Travaux d ethnoarchéologie en Syrie et en Jordanie. Rapports préliminaires - article ; n°1 ; vol.60, pg 147-185
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Travaux d'ethnoarchéologie en Syrie et en Jordanie. Rapports préliminaires - article ; n°1 ; vol.60, pg 147-185

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Description

Syria - Année 1983 - Volume 60 - Numéro 1 - Pages 147-185
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Olivier Aurenche
Patrick Desfarges
Travaux d'ethnoarchéologie en Syrie et en Jordanie. Rapports
préliminaires
In: Syria. Tome 60 fascicule 1-2, 1983. pp. 147-185.
Citer ce document / Cite this document :
Aurenche Olivier, Desfarges Patrick. Travaux d'ethnoarchéologie en Syrie et en Jordanie. Rapports préliminaires. In: Syria.
Tome 60 fascicule 1-2, 1983. pp. 147-185.
doi : 10.3406/syria.1983.6795
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1983_num_60_1_6795TRAVAUX D'ETHNOARCHECHOLOGIE EN SYRIE
ET EN JORDANIE
RAPPORTS PRÉLIMINAIRES
PAR
Olivier Aurenche et Patrick Desfarges
Les deux rapports rassemblés ici présentent les premiers résultats d'enquêtes conduites par
l'équipe d'Ethnoarchéologie du Proche-Orient (RCP 624 du CNRS) en Syrie et en Jordanie l. Le
but de ces enquêtes est de fournir aux archéologues intéressés par les villages du Proche-Orient
ancien des éléments de comparaison : le choix de matériaux traditionnels (terre, bois, pierre) et
leur mise en œuvre n'ont pas varié pendant des millénaires, comme a pu le montrer l'un d'entre
nous (Aurenche, 1981). On peut donc penser que les réalisations architecturales, et la manière
d'occuper l'espace domestique, individuel ou collectif, peuvent présenter, par exemple entre
l'époque néolithique et nos jours, des points communs. On sera d'autant plus porté à l'admettre
que le mode de vie des populations qui occupaient ces villages est fondé, dans un cas comme
dans l'autre, sur l'agriculture et l'élevage. On espère donc que les enquêtes menées dans les vil
lages actuels du Proche-Orient pourront fournir des éléments de réponse aux questions que les
archéologues, qui ne disposent que de vestiges incomplets, partiels et muets, sont conduits à se
poser.
L'observation d'une architecture et d'un mode de vie, en vraie grandeur, doit aider à
reconstituer une architecture et un mode de vie anciens. C'est du moins l'hypothèse de départ de
l'équipe d'Ethnoarchéologie du Proche-Orient, qui travaille en étroite collaboration avec
l'URA 17 du CNRS (Débuts de la sédentarisation au Proche-Orient), dirigée par J. Cauvin. Les
problèmes étudiés sont les mêmes, à des millénaires de distance : dans ces recherches, l'accent
est mis sur les phénomènes de et de rapports, dans l'occupation de l'espace,
entre nomades et sédentaires.
1. Le premier rapport a paru, sous une forme provi- les Actes de la lid Conference on the History and
soire, dans la Lettre d'information d'archéologie orien- Archaeology of Jordan qui s'est tenue à Amman en avril
taie, 5, juillet 1982, p. 85-98. Le second doit paraître dans 1983.
147 SYRIA [LX 148
Fig. 1: Carte de localisation et carte de la région de
Qdeir. TRAVAUX D'ETHNOARCHÉOLOGIE 149 1983]
La cuvette d'El Kowm, en Syrie, constitue à cet égard un terrain privilégié. Les fouilles con
duites par les archéologues de l'URA 17 sur les sites de Kowm 2 — Caracol (Stordeur, Maréchal
et Molist, 1982) et Qdeir (Aurenche et M.C. Cauvin, 1982) ont montré que cette région abritait,
à l'époque néolithique, des populations installées dans des villages au tissu architectural serré, à
côté de populations plus mobiles, vivant peut-être de manière saisonnière dans des agglomérat
ions moins denses, probablement en voie de constitution (J. Cauvin, 1982). Cette physionomie
de l'habitat au 6e millénaire est très proche de celle que l'on observe encore aujourd'hui dans la
région, ou à une époque moins lointaine (de Boucheman, s.d.). L'enquête a permis d'observer
la différence qui pouvait exister entre le village d'El Kowm, d'implantation ancienne (Aurenche
et Desfarges, 1982) et celui de Qdeir, de création plus récente. C'est sur ce dernier village qu'a
porté la première enquête présentée ici2. Les différences sont sensibles aussi bien dans la mor
phologie des maisons individuelles que dans l'aspect du tissu villageois, tous éléments qu'une
fouille bien conduite est à même d'apprécier. On obtenait ainsi une première image des diffé
rentes étapes de formation d'une agglomération rurale. Pour compléter cette image, une
enquête analogue s'est déroulée dans une autre région géographique, la Jordanie, mais dans un
même contexte socio-économique, c'est-à-dire dans une zone de contacts entre nomades et
sédentaires3.
ENQUÊTE ETHNOARCHÉOLOGIQUE A QDEIR (SYRIE)
La cuvette d'El Kowm (fig. 1) entre Palmyre et Raqqa est marquée par une dépression
autour de laquelle la vie s'est fixée et organisée depuis l'époque paléolithique jusqu'à nos jours
(Besançon et alii, 1982). Le village d'El Kowm, avec ses fermes-satellites, s'est installé au Sud-
Ouest de la dépression, tandis que le village de Qdeir occupe la bordure Nord-Ouest. Les deux
villages, distants d'une dizaine de kilomètres, sont très différents par leur origine, et par consé
quent par leur forme et leur organisation. Cette différence morphologique, dans une région que
l'on pouvait considérer à première vue comme homogène du point de vue du peuplement, n'a
2. L'équipe de terrain comprenait P. Desfarges, re gues), R. Jarno et L. Noca (architectes), E. Massadeh
(représentant la Direction des Antiquités de Jordanie). La sponsable, R. Jarno (architecte), M. Roumi, de l'Institut
français d'Études Arabes de Damas, et A. Taha, repré mission a été rendue possible par M. A. Hadidi, Directeur
sentant le Service syrien des Antiquités. L'équipe a bénéf Général des Antiquités, M. F. Zayadine, du Service des
fouilles, et le Père I. Antoniazzi, curé de Smakieh. Elle a icié sur place du soutien matériel et logistique de la Mis
sion Permanente d'El Kowm et de l'URA 17, toutes deux reçu le soutien du ministère des Relations Extérieures
dirigées par J. Cauvin, ainsi que de l'aide de D. Stordeur. grâce au service dirigé par M. Philippe Guillemin. Elle a
bénéficié de l'aide bienveillante et généreuse de M. MM. A. Bahnassi, Directeur Général des Antiquités,
B. Malauzat, Conseiller Culturel auprès de l'Ambassade A. Bounni, Directeur du Service des Fouilles et M. Assad,
de France, de M. J. Cl. Glukman, de M. F. Villeneuve, Directeur du Musée de Palmyre, ont témoigné de leur
bienveillance. Que tous soient remerciés pour leur aide et secrétaire scientifique de l'IFAPO, de MM. J. Besançon
et F. Hours, membres de la RCP 438 en mission en Jorleur compréhension.
danie à la même période. Que tous soient remerciés pour 3. L'équipe de terrain comprenait P. Desfarges, re
leur dévouement et leur amabilité. sponsable, V. Roux et A. Ohanessian (ethnoarchéolo- i
i
SYRIA [LX 150
tantes QDEIR Ùi/hUït jdtba-^ Ym /Ufa trou f»*ox
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Fig. 2: Plan du village de Qdeir. TRAVAUX D'ETHNOARCHÉOLOGIE 151 1983]
pas été l'une des moindres surprises de l'enquête. Le premier village, relativement ancien (pre
mière moitié du xxe siècle, limite inférieure d'un développement sans discontinuité), est habité
par des agriculteurs implantés depuis plusieurs générations. Une enquête y a été menée en 1980
(Aurenche et Desfarges, 1982). Le second, Qdeir, de création récente (1960), est le siège d'éle
veurs semi-nomades qui n'y séjournent qu'une partie de l'année, de juin à septembre. Une
enquête y a été conduite en 1981.
L'étude porte essentiellement sur le processus de formation et de transformation de
l'espace domestique, individuel autant que collectif, dans cette région de Syrie centrale. Elle a
pour but de dégager un modèle dynamique d'évolution, applicable tant à la maison individuelle
qu'au village tout entier.
Elle comporte deux axes principaux :
— étude des types d'architecture et de la modification d'un espace domestique déjà constitué
(cf. Aurenche et Desfarges, 1982),
— étude de la création d'un espace domestique nouveau, lié à un processus de sédentarisation.
C'est ce second aspect, observé à Qdeir, qui est présenté ici.
Sans insister sur les différents modes de sédentarisation, on retiendra que Qdeir offre un
exemple, non pas de sédentarisation sp

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