Une seconde campagne de fouilles à Ksar-el-Kelb - article ; n°1 ; vol.53, pg 166-197
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1936 - Volume 53 - Numéro 1 - Pages 166-197
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Pierre Courcelle
Une seconde campagne de fouilles à Ksar-el-Kelb
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 53, 1936. pp. 166-197.
Citer ce document / Cite this document :
Courcelle Pierre. Une seconde campagne de fouilles à Ksar-el-Kelb. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 53, 1936. pp.
166-197.
doi : 10.3406/mefr.1936.7274
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1936_num_53_1_7274UNE SECONDE CAMPAGNE DE FOUILLES
A KSAR-EL-KELB
Le site de Ksar-el-Kelb 1 a iait l'objet en 1933 d'une campagne
de fouilles menée par M. Cayrel, qui en a publié les résultats dans
ces Mélanges 2. Le déblaiement partiel d'une basilique lui fit découv
rir la memoria de Marculus, martyr donatiste bien connu par les
textes. Cette découverte capitale, dont Cayrel aperçut toute la con
séquence, montre que l'on a affaire à une basilique donatiste du
ive siècle et permet de reconnaître avec certitude dans le site de
Ksar-el-Kelb la ville antique de Vegesela 3. Si l'on songe que, parmi
les rares basiliques sûrement donatistes, celle-ci semble la plus an
cienne et que la Vegesela de Numidie, plusieurs fois mentionnée
dans les textes4, dut être une ville d'une certaine importance et
l'un des foyers du donatisme, on conçoit comme il était regrettable
qu'une fouille si fructueuse eût été brusquement interrompue par
le mauvais temps5. Aussi devions-nous bientôt recevoir la double
1 Douar d'Ain Touila, commune mixte de la Meskiana, département
de Gonstantine. Cf. Gsell, Atlas archéologique de V Algérie, fol. 28 (Ain
Beïda), cote 165.
2 Pierre Cayrel, Une basilique donatiste de Numidie, dans Mélanges de
V École française de Rome, t. LI (1934), p. 114-142. Cf. le rapport élogieux
de M. Carcopino dans Comptes-rendus de l'Académie des inscriptions,
séance du 22 mars 1935, p. 89-102.
3 Le P. Delehaye, Domnus Marculus, dans Analecta Bollandiana,
t. LUI (1935), p. 89, n'accueille qu'avec réserve cette dernière conclus
ion.
4 Ces textes sont réunis par Jaubert, dans Recueil... de Constantine,
t. XLVI (1912), p. 99. „
5 Cayrel, art. cit., p. 116, n. 3. Tous les renvois à Cayrel, dans la des
cription de la basilique donatiste, indiqueront cet article. UNE SECONDE CAMPAGNE DE FOUILLES A KSAR-EL-KELB 167
mission de poursuivre le déblaiement de la basilique et de chercher
à situer d'autres monuments de l'antique Vegesela1. Outre la basi
lique, nous avons eu le temps
de mettre à jour un fortin by
zantin ; de plus, nous avons r
econnu l'existence d'un vaste ré
seau souterrain dont les parties
accessibles ont été parcourues
et d'un édifice romain qui pourra
être fouillé ultérieurement.
I. — La basilique donatiste
Malgré l'action de la pluie et
des vents, le travail exécuté au
cours de la fouille précédente se
reconnaissait dès l'abord : les
murs extérieurs de la basilique
étaient mis à jour2; le chœur,
qui avait été exploré à fond, au
moins dans sa partie centrale,
s'ensablait. Le vandalisme i
nconscient des pasteurs nomades
est plus grave : les pilastres A,
B, E, F du plan (fig. 1) avaient
été abattus ; le pilastre Ν et les Fig. 1. — Basilique
de Ksar-el-Kelb. Plan. pierres c et d ont disparu ; les
1 Cette campagne de fouilles eut lieu en mai et juin 1935 grâce à une
subvention du gouvernement général de l'Algérie. Nous devons des r
emerciements à MM. Albertini et Leschi, qui, au cours d'une tournée
d'inspection, ont pu nous donner sur place des indications précieuses, et
à M. Nicoli, administrateur de la commune, qui a facilité dans la mesure
du possible notre installation matérielle.
2 Sauf la paroi externe du mur nord. 1 68 UNE SECONDE CAMPAGNE DE FOUILLES A KSAR-EL-KELB
colombes sculptées sur le pilier C 1 ont été martelées1 ; la memoria
de Marculus a souffert plus encore : les quatre dalles qui formaient
un cadre rectangulaire autour de la cuve avaient disparu : seules
les deux dalles à chrisme ont pu être retrouvées ; l'une d'elles était
brisée en deux morceaux dont l'un recouvrait une tombe récente
du misérable cimetière arabe qui se trouve à proximité ; il est pro
bable qu'à l'intérieur de cette même tombe gît aussi la dalle por
tant l'inscription MEMORIA DOMNI MARCHIILI, qui a malheu
reusement disparu2. La plus grande partie du quadratum populi,
l'abside et les sacristies restaient à dégager.
Le « quadratum populi » ; plan et élévation.
Le sol du quadratum populi était constitué par de grosses dalles
de brique faciles à distinguer des nombreux fragments de tuile plate
qui proviennent de la couverture3. Le plan conjectural que propos
ait Cayrel n'a pas été sensiblement modifié par une fouille plus
approfondie. Une double rangée de sept supports sépare les trois
nefs (pi. I, fig. 2, et pi. II, fig. 5) ; aucun de ces supports n'a enti
èrement disparu ; ils gisent brisés dans la grande nef, tels qu'ils se
sont écroulés, si ce n'est qu'un certain nombre des morceaux ont
dû être emportés anciennement pour des remplois ; mais, comme
les bases sont restées en place, il est facile de mesurer l'intervalle
entre deux supports d'une même rangée, qui est, mesuré de centre
à centre, de 2m53 en moyenne.
Les deux lignes de supports étaient terminées à l'est et à l'ouest
par les quatre piliers à ressauts C 1 et 2, D 1 et 2, Y et Ζ 4, dont la
1 Voir Cayrel, art. cit., fig. 2.
2 L'administrateur se propose d'effectuer des recherches.
3 Ces dalles ont 0m51 de long, 0m25 de large, 0m06 d'épaisseur. Cayr
el, art. cit., p. 119, supposait un sol en terre battue.
4 Les piliers C 1 et 2, D 1 et 2 sont décrits par Cayrel, art. cit., p. 122.
La base du pilier Y a disparu, mais il reste un tronçon de la partie supé
rieure, décoré sur une seule face ; ce tronçon a 0m45 de côté à sa section
et Om78 de hauteur. Du pilier Z, il reste, outre le tronçon symétrique à Planche I.
Fi«. 2. VVE CENERÀ LC
Κι«. 3-4. — « Memoria » de Marcuhjs et sa « mensa »
Basilique de Ksar-el-Kelb. Planche II.
Fio. ά. — Grande nef, còte sud. Fig. 6. — Piliers de tribune, corbeaux et claveaux.
Fig. 7. - Sarcophages de l'abside. Fig. 8. — Chœur et soubassement de l'abside.
Basilique de Ksar-el-Kelb. SECONDE CAMPAGNE DE FOUILLES A KSAR-EL-KELB 169 UNE
forme et la décoration correspondent à celles des pilastres A et B,
E et F, Ν et M. Ces quatre piliers quadrangu] aires encadrent les
dix autres supports constitués par des colonnes à fûts arrondis repo
sant sur des bases attiques à socle élevé. Il n'y a donc pas alte
rnance régulière d'un pilier et d'une colonne, comme Cayrel en
admettait la possibilité1, mais une disposition analogue à celle que
Gsell note aux Hassnaoua, où « les deux colonnades intérieures pré
sentent ceci de remarquable que les supports séparant les deux der
nières travées, du côté de la façade comme du côté de l'abside, sont
des piliers octogonaux, et non pas des fûts arrondis 2 ». Les colonnes
se composent d'une base attique faisant corps avec le dé, d'un fût
monolithe légèrement renflé au milieu et d'un chapiteau du type
corinthien dégénéré3. Les dés ont à peu près constamment 0m50
de côté ; la hauteur des bases varie de 0m13 à 0m18. Les fûts sont
assez grossiers ; leur diamètre, mesuré à la base, peut varier de
0m39 (colonne T) à 0m44 (colonne H) ; leur hauteur totale varie de
2m52 T) à 2m65 Q) ; la forte dénivellation qui en
aurait résulté est compensée par la hauteur inversement proport
ionnelle des chapiteaux, qui varie de 0m45 à 0m58 4 ; ces chapiteaux
ont un tailloir large de 0m42 (colonne T) à 0m51 (colonne G) 5. La
celui du pilier Y, un morceau de la partie inférieure et la base haute de
0m42. Ces piliers n'étaient pas monolithes, mais formés de plusieurs belles
pierres de taille superposées.
1 Cayrel, art. cit., p. 119.
2 Gsell, Les monuments antiques de l Algérie, t. II, p. 211-212.
3 Par exception, le dé de la colonne S ne fait pas corps avec la base
et la partie inférieure du fût des colonnes U et X fait avec la base
et le dé. La forme légèrement tronconique du tronçon inférieur du fût
de la colonne

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