Un grand Français : Félix-Louis L Herminier. Pharmacien et Naturaliste du Roi (1779-1833)  - article ; n°97 ; vol.25, pg 40-49
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Un grand Français : Félix-Louis L'Herminier. Pharmacien et Naturaliste du Roi (1779-1833) - article ; n°97 ; vol.25, pg 40-49

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1937 - Volume 25 - Numéro 97 - Pages 40-49
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1937
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Hélène Aurousseau-Guiraudet
Un grand Français : Félix-Louis L'Herminier. Pharmacien et
Naturaliste du Roi (1779-1833)
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 25e année, N. 97, 1937. pp. 40-49.
Citer ce document / Cite this document :
Aurousseau-Guiraudet Hélène. Un grand Français : Félix-Louis L'Herminier. Pharmacien et Naturaliste du Roi (1779-1833) . In:
Revue d'histoire de la pharmacie, 25e année, N. 97, 1937. pp. 40-49.
doi : 10.3406/pharm.1937.11074
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1937_num_25_97_11074VM GRAND FRANÇAIS
Félix-Louis L'Herminier
Pharmacien et Naturaliste du Roi
(1779-1833)
A l'occasion du tricentenaire des Antilles, un nom a été cité, qui
méritait de retenir bien davantage l'attention du monde savant :
c'est celui de l'un des nôtres, de Félix-Louis L'Herminier. Cet
homme de science est connu surtout par son titre de naturaliste
du Roi qu'il reçut en récompense des importantes collections dont
il pourvut le Muséum naissant et l'Ecole de Pharmacie, mais il
mérite de l'être mieux encore, pour avoir, en véritable pharmacien,
publié des notes scientifiques sur les sujets les plus divers et pour
avoir initié l'un de ses fils à l'amour de la nature et de la recherche
scientifique, si bien qu'on les a souvent confondus dans leurs uv
res.
Félix-Louis L'Herminier était né à Paris le 18 mai 1779 (l) dans
l'aristocratique quartier des Tuileries, près de l'église Saint-Roch,
où son père et son oncle (2), tous deux « éperonniers du Roi », par-
(1) Extrait des registres de la paroisse Saint-Roch à Paris :
« (L'an 1779, le 19 mai, a été baptisé Félix- Louis, né hier, fils de Jean-François
L'Herminier, maître éperonnier et de Geneviève-Victoire Bocquet, sa femme, de
cette paroisse, rue Saint-Honoré. Le parrain maître éperonnier du Roi même
demeure. La marraine M.-OL-T. Bocquet, femme Buisson, signant avec le père. »
Une sur est née le 24 juin 1782, Anne- Antoinette : Parrain : François Jean-
not, habitant rue du Htdu-Moulin. Marraine : Pélagie Baudin, habitant porte
du Roule,
(2) F.-J. L'Herminier, père de Félix-Louis, eut une fille, Louise-Françoise, le
11 novembre 1784; son parrain fut Louis Servan, maître en pharmacie, rue
Saint-Jacques. FELIX-LOUIS L'HERMINIER 41
tageaient la même demeure. Nous n'avons aucun détail sur son
enfance qui fut certainement heureuse, car la charge de ces épe-
ronniers « à l'Académie Royale pour l'Equitation, au manège des
Tuileries », était surtout honorifique et prouve que cette famille
jouissait d'antiques prérogatives.
Son adolescence se passa sous la Révolution, pendant laquelle ses
parents ne paraissent pas avoir été inquiétés; peut-être aussi émi-
grèrent-ils.
A seize ans, Félix-Louis s'embarqua comme pilotin sur un bât
iment de l'Etat; il obtint d'être réformé quinze mois après, puis part
it pour Lille où, à l'Hôpital Sédentaire, il s'adonna à l'étude de la
chirurgie, de la botanique et de la chimie. Les archives lilloises, dé
truites pendant la dernière guerre, ne permettent malheureusement
plus de le situer exactement pendant ses études.
Attiré par la Guadeloupe qu'il avait vraisemblablement visitée à
son premier voyage, il est commissionné en 1798 par le Ministre de
la Marine pour y exercer des fonctions correspondant à sa formation
technique. Mais le vaisseau « Le 14 Juillet », sur lequel il s'est en
gagé en qualité de premier aide-pharmacien, < chargé de la partie
médicale et hygiénique de l'armement », est incendié dans le port
la veille de sa mise en rade. L'Herminier perd ses effets, ses papiers,
ses titres, mais peu lui importe ! Il reste six mois à Lorient, puis
repart vers la flore enchanteresse des Iles, lesté d'une nomination au
grade de pharmacien de deuxième classe.
En décembre 1798, il est chargé par l'agent particulier du Direc
toire d'une mission à Cayenne; il devait faire sur place une récl
amation concernant des bois appartenant à la Guadeloupe. La Guyane
voulut le retenir; on lui offrit une augmentation de grade et d'ap
pointements, mais il refusa dignement : il revenait, sa mission remp
lie, avec une collection de 2.400 plantes vivantes et 150 graines ou
semences destinées à être cultivées en Guadeloupe.
Les années suivantes se passent à prospecter méthodiquement sa
colonie d'adoption, à déterminer, à classer tout ce que la zoologie,
la botanique ou la minéralogie lui révélaient. 42 revue d'histoire de la pharmacie
C'est en 1799, alors qu'il venait d'entrer dans la Garde Nationale,
qu'il fut autorisé à parcourir librement son île et les îles voisines
pour continuer ses recherches. A 23 ans, il commence alors ses
importants travaux. Il correspond sans cesse avec de Jussieu, La
marck, Lacépede et Thouin, à qui il procure de nombreux matériaux
de recherche.
En 1801, le 21 janvier, il se marie avec une jeune fille d'une fa
mille créole, Bénédictine Couprie de Lero, apparentée, semble-t-il,
à Mme de Sévigné, par les Poncin-Rabutin. Ils eurent cinq garçons et
une fille dont nous parlerons à la fin de cette note.
En février il est nommé sous-lieutenant de la 2e compagnie d'élite
de la Garde Nationale; quelques mois plus tard, il reçut l'ordre de
prendre le commandement de quarante hommes contre des insur
gés. C'est qu'en effet, pour comprendre mieux l'activité de la vie de
L'Herminier à cette époque, il faudrait refaire l'histoire de la Gua
deloupe dans les années pendant lesquelles il y vécut. Après la chute
du Roi, en 1792, la colonie reçut de France un nommé Lacrosse,
envoyé de la Convention pour porter « des écrits patriotiques » (3) .
Cet extraordinaire ambassadeur tint des discours révolutionnaires,
planta un peu partout des arbres de la Liberté, et la conséquence
en fut que, dans ce pays jusque là heureux, les noirs cessèrent de
travailler et s'attroupèrent pour discourir sur les droits de l'Homme
et du Citoyen. Les Anglais profitèrent de ces troubles pour prendre
en 1794 possession des petites îles des Antilles, puis en 1810, la Gua
deloupe elle-même.
En 1802, L'Herminier est nommé pharmacien en chef de l'île de
Marie-Galante. Il dit lui-même, dans les trop courts mémoires qu'il
a laissés, que c'est à dater de cette époque qu'il a pu rendre « l
ibrement, volontairement et gratuitement » tous les services qu'il a
rendus, remplir les fonctions de chimiste aux rapports en affaires
administratives, civiles et criminelles de médecine légale, directeur
03) Il revint en 1801 à la Guadeloupe comme capitaine-général pour apaiser
les nègres, nomimé par le Premier Consul. L'HERMINIER 43 FELIX-LOUIS
du Jardin Botanique à la Guadeloupe, jusqu'en 1819, époque de
sa nomination au titre de naturaliste du Roi.
Malgré l'insurrection et malgré les soins qu'il prodigua aux bles
sés de son hôpital et des ambulances de Basse-Terre, il continua
sans répit ses prospections et, de novembre 1802 à janvier 1804,
il envoya au Muséum 23.145 pièces diverses.
En 1806 il obtint son diplôme de pharmacien civil et de pharmac
ien militaire de première classe devant le ConseiF de Santé de la
colonie. Toujours à Basse-Terre, il fait des rapports sur les eaux,
sur ses voyages minéralogiques, botaniques et est même nommé
Commissaire examinateur des élèves du lycée et essayeur général
des monnaies. Il avait alors toute latitude pour organiser et réaliser
à son gré toutes nouvelles excursions pour enrichir son informat
ion scientifique.
En 1809, il obtient la permission de faire un voyage en France,
mais durant la traversée les Anglais le capturent et le conduisent
aux Etats-Unis. Il met encore à profit sa captivité puisque, quatre
mois après, porteur d'un sauf-conduit de Benjamin Moodie, consul
de Sa Majesté aux Etats-Unis, il revient à la Guadeloupe porteur
de 300 plantes vivantes, de 400 espèces de semences utiles et aussi
de précieuses cochenilles.
Rentré donc en juillet, il reprenait en octobre son rôle de phar
macien militaire et fondait par ordre, mais à ses

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