Nouvelle division internationale du travail et libéralisation des échanges - article ; n°1 ; vol.14, pg 68-75
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1980 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 68-75
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Nicolas Marian
Nouvelle division internationale du travail et libéralisation des
échanges
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 14. 4e trimestre 1980. Vers une nouvelle division internationale du travail. pp.
68-75.
Citer ce document / Cite this document :
Marian Nicolas. Nouvelle division internationale du travail et libéralisation des échanges. In: Revue d'économie industrielle. Vol.
14. 4e trimestre 1980. Vers une nouvelle division internationale du travail. pp. 68-75.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1980_num_14_1_948Nouvelle division internationale
du travail et libéralisation des échanges
Nicolas MARIAN (1)
Conseiller, Division des Etudes et de la Statistique, G. A. T. T.
En fait de commerce, encouragement ne signifie pas protection. La
vraie politique d'un pays doit tendre à l'affranchir de tout tribut
envers l'étranger, mais sans le secours honteux des douanes et des
prohibitions. L 'industrie ne peut être sauvée que par elle-même, la
concurrence est sa vie. Protégée, elle s'endort ; elle meurt par le
monopole comme sous le tarif. Le pays qui rendra tous les autres ses
tributaires sera celui qui proclamera la liberté commerciale, il se sen
tira la puissance manufacturière de tenir ses produits à des prix infé
rieurs à ceux de ses concurrents.
Balzac, le Médecin de Campagne, 1833
Que signifie « nouvelle » DIT ?
Lorsqu'on parle d'une « nouvelle » DIT on pense généralement aux effets de
l'industrialisation des pays en voie de développement sur l'économie des pays
développés. L'échange croissant de produits manufacturés entre pays développés
et pays en voie de développement en est le trait dominant alors que, par le passé,
seuls certains produits de base des pays en voie de développement étaient import
és par les pays développés.
Deux idées, largement répandues et étroitement liées entre elles, se profilent
derrière cette notion de nouvelle DIT.
A savoir tout d'abord que l'industrialisation des pays en voie de développe
ment est surtout concentrée sur les exportations, dont la plus grande partie va
vers les pays développés. Ensuite, que les difficultés rencontrées dans certaines
branches industrielles des pays développés depuis la récession de 1974-75 sont
dues en grande partie aux importations croissantes en provenance des pays en
voie de développement.
Si l'on partage cette opinion, l'industrialisation des pays en voie de développe
ment apparaît nécessairement comme une menace pour les industries et l'emploi
dans les pays développés, menace dont nous pouvons seulement constater l'éten
due.
(1) Dans le présent article l'auteur exprime ses vues personnelles, qui ne doivent pas être considérées
comme représentant la position officielle du Secrétariat du GATT.
68 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 14, 4' trimestre 1980 Si l'on tient cette idée pour certaine il est évident que la libéralisation des
échanges ne ferait que l'aggraver.
Il est donc essentiel de déterminer la présence ou l'absence de la menace que
peut constituer l'industrialisation de nouveaux pays face à des pays industrialisés
de longue date. Deux périodes peuvent nous apporter quelques éléments de
réponse ; le passé et l'avenir.
Tout d'abord le passé. Que peut-on tirer de son enseignement, jusqu'à la fin
des années 1970 ?
Puis l'avenir. Sur quelles perspectives débouchent les deux dernières décennies
du siècle ?
L'industrialisation des pays en développement est-elle une menace pour les pays
développés ?
L'expérience du passé
Avant d'examiner les tendances récentes, surtout depuis la récession des
années 1974-75, il est fructueux de jeter un regard sur un passé plus lointain ; ceci
permet de constater que le problème de l'effet de l'industrialisation de pays à
industrie naissante sur les pays à industrie plus ancienne n'est guère nouveau. Il a
déjà été âprement débattu pendant les années 1930 et 1940, comme en témoignent
ces lignes, préface à une étude de la Société des nations (2) publiée au lendemain
de la deuxième guerre mondiale.
...« Ce volume a pour objet d'examiner l'influence de l'industrialisation des
régions relativement peu développées sur le commerce extérieur des pays qui,
industriellement, sont plus avancés. Au sujet de cette question, qui a déjà suscité
de nombreux ouvrages et d'ardentes discussions, peu d'auteurs ont essayé,
jusqu'à présent, de rassembler à l'appui de leurs assertions, les arguments que
l'on peut tirer du passé. Or, cet ensemble de faits, souvent difficiles à réunir en
raison du caractère fugace des phénomènes dont il s'agit, est de la plus haute
importance pour ceux auxquels incombe la responsabilité de formuler une politi
que commerciale. En effet, les craintes que provoque la concurrence éventuelle
de nouveaux pays industriels disposant d'une main d'œuvre abondante et peu
coûteuse amènent inévitablement, lorsqu'elles sont provoquées soit par des
milieux intéressés, soit par des ignorants, de bruyantes réclamations en faveur de
l'adoption de moyens de discrimination ou de mesures générales de
protection. »...
Cette étude étant la première à présenter un examen plus approfondi du pro
blème sur la base de données empiriques (et ceci malgré les difficultés rencontrées
pour obtenir des statistiques à ce moment-là) il est frappant de constater
l'actualité qu'offrent les trois constatations principales suivantes :
(2) Industrialisation et commerce extérieur, Département économique, financier et du transit,
Société des Nations, Genève 1945.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n°14, 4» trimestre 1980 69 « En premier lieu, jusque vers 1930, le développement de l'industrie manufact
urière, bien loin de rendre les pays en question indépendants des articles manuf
acturés étrangers, a stimulé l'importation des dits articles. En second lieu, jus
que vers 1930 également, les pays où l'industrie manufacturière s'est développée
le plus rapidement ont, en règle générale, accru leurs importations d'articles
manufacturés dans des proportions plus considérables que les autres pays. En
troisième lieu, après l'effondrement du commerce multilatéral, survenu posté
rieurement à 1930, la relation qui s'était ainsi établie entre le développement de
l'industrie et celui du commerce des articles manufacturés a été rompue. » (3)
Pendant les années 1950 et 1960 la crainte que l'industrialisation des pays en
voie de développement ne nuise aux structures industrielles des pays développés
s'est peu estompée, sauf dans le domaine du textile (4), malgré le fait qu'en te
rmes relatifs les pourcentages d'accroissement des exportations de produits manuf
acturés exportés par les pays en voie de développement aient été assez élevés.
Cela peut s'expliquer en partie par la situation économique générale de plein
emploi dans les pays développés, avec un recours croissant à la main d'œuvre
étrangère surtout en Europe.
Avec l'apparition des premiers symptômes d'un chômage accru au début des
années 1970, et surtout à partir de la récession de 1974-75 et l'accentuation du
chômage qui l'a accompagné, la crainte des effets des importations de produits
manufacturés en provenance des pays en voie de développement sur certains sec
teurs industriels dans les pays développés s'est manifestée avec une ampleur
croissante.
Etant donné l'acuité des problèmes qui ont accompagné la baisse continue de
l'emploi industriel dans la grande majorité des pays développés depuis 1974-75, il
est compréhensible que dans les secteurs ou les régions les plus touchés des ques
tions se soient posées concernant tous les facteurs qui ont pu contribuer à ces per
tes d'emploi.
Cependant, de très nombreuses études parues ces dernières années aussi bien
dans beaucoup de pays (Europe, Amérique du Nord, Japon et Australie) que les organisations internationales en sont arrivées avec un degré

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