Revue littéraire 3e trim. 1830
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Revue des Deux Mondes, tome 3, 1830Revue littéraire 3e trim. 1830Revue littéraire 3e trim. 1830Vie de plusieurs personnages célèbres des temps anciens et modernes (1). –Plus généralement répandu à toutes les époques que le goût de l’histoire, celui desbiographies particulières qui nous rapprochent des hommes célèbres, et nousdévoilent leur intérieur, semble avoir pris de nos jours une nouvelle extension, etcette circonstance est facile à expliquer. Aucune période n’avait vu, avant les trentedernières années qui viennent de s’écouler, un aussi grand nombre d’idividusparvenir, par toutes sortes de voies, à une célébrité spontanée. Il était naturel dechercher à connaître et leurs titres et leur point de départ; et de là cette vogue desbiographies qui, après avoir exploré notre époque, se sont généralisées. Quoi qu’ilen soit, c’est à ce goût général partagé par M. Walckenaër, membre de l’Institut,qu’est dû l’ouvrage que nous avons sous les yeux. Il est le résultat de la réuniond’articles composés pour accompagner diverses éditions d’auteur, ou pour laBiographie universelle et auxquels le savant académicien donne plus d’extension.Le second volume, consacré aux modernes, nous a paru devoir plusparticulièrement mériter l’intérêt des lecteurs.xxxxxxxxxx2 vol. In-8°.Mémoires curieux, anecdotes secrètes, histoires inédites; par A. Châteauneuf (1).– Il y a des scènes piquantes dans ces mémoires, des documens sur des nomsillustres ignorés jusqu’à ce jour, et ...

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Revue des Deux Mondes, tome 3, 1830

RReevvuuee lliittttéérraaiirree 33ee ttrriimm.. 11883300

Vie de plusieurs personnages célèbres des temps anciens et modernes
(1). –
Plus généralement répandu à toutes les époques que le goût de l’histoire, celui des
biographies particulières qui nous rapprochent des hommes célèbres, et nous
dévoilent leur intérieur, semble avoir pris de nos jours une nouvelle extension, et
cette circonstance est facile à expliquer. Aucune période n’avait vu, avant les trente
dernières années qui viennent de s’écouler, un aussi grand nombre d’idividus
parvenir, par toutes sortes de voies, à une célébrité spontanée. Il était naturel de
chercher à connaître et leurs titres et leur point de départ; et de là cette vogue des
biographies qui, après avoir exploré notre époque, se sont généralisées. Quoi qu’il
en soit, c’est à ce goût général partagé par M. Walckenaër, membre de l’Institut,
qu’est dû l’ouvrage que nous avons sous les yeux. Il est le résultat de la réunion
d’articles composés pour accompagner diverses éditions d’auteur, ou pour la
Biographie universelle
et auxquels le savant académicien donne plus d’extension.
Le second volume, consacré aux modernes, nous a paru devoir plus
particulièrement mériter l’intérêt des lecteurs.
xxxxxxxxxx
2 vol. In-8°.

Mémoires curieux, anecdotes secrètes, histoires inédites
; par A. Châteauneuf (1).
– Il y a des scènes piquantes dans ces mémoires, des documens sur des noms
illustres ignorés jusqu’à ce jour, et des renseignemens précieux qui dévoilent
l’insolence de petits êtres qui se sont crus de grands personnages, parce que la
faveur et leur bassesse les avaient élevés. L’auteur les a remis à leur place ; c’est
aux familles des grands hommes, des artistes de distinction dont M Châteauneuf
est l’historien, à savoir dignement l’apprécier. Il y a de tout dans cet ouvrage
historique, des pages sérieuses et d’autres plaisantes: nous allons en citer une de
ces dernières.
« Ludovic de Piles, rejeton de la famille de Fortia, était aimé de Louis XIII; il tua un
jour en duel le fils de Malherbe ; ce poète se vengea par une satire. Voyageant
avec son frère, il entra, à Valence, dans une hôtellerie. On leur dit qu’il ne restait que
du pain et des œufs. Cependant ils remarquent une broche bien garnie, souper
réservé à quatre officiers. — « Mais il y a des viandes pour huit; ne pouvez-vous
prier ces messieurs de partager ce repas avec deux voyageurs mourant de fatigue
et de faim? » L’hôte va, et revient avec un refus. Ludovic n’en dormit pas, et put
entendre de son lit les railleries des quatre convives. Cependant il part. A un quart
de lieue il dit à son frère: « J’ai oublié ma bourse ; je te rejoindrai à la dînée. Il
éveille les quatre officiers : « Je suis, leur dit-il, un des voyageurs à qui vous avez
refusé peu poliment de céder le superflu d’un grand souper. Je n’ai rien à dire. Il
n’en est pas de même des propos que j’ai entendus : j’en demande raison à tous
les quatre. » Ils descendent, et Ludovic met l’épée à la main tour à tour avec les
quatre officiers, qu’il tue sur la place ; il rejoint son frère; et ne lui parle de rien.
Celui-ci, dès son arrivée à Paris, fait une visite au cardinal Mazarin, qui lui dit d’un
air de mystère : « Ludovic est-il ici ? – Oui, monseigneur. – Est-ce qu’il a perdu la
tête, après ce qui lui est arrivé à Valence ? – Quoi donc ? – Vous n’en savez rien ?
– Non, en vérité. – Vous ne savez pas qu’il a tué quatre officiers ? – Je ne l’ai pas
quitté de tout le voyage. – Je vous le dis, moi, et j’en suis sûr. – Ah ! mon Dieu, je
me rappelle,.... il m’a quitté pour aller chercher sa bourse. – Eh bien ! c’était pour ce
duel : dites-lui de ne pas se montrer avant d’être assuré que cette affaire n’aura pas
de suite. »
M. Châteauneuf est auteur de plusieurs autres ouvrages intéressans, entre autres
de l’
Histoire des grands capitaines
, qui ont commandé en chef les armées de la
république et de l’empire, dont on fait, le plus grand éloge. Nous avons lu des
aricles de louanges bien méritées, adressés à l’auteur par MM. de Boufflers,
Esménard l’aîné, Palissot, Fontanes, Salgues, Jondot, Malte-Brun, etc. Après des
noms comme ceux-ci, de quel poids seraient les nôtres ! Dans le petit nombre des
ouvrages de cet auteur que nous avons lus, nous avons remarqué une énergie de
pensées remarquable, une plume exercée et surtout une grande franchise de
critique..... C’est tout naturel !... M. Châteauneuf, après trente-cinq années de
travaux, a été négligé des ministres ; il s’est plaint d’eux, et ne les a jamais
importunés. Il a donc, pour écrire, toute l’indépendance que les faveurs

ministérielles ravissent aux écrivains qui les reçoivent.
xxxxxxxxxx
(1) Levavasseur, Palais-Royal.

Françoise de Rimini
, dreame en cinq actes et en vers par M. Gustave Drouineau
(1). - Deux auteurs, avant M. Drouineau, s’étaient essayés sur ce sujet. Silvio
Pellico, poète italien, et M. Constant Bérier, dont la pièce obtint quelque succès, il y
a trois ou quatre ans, à l’Odéon. M. Drouineau a emprunté quelque chose au
premier ; mais il faut le dire à sa louange, tout ce qui est de son invention est bien
supérieur à ce qu’il a pu calquer sur le poète italien. On peut en juger par cette
scène dramatique qui termine le troisième acte. - Bertold, duc de Rimini, a ordonné
un tournoi pour célébrer le retour de Paolo, son frère. Un instant on l’a cru blessé, et
Françoise s’est éloignée avant que la lutte ne fût terminée ; elle était trop émue!
Paolo revient victorieux; c’est pour Bertold une occasion de confirmer les horribles
soupçons qu’il a conçus ; il insiste pour que ce soit Françoise elle-même qui
décerne l’écharpe au vainqueur, et lui donne le baiser, prix de la victoire. Françoise
troublée refuse; mais Bertold le veut; il avait déjà tout compris !..... Cette scène,
essentiellement dramatique, est toute de l’auteur. Il est donc à regretter qu’il n’ait
pas demandé davantage à son imagination ! Résumons-nous. Les deux premiers
actes sont froids; il y a un peu trop de mysticité, même pour cette époque. On
trouve une belle scène au premier acte, de belles pages au quatrième; ce sont des
scènes d’intérieur touchantes, des évènemens domestiques, comme dit l’auteur,
des chagrins comme il en est entré dans le cœur de bien des femmes !... enfin il y a
de la passion vraiment sentie et de la vérité dans le dernier acte, peut-être un peu
trop de déclamation !
Quoi qu’il en soit, on ne se permettra pas, sans doute d’adresser à M. Drouineau le
reproche mal fondé que l’on a fait à cette nouvelle école, déjà si féconde en beaux
talens, d’outrager la mémoire de nos grands maîtres. Ecoutez M. Drouineau dans la
préface de son drame : « Jeunes gens que nous sommes, dit-il, inclinons-nous
devant les grands génies qui nous dotés d’un théâtre si riche, si beau, si
admirablement régulier! Hommage à Molière, à Corneille, à Racine, à Voltaire,
noms que tout Français ne devait pas prononcer sans un tressaillement
d’admiration et d’orgueil. Ne l’oublions point : autrefois, avant d’entrer dans la lice,
les athlètes saluaient les statues de leurs devanciers placées sous des portiques,
et ne les insultaient pas. »
xxxxxxxxxx
(1) Timothée Dehay, libraire, rue Vivienne, n° 2 (bis). Paris, 1830.

Musée Cosmopolite
. - Allez voir Alger au musée cosmopolite de M. Mazzara, (1),
si vous voulez bien comprendre tous les mouvemens de notre armée de terre et de
notre marine, depuis son entrée dans la baie de Sidi-el-Feruch, jusquà sa marche
glorieuse au fort de l’Empereur. Vous n’y remarquerez pas seulement une page
d’histoire, car le tableau, par le mérite seul de son exécution et la vérité de ses
effets, vaut l

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