Processus d intensification et difficultés d intégration agro-industrielle sur le périmètre du Haut-Chélif - article ; n°1 ; vol.45, pg 106-112
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Processus d'intensification et difficultés d'intégration agro-industrielle sur le périmètre du Haut-Chélif - article ; n°1 ; vol.45, pg 106-112

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Description

Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1987 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 106-112
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 96
Langue Français

Extrait

Mohamed Benfrid
Processus d'intensification et difficultés d'intégration agro-
industrielle sur le périmètre du Haut-Chélif
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°45, 1987. pp. 106-112.
Citer ce document / Cite this document :
Benfrid Mohamed. Processus d'intensification et difficultés d'intégration agro-industrielle sur le périmètre du Haut-Chélif. In:
Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°45, 1987. pp. 106-112.
doi : 10.3406/remmm.1987.2174
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1987_num_45_1_2174I
Mohamed Benfrid
PROCESSUS D'INTENSIFICATION ET DIFFICULTÉS
D'INTÉGRATION AGRO-INDUSTRIELLE SUR LE
PÉRIMÈTRE DU HAUT-CHELIF
La médiocrité des résultats du processus d'intensification a fait l'objet de vives
controverses. Elle est souvent imputée à l'insuffisance des moyens, voire à leur
utilisation inefficace sans référence explicite au modèle technique retenu et à l'inten
sité des liaisons qu'il nécessite à l'amont et à l'aval des exploitations agricoles. Ce
silence n'est pas fortuit. Les auteurs admettent le caractère impératif de la planifi
cation et la discipline qui en découle pour l'ensemble des agents sollicités pour
la réalisation des objectifs planifiés. Les effets du marché sur le fonctionnement
du secteur étatique sont sous-estimés, voire ignorés1. Les prix normatifs sont con
sidérés comme suffisants pour assurer la convergence entre les différents acteurs
des filières agro-alimentaires, rendant ainsi possible l'intégration de leurs activités.
La thèse développée ici est que, les rapports marchands, en se généralisant à
partir des années soixante-dix, vont influer sur les modes de reproduction des dif
férents agents économiques. La rigidité de la juridiction qui les soumet à l'impé
ratif d'équilibre financier va engendrer des stratégies tendues vers cet objectif, qui
débouchent sur des relations conflictuelles que les mécanismes planifiés n'arri
vent pas à résorber.
Le modèle décisionniste2 centralisé, mis en place dans le cadre de la mise en
valeur, tentera d'y pallier par la création de nouvelles structures ou par la restruc
turation de celles qui existent pour corriger ces «déviances». La réponse sera de
plus en plus administrative et de moins en moins économique, ce qui aiguisera
les conflits entre les différents centres de décision (M. Djebbara, 1986).
Les stratégies divergentes entre les organismes prestataires de service et les exploi
tations sont à l'origine du blocage du processus d'intensification, et de ce fait, remet
tent en cause l'intégration agro-industrielle au niveau du périmètre du Haut-Chélif.
L'étude des deux filières : sucre et lait, illustre les pratiques contradictoires des
différents agents.
ROMM 45, 1987-3 Difficultés d'intégration agro-industrielle / 107
ORIGINE DU MODÈLE DE MISE EN VALEUR ADOPTÉ
II envisage des liaisons étroites entre l'agriculture et l'industrie à l'amont et à
l'aval avec une utilisation intensive du capital. Il accorde au capital technique un
rôle moteur dans la restructuration du système productif agricole en définissant
le procès de travail et la relation travail-capital. Ce choix trouve son origine dans
la vision scientiste qui accorde une place privilégiée à la science et aux technolog
ies dans les transformations sociales majeures. Les résultats de la révolution verte
dans certaines aires écologiques limitées ont constitué l'assise de l'idéologie pro-
ductiviste au niveau des instances internationales dans les années soixante. Ils ont
fait croire à l'universalité des techniques, à la facilité de leur transfert et surtout
à la certitude absolue de leur efficacité. L'assimilation du procès de travail agri
cole au procès de travail industriel va faciliter le saut et ouvrir l'ère de la mise
en valeur intégrée dans les zones à fortes potentialités de certains pays en voie
de développement. La recherche d'une croissance agricole rapide se traduira par
la concentration de l'intervention de l'État. Cette mise en valeur intégrée est con
çue comme une intégration verticale des opérations de production, de transformat
ion, de distribution en liaison avec les différents acteurs qui interviennent le long
des différentes filières agro-alimentaires. L'efficacité de l'intervention des orga
nismes d'amont en aval est recherchée à travers une intégration horizontale des
différents opérateurs publics. Une structure et des instruments de gestion sont
mis en place à cet effet, pour la coordination de l'ensemble. En Algérie, la rente
pétrolière aidant, ce modèle sera partiellement concrétisé dans les périmètres de
mise en valeur.
L'ARTICULATION AGRICULTURE-INDUSTRIE
AU NIVEAU DU PÉRIMÈTRE DU HAUT-CHELIF
Plusieurs facteurs ont influé sur les choix techniques et économiques. La con
centration foncière au sein du secteur étatique et sa prédominance sur le périmèt
re favoriseront la mise en place d'un mode de gestion centralisé. La présence d'une
sucrerie et l'introduction de l'élevage bovin laitier à haut rendement vont déter
miner la structure des systèmes de production en spécifiant les différentes formes
de valorisation en créant une interdépendance entre la production végétale et la
production animale. Les industries agro-alimentaires sont appelées à jouer un rôle
central dans l'intégration des deux branches, par la fourniture des sous-produits,
betteraves et fourrages deshydratés bouchonnés pendant la période de soudure3.
L'extension des superficies des cultures fourragères et industrielles, en simplifiant
les systèmes de culture, devaient engendrer une réelle division du travail entre
la production végétale et la production animale, en spécialisant les différents ate
liers de production.
Le nombre élevé des agents intervenant directement ou indirectement dans la
réalisation du procès de production agricole a imposé la création d'un commissar
iat de développement rural pour coordonner et préciser les modalités d'intervent
ion. Ce qui en fera aussi un écran entre les exploitations agricoles et les indust
ries agro-alimentaires (J. Molina, 1984). L'absence de définition précise de ses
attributions (M. Bekkouche, 1975) limitera son pouvoir de décision en autonomi- :
108 / M. Benfrid
sant les différents opérateurs dont la conduite est surtout dictée par la direction
de tutelle.
LE FONCTIONNEMENT DE LA FILIÈRE SUCRE
L'amont de la filière
La sphère de production agricole englobe l'ensemble des domaines autogérés
pratiquant la culture de betterave. Les quotas sont arrêtés annuellement au niveau
de la commission de daïra qui se prononce sur les plans de production annuels
des domaines.
Ces derniers utilisent leurs propres moyens de traction, la C.A.S.C.I.4 apporte
l'ensemble des autres moyens de production spécialisés. La volonté de contrôle
de l'amont de la filière par la C.A.S.C.I. transparaît à travers son effort d'investi
ssement et la mécanisation de l'ensemble du procès de production. Elle intervient
dans la détermination des quotas de superficies affectables. à la betterave, fournit
les semences, les équipements d'irrigation et diverses prestations de services spé
cialisées. Elle organise la campagne de récolte, négocie avec la sucrerie le niveau
de prix. Ce qui dénote sa capacité d'organisation et de contrôle de la partie amont
de la filière. Ce dynamisme va être freiné par l'opposition des producteurs et les
arrêts fréquents de la chaîne d'extraction.
Les producteurs dont les rendements betteraviers sont très faibles par rapport
aux normes, 15 à 20 tonnes5 en moyenne durant la période 66-80 n'assurent pas
la rentabilité de l'activité betteravière, vu le niveau des prix normatifs. Les mar
ges brutes à l'hectare rapportées aux rendements physiques reflètent la difficulté
de maîtrise technique du procès de production.
Le tableau 1 fait ressortir des marges brutes négatives pour quelques campa
gnes betteravières. La négociation &

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