Présentation de l analyse automatique du discours (AAD69) : théories, procédures, résultats, perspectives - article ; n°1 ; vol.4, pg 95-123
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Description

Mots - Année 1982 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 95-123
PRÉSENTATION DE L'ANALYSE AUTOMATIQUE DU DISCOURS (AAD69) Cet ensemble de quatre textes concernant l'Analyse Automatique du Discours constitue une mise au point critique de la méthode version 1969, en liaison avec l'élaboration d'une version 1980. Michel Pêcheux retrace l'historique de la méthode, conçue dans le cadre du structuralisme (philosophique et linguistique) des années 1960. La présentation de la méthode AAD69 (J. Léon) et l'exposé de certains résultats récents (S. Bonnafous) sur le discours socialiste ne peuvent se considérer à l'heure actuelle que comme un point de repère pour la mise en place de perspectives nouvelles. Ainsi la critique de J.M. Marandin sur les résultats et sur certaines carences de la méthode telles que l'absence de renonciation et du fait séquentiel, débouche sur une présentation programmatique de nouveaux algorithmes envisagés selon deux espaces: les algorithmes verticaux traiteront des énoncés, accordant au lexique une place déterminante et à la paraphrase une place relative; et les algorithmes horizontaux traiteront la séquence discursive elle-même. L'analyse de discours était une «prothèse de la lecture»; l'AAD80, en cours d'élaboration, voudrait la transformer en provocation à la lecture.
AUTOMATIC DISCOURSE ANALYSIS (AAD69) This set of four texts concerning Automatic Discourse Analysis is a critical restatement of the 1969 method, related to the development of a 1980 version. Michel Pêcheux retraces the history of the method, conceived in the framework of the philosophical and linguistic structuralism of the sixties. The presentation of the AAD69 method (J. Léon), and the exposition of some recent results (S. Bonnafous) concerning socialist discourse can now only be considered as reference points in establishing a new viewpoint; thus, J. M. Marandin s criticism of the 1969 results and of certain failures of the method, such as the lack of enunciation and of sequential phenomena, leads on to a planned presentation of new algorithms conceived according to two dimensions: the vertical algorithms will handle statements, leaving a preponderant part to the lexicon and a relatively smaller part to paraphrase; and the horizontal algorithms will handle the discursive sequence itself. Discourse analysis was a prosthesis for reading ; AAD80, the method now under development, would like to make it a reading incentive.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Michel Pêcheux
Jacqueline Léon
Simone Bonnafous
Jean-Marie Marandin
Présentation de l'analyse automatique du discours (AAD69) :
théories, procédures, résultats, perspectives
In: Mots, mars 1982, N°4. pp. 95-123.
Citer ce document / Cite this document :
Pêcheux Michel, Léon Jacqueline, Bonnafous Simone, Marandin Jean-Marie. Présentation de l'analyse automatique du
discours (AAD69) : théories, procédures, résultats, perspectives. In: Mots, mars 1982, N°4. pp. 95-123.
doi : 10.3406/mots.1982.1053
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1982_num_4_1_1053Abstract
AUTOMATIC DISCOURSE ANALYSIS (AAD69) This set of four texts concerning Automatic Discourse
Analysis is a critical restatement of the 1969 method, related to the development of a 1980 version.
Michel Pêcheux retraces the history of the method, conceived in the framework of the philosophical and
linguistic structuralism of the sixties. The presentation of the AAD69 method (J. Léon), and the
exposition of some recent results (S. Bonnafous) concerning socialist discourse can now only be
considered as reference points in establishing a new viewpoint; thus, J. M. Marandin s criticism of the
1969 results and of certain failures of the method, such as the lack of enunciation and of sequential
phenomena, leads on to a planned presentation of new algorithms conceived according to two
dimensions: the "vertical" algorithms will handle statements, leaving a preponderant part to the lexicon
and a relatively smaller part to paraphrase; and the "horizontal" algorithms will handle the discursive
sequence itself. Discourse analysis was a "prosthesis for reading" ; AAD80, the method now under
development, would like to make it a reading incentive.
Résumé
PRÉSENTATION DE L'ANALYSE AUTOMATIQUE DU DISCOURS (AAD69) Cet ensemble de quatre
textes concernant l'Analyse Automatique du Discours constitue une mise au point critique de la
méthode version 1969, en liaison avec l'élaboration d'une version 1980. Michel Pêcheux retrace
l'historique de la méthode, conçue dans le cadre du structuralisme (philosophique et linguistique) des
années 1960. La présentation de la méthode AAD69 (J. Léon) et l'exposé de certains résultats récents
(S. Bonnafous) sur le discours socialiste ne peuvent se considérer à l'heure actuelle que comme un
point de repère pour la mise en place de perspectives nouvelles. Ainsi la critique de J.M. Marandin sur
les résultats et sur certaines carences de la méthode telles que l'absence de renonciation et du fait
séquentiel, débouche sur une présentation programmatique de nouveaux algorithmes envisagés selon
deux espaces: les algorithmes verticaux traiteront des énoncés, accordant au lexique une place
déterminante et à la paraphrase une place relative; et les algorithmes horizontaux traiteront la séquence
discursive elle-même. L'analyse de discours était une «prothèse de la lecture»; l'AAD80, en cours
d'élaboration, voudrait la transformer en provocation à la lecture.MICHEL PÊCHEUX
LABORATOIRE DE PSYCHOLOGIE SOCIALE, PARIS VII, CNRS
JACQUELINE LÉON
LABORATOIRE D'INFORMATIQUE POUR LES SCIENCES DE l'HOMME, CNRS
SIMONE BONNAFOUS
UNITÉ DE RECHERCHE LEXICOLOGIE ET TEXTES POLITIQUES
INSTITUT DE LA LANGUE FRANÇAISE, SAINT-CLOUD
JEAN-MARIE MARANDIN
INSTITUT DE LA LANGUE FRANÇAISE
UNIVERSITY OF CALIFORNIA LOS ANGELES Mots, 4, 1982
Présentation de l'analyse automatique du discours
(AAD69)
Théorie, procédures, résultats, perspectives
PRESENTATION THÉORIQUE DE L/AAD69
Les références théoriques (positives et négatives) qui, à partir de 1966, ont présidé à la
construction du dispositif A AD (Analyse automatique du discours paru en 1969 chez Dunod,
premier programme informatique «opérationnel» en 1971), s'inscrivent dans l'espace du
structuralisme philosophique des années 1960, autour de la question de l'idéologie, et en
particulier celle de la lecture des discours idéologiques.
La problématique structuraliste, qui était en train de se condenser autour de quelques
noms comme ceux de Lévi-Strauss, Foucault, Barthes, Althusser..., était un dispositif
polémique contre les idées dominantes de l'époque, tout autant qu'un programme de travail. 96 PECHEUX, LEON, BONNAFOUS, MARANDIN
Les idées dominantes de l'époque, c'est-à-dire :
— Les « restes »<, qui ne se portaient pas si mal (et qui ont la vie dure !) d'un
spiritualisme philosophique adepte d'une conception religieuse de la lecture : de l'herméneuti
que littéraire, pourchassant les «thèmes» à travers les «œuvres», à la conception
phénoménologique du . « projet » comme projection du sens sur la matière verbale par le
pouvoir constituant du sujet-lecteur... l'idée que le sens des textes est le corrélat d'une
conscience-lectrice, installée dans une subjectivité «interprétative» sans rivages.
— Mais aussi les formes sécularisées, plus quotidiennes, de cette pratique spontanée de
la lecture, qui, sous les multiples formes de l'« analyse de contenu», était en train d'envahir
les sciences humaines.
— Et enfin, l'objectivisme quantitatif réagissant aux spiritualismes impressionnistes par
une référence au sérieux des sciences, et d'abord, en l'occurrence, aux théories de
l'information: le projet de traiter les textes comme des populations de mots, susceptibles
d'une sorte de démographie statistique des textes (telle qu'elle se réalise par exemple dans les
études lexicométriques).
Le structuralisme philosophique des années 1960 partait en guerre contre ces diverses
formes (spontanées ou savantes) d'évidence empirique de la lecture, avec sur ses drapeaux
des concepts comme ceux de «lecture symptômale» et de «théorie du discours», et des mots
d'ordre comme celui du «repérage de l'efficace d'une structure sur ses effets, à travers ses
effets».
Marx, Nietzsche, Freud et Saussure étaient recrutés pour un même combat, portant en
l'occurrence sur la question de savoir ce que c'est que parler, écouter et lire.
«C'est depuis Freud, écrivait Louis Althusser au début de Lire «Le Capital», que nous
commençons "veut-dire" du à soupçonner parler et de ce l'écouter qu'écouter, découvre, donc sous ce que l'innocence parler (et de se la taire), parole veut et de dire; l'écoute, que ce la
profondeur assignable d'un double fond, le "veut-dire" du discours de l'inconscient — ce double
fond dont la linguistique moderne, dans les mécanismes du langage, pense les effets et conditions
formels» (p. 14-15).
Ainsi, l'appui stratégique sur le structuralisme linguistique était clairement revendiqué;
s'il était question d'analyser le «discours inconscient» des idéologies, la linguistique
structurale, science «moderne» de l'époque, était le moyen «scientifique» de déplacer le AUTOMATIQUE DU DISCOURS 97 ANALYSE
terrain des questions du domaine du quantitatif vers celui du qualitatif, de la description
statistique vers une théorie quasi algébrique des structures, tout en repoussant le «n'importe
quoi» des lectures «littéraires».
Si les discours idéologiques étaient bien les mythes propres à nos sociétés, comparables à
ceux qu'avaient étudiés Vladimir Propp, puis Claude Lévi-Strauss, il devait être possible de
construire des procédures effectives capables de restituer la trace de leur structure invariante
(le système de leurs «fonctions») sous la série combinatoire de leurs variations superficielles,
« empiriques » : donc de reconstituer quelque chose de cette « structure présente dans la série
de ses effets».
La mise au point de TAAD69 constitue une tentative, parmi d'autres, de réaliser ce
programme, en s'efforçant de prendre au sérieux «la linguistique moderne», et en particulier
les travaux d'un linguiste américain, auteur d'un texte providentiellement intitulé Discourse
Analysis qui servit pendant toute une période de référence scientifique concrète aux linguistes
travaillant dans le champ de l'analyse de discours, sur la lancée des travaux de Jean Dubois.
De ce point de vue, la spécificité de l'AAD version 69, dans l'espace des travaux
d'analyse de discours, ce fut d'abord, me semble-t-il, de pousser la linguistique harrissienne

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