Le conflit entre la batellerie et le chemin de fer à Lyon au début du XIXe siècle - article ; n°2 ; vol.24, pg 97-107
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Le conflit entre la batellerie et le chemin de fer à Lyon au début du XIXe siècle - article ; n°2 ; vol.24, pg 97-107

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Description

Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise - Année 1949 - Volume 24 - Numéro 2 - Pages 97-107
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Félix Rivet
Le conflit entre la batellerie et le chemin de fer à Lyon au début
du XIXe siècle
In: Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise. Vol. 24
n°2, 1949. pp. 97-107.
Citer ce document / Cite this document :
Rivet Félix. Le conflit entre la batellerie et le chemin de fer à Lyon au début du XIXe siècle. In: Revue de géographie jointe au
Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise. Vol. 24 n°2, 1949. pp. 97-107.
doi : 10.3406/geoca.1949.5308
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6284_1949_num_24_2_5308;
.
CONFLIT:' ENTRE LA BATELLERIE LE!
ET LE: CHEMIN^ DE FER;
A LYO№ AU DÉBUT DU XIXe SIÈCLES
par Félix Rivet.
A la fin de lav Restauration, , le problème: des transports se posait avec-
acuité pour les Lyonnais. Les routes étaient . pourtant nombreuses, comme
aussi les services de messageries, au départ de la seconde. ville du Royaume:
deux routes royales assuraient ses communications avec la capitale, la route >
du Bourbonnais : et celle- de Bourgogne ; à partir de 1819, les malles-postes
plus í rapides remplacèrent les diligences pour les voyageurs. En 1822,. les
Messageries Royales réalisaient une sorte de monopole des transports: des
voitures partaient chaque jour pour Marseille, Nîmes, Grenoble et Saint-
Etienne, moins souvent pour- Bordeaux, Toulouse et l'Espagne,. Strasbourg
et l'Allemagne, . Ferney et la Suisse, Pont-de-Beauvoisin et l'Italie..... Mais,
malgré leur importance, ces communications se faisaient de façon très irré
gulière pour plusieurs raisons: la mauvaise organisation des correspondances
laissant en. souffrance de. nombreuses lettres, les routes mal entretenues, les
intempéries,, les. accidents: ralentissant considérablement: le- transport des ■
voyageurs et du courrier. .
C'est pourquoi les _ négociants lyonnais devaient accueillir: avec ; intérêt:
les nouveaux moyens : de transport, navigation ; à vapeur, eir chemin de fer
apparaissant à peu près à la même époque, dans notre région.
La navigation , à vapeur avait . fait : son apparition, . 40 - ans - auparavant,
lorsque le Marquis de Jouffroy d'Abbans avait fait monter la. Saône à som
« pyroscaphe.» de 140 pieds.de long sur. 14 pieds de large et. 3 pieds: de:,
tirant d'eau. Mais il : fallut que cette invention - fut rendue pratique par. les ;
Anglais pour, qu'elle reçût ■ bon accueil en France. Son utilisation ■ s'avérait
surtout utile : pour le Rhône dont le. courant rapide et les crues . subites
gênaient - considérablement ' le halage par : chevaux. Ajoutons que, depuis
plusieurs siècles, les procédés usités sur le grand1 fleuve"n'avaient pas évolué:
la descente était toujours effectuée par des barques, plates de 50 à 200 ton
nes, lourdement chargées et montées par. un faible équipage de 3 à 5- homm
es. Il leur fallait de 3 à 5 jours pour, se rendre de Lyon à Avignon, et les
mariniers revenaient ■_ en pataches attelées de mules trotteuses : se relayant."
Après 4 ou 5 voyages,. la. barque était démolie ou remise au maître d'équi
page pour un prix dérisoire de quelques centaines de francs. C'est alors que
l'on pouvait voir le spectacle que nous offrent tant et tant de gravures de-
l'époque,", les 5 ou 6 grandes barques remorquées par trente à quarante chç ■
.
.
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'i FÉLIX RIVET 98
vaux et remontant : péniblement :1e courant . fougueux : - le traj et Arles-Lyon
demandait 25 jours,, lorsque. tout allait bien,- mais parfois trois mois....
Pour remédier, à cette : lenteur, ruineuse, . aux interruptions fréquentes de
aux- accidents. aussi, on: eut alors recours à différents procédés: le service,
au- moyen halage à vapeur, ne -réussit pas ; la; navigation directe* à vapeur,
d'une roue placée à l'arrière, du bâtiment ne fut pas plus heureuse; En 1826
pourtant; un : sieur Dubost, , entrepreneur, des .. remorqueurs du : Rhône pro
pose de monter, une société en : commandite par. actions, pour l'exploitation
générale de la navigation du Rhône à l'aide de « machines à . féu » et de
chevaux de- halage : ainsi un . remorqueur de 40 CV pouvait . suffire pour .
4à 8 bateaux. Mais le début de l'exploitation fut marqué par un désastre:,
le 4 mars 1827. un, des nouveaux bateaux à vapeur construit par l'ingénieur
anglais Derrhei ms, . surmené : pour/ tenir tête aui courant, . explosa , près du
pont de la.Guillotière, faisant une vingtaine de. victimes. Cependant ce mal:
heureux . événement ' ne put empêcher le rapide développement . de la ;.. navi
gation à vapeur: c'est le 17 juin 1829 que la. première Compagnie exécutant
une véritable service, régulier fit son apparition : . « La Société des bateaux
à vapeur pour la navigation du Rhône ». Son premier navire, judicieusement
baptisé « Le Pionnier.)) construit en bois, avait 19 m. sur 6 m. 10 et 65 cm.,
de tirant d'eau ; il était . actionné par une. double machine de 50 : CV.'. Son -
premier voyage date du 11 juillet. 1829: il descendit à Arles en 13 heures 1/2
et effectua- la remonte avec une -cargaison -de 1.500 tonneaux en 7 jours,
dont 88 heures de marche.;.
Quel était donc le trafic qui empruntait cette voie naturelle que représente:
le sillon rhodanien?. A cette époque, il était ainsi composé:
— à la remonte, le coton, le sucre, le campêche, les denrées coloniales, les
sels, les. vins, . les- eaux-de-vie, les poteries, la soude- destinée aux pays du
Nord, aux petits : Etats allemands, à la Prusse, à la- Suisse,. paries canaux
du Centre, de Bourgogne, et du Rhône au. Rhin;:
— • à la descente, . la houille du , bassin de Saint-Etienne, les blés et bois :
de Bourgogne; des bitumes et des pierres... Par voie de terre, on évaluait à.
70.000 voyageurs et 60.000 tonnes de. marchandises la circulation- qui prof
itait duroulage ordinaire, .du roulage accéléré; ou des diligences. Piarvoie-
d'eau, on l'estimait1 à 84.000 tonnes à la. remonte et 80.000 tonnes à la des
cente; C'était donc une intense activité que l'emploi de la navigation à vapeur
avait • déterminé ; sur . le Rhône. - Mais c'est au moment où les - plus.; grands ■
espoirs paraissaient permis que -l'apparition, d'un concurrent inattendu," le
chemin de; fer, vint faire naître les plus légitimes craintes..
La surprise fut. d'autant plus forte que la première ligne créée dans cette
région n'avait pas eu pareille conséquence. En : effet, à ■ l'origine, les - « ■ rai
lways » n'avaient, été considérés que comme le moyen de mettre en cornmu--
nicationun centre industriel avec une voie navigable,. mieux appropriée aux
nécessités de l'industrie et du commerce. C'était exactement le caractère de
la i ligne Saint-Etienne-Lyon : si: son ■ installation- avait provoqué : l'ire : des
propriétaires du Canal de Givors, la batellerie dui Rhône n'avait pas eu à en
prendre ombrage. Il.n'en:fut plus de même du jour où il fut question* de: :
.
.
:
.
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BATELLERIE ET CHEMIN- DE FER 99
construire une voie ferrée de Paris à Marseille par Lyon; ceci d'autant, pi us -
que :1a navigation à vapeur n'avait fait que. se développer depuis l'époque
héroïque de ses débuts.: « La Compagnie des Aigles » avait été fondée par
Louis Breittmayer, d'origine genevoise, tandis que son' frères Jacques créait.
« La- Compagnie Générale ». Ces Sociétés, constituées en partie avecdes
fonds genevois étaient dotées, de machines sanglai ses et s'occupaient surtout,
de roulage ou de messagerie : elles avaient des bateaux-, de 60-70 CV pou
vant, transporter quelques dizaines de tonnes et 200 voyageurs. Puis l'on vit
paraître, organisée par, les commissionnaires du roulage lyonnais, « La-,
Compagnie des Papin » (1839) ; ce fut. aussi « La Compagnie des • Sirius »
aux bateaux plus puissants, mais calant beaucoup trop, aux tambours trop
gros et ne pouvant être utilisés : que pour les eaux moyennes : ces navires •
construits au Creusot étaient : équipés de . machines de .80 à 100 CV : ils
effectuaient la descente du fleuve en 12,ou 15 h. de Lyon à Avign

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