Pierre de Montdoré maître de la librairie de Fontainebleau (1552-1567) - article ; n°1 ; vol.12, pg 179-194
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Pierre de Montdoré maître de la librairie de Fontainebleau (1552-1567) - article ; n°1 ; vol.12, pg 179-194

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1892 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 179-194
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1892
Nombre de lectures 61
Langue Français

Extrait

Léon Dorez
Pierre de Montdoré maître de la librairie de Fontainebleau
(1552-1567)
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 12, 1892. pp. 179-194.
Citer ce document / Cite this document :
Dorez Léon. Pierre de Montdoré maître de la librairie de Fontainebleau (1552-1567). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T.
12, 1892. pp. 179-194.
doi : 10.3406/mefr.1892.6731
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1892_num_12_1_6731DE MONTDORE PIERRE
MAITEE DE LA LIBBAIEIE DE FONTAINEBLEAU
(1δδ2-1δ67)
Le seizième siècle a vu fleurir ea France et en Italie, tant
de savants distingués que le souvenir de beaucoup d'entre eux
s'est presque entièrement effacé. Mais, bien que leur nom ne
figure pas au premier rang, il serait d'autant plus injuste de
les dédaigner que, souvent, si leur œuvre et leur mémoire sont
obscures, la faute en est plus aux circonstances qu'à leur mér
ite personnel. Pierre de Montdoré est un de ces déshérités.
I.
Né a Orléans dans les premières .innées du XVL·1- siècle,
instruit, sans doute dans cette savante (Université où Aleandro
venait d'introduire l'étude du grec, Pierre de Montdoré fut
d'abord conseiller au grand (Jonseil (1), puis succéda, comme
maître de la librairie de Fontainebleau, à Pierre Dnchastel,
Orléanais lui aussi, qui mourut le .'> février 1552 (2).
C'est probablement dans l'exercice de sa charge judiciaire
qu'il connut Michel de Γ Hospital ; d'ailleurs celui-ci avait été
l'ami de Duchastel, et les vers délicieux qu'il a adressés aux
^1) Je ne sais pourquoi Moréri, dans sa seconde édition, lui en
lève ce titre et le remplace par celui de «maître des requêtes».
(2) Sur Duchastel, v. Le Prince, Essai sur la bibliothèque du
roi...., éd. Louis Paris, Paris, in-12°, 1856, p. 24 et suiv., et Leopold
Delislk, Le Cabinet des Mss.. t. I, p. 181 et suiv. 180 PIERRE DE MONTDORK
deux bibliothécaires ont plus fait pour leur célébrité que tous
leurs doctes travaux (1).
A l'exemple de beaucoup de magistrats de son temps, il
aimait les sciences et la poésie, et, dans les vers qu'il dédie à
un de ses compatriotes, u ad Guetaldum, medicum cl. „, on re
trouve cette grâce sérieuse et toute philosophique qui fait le
charme des épitres de l'illustre chancelier. Il semble qu'il rompit
tout à coup un commerce assez suivi avec les Muses, comme
on eût dit alors, pour se consacrer entièrement à des études
sans doute déjà goûtées lorsque, tout jeune encore, il fréquent
ait l'Université de sa ville natale. "Ah! s'écrie L1 Hospital,
voilà donc pourquoi ton dernier poème était si long et si joli !
C'est que c'était le dernier. Maintenant, le démon des Mathé
matiques t'a saisi, et tu ne rêves plus que circonférences et
degrés... Devenu l'émule d'Archimède, tu es triste et muet...
Qui donc m'a ainsi changé mon ami en si peu de jours? Quelle
est cette rage subite ?... „ (2) Cependant Montdoré n'avait pas
entièrement abandonné la poésie. A la fin de son édition du
dixième livre d'Euclide, dédiée au cardinal Jean du Bellay, et
qui, suivant toute apparence, lui attira les spirituels anathèmes
du chancelier (3), se trouve une longue pièce de vers où il
(1) Michaelis Hosjntalii Galliarum cancellarli epistolarum s eu
sermonum libri sex, Paris, Mamert Pâtisson, in-fol., 1585, pp. 63 et 68.
(2) Ed. citée, p. 63 et suiv.
(3) Euclidis Elementorum liber decimus, Petro M'ont aureo inter
prete, ad Joannem Bellaium Cardinalera. Lutetiae, apud Vascosa-
num, .... .M.D.Li, in-4°, 18 fol. sans chiffres, plus 140 fol. numés-
rotés. Dans le privilège, Montdoré est qualifié de vir aenatorius. La
préface contient d'abord un éloge du collège des Cardinaux (Gaspar
Contarmi, Sadolet, Bembo, Niccolo Ridolfi), puis une violente attaque
aristotélique contre Eamus, et enfin quelques observations sur l'éc
onomie de l'ouvrage lui-même. Il expose que, jusqu'au dixième livre,
les Eléments d'Euclide sont faciles, mais que ce livre est fort obscur;
il l'explique à l'aide des livres précédents et d'après les anciens
auteurs, surtout Proclus. Cette préface est datée du lf'r juillet 1551. MAITRE DE LA LIBRAIRIE DE I ONTAIXEBLEAU 181
exalte Pythagore et le désintéressement du vrai savant. Le com
mencement de ce poème est d'une belle allure:
Hic formas iam victor ovans normamque repono.
Hic ego secessus, voti damnatus, adibo,
Phoebe, tuos, duce te saltus emensus opacos
Saxaque pervia nunc rnultis, prius hospita paucis,
Exaequata meo quae concessero labori....,
et la fin nous révèle en son auteur l'amour de (Jicéron et
l'amour de la campagne, où il dut chercher plus d'une fois,
comme son grand ami, l'oubli des malheurs du jour :
Haec inihi dictabat, vacua dum fessus in umbra
Lluro saburbano, instantes levât arte ruinas
Labe.n.tis patriao et curarum Tullius aestum,
Parus et ipse M a e η y (iraiorum iontibus baustis
Tullius, in Latium pc-iregrinas dootus .Vthenas
Ferre suosque novis opibus ditaro Quirites.
Ce fut cette édition d' Euclide ({iti, d'après Le Prince, dé
termina Henri [[ à confier à Montdoré la charge laissée va
cante par la mort de Duchastel. Le passage de Montdoré à
Fontainebleau a laissé des traces; le catalogue alphabétique des
mss. grecs, qui forme aujourd'hui le ms. n° 10 du Supplément
grec de la Bibliothèque Nationale, lui servit a faire le réco-
leraent des mss. de la collection royale, et contient un grand
nombre de notes autographes, grecques, latines et françaises, du
MKLA.NGES D lieAKCH. ET D HIST. XIi AXN. io 1e! 182 PIERRE DE MOÏSTDORÉ
consciencieux bibliothécaire (1). Mais il ne s'en tint pas là.
Comme tous les grands e'rudits de son temps, il connaissait à
merveille les ressources littéraires de l'Italie: il voulut en faire
profiter son dépôt, et une longue lettre, adressée de Paris au
cardinal Sirleto le 22 septembre 1555, nous renseigne sur les
relations qu'il tenta d'établir entre la bibliothèque royale et la
bibliothèque Vaticane. Ce curieux document n'est pas signé ;
mais il est possible d'en découvrir l'auteur. Eli voici d'abord
le texte intégral (2) :
Signor Gruglielmo,
V. S. si ricordi che al mese di marzo passato, partendomi di
Roma, mi prego che trovandomi di qua, pregassi da soa parte
quello a il carrico de la libraria de Soa M.n de mandarli una
copia del Catalogo deli libri che sono in essa ; la qual cosa, per
la bona memoria ho sempre auto et ho di lei, quando avessi vol-
suto, non Farei saputo dismenticare, cossi essendo in me fisso la
dottrina et Immanità sua et il favore a usato verso di me mentre
ero costa, come he solita di fare a ogni letterato et virtuoso, con
giuntovi li benefitii da lei in esso loco ricieuti e altrove, part
icolarmente nel farmi copiar' VJErotiano et mandarmelo in Franc
ia (3); de li quali mi ricorderò sempre. Qual libro vedera fra
(1) Cf. Henri Omont, Catalogues des -m..ss. yrecs d<j
sous Francois Jv et Henri II, Paris, Imprimerie Nationale, 3b89,
in-fol. p. X (et note 1, 2), et passim..
■ (2; Vat. (Jl8y (p. 1), fol. 20.
(3) Ainsi tombe la légende mise en circulation par Lambecius
''éd. Kollar, t. VI, 360) et reproduite par Fabricius (éd. Harles, IV,
230, note m j. Eambecius prétend que Henri Estienne donna l'édi
tion princeps d'Erotianus d'après un ancien manuscrit « quem Hel-
vetius quidam ex bibiiotlieca Vaticana sibi commodatuin surripuerat ».
Il y a dans l'ancien fonds Vatican deux mss. d'Erotianus, le 277
(in-4", armes de Pie IX, pap., 56 fi'. XVI'' s.; et le 1132 (in-fol. , rei.
cuir rouge aux armes de Paul V, pap. dit de coton, fol. 1-10, XIVe s.). MAITEE DE T. A LIBRAIRIE DE FONTAINEBLEAU 183
breve tempo stampato con l'Hipocrate de li caratteri del Re
nostro (1). Et desiderando per l'obligo ne ho di satisfare ala
promessa li feci al mio partire, parlai con mons.r de Montaureo
la prima volta he venuto qui di poi il mio arrivo, da parte sua
pregato strettamente del catalogo di essa libraria di soa M.ta,de
quale libraria Soa detta M.t;l a dato il carrico e fatto gran maes
tro di essa il detto mons.1' Montaureo, per la sua vertu e dot
trina persona rara, vi prometto, e aconpagnata di raro e felice
ingegno nela lingua greca, latina e nele leggo e scientie et arte <

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