Structures et performances de l industrie nucléaire. Une comparaison France-R.F.A - article ; n°1 ; vol.11, pg 78-92
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Revue d'économie industrielle - Année 1980 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 78-92
In France as in Germany, in nuclear industry, or at least the branch of nuclear industry which builds power plants, one has seen in the seventies the withdrawal of U.S. multinationals, and the rise of 2 monopolies, EmpainFramatome and Siemens-KWU. Moreover, French nuclear industry, manufacturing nuclear fuel and power plants, has proved more powerful and forward going than its German counter-part for several reasons :
— first, technico-economic one: a nuclear power plant is first metallurgy (main function of Empain) and secondary electrical engineering (Siemens).
— Reason of industrial organisation: Empain practices integration whereas Siemens sub-contracts all over Europe.
— Reason of industrial policy : thanks to EDF's orders, Empain has batches whereas Siemens has not.
In short, the French pattern is more efficient.
En France comme en Allemagne, l'industrie nucléaire, celle du moins qui construit les centrales nucléaires, a vu au cours des années 70 les multinationales américaines se retirer pour laisser place à 2 monopoles Empain-Framatome et Siemens-KWU. Qui plus est, l'industrie nucléaire française, celle aussi qui a la charge du cycle du combustible, a une puissance et un dynamisme supérieurs à ceux de son homologue allemande. A cela plusieurs raisons :
— Raison d'ordre technico-économique : une centrale nucléaire c'est d'abord de la métallurgie (fonction essentielle d'Empain) et secondairement de la construction électrique (Siemens).
— Raison d'organisation industrielle : Empain intègre, Siemens sous-traite dans toute l'Europe.
— Raison de politique industrielle : Empain pratique la série (grâce aux commandes d'EDF) ce que ne fait pas Siemens.
Bref, le modèle français est plus efficace.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernard Real
Structures et performances de l'industrie nucléaire. Une
comparaison France-R.F.A
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 11. 1er trimestre 1980. pp. 78-92.
Abstract
In France as in Germany, in nuclear industry, or at least the branch of nuclear industry which builds power plants, one has seen
in the seventies the withdrawal of U.S. multinationals, and the rise of 2 monopolies, EmpainFramatome and Siemens-KWU.
Moreover, French nuclear industry, manufacturing nuclear fuel and power plants, has proved more powerful and forward going
than its German counter-part for several reasons :
— first, technico-economic one: a nuclear power plant is first metallurgy (main function of Empain) and secondary electrical
engineering (Siemens).
— Reason of industrial organisation: Empain practices integration whereas Siemens sub-contracts all over Europe.
— Reason of industrial policy : thanks to EDF's orders, Empain has batches whereas Siemens has not.
In short, the French pattern is more efficient.
Résumé
En France comme en Allemagne, l'industrie nucléaire, celle du moins qui construit les centrales nucléaires, a vu au cours des
années 70 les multinationales américaines se retirer pour laisser place à 2 monopoles Empain-Framatome et Siemens-KWU. Qui
plus est, l'industrie nucléaire française, celle aussi qui a la charge du cycle du combustible, a une puissance et un dynamisme
supérieurs à ceux de son homologue allemande. A cela plusieurs raisons :
— Raison d'ordre technico-économique : une centrale nucléaire c'est d'abord de la métallurgie (fonction essentielle d'Empain) et
secondairement de la construction électrique (Siemens).
— Raison d'organisation industrielle : Empain intègre, Siemens sous-traite dans toute l'Europe.
— Raison de politique industrielle : Empain pratique la série (grâce aux commandes d'EDF) ce que ne fait pas Siemens.
Bref, le modèle français est plus efficace.
Citer ce document / Cite this document :
Real Bernard. Structures et performances de l'industrie nucléaire. Une comparaison France-R.F.A. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 11. 1er trimestre 1980. pp. 78-92.
doi : 10.3406/rei.1980.1959
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1980_num_11_1_1959et performances de l'industrie Structures
nucléaire. Une comparaison France-R.F.A.
Bernard REAL
Université des Sciences sociales de Grenoble
IREP — Développement
L'industrie nucléaire construit les centrales nucléaires et fabrique le combustib
le nucléaire. Même si elle est jeune, elle n'en a pas moins ses structures, qui sont fruit d'une histoire déjà mouvementée et l'on s'interroge sur ses performances.
L'analyse des structures et performances qui constitue l'objet même de cet article
va en fait, nous amener à nous poser des questions d'intérêt général :
Io La RFA est présentée traditionnellement comme un géant économique. Il
est dit qu'elle occupe une place « hiérarchiquement » plus élevée que la France.
Est-ce vrai aussi pour le nucléaire ? Une analyse de la puissance et du dynamisme
des 2 industries devrait être éclairante.
2° Pourquoi en est-on arrivé à ce point de structuration interne ? Quelle a été
la logique de la structuration ?
3° Dans les 2 pays, les groupes industriels leader ont eu des politiques indust
rielles opposées ? Quel en est ou sera l'impact sur l'autonomie de chaque pays et
sur la rigidité de leur appareil de production ?
Ces questions posées, une difficulté apparaît : comment mesurer les perfo
rmances dans cette industrie ? Il est bien sûr tentant d'utiliser des outils financiers
ou ceux, dégagés par exemple dans le numéro spécial « efficacité et rentabilité »
de la revue d'économie industrielle (1). Mais est-ce en l'occurence possible ?
L'analyse des résultats des firmes nucléaires a un sens très limité : l'industrie est
jeune et n'est pas encore dans une phase de maturité. Qui plus est, cette analyse
est en général impossible : on ne peut isoler la partie nucléaire des résultats de ces
firmes, car ces firmes sont plutôt des conglomérats. S'il y a un constructeur fran
çais de chaudières nucléaires, c'est une dizaine de firmes du groupe Empain-
Schneider qui participent à la réalisation de ces chaudières. Et chacune de ces fi
rmes, sauf exception, n'isole pas ses « résultats nucléaires ».
Aussi, pour juger de ces performances, avons-nous pris d'autres critères : cri
tère commercial (§ 2), technico-économique (§ 3), économique (§ 4) et qualitatif
(§ 4). Cet article portera surtout sur l'industrie construisant les centrales nucléai
res (2), car cette industrie pose des problèmes méthodologiques et économiques,
à la fois délicats et importants. Seul le § 5 traitera de l'industrie fabriquant le
combustible.
(1) n° 5, 3e trimestre 78.
(2) Centrales nucléaires à eau légère à l'exclusion des rapides.
78 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE —n°11,1" trimestre 1980 — HISTOIRE ET STRUCTURES : DU RETRAIT DES MULTINATIONAL1.
ES AMÉRICAINES À L'ASCENSION DES MONOPOLES
Depuis la Deuxième Guerre Mondiale, la R.F.A s'est vue interdire la fabrica
tion d'armes nucléaires. De ce fait, tout ce qui concernait le plutonium et l'ur
anium hautement enrichi, qui sont les voies vers l'arme nucléaire, mais aussi des
voies importantes dans la maîtrise du combustible ont constitué des
domaines interdits pendant longtemps. D'où un certain retard allemand dans le
combustible nucléaire, retard qui n'apparaît pas au niveau de la construction des
centrales nucléaires. Dans ce domaine au contraire, les Allemands travaillent
avec les Américains dès les années 50 : General Electric prend 11,7 °/o du capital
de AEG où il développe la filière BWR et Siemens prend la licence PWR de Wes-
tinghouse. Dans les années 60, Siemens germanise la licence de Westinghouse, au
prix d'un gros effort de R & D. Dans les années 70, les multinationales américai
nes travaillant à la construction de centrales nucléaires sont contraintes de se reti
rer de la R.F.A. , cependant que les filiales d'A.E.G. et de Siemens
donnent naissance à KWU, qui passe en 1978 sous le seul contrôle de ;
KWU a aujourd'hui le quasi monopole de la production de centrales nucléaires
en Allemagne.
En France, l'évolution est assez semblable. Schématiquement on constate ici
aussi deux phénomènes :
1. Retrait des multinationales américaines, phénomène général dans l'Europe
nucléaire : en 1973, General Electric avait de gros espoirs de coopération avec la CGE pour les centrales à eau bouillante. Ces espoirs sont nuls
dès 1975. Par ailleurs, Westinghouse qui avait 45 % du capital de Framatome en
74 n'en a plus que 15 °/o (3).
2. Au niveau des structures internes, l'évolution est simple : à partir d'un assez
grand nombre de firmes nucléaires existant dans les années 60 (4) on tend à const
ituer et l'on constitue deux monopoles : le premier monopole concerne les chaud
ières nucléaires, contrôlées par le groupe Empain : chaudières nucléaires pour
les centrales PWR (Framatome) et secondairement pour les surrégénérateurs
(Novatome). Le deuxième monopole concerne les turbo-alternateurs. Il est le fait
d'Alsthom. La constitution du premier monopole a vu, comme en R.F.A., un
affrontement (limité) entre les tenants des centrales PWR (Empain-Framatome)
et ceux des centrales BWR (CGE). Dans les deux pays sortent vainqueurs les
constructeurs de centrales PWR.
KWU fournit les centrales nucléaires clefs en main. Ce n'était pas le cas en
France. Pour l'exportation, Framatome et Alsthom ont constitué FRAMATEG
qui coordonne la livraison des parties principales des centrales (5) clefs en main.
(3) Rappelons que le CE. A. détient 30 % du capital de Framatome et 34 % de celui de Novatome.
(4) Avant 1969 existaient ainsi des firmes indépendantes, travaillant à la construction des centrales
nucléaires. Certaines, comme Altshom, GAAA, Stein, et Râteau seront regroupés sous l'égide de
la CGE (BWR) ou d'Alsthom ; quant à SFAC, CAFL, LEVIVIER et MERL1N-GERIN, elles le
seront sous l'égide d'Empain-Schneider (P.W.R.).
(5) Une centrale nucléaire est composée sommairement d'un îlot ou chaudière nucléaire et d'un
turbo-alternateur.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 11, 1" trimestre 1980 79 — PUI

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