Titus Romanius Mercator et les matronae Saluennae - article ; n°2 ; vol.90, pg 787-806
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1978 - Volume 90 - Numéro 2 - Pages 787-806
Serge Ducroux, ~~Titus Romanius mercator et les matronae salvennae~~, p. 787-806. Revenant sur l'inscription ~~Espérandieu 17 - Dessau 9333~~, provenant de Moûtiers en Tarentaise, l'A. montre, à l'aide de documents inédits (copies et photos anciennes), que la pierre aujourd'hui disparue, ne comportait pas seulement une face inscrite comme on le croyait jusqu'alors, mais bien quatre, dont trois n'ont jamais été lues ni publiées. En outre, l'A. propose pour la première fois une interprétation de l'adjectif salvennae accolé au mot ~~matronae~~ dans cette dédicace. Soulignant le caractère exceptionnel de la présence de ~~matronae~~ en Gaule, où le culte des déesses-mères s'adresse exclusivement à des matrae, il fait apparaître, à l'aide d'un carte, l'influence du culte des ~~matronae~~ de Transpadane qui s'exerce ici jusqu'aux vallées alpines occidentales. Ainsi peut être établi le rapport de dérivation de ~~Salvennae~~ au nom du peuple celto-ligure des ~~Salluvii~~ ou ~~Salves~~, anéanti politiquement dans le dernier quart du IIe siècle av. J.-C, mais subsistant comme entité culturelle au Nord du Pô, où il s'était réfugié. L'inscription datant de Marc-Aurèle et Vérus probablement, est ainsi le plus récent témoignage de la survie de cette entité ethnique.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Serge Ducroux
Titus Romanius Mercator et les matronae Saluennae
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 90, N°2. 1978. pp. 787-806.
Résumé
Serge Ducroux, Titus Romanius mercator et les matronae salvennae, p. 787-806.
Revenant sur l'inscription Espérandieu 17 - Dessau 9333, provenant de Moûtiers en Tarentaise, l'A. montre, à l'aide de
documents inédits (copies et photos anciennes), que la pierre aujourd'hui disparue, ne comportait pas seulement une face
inscrite comme on le croyait jusqu'alors, mais bien quatre, dont trois n'ont jamais été lues ni publiées. En outre, l'A. propose pour
la première fois une interprétation de l'adjectif salvennae accolé au mot matronae dans cette dédicace. Soulignant le caractère
exceptionnel de la présence de matronae en Gaule, où le culte des déesses-mères s'adresse exclusivement à des matrae, il fait
apparaître, à l'aide d'un carte, l'influence du culte des matronae de Transpadane qui s'exerce ici jusqu'aux vallées alpines
occidentales. Ainsi peut être établi le rapport de dérivation de Salvennae au nom du peuple celto-ligure des Salluvii ou Salves,
anéanti politiquement dans le dernier quart du IIe siècle av. J.-C, mais subsistant comme entité culturelle au Nord du Pô, où il
s'était réfugié. L'inscription datant de Marc-Aurèle et Vérus probablement, est ainsi le plus récent témoignage de la survie de
cette entité ethnique.
Citer ce document / Cite this document :
Ducroux Serge. Titus Romanius Mercator et les matronae Saluennae. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T.
90, N°2. 1978. pp. 787-806.
doi : 10.3406/mefr.1978.1170
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1978_num_90_2_1170SERGE DUCROUX
TITUS ROMANIUS MERCATOR
ET LES MATRON AE SALUENNAE
Le nombre considérable et la diversité des témoignages épigraphiques et
archéologiques nouveaux concernant les maires et les matronae, recensés au
cours des dernières décennies, ont renouvelé l'intérêt porté à ces divinités
du monde celte, gaulois, britannique, germain et nord-italique, ainsi qu'à leur
culte. Il serait vain d'énumérer les études qu'elles ont suscitées, et dont une
partie réclame une mise à jour attendue, que retarde incessamment l'autre,
constituée par les publications de documents inédits. Les découvertes ou
redécouvertes les plus significatives par le nombre sont localisées en Rhénan
ie, où l'on notera surtout les ensembles de Morken-Harff1, de Pesch2 et de
Bonn3. Le travail d'inventaire et d'analyse philologique4 effectué sur les tex
tes fournis par les sites de Germanie comme ceux que nous venons de citer
n'a malheureusement pas son pendant, dans la littérature récente, pour la
Narbonnaise et les Alpes d'une part, pour la Cisalpine d'autre part, régions
où l'on connaît pourtant de nombreux témoignages de ces cultes5, mais dont
la documentation aurait pu être exploitée de façon plus intensive. Plus
encore que les ensembles, les textes isolés ont été négligés. Il en est ainsi
d'une dédicace connue depuis longtemps, trouvée à Moûtiers (Savoie)
1 H. G. Kolbe, Die neuen Matroneninschriften von Morken- Harff, Kreis Bergheim,
dans Bonner Jahrbücher 160, 1960, p. 51-124; L. Weisgerber, Der Dedikantenkreis der
Matronae Austriahenae, BJ 162, 1962, p. 107-38.
2 G. Alföldy, Die Inschriften aus dem Tempelbezirk bei Pesch, dans Epigraphische
Studien V, 1968, p. 33-89; cf. du même, Epigraphische Studien, IV, 1967, p. 1-25.
3 H. Nesselhauf, Römisch-Germanische Kommission, Bericht 27, 1937, p. 89 à 111
(n° 145 à 218).
4 Sur ce dernier aspect voir en particulier S. Gutenbrunner, Die germanischen Göt
ternamen der antiken Inschriften, Halle 1936.
5 Pour le culte des matronae dans la vallée de Suse (Segusio), voir P. Barocelli,
Iscrizioni romane della Liguria Occidentale inedite o poco note, dans Atti dell'Accademia
delle Scienze di Torino, LXVIII, 1933, p. 42 à 51, où l'on ne trouvera en fait qu'un seul
texte nouveau (AE 1933, n° 32). SERGE DUCROUX 788
Fig. 1 - Photographies inédites de Barthélémi « retouchées » par l'abbé Tremey. TITUS ROMANIUS MERCATOR 789
en 1897, et qui, bien que republiée à plusieurs reprises, n'a jamais fait l'objet
d'un commentaire suivi. C'est en vue de ce commentaire que nous voudrions
proposer ici quelques éléments6, en y joignant des photographies qui nous
ont été obligeamment communiquées par M. l'abbé Hudry, conservateur au
Musée municipal de Conflans. Ces photographies sont d'autant plus précieu
ses qu'elles nous révèlent des faces inédites d'une pierre qui a disparu
depuis longtemps7.
La pierre a été découverte en deux temps. Encastrée en remploi «à
l'angle sud-ouest de la tour féodale de l'hôpital-hospice de Moûtiers, ancien
prieuré Saint-Martin» (Borrel), elle était cachée par un mur de l'ancienne
chapelle et apparut au moment de la démolition de ce mur en 1897. La pre
mière publication parle d'une « table de marbre » haute de 0 m 76, large de
0 m 50. Toutes les publications postérieures reproduiront cette description
sommaire. Cependant, la tour elle-même fut démolie en 1906, en présence
d'un chercheur local, l'abbé Tremey, qui rédigea au sujet de la pierre inscrite
une courte note manuscrite venue en la possession de M. l'abbé Hudry qui
me l'a communiquée. En voici le texte: «Dans la démolition des fondations
de la tour du prieuré de Saint-Martin de Moûtiers, fut trouvé un monument
élevé à Silvana déesse des forêts (sic!), lequel comportait une statue, d'après
les fers subsistants, disparus, avec les quatre façades (sic) comprenant cha
cune une inscription que j'ai fait photographier dans ses parties subsistantes,
par M. Barthélémi. Il importe d'en conserver la teneur». Suit un dessin som
maire des quatre faces avec copie des textes. Celui de la face principale, déjà
publié, est reproduit en un fac-similé trouvé également dans les papiers de
l'abbé Tremey, et qui doit être antérieur à 1906, puisqu'il n'indique pas les
6 Bibliographie de l'inscription:
- publication originale:
n° 1548 (Espérandieu, d'après estampage et - Revue épigraphique, 1903, p. 36-37,
renseignements de M. L. Borrel, architecte à Moûtiers, correspondant du Minist
ère, de l'Instruction Publique).
- reprise dans:
- Année Épigraphique 1904, p. 36, n° 40.
- Savoie thermale, 20 mai 1905.
- Année 1905, n° 217.
- corpus et recueils:
- Dessau, Inscriptiones Latinae Selectae (1916) n° 9333.
- Espérandieu, Galliae Narbonensis (1929) n° 17.
- commentaire sommaire:
- dans Pauly-Wissowa, Real-Encyclopädie ΙΑ 2, col. 2015, s.u. Saluennae. Keune,
7 La pierre disparut dès le lendemain du jour où ces photographies furent prises. 790 SERGE DUCROUX
graves dommages survenus à la pierre à ce moment. En revanche, les photos
des quatre faces, dont on a pu faire un nouveau tirage que nous reprodui
sons ici, ont été prises à un moment où la pierre était déjà très cassée : la part
ie inférieure manque, les arêtes sont partiellement brisées. Il apparaît
immédiatement, lorsqu'on observe ces clichés, que le nommé Barthélémi
n'avait pas la moindre idée de la manière dont il faut procéder pour photo
graphier une inscription: il a pris ces vues avec un éclairage frontal, et l'abbé
Tremey a ensuite repassé les lettres et les moulures à la plume sur les épreuv
es, rajoutant même les deux dernières lignes de la face principale, alors dis
parues. Nous avons donc une pierre dont trois faces sont inédites, mais l'on
ne pourra jamais vérifier pour ces faces les lectures de l'abbé Tremey, la
pierre ayant été détruite ou volée par les démolisseurs ou, selon une autre
note de l'abbé, par le gardien de l'hôpital. Or l'interprétation fantaisiste de la
cinquième ligne de la face principale par notre érudit fait douter de ses
capacités d'épigraphiste. Nous prendrons donc le parti de livrer tels quels
les documents inédits, et de réserver le commentaire exclusivement à la
seule face dont la lecture soit assuré.
Il s'agit donc, non d'

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