Textes médicaux français et allemands. Contribution à une comparaison interlinguale et interculturelle - article ; n°105 ; vol.26, pg 42-65
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Description

Langages - Année 1992 - Volume 26 - Numéro 105 - Pages 42-65
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernd Spillner
Textes médicaux français et allemands. Contribution à une
comparaison interlinguale et interculturelle
In: Langages, 26e année, n°105, 1992. pp. 42-65.
Citer ce document / Cite this document :
Spillner Bernd. Textes médicaux français et allemands. Contribution à une comparaison interlinguale et interculturelle. In:
Langages, 26e année, n°105, 1992. pp. 42-65.
doi : 10.3406/lgge.1992.1623
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1992_num_26_105_1623Bernd SpiLLNER
Université de Duisburg
TEXTES MÉDICAUX FRANÇAIS ET ALLEMANDS
Contribution à une comparaison interlinguale et interculturelle
1. Universalité et diversité
Une analyse contrastive de langues de spécialité dans une perspective ethnolin-
guistique demande à être justifiée. N'existe-t-il pas, dans la recherche des langues de
spécialité, l'hypothèse assez commune que le discours spécialisé, surtout celui dans les
langues scientifiques, aurait une structure universelle, indépendante donc des diff
érentes langues naturelles ?
Cette hypothèse se réfère, en général, aux faits et données scientifiques qui
existeraient en dehors et indépendamment des différentes langues et cultures. Elle
insiste aussi sur la standardisation de nomenclatures, de conventions de description et
de modèles d'argumentation causée par les échanges multilatéraux d'informations et
par le discours scientifique international.
Il en résulte une conception qui suppose les structures des langues de spécialité
comme universelles (Schwanzer, 1981, 214 : cf. Spillner, 19816, 41), et qui conçoit une
langue de spécialité, en comparaison avec la langue commune, comme étant
constituée par une réduction au niveau de la syntaxe, et par une expansion au niveau
du lexique (Ulijn, 1979, 152). Une langue de spécialité n'utilisera donc que les
structures grammaticales de la langue commune, mais en nombre réduit. Une langue
de spécialité comprendra donc tous les mots de la langue commune, mais en plus un
vocabulaire spécialisé (la terminologie).
Il n'est plus besoin de falsifier l'hypothèse d'expansion et de réduction ; la
simplification antithétique est insoutenable (voir Spillner, 19816, 43-46). Une langue
de spécialité est beaucoup plus qu'un seul inventaire terminologique. Et contre
l'hypothèse conjointe d'universalité, il convient d'objecter aussitôt que la standardi
sation internationale concerne surtout et avant tout la terminologie.
Les nomenclatures internationales homologuées et normalisées par l'« ISO. Inter
national Standardization Organization » concernent uniquement les dénominations et
les abréviations, donc l'inventaire terminologique. Certes, il existe aussi des tendances
à standardiser, au niveau international, d'autres domaines linguistiques, p.e. la
composition textuelle d'articles scientifiques.
Mais ces tentatives n'excluent point qu'il existe encore, dans des textes spécialisés,
des variétés nationales aux niveaux phraséologique, syntaxique, textuel, rhétorique,
argumentatif, etc.
Une analyse contrastive tentera de dégager ces différences linguistiques et
culturelles. S'agissant de textes — donc d'un acte discursif situationnel — il ne faut
pas s'attendre à des différences claires et nettes comme en phonologie, mais plutôt à
des tendances et des conventions culturelles, elles-même sujettes à des changements
historiques.
42 Conceptions a priori de « langues de spécialité » 2.
II y a quelques années, la thèse selon laquelle les « langues de spécialité » ne
seraient point identiques aux terminologies était donc presque audacieuse ; à présent
elle est largement acceptée. Des recherches linguistiques dont, pourtant, les dimens
ions ne sont pas satisfaisantes, ont pu démontrer que, d'un côté les langues de
spécialité et la langue commune ont en commun une grande partie de l'inventaire
linguistique, mais que, de l'autre côté, les langues de spécialité sont caractérisées, bien
au-delà de la terminologie, par des traits linguistiques spécifiques.
On est cependant loin d'une définition bien précise de l'objet « langue de
spécialité », « textes spécialisés » ou « discours spécifique » qui distinguera cet objet
d'autres sous-ensembles d'une langue donnée.
2.1. Indépendamment des moyens et structures linguistiques individuels des
langues de spécialité, on leur attribue nombre de tendances caractéristiques qui les
distinguent nettement non seulement de la langue commune / langue standard mais
aussi d'autres réalisations linguistiques récurrentes, telles que les textes littéraires. Si
l'on n'essaie pas de distinguer les textes spécialisés de façon bien nette des autres types
de texte, on suppose quand même quelques intentions du discours spécialisé qui
diffèrent, au moins tendanciellement, des autres types de discours. Après avoir
dépouillé de nombreuses définitions et caractérisations provenant de recherches
menées sur les langues de spécialité jusqu'à l'heure actuelle, Ihle-Schmidt (1983,
22-24) résume, dans son analyse qui porte sur la langue française de l'économie, les
qualités textuelles ci-dessus mentionnées, comme suit :
— tendance à la plus haute précision possible dans une langue de spécialité
—à éviter l'ambiguïté et à chercher la monosémie
—à la concision et à l'économie linguistique
— tendance à l'objectivité et à la neutralité.
Ces tendances sont attestées entre autres par des relations dénominatives biunivoques
(à un seul terme ne correspond qu'un seul objet et vice versa), par le manque ou la
fréquence très réduite de la première et de la deuxième personne, par le renoncement
à la redondance, au décor verbal et aux moyens linguistiques appréciatifs et subjectifs
(impératif, adverbes de modalité, interrogation, exclamation, subjonctif, etc.).
De manière analogue, Wimmer (1982, 17) résume les traits que l'on attribue à la
langue de spécialité/langue scientifique par rapport à la langue commune :
Langue scientifique Langue commune
et de spécialité discours ordinaire
précision indétermination
univocité dénominative ambiguïté
Illustration non autorisée à la diffusion économie redondance
invariance situationnelle multiplicité situationnelle
rapport à la matière/thématique/
à l'objet évaluation
niveau théorique quotidienneté
II semble douteux que de telles comparaisons antithétiques puissent résister à une
vérification empirique. On peut avoir tendance à les utiliser continuellement afin de
caractériser la langue de spécialité et de l'opposer à la langue commune.
43 lui aussi, constate que la « langue de spécialité » a généralement une Kocourek,
tendance à éviter des éléments personnels et affectifs :
« Elle vise l'idéal de l'intellectualisation, c'est-à-dire la précision sémantique, la
systématisation conceptuelle, la neutralité émotive, l'économie formelle et sémant
ique ; elle a donc tendance (...) à neutraliser ou à contenir l'émotivité, la
subjectivité. » (Kocourek, 1991, 41).
2.2. Il est vrai que la constatation de telles tendances généralisées n'est pas
vraiment fausse. Il est vrai que, dans un certain nombre de langues de spécialité, il
existe, par exemple, une tendance à éviter la variation lexicale propagée par la
tradition rhétorique de l'école (« changer d'expression ») et de n'employer par contre
qu'un seul terme (c'est-à-dire la non-admission de la synonymie, de la variation
lexicale). C'est le cas notamment dans les langues de spécialité dont le degré de
terminologisation est très élevé et dont la normalisation terminologique est très
avancée. Il est également vrai qu'il y a, surtout au niveau des langues scientifiques,
des conventions défendant toute prise de position personnelle et appréciative, tout
commentaire au sein d'un texte descriptif ainsi que tout enrichissement poético-
stylistique du texte. Il convient, pourtant, d'opérer certaines

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