Technologies électroniques et gestion de la main-d œuvre dans l industrie japonaise - article ; n°1 ; vol.34, pg 15-32
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Technologies électroniques et gestion de la main-d'œuvre dans l'industrie japonaise - article ; n°1 ; vol.34, pg 15-32

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Revue d'économie industrielle - Année 1985 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 15-32
The impact of the electronic technics upon labour should be analysed, taking into account pre-existing adjustment mechanisms (skill-qualification forms, labour practices) which mediatize technical and social mutations. So, a certain flexibility of japanese firms facing new technologies would partly result form a decentralized adjustement of labour, insperable from the specific form of labour management in this country. However, the new constraints which appeared in recent years oblige numerous firms to adopt a humain resource policy — more willful and centralized than in the past — which will suppose to set up new patterns in labour adjustment.
L'impact de la technique électronique sur le travail doit être analysé, compte tenu des mécanismes régulateurs préexistants (formes de qualification, pratiques du travail) qui médiatisent les changements sociaux et techniques. Ainsi, une certaine flexibilité des entreprises japonaises face aux nouvelles technologies relèverait en partie de la régulation décentralisée du travail, inséparable du mode de gestion de la main-d'œuvre spécifique à ce pays. Toutefois, les nouvelles contraintes qui se manifestent depuis quelque temps obligent de nombreuses entreprises à adopter une politique du personnel — plus volontariste et centralisatrice que par le passé — qui supposera la mise en place de nouvelles règles dans la régulation du travail.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hiroatsu Nohara
Technologies électroniques et gestion de la main-d'œuvre dans
l'industrie japonaise
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 34. 4e trimestre 1985. pp. 15-32.
Abstract
The impact of the electronic technics upon labour should be analysed, taking into account pre-existing adjustment mechanisms
(skill-qualification forms, labour practices) which mediatize technical and social mutations. So, a certain flexibility of japanese
firms facing new technologies would partly result form a decentralized adjustement of labour, insperable from the specific form of
labour management in this country. However, the new constraints which appeared in recent years oblige numerous firms to adopt
a humain resource policy — more willful and centralized than in the past — which will suppose to set up new patterns in labour
adjustment.
Résumé
L'impact de la technique électronique sur le travail doit être analysé, compte tenu des mécanismes régulateurs préexistants
(formes de qualification, pratiques du travail) qui médiatisent les changements sociaux et techniques. Ainsi, une certaine
flexibilité des entreprises japonaises face aux nouvelles technologies relèverait en partie de la régulation décentralisée du travail,
inséparable du mode de gestion de la main-d'œuvre spécifique à ce pays. Toutefois, les nouvelles contraintes qui se manifestent
depuis quelque temps obligent de nombreuses entreprises à adopter une politique du personnel — plus volontariste et
centralisatrice que par le passé — qui supposera la mise en place de nouvelles règles dans la régulation du travail.
Citer ce document / Cite this document :
Nohara Hiroatsu. Technologies électroniques et gestion de la main-d'œuvre dans l'industrie japonaise. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 34. 4e trimestre 1985. pp. 15-32.
doi : 10.3406/rei.1985.2162
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1985_num_34_1_2162Technologies électroniques
et gestion de la main-d'œuvre
dans l'industrie japonaise
Hiroatsu NOHARA
L'objet de cet article est de développer — à partir des informations rassemblées
à ce jour — les premières réflexions sur des modifications que peut entraîner l'élec-
tronisation industrielle en matière de régulation de l'emploi et sur son implication
au niveau de la gestion de la main-d'œuvre.
Le champ d'observation portera sur les industries mécaniques japonaises. Ce
choix semble présenter pour l'heure un certain intérêt, puisque celles-ci font preuve
d'une assez grande adaptabilité vis-à-vis de la diffusion rapide des machines à com
mande numérique dans le tissu industriel. Ce texte ne prétend pas toutefois abor
der toutes les dimensions de l'électronisation industrielle dans son ensembe (1),
mais il se limite à une des dimensions sur laquelle il nous semble essentiel de mett
re l'accent afin de comprendre cette adaptabilité, à savoir le système de gestion
de la main-d'œuvre.
Il est maintenant largement admis que le système de gestion de la main-d'œuvre
— mis en place particulièrement dans la partie centrale de la production — se dote,
au Japon, des aspects propres à ce pays, notamment aspects concernant l'intégra
tion forte de la main-d'œuvre dans une entreprise : système de stabilité de l'emploi,
système d'ancienneté (Nenko), relations professionnelles centrées sur l'entreprise
etc. Dans nos travaux antérieurs (2) on a déjà essayé de mettre en évidence des
logiques internes à ce système de gestion à partir des analyses sur l'interaction
entre principes de la gestion du personnel, pratiques organisationnelles du travail
et nature de la qualification professionnelle. Il s'en dégage alors une certaine cohé
rence d'un tel système qui suppose un mode spécifique au Japon — d'articula
tion de différentes composantes des rapports sociaux.
A) Le processus de socialisation du travail se caractérise fortement par deux
phénomènes qui renvoient l'un à la non-existence de la formation technique sco-
(1) En matière de processus de décision des investissements, rendement technique et économique, modal
ités de diffusion, etc.
(2) Voir notamment, H.Nohara, Espaces professionnels et le dualisme du marché du travail au Japon,
Thèse de 3e cycle, Aix-Marseille II, Lest, 1981 ; et H. Nohara et J.-J. Silvestre, Structures indust
rielles et mouvements de l'emploi : le cas de la France et du Japon dans les années 1970, Ronéo,
Lest, 1982.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 34, 4ème trimestre 1985 15 et l'autre à la prise en charge, par les entreprises du développement prolarisée,
fessionnel de leur main-d'œuvre à travers des formes d'apprentissage sur le tas.
Ces deux phénomènes s'articulent ainsi avec l'importance prise par l'ancienneté
dans la gestion du personnel — surtout la gestion salariale — et d'autre part avec
le recrutement massif des jeunes débutants (en provenance du système scolaire)
considérés comme les plus adaptables — potentiellement — aux normes profes
sionnelles propres à chaque entreprise.
B) Ce type de socialisation du travail, enfermé dans le cadre d'une entreprise,
doit être mis en relation avec le fonctionnement de l'organisation du travail. La
forme d'organisation du travail présente deux caractéristiques notables : une sou
plesse organisationnelle une certaine autonomie détenue par les groupes de tra
vail. Ces deux caractéristiques émanent, pour l'essentiel, du fait que la notion du
poste de travail n'a pas — contrairement au système de classification en France —
d'existence concrète aussi bien pour l'allocation du facteur travail que pour l'éva
luation professionnelle (et salariale) des travailleurs.
Au contraire, l'allocation aux postes de travail s'effectue — au sein d'un groupe
de travail où l'accomplissement des tâches est d'emblée collectivisé — sous l'ini
tiative de la maîtrise. La compétence professionnelle tend, quant à elle, à se mesurer
par l'ancienneté qui traduit l'accumulation d'expérience de travail sur le tas. Une
telle dissociation homme/poste de travail/salaire a pour conséquence de rendre
possible la formation de la polyvalence professionnelle au moyen de la rotation
— plus ou moins systématique — des travailleurs entre les postes de travail, et
de faciliter la régulation décentralisée du travail dans les ateliers (ajustement orga-
nisationnel face aux aléas techniques et productifs, transmission des savoirs-faire
collectifs etc.).
C) Cette forme d'existence de qualification basée sur la polyvalence a une autre
implication au niveau de la régulation de l'emploi. En effet, les effets conjugués
de la souplesse de l'organisation du travail et de la polyvalence donnent naissance
à un espace de travail et de la polyvalence donnent naissance à un espace de tra
vail faiblement cloisonné aussi bien professionnellement (faible formalisation de
catégories professionnelles) qu'organisationnellement (perméabilité des cloiso
nnements entre services, usines ou établissements). Dans la structuration d'un tel
espace de travail s'insère alors la fluidité de la main-d'œuvre qui s'exprime —
selon les conjonctures économiques — à travers les mouvements des travailleurs
internes à l'entreprise. Cette fluidité de la main-d'œuvre permet donc de neutrali
ser quelque peu la rigidité de l'emploi inhérente à une forte stabilisation de la main-
d'œuvre dans l'entreprise.
Le système de gestion de la main-d'œuvre au Japon, codifié progressivement
au cours des années de forte croissance économique, a ainsi une cohérence des
multiples niveaux de régulation, compatible avec les rapports sociaux qui l'entou
rent. Si le déterminisme technologique est à réfuter aujourd'hui (3), les analyses
de l'impact des changements techniques sur le travail ne peuvent faire abstraction
de la médiation sociale à laquelle participent activement les mécanismes régula
teurs incorporés dans la gestion de la main-d'œuvre.
(3) Voir, M. Maurice, Avant-propos de la sociologie du travail 4/84, décembre 1984, Paris.
16 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 34, 4ème trimestre 1985 Après avoir fait état de la pénétration des technologies électroniques dans les
industries mécaniques en première partie de ce texte, on tentera, en seconde part
ie, de caractériser les formes de régulation de l'emploi qui apparaissent au moment
de la mise en place des machi

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