Le marqueur Laizhe - article ; n°2 ; vol.12, pg 65-102
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Description

Cahiers de linguistique - Asie orientale - Année 1983 - Volume 12 - Numéro 2 - Pages 65-102
This paper is an attempt at coherent analysis of the Pekingese laizhe. The scarcity of linguistic material available on this time and aspect marker justifies a thorough descriptive study of its syntactic and semantic properties whicht consequently , leads to a better unterdstanding of the basic principles inherent in the Chinese way of expressing the categories of time and aspect in general. Among other things , it points out the difference of character between the verbal suffixes -guo and -le. Laizhe marks the cut off (i.e. coupure) , an abstract operation, which implies that a given process or state which was going on in the past was subsequently closed and, indeed, cut off from the present.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Robert Iljic
Le marqueur Laizhe
In: Cahiers de linguistique - Asie orientale, vol. 12 n°2, 1983. pp. 65-102.
Abstract
This paper is an attempt at coherent analysis of the Pekingese laizhe. The scarcity of linguistic material available on this time
and aspect marker justifies a thorough descriptive study of its syntactic and semantic properties whicht consequently , leads to a
better unterdstanding of the basic principles inherent in the Chinese way of expressing the categories of time and aspect in
general. Among other things , it points out the difference of character between the verbal suffixes -guo and -le. Laizhe marks the
"cut off" (i.e. "coupure") , an abstract operation, which implies that a given process or state which was going on in the past was
subsequently closed and, indeed, cut off from the present.
Citer ce document / Cite this document :
Iljic Robert. Le marqueur Laizhe. In: Cahiers de linguistique - Asie orientale, vol. 12 n°2, 1983. pp. 65-102.
doi : 10.3406/clao.1983.1136
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/clao_0153-3320_1983_num_12_2_1136robert iljic
LE MARQUEUR LAIZHE^
ABSTRACT
This paper is an attempt at coherent analysis of the Pe
kingese taizhe.
The scarcity of linguistic material available on this time
and aspect marker justifies a thorough descriptive study of its
syntactic and semantic properties whicht consequently , leads to
a better unterdstanding of the basic principles inherent in the
Chinese way of expressing the categories of time and aspect in
general. Among other things , it points out the difference of
character between the verbal suffixes -guo and -le.
Laizhe marks the "cut off" (i.e. "coupure") , an abstract
operation, which implies that a given process or state which
was going on in the past was subsequently closed and, indeed,
cut off from the present.
0. INTRODUCTION
L'aire d'utilisation de laizhe et de ses variantes phoné
tiques coïncide en gros avec les dialectes du Nord de la Chine,
et est centrée sur Pékin et Tianjin. Ce marqueur est lié au dis
cours direct, c'est-à-dire à la situation de l'énonciation. Par
ce trait, il s'apparente aux particules finales. Laizhe relève
(•) Cet article est l'aboutissement des recherches menées à
l'Université de Pékin durant l'automne et l'hiver 1982.
Nous tenons à remercier ici Lu Jianming de son concours
amical.
Cah. de Ling. Asie Orientale Vol. XII №2 Décembre 1983, pp. 65-102 66
Robert ILJIC
d'un registre très parlé. Il est attesté déjà dans des dialogues
du HONGLOUMENG.
Il n'y a pas d'étude systématique sur taizhe. En langues
occidentales, Dragunov (1952), Chao (1968) et Frei (1941) l'ont
évoqué. En chinois, à part quelques lignes dans des ouvrages gé
néraux, nous n'avons pu trouver qu'un seul article qui lui soit
en partie consacré. Une enquête sur le terrain s'imposait donc.
Ceci explique l'importance de la partie descriptive de ce tra
vail.
L'étude de taizhe montre à quel point les phénomènes comme
l'aspect, le temps, la négation... etc. sont imbriqués. Elle
fournit des indications nouvelles sur la différence de fonction
nement des suffixes verbaux -te et -guo, et permet ainsi de
mieux cerner la manière dont le chinois exprime le temps et l'as
pect en général. Laizhe, qui est un marqueur aspectuo-temporel,
implique notamment qu'un processus ou un état qui était en cours
dans le passé a été interrompu ultérieurement et n'a plus lieu
à présent.
Nous allons partir des travaux existants puis examiner les
propriétés de taizhe et, enfin donner une analyse de cet intéres
sant marqueur.
I. TRAVAUX EXISTANTS
En 1981, Song Yuzhu f, 3b fi , de l'Université Nankai de
Tianjin, a fait paraître, dans le numéro 4 de Zhongguo yuiïen,
une étude intitulée "Des mots auxiliaires de temps de et taizhe".
C'est à cet article que nous allons nous référer dans la suite
de notre exposé. Pour mieux éclairer certains points de la pro
blématique, nous citerons au passage les opinions des autres au
teurs qui se sont intéressés à ce marqueur, et notamment Dragunov
(1952) et Lu Shuxiang (1980), auxquels Song se réfère à plusieurs
reprises.
Song commence par constater qu'il y a confusion dans la ter
minologie chinoise entre temps et aspect. Ainsi les suffixes as-
pectuels sont classés parmi les "auxiliaires de temps" (shitai-
zhuoi) , ce qui est ambigu. Pour lever cette ambiguïté, il pro
pose de les appeler "auxiliaires d'aspect" (titai zhuci). Fau
drait-il pour autant en conclure qu'il n'y a pas d'auxiliaires
de temps en chinois ? Ce n'est pas l'avis de Song qui dit que
l'on peut en citer au moins deux, dont taizhe (\) . Cela se rap
proche de l'analyse de Frei, pour qui n'est pas unique
ment aspectuel, mais exprime "l'imperfectif avec l'aide de pré
térit" (1941, p. 139).
On dit souvent que tďízhe indique le passé récent. Ce point
de vue a été avancé par Wang Li (1955), qui désigne taizhe "as-
(1) L'autre étant de. 67
LE MARQUEUR LAIZHE
pect récent" (jin guoqu mao) et précise que "le point sur lequel
insiste l'aspect récent, ce n'est pas le passé mais le fait que
ce soit récent". Song cite Dragunov qui dit : "le suffixe -lai—
zhe s'utilise lorsque l'action relève du passé récent", (p. 131
de l'édition russe). Il ne mentionne pas, bien qu'il arrive à
des conclusions semblables, que Dragunov écrit plus loin (p. 132)
que laizhe peut s'employer aussi pour exprimer un passé loin
tain ou indéterminé.
Song n'est pas d'accord avec Wang Li parce qu'il considère
qu'on "ne peut pas mélanger des marqueurs d'aspect tels que -le
et -zhe аме.с un marqueur de temps comme laizhe ь ce que fait
justement l'auteur de Théorie de la grammaire chinoise, qui les
range tous trois sous 1 'enseigne de l'aspect (qingmao) . D'autre
part, Song conteste l'épithète "récent" dans le terme "passé ré
cent", arguant qu'en chinois cela dépend entièrement de l'appré
ciation subjective de chaque locuteur, appréciation que l'on ne
saurait prendre comme critère grammatical pour définir laizhe.
En réalité, poursuit-il, ce marqueur "indique qu'une action s'est
produite dans le passé, qu'il s'agisse d'une chose récente ou
bien très ancienne" (p. 272), et il illustre cela à l'aide
d'exemples. Nous n'en citerons que deux :
passé récent :
- Щ f& Ш 7r l 3 T CD te fl'J i il £ ii il t 4 , IL /f
ta gângcai hai zài zhèr laizhe y zenme y г zhuan y an jiu bu
jiàn le ?
lui - à l'instant - encore - être - ici - LAIZHE , comment -
un - tourner - yeux - aussitôt - Nég. - voir - particule
finale (= PF)
"A l'instant il était encore ici, comment se fait-il que, le
temps de tourner la tête, il ait disparu ?"
passé lointain :
nà huïrt zihenjiâ zenme ,y5po, boxué zanmen laizhe, Wang la ?
à l'époque, capitaliste - comment - opprimer, exploiter -
nous inclusif LAIZHE, oublier - PF
"Tu as oublié comment les capitalistes nous opprimaient et
nous exploitaient à l'époque ?
Laizhe insiste sur l'action, c'est-à-dire qu'il porte aussi
bien sur le prédicat que sur le complément d'objet, s'il y en a
un. 68
Robert ILJIC
n% tïngjiàn Er ye shùimèng zhong he ven shuo hua laizhe me ?
(Hongloumeng , chapitre 109).
toi - entendre - Deuxième seigneur - sommeil - dans - avec -
gens - dire - parole - LAIZHE - PF
"As-tu entendu le qui parlait (à l'instant)
à quelqu'un dans son sommeil ?" (Tu as sans doute enten
du...) (2)
Ceci se reflète au niveau syntaxique, laizhe suit le syntagme
"prédicat-complément d'objet" en entier. Ainsi, à la question sui
vante :
zuótián wanfàn m ohZ shenme laizhe ?
hier - dîner - toi - manger - quoi - LAIZHE
?" "Qu'est-ce que tu mangeais hier au dîner
"Jiaozi" (des raviolis) mais il faut dire On ne peut pas répondre
obligatoirement :
4-*/ *"• 0^4 V -q\ ж) .
chi jiaozi laizhe
manger - ravioli - LAIZHE
"Je mangeais des raviolis".
Song attribue à laizhe les quatre propriétés suivantes :
(a) Laizhe est incompatible avec des verbes qu'il définit comme
renvoyant à des actions qui ne peuvent arriver à la personne
représentée par le sujet grammatical qu'une seule fois, sans
répétition possible (yiaixing dongoi) (p. 273) ;

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