrai, d'autres mosaïques se
trouvant chez des particuliers, dont certaines sont entrées par la suite au
musée.
:i M. Durry, Catalogue du Musée de Cherchel : Supplément (Paris, 1924),
p. 39-46 et pi. XIII-XIV.
Mélanges d'Arch. et d 'Hist. 1935. 8 114 MOSAÏQUES INÉDITES DE GHERGHEL
de la légende d'Achille1; et les découvertes nouvelles continuent,
presque chaque année, à en allonger la liste : c'est ainsi qu'à l'a
utomne dernier nous avons eu la chance de dégager un grand pan
neau ornemental décoré en son milieu d'un emblèma représentant un
Triomphe d'Ariane2.
Mais la maîtresse pièce de la collection est sans conteste la grande
mosaïque des Travaux champêtres mise à jour en avril 1925 par
M. Jean Glénat, conservateur du Musée de Cherchel : présentée par
M. Ballu, lors de sa découverte, dans le Bulletin archéologique du
Comité3, rapidement décrite par Gsell dans ses Promenades archéo
logiques^ et par M. J. Glénat dans son petit Guide de Cesaree5, s
ignalée par M. R. Lantier dans le Jahrbuch des deutschen archäolo
gischen Instituts de 1931e, rappelée enfin par M. Jérôme Carcopino
dans un récent article7, jamais encore, bien que la découverte r
emonte à dix ans, cette mosaïque n'a fait l'objet d'une étude de dét
ail. Elle mérite pourtant bien de retenir l'attention, tant par sa
beauté et sa valeur artistique que par l'intérêt documentaire qui s'y
attache.
1 A. Bruhl, Mosaïques de la légende d'Achille à Cherchel, dans les Mél
anges de l'École française de Rome, 1931, p. 108-123.
On pourrait ajouter à cela un certain nombre de mosaïques ornement
ales, dont quelques-unes assez fines.
2 Encore inédite.
3 Bulletin archéologique du Comité, 1927, p. 39-41; et 1926, p. xxxix.
4 S. Gsell, Promenades archéologiques aux environs d'Alger (Paris,
1926), p. 40-41 et pi. IV.
5 J. Glénat, Guide de Cesaree, publié par le Syndicat d'initiative de
Cherchel (Alger, 1932), p. 29, 36, 37 (nos 22 bis et 40) et planche p. 35.
6 R. Lantier, Les champs de fouilles de l'Afrique du Nord : Jahrb. des
d. arch. Inst., 1931, p. 468, et fig. p. 463-466.
7 J. Carcopino, Les travaux érudits français sur le monde romain de
puis vingt ans, dans les Mélanges de l'École française de Home, 1933,
p. 25-26.
Par suite d'une erreur de clichage, la photographie qui en est donnée
à la page 27 est reproduite à l'envers. MOSAÏQUES INÉDITES DE CHERCHEL, 115
C'est à quelque distance du sud-ouest de la Porte de Ténès que
cette grande mosaïque a été trouvée avec trois autres fragments
du même pavement, dont l'un représente la Cueillette du Raisin et
dont les deux autres faisaient partie d'un Cortège d'Amphürite. La
propriété de M. Kébitène, où les recherches avaient été entreprises,
est située à une centaine de mètres en dehors du rempart moderne
— mais bien en deçà encore de la muraille antique — , à 150 mètres
au sud de la route nationale, en bordure d'un chemin qui s'en dé
tache en cet endroit. Le pavement antique se trouvait à une profon
deur de lm80 au-dessous du niveau actuel du sol1. Il devait être con
sidérablement plus étendu que ce qui en subsiste, mais la majeure
partie était si endommagée qu'il n'était pas même possible d'en re
connaître le sujet. Seuls, nos quatre fragments ont pu être sauvés et
transportés au musée de Cherchel, où ils sont exposés aujourd'hui.
De l'édifice qui renfermait ces mosaïques on n'a retrouvé que de
rares vestiges, assez peu cohérents et fort incomplets (voir fig. 1), qui
nous apprennent seulement que le bâtiment fut détruit de fond en
comble, non sans avoir subi, dès l'antiquité, d'importants remanie
ments. Au sud du grand panneau de la mosaïque, les fouilles ont
mis à jour les restes d'un mur en pierres de taille à assises irrégul
ières, assez bien conservé sur une longueur de quatre mètres ; à l'est,
un autre mur d'équerre avec le premier, dont il ne subsistait qu'une
assise de pierres de taille sur une distance de six mètres environ,
mais qui devait se prolonger au moins sur une huitaine de mètres
encore. A l'ouest, enfin, on a dégagé l'amorce d'un troisième mur
parallèle au second; cette cloison, d'assez mauvaise construction et
d'époque plus tardive que les deux autres, venait couper la mosaïque,
dont on retrouvait des cubes épars au delà.
1 C'est la profondeur moyenne d'enfouissement dans cette région delà
ville antique. 116 MOSAÏQUES INÉDITES DE CHERCHEL
Rien, pour ainsi dire, ne nous est connu du reste de l'édifice.
Vers l'ouest, a été trouvée une vaste citerne bien conservée1, et, plus
loin, l'angle d'une grande mosaïque ornementale décorée de ro
saces, qui appartenait peut-être également au même bâtiment2. A
l'est, on a dégagé seulement quelques vestiges de pavement gross
ier, trop éloignés, semble-t-il, pour s'être rattachés au même en
semble. Ajoutons, enfin, que les fragments architectoniques décou
verts au cours des fouilles3 donnent à penser qu'il y avait là une
construction assez somptueuse. Cette impression est confirmée par le
fait que, dans les environs immédiats de notre mosaïque, ont été dé
couvertes plusieurs sculptures d'assez bonne facture : la plus fine est
une petite statue d'Apollon en marbre, qui ne manque pas de grâce,
malgré quelque mollesse dans le modelé4.
Il est bien diffìcile de tirer de ces quelques données des renseigne
ments précis sur la nature et plus encore sur la date de l'édifice.
Rien ne nous autorise à dire que c'étaient des thermes ; car on n'a
trouvé aucune trace d'hypocaustes ou de piscines. Pour autant qu'on
en peut juger, il y a lieu de croire plutôt que notre édifice était une
de ces riches habitations particulières, comme on en possède maint
exemple en Afrique, et dont les beaux pavements figurés n'

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