Systèmes de production, réseaux industriels et régions : les transformations dans l organisation sociale et spatiale de l innovation - article ; n°1 ; vol.51, pg 304-339
37 pages
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Systèmes de production, réseaux industriels et régions : les transformations dans l'organisation sociale et spatiale de l'innovation - article ; n°1 ; vol.51, pg 304-339

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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1990 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 304-339
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Ronald Gordon
Systèmes de production, réseaux industriels et régions : les
transformations dans l'organisation sociale et spatiale de
l'innovation
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 51. 1er trimestre 1990. Organisation et dynamique industrielle. pp. 304-339.
Citer ce document / Cite this document :
Gordon Ronald. Systèmes de production, réseaux industriels et régions : les transformations dans l'organisation sociale et
spatiale de l'innovation. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 51. 1er trimestre 1990. Organisation et dynamique industrielle.
pp. 304-339.
doi : 10.3406/rei.1990.1320
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1990_num_51_1_1320RICHARD GORDON
Professeur à l'Université Silicon Valley de Californie Research Group (Santa-Cruz) (USA)
SYSTÈMES DE PRODUCTION,
RÉSEAUX INDUSTRIELS ET RÉGIONS
LES TRANSFORMATIONS DANS
L'ORGANISATION SOCIALE
ET SPATIALE DE L'INNOVATION (1)
La des processus récentes brusque d'innovation a apparition conduit à dans une de nouvelles réévaluation l'industrie technologies moderne. de l'organisation La de flexibilité base dans sociale même les et décennies des spatiale auto
mates programmables a élargi le champ des possibilités techniques en matière de
conception et d'application des nouvelles technologies. L'absence évidente de rela
tion directe entre les degrés d' automation et la productivité au niveau des ateliers
de production a engendré des expérimentations industrielles de grande ampleur
de formes alternatives d'organisation du travail et de la production, en vue de
s'assurer les avantages économiques susceptibles d'être dégagés de l'utilisation des
technologies à base d'ordinateurs. La structure changeante de l'économie mond
iale peut être considérée comme étant fonction non des avantages comparatifs
conventionnels, mais de la compétitivité structurelle, résultant de différences natio
nales substantielles en ce qui concerne le cadre institutionnel de l'activité écono
mique. L'érosion de hégémorie scientifique et économique des Etats-Unis a cor
respondu en tant que cause aussi bien qu'en tant qu'effet, avec la redistribution
spatiale globale des savoir-faire et capacités innovatrices.
Face à cette profusion d'expérimentations avec les formes d'organisation du
travail, d'organisation industrielle et de structure économique régionale, les théor
ies sociales contemporaines ont manifesté une propension curieuse à la réduc
tion algorithmique de cette diversité à de simples oppositions binaires. Des consi
dérations macro-historiques en ce qui concerne les changements industriels
contemporains, mettant l'accent sur le fait que la structure institutionnelle de
l'industrie est une fonction simple des changements de la division technique du
travail, font se contraster le système traditionnel de production de masse avec un
(1) Ce papier a été présenté sous le titre « Production Systems, industrial Network and Regions :
the changing social and spatial organization of innovation, au Colloque AISR - CREMI sur « Inno
vation et Analyse Spatiale », Rome, 27-30 novembre 1989. L'article a été traduit de l'anglais par
J. De Bandt.
304 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° SI, 1" trimestre 1990 nouveau système de « spécialisation » flexible » (Piore et Sabel 1984), le modèle
mécanique (« machinofacture ») avec le modèle systémique (« systémofacture »)
de la production manufacturière (Hoffman et Kaplinsky 1988), ou les formes « for-
diste » et « post-fordiste » d'organisation industrielle (Piore et Sabel 1984, Hirst
et Zeitlin 1989). Les nouvelles technologies sont considérées comme favorisant
soit l'esprit d'entreprise, soit l'intégration verticale (Chandler 1977 ; Rogers et Lar-
sen 1984), comme avantageant soit les petites soit les grandes entreprises (Fergu
son 1988 ; Gilder 1988) ou comme stimulant soit le marché soit des formes hié
rarchiques de coordination (Williamson 1985, 1986), comme si ces alternatives
étaient nécessairement exclusives. Des théoriciens de l'organisation spatiale de
l'industrie perçoivent de même des logiques alternatives de dispersion globale (Fro-
bel, Heinrichs et Kreye 1980) ou d'agglomération locale (Scott et Storper 1987 ;
Storper et Christopherson 1987). Projetant la convergence institutionnelle d'éco
nomies politiques qui s'arrangent pour transcender la « seconde rupture indust
rielle », ces analyses uni-dimensionnelles de la nouvelle société d'information res
suscitent curieusement le vieil idéal sociologique de l'uniformité sociale transcult
urelle, qui a été incarnée avec le plus de force dans la théorie de la modernisation
développée dans l'après-guerre.
Ces discussions engendrent pas mal de confusions inutiles. Le concept organi
sateur dominant de la « spécialisation flexible » n'a pas été précisé de manière
adéquate (Williams et al. 1987 ; Walker 1989). S'agit-t-il d'un phénomène empir
ique, d'un type idéal ou d'une revendication normative ? De plus, ainsi que Sayer
(1989) l'a noté récemment, la diversification de la production, les marchés du tra
vail flexibles, la restructuration organisationnelle, les pratiques de travail flexi
bles et la technologie flexible ne sont pas la même chose ni nécessairement liés
entre eux (2). Le processus contemporain de changement a tendance non pas à
faire des différences rigides entre les grandes et les petites entreprises, mais à relier
les deux types d'entreprises au sein de réseaux denses de relations mutuelles (Aydalot
et Keeble 1988 ; Gordon et Kimball 1989 ; Quevit 1989). Des techniques et for
mes organisationnelles à petite échelle sont en fait restées dominantes dans plu
sieurs secteurs pendant la période faste du Fordisme, tandis que l'importance des
économies d'échelle, des exigences substantielles en matière d'investissements et
de la demande de masse n'a pas été réduite dans l'ère de la « spécialisation flexi
ble » (Hounshell 1985 ; Boyer 1988). En effet, plutôt que d'établir une distinc
tion rigide entre la production de masse et la spécialisation flexible, l'automation
programmable tend à réduire les barrières structurelles qui précédemment sépa
raient la production de masse de la spécialisation flexible. De même, plutôt que
d'imposer aux entreprises le choix traditionnel entre marché et hiérarchie, le régime
de l'innovation permanente oblige les entreprises à intégrer les deux formes d'orga
nisation économique dans des structures entièrement nouvelles d'alliance et de coo
pération entre entreprises. De même, la concurrence multipolaire requiert la coor
dination consciente d'attributs locaux distincts à un niveau plus global, plutôt qu'un
accent exclusivement tourné vers la région ou une approche globale consciente des
coûts mais indifférente à la mosaïque des spécificités régionales.
(2) Des régimes rigides de production de masse à produit unique peuvent utiliser des marchés du tra
vail « flexibles » (c'est-à-dire externes), tandis que, ainsi que Dore (1987 a, 1987 b) et Streeck
(1985) l'ont suggéré, certaines « rigidités » institutionnelles peuvent être source de flexibilité pour
la diffusion internedes nouvelles technologies.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 51. 7" trimestre 1990 305 dichotomies récentes n'apparaissent en fait que comme des récapitulations Ces
sophistiquées des paradigmes schumpetériens traditionnels du changement tech
nologique : esprit d'entreprise et intégration verticale (Schumpeter 1934, 1943).
Cependant, si, dans l' entre-deux-guerres, les bases organisationnelles de l'inno
vation se sont en effet déplacées depuis l'esprit d'entreprise individuel, caractéris
tique de la première révolution industrielle, vers les départements de recherche
et développement collectifs des grandes entreprises modernes, il n'est pas évident
que la simple répétition de cette alternative historique puisse aider, au niveau théo
rique ou pratique, à appréhender la spécificité de l'innovation technologique et
des réorganisations productives de l'époque actuelle. Dans ce papier, je souhaite
examiner, de manière crit

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