Recherches à Reyrol, commune d'Anzat-le-Lugnet (Puy-de-Dôme) - article ; n°1 ; vol.10, pg 67-80

Louis Buffet

Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1971 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 67-80
Louis BUFFET,
Recherches à Reyrol, commune d'Anzat-le-Luguet (P.-de-D.).

Une série de sondages exécutés en 1967, 1968 et 1969 sur un sommet (cote 1 070) à environ 900 m dans le nord de Reyrol, commune d'Anzat-le-Luguet (Puy-de-Dôme) a permis de recueillir un assez grand nombre de tessons de poterie et quatre pièces, l'ensemble se répartissant sur les quatre premiers siècles de notre ère. Les murs d'une construction en pierres sèches, à peu près carrée, de 10 à 12 m de côté ont été repérés.
Il semble s'agir d'un petit lieu de culte.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DU_CENTRE_DE_LA_FRANCE
• Publié le: 01 janvier 1971
• Nombre de lectures: 35
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Louis Buffet
Recherches à Reyrol, commune d'Anzat-le-Lugnet (Puy-de-
Dôme)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 10, fascicule 1-2, 1971. pp. 67-80.
Résumé
Louis BUFFET,
Recherches à Reyrol, commune d'Anzat-le-Luguet (P.-de-D.).
Une série de sondages exécutés en 1967, 1968 et 1969 sur un sommet (cote 1 070) à environ 900 m dans le nord de Reyrol,
commune d'Anzat-le-Luguet (Puy-de-Dôme) a permis de recueillir un assez grand nombre de tessons de poterie et quatre
pièces, l'ensemble se répartissant sur les quatre premiers siècles de notre ère. Les murs d'une construction en pierres sèches, à
peu près carrée, de 10 à 12 m de côté ont été repérés.
Il semble s'agir d'un petit lieu de culte.
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Buffet Louis. Recherches à Reyrol, commune d'Anzat-le-Lugnet (Puy-de-Dôme). In: Revue archéologique du Centre de la
France. Tome 10, fascicule 1-2, 1971. pp. 67-80.
doi : 10.3406/racf.1971.1704
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0220-6617_1971_num_10_1_1704RECHERCHES A REYROL,
COMMUNE D'ANZAT-LE-LUGUET (Puy-de-Dôme)
par Louis Buffet
Au cours des étés 1967, 1968 et 1969 nous avons procédé à un certain
nombre de sondages sur un emplacement situé à environ 900 mètres
au Nord de Reyrol, commune d'Anzat-le-Luguet (Puy-de-Dôme) au
voisinage de la cote 1 070.
Par sa disposition d'ensemble, cet emplacement nous avait intrigué
sur les photos aériennes de l'Institut Géographique National. Nous étant
rendu sur place nous avons trouvé, d'entrée, en surface, une cinquant
aine de tessons pour la plupart de type gallo-romain. Nous avons par
suite poursuivi nos recherches au cours des étés suivants. résumons
ci-dessous nos premiers résultats en attendant de pouvoir les compléter
par de nouvelles fouilles.
I - BATIMENT
Etant donné que nous ne procédions qu'à des sondages, nous
n'avons pas dégagé les murs sur toute leur longueur, non plus d'ailleurs
que sur leur largeur, mais seulement en quelques points en "vue de les
situer.
C'est ainsi que nous avons successivement repéré l'emplacement du
mur Ouest (Photo n° 1) puis l'angle Ouest-Nord, le mur Nord et enfin
l'angle Nord-Est. Au cours de notre dernière campagne nous avons
repéré ce qui semble avoir été l'entrée du bâtiment à peu près au milieu
du mur Est, puis enfin le mur Sud (Photo n° 2). Il nous reste à repérer
de façon précise la partie Sud du mur Est.
Sauf la ou les deux assises inférieures qui sont en général en pierres
plates, le reste des murs est en petit appareillage à peu près cubique
de 25 à 30 cm de côté. Il semble que tous ces murs aient été montés
sans utilisation de mortier.
Nous avons, jusqu'à présent en vain, recherché s'il existait à
l'intérieur du bâtiment des traces de cella : ces recherches sont demeur
ées infructueuses ou tout au moins si incertaines que nous ne pouvons
conclure dans un sens ni dans l'autre, car des murs ainsi faits en pierres
sèches ont pu être entièrement détruits au moment de la chute de la
toiture.
Cette toiture était réalisée au moyen de tegulœ et d'imbrices dont
nous avons retrouvé des débris en quantités importantes.
Il est possible, peut-être même probable, que le bâtiment ait
comporté une armature en bois. La présence de l'objet décrit plus loin
et qui pourrait avoir servi à décorer une colonne en bois — puisqu'il
comportait des trous pour fixation par clouage et même un débris de
clou encore en place dans l'un des trous — pourrait, dans une certaine
mesure, confirmer cette hypothèse. 68 LOUIS BUFFET
Fig. I
Fig. 4
Photo n° 1. — Face intérieure du mur Ouest.
Photo n° 4. — Elément de vase Drag. 37. A REYROL 69 RECHERCHES
En tout cas il a été prévu un clouage des tuiles car certaines
comportaient des trous de passage et nous avons trouvé de nombreux
clous en fer carré avec tête obtenue de forge par écrasement au marteau.
La planche n° III donne l'ensemble des résultats de nos sondages.
Les relevés sont centrés sur la borne d'altitude 1070 et donnés en
coordonnées polaires à partir du Nord géographique tel que nous
l'avons repéré sur la carte d'Etat-Major.
Les relevés nécessaires à l'établissement de notre croquis ont fait,
en effet, apparaître une anomalie importante de la déclinaison au voisi
nage du sommet : la déclinaison en ce point a été trouvée de 21 à 22°
alors qu'au droit du mur Nord elle n'était plus que de 6 à 7° et que
la normale, dans la région, est inférieure à 2°. La montagne étant un
ancien volcan, il ne faut pas s'en étonner : il doit exister ue masse
ferreuse assez proche du sommet pour provoquer cette anomalie.
Il résulte aussi du fait qu'il s'agit d'un ancien volcan que la roche
est à très faible profondeur au voisinage du sommet. Du côté Nord la
couche terreuse fait 50 à 60 cm au maximum. Du côté Sud, plus proche
du sommet, l'épaisseur n'est que de 15 à 20 cm. Cette faible épaisseur
jointe à la présence de nombreuses pierres rend pratiquement imposs
ible la détermination d'une quelconque stratification.
Notre croquis donne aussi un tracé approximatif de l'emplacement
de nos sondages.
II - OBJETS EN CERAMIQUE
Petite tête de femme en terre cuite. — Cette tête est figurée sur
la photo n° 3. La hauteur sous menton est de 54 mm environ. Il s'agit
probablement d'un médaillon d'applique car la face postérieure,
grosso modo, est plate. Peut-être cette tête faisait-elle partie du décor
de l'objet décrit plus loin. La pâte est rose un peu orangé avec un
engobe blanc.
Dans l'ensemble, quoique probablement un peu plus petite, cette
tête présente une certaine analogie avec la tête d'Aphrodite, en ivoire,
trouvée à Fos et représentée à la figure 45, page 222 de l'ouvrage de
H.P. Eydoux : Hommes et dieux de la Gaule.
Comme cette dernière tête, celle que nous avons trouvée a le nez
droit, lés cheveux partant en bandeaux ondulés de part et d'autre d'une
raie médiane. Au-dessus de ces bandeaux un ruban enserre la tête.
Toutefois, à la différence de celle de Fos, la tête que nous avons
recueillie possède une mèche de cheveux devant chacune des oreilles
alors que celle de Fos n'en a pas. Il existe une mèche analogue sur la
tête de Cléopatre du British Museum.
Nous avons également trouvé une fraction de tête paraissant très
voisine ainsi que deux autres tessons qui pourraient avoir appartenu
au même objet mais que nous n'avons pu réassembler.
Bien que très probablement de fabrication locale gallo-romaine, ces
objets semblent avoir subi une certaine influence hellénistique.
Des éléments d'un grand objet. — A l'emplacement F de la
planche III nous avons trouvé un certain nombre d'éléments parais
sant provenir d'un même objet de dimensions assez grandes. Il semble
s'agir d'un ensemble cylindrique d'un diamètre extérieur de 400 mm
environ avec, à la partie inférieure, un bourrelet de renforcement.
Il n'y a pas de fond. Ce qui paraît être la partie supérieure comporte
une couronne déversée à plusieurs ondes.
Le croquis n° 1 de la planche II donne une reconstitution hypothét
ique de cet objet. Les reconstitutions partielles que nous avons pu 70 LOUIS BUFFET
Fig. 2
] Fig. 3
Photo n° 2. — Tronçon du mur Sud montrant l'appareillage.
Photo n° 3. — Petite tête de femme en terre cuite, fragment de tête
et autres tessons paraissant appartenir à un même objet. RECHERCHES A REYROL 71
réaliser sont au nombre de trois, repérées A, B et G sur le croquis. Le
groupe A comprend quatre tessons, le groupe B en réunit six et le G cinq.
Le groupe A pourrait correspondre à une partie de front avec une
couronne de bouclettes. Malheureusement le tesson du bas de ce groupe
est écaillé, mais il paraît possible qu'il ait comporté un sourcil et
l'amorce d'un œil. Le raccordement de ce groupe A avec le groupe B
tel que nous l'avons représenté n'est pas sûr. Le groupe B comprend