L apport du monétarisme à l analyse et à la politique économiques - article ; n°5 ; vol.56, pg 3-40
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L'apport du monétarisme à l'analyse et à la politique économiques - article ; n°5 ; vol.56, pg 3-40

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Description

Économie & prévision - Année 1982 - Volume 56 - Numéro 5 - Pages 3-40
The contribution of monetarism to economic analysis and policy,
by Jean-Pierre Laffargue.
The monetarist theory was first developed in the United States, a country where economic conditions do not depend to any large extent on those prevailing in the rest of the world, and its analysis was worked out in the theoretical context of a closed economy. Its approach is basically inductive. Its empirical studies lead to the conclusion that fluctuations in the supply of money are an essential cause of alterations in economic activity, and that the increase in the rate of monetary expansion has a positive but brief effect on the volume of production and employment, which subsequently is converted into a simple rise in inflation. A simple theoretical interpretation of the results is possible by means of a function of money demand, stable over a long period, and a Phillips equation. Finally, the monetarist theory concludes that the role of economic policy is to watch and control the trend of the quantity of money, or even to maintain its increase at a constant rate, while refusing to accord too much importance to the fluctuations of interest rates. The United States has given us, since 1979, an experience in monetarism which provides a wealth of information.
Many economists have questioned the validity of this monetarist theory (developed by Friedman) for economies which are extremely open to external influences. In fixed exchanges, all agree that on a long-term basis government authorities of a small country have no control over its money supply (in the absence of devaluation). Certain monetarists claim that this is also true on a very short-term basis, but this opinion seems to be in contradiction with results of empirical studies. For a small country, the validity of Friedman's monetarism would appear to be somewhat diminished, but to a large extent it would remain valid. In flexible exchanges, almost all economists recognize the fact that government authorities of such a country can control its money supply. Certain monetarists have attempted to explain the fluctuations in the rates of conversion between two currencies in terms of changes in their respective supplies. The empirical verifications have, however, shown that this explanation was insufficient and, since then, it has merged with several other theories, thereby losing its specific identity. These analyses are, this time, illustrated by the British experience since 1949.
L'apport du monétarisme à l'analyse et la politique
économique,
par Jean-Pierre Laffargue.
Le monétarisme s'est d'abord développé aux Etats-Unis, pays où la conjoncture est peu dépendante de celle du reste du monde et a élaboré son analyse dans le cadre théorique d'une économie fermée. Sa démarche est essentiellement inductive. Ses études empiriques concluent que les fluctuations de l'offre de monnaie sont une cause essentielle de celles de l'activité économique et que l'augmentation du taux d'expansion monétaire a un effet positif mais transitoire sur le volume de la production et de l'emploi, avant de se traduire par un simple accroissement de l'inflation. Une interprétation théorique simple de ces résultats est possible à partir d'une fonction de demande de monnaie, stable en longue période, et d'une équation de Phillips. Enfin, le monétarisme conclut que la politique économique doit surveiller et contrôler l'évolution de la masse monétaire, ou même assurer une croissance de celle-ci à un taux constant, tout en évitant d'accorder trop d'importance aux mouvements des taux d'intérêt. Les Etats-Unis d'après 1 979 nous donnent une expérience monétariste récente riche d'enseignements.
Beaucoup d'économistes se sont interrogés sur la validité de ce monétarisme (développé par Friedman) pour des économies très ouvertes sur l'extérieur. En changes fixes tous sont d'accord pour admettre que dans le long terme les autorités d'un pays de petite taille n'ont aucun contrôle sur sa masse monétaire (en l'absence de dévaluation). Certains monétaristes ont prétendu qu'il en était de même dans le très court terme, mais cette opinion semble en contradiction avec les résultats des études empiriques. Pour un petit pays, la validité du monétarisme de Friedman serait un peu affaiblie mais resterait quand même largement valide. En changes flexibles, presque tous les économistes reconnaissent que les autorités d'un tel pays peuvent contrôler sa masse monétaire. Certains monétaristes ont proposé d'expliquer les fluctuations du taux de conversion entre deux devises à partir de celles de leurs offres respectives. Les vérifications empiriques ont cependant montré que cette explication était insuffisante et, depuis, elle a fusionné avec plusieurs autres, perdant ainsi sa spécificité. Ces analyses sont cette fois illustrées par l'expérience britannique d'après 1949.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jean-Pierre Laffargue
L'apport du monétarisme à l'analyse et à la politique
économiques
In: Économie & prévision. Numéro 56, 1982-5. pp. 3-40.
Citer ce document / Cite this document :
Laffargue Jean-Pierre. L'apport du monétarisme à l'analyse et à la politique économiques. In: Économie & prévision. Numéro
56, 1982-5. pp. 3-40.
doi : 10.3406/ecop.1982.3212
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0249-4744_1982_num_56_5_3212Abstract
The contribution of monetarism to economic analysis and policy,
by Jean-Pierre Laffargue.
The monetarist theory was first developed in the United States, a country where economic conditions do
not depend to any large extent on those prevailing in the rest of the world, and its analysis was worked
out in the theoretical context of a closed economy. Its approach is basically inductive. Its empirical
studies lead to the conclusion that fluctuations in the supply of money are an essential cause of
alterations in economic activity, and that the increase in the rate of monetary expansion has a positive
but brief effect on the volume of production and employment, which subsequently is converted into a
simple rise in inflation. A simple theoretical interpretation of the results is possible by means of a
function of money demand, stable over a long period, and a Phillips equation. Finally, the monetarist
theory concludes that the role of economic policy is to watch and control the trend of the quantity of
money, or even to maintain its increase at a constant rate, while refusing to accord too much
importance to the fluctuations of interest rates. The United States has given us, since 1979, an
experience in monetarism which provides a wealth of information.
Many economists have questioned the validity of this monetarist theory (developed by Friedman) for
economies which are extremely open to external influences. In fixed exchanges, all agree that on a
long-term basis government authorities of a small country have no control over its money supply (in the
absence of devaluation). Certain monetarists claim that this is also true on a very short-term basis, but
this opinion seems to be in contradiction with results of empirical studies. For a small country, the
validity of Friedman's monetarism would appear to be somewhat diminished, but to a large extent it
would remain valid. In flexible exchanges, almost all economists recognize the fact that government
authorities of such a country can control its money supply. Certain monetarists have attempted to
explain the fluctuations in the rates of conversion between two currencies in terms of changes in their
respective supplies. The empirical verifications have, however, shown that this explanation was
insufficient and, since then, it has merged with several other theories, thereby losing its specific identity.
These analyses are, this time, illustrated by the British experience since 1949.
Résumé
L'apport du monétarisme à l'analyse et la politique
économique,
par Jean-Pierre Laffargue.
Le monétarisme s'est d'abord développé aux Etats-Unis, pays où la conjoncture est peu dépendante de
celle du reste du monde et a élaboré son analyse dans le cadre théorique d'une économie fermée. Sa
démarche est essentiellement inductive. Ses études empiriques concluent que les fluctuations de l'offre
de monnaie sont une cause essentielle de celles de l'activité économique et que l'augmentation du taux
d'expansion monétaire a un effet positif mais transitoire sur le volume de la production et de l'emploi,
avant de se traduire par un simple accroissement de l'inflation. Une interprétation théorique simple de
ces résultats est possible à partir d'une fonction de demande de monnaie, stable en longue période, et
d'une équation de Phillips. Enfin, le monétarisme conclut que la politique économique doit surveiller et
contrôler l'évolution de la masse monétaire, ou même assurer une croissance de celle-ci à un taux
constant, tout en évitant d'accorder trop d'importance aux mouvements des taux d'intérêt. Les Etats-
Unis d'après 1 979 nous donnent une expérience monétariste récente riche d'enseignements.
Beaucoup d'économistes se sont interrogés sur la validité de ce monétarisme (développé par Friedman)
pour des économies très ouvertes sur l'extérieur. En changes fixes tous sont d'accord pour admettre
que dans le long terme les autorités d'un pays de petite taille n'ont aucun contrôle sur sa masse
monétaire (en l'absence de dévaluation). Certains monétaristes ont prétendu qu'il en était de même
dans le très court terme, mais cette opinion semble en contradiction avec les résultats des études
empiriques. Pour un petit pays, la validité du monétarisme de Friedman serait un peu affaiblie mais
resterait quand même largement valide. En changes flexibles, presque tous les économistes
reconnaissent que les autorités d'un tel pays peuvent contrôler sa masse monétaire. Certains
monétaristes ont proposé d'expliquer les fluctuations du taux de conversion entre deux devises à partir
de celles de leurs offres respectives. Les vérifications empiriques ont cependant montré que cette
explication était insuffisante et, depuis, elle a fusionné avec plusieurs autres, perdant ainsi saspécificité. Ces analyses sont cette fois illustrées par l'expérience britannique d'après 1949.&9£M?
professeur Jean-Pierre à Laffargue, l'Université de Lille II, chercheur au Cepremap
Dans la période qui précéda et suivit la Seconde Guerre Mondiale, le «National Bureau of Eco
nomie Research» (NBER) rassembla un montant considérable d'informations quantitatives sur
le cycle des affaires aux Etats-Unis depuis le début du 19e siècle. En recourant à des méthodes
de statistique descriptive, il identifia aussi un certain nombre de régularités dans les fluctuations
de l'économie américaine et en déduisit des éléments d'une interprétation théorique. Friedman
poursuivit cette recherche et nota une relation étroite et stable entre les fluctuations de la
masse monétaire et celles de l'activité économique. Mais Friedman n'est pas le seul théoricien
ayant cherché la liaison de court, de moyen ou de long terme entre l'offre de monnaie et l'éc
onomie réelle. L'ensemble de ces travaux est en tout cas assez mal connu en France, c'est pour
quoi la Direction de la prévision a demandé une étude sur ce problème au Cepremap et plus
particulièrement à Jean-Pierre Laffargue.
D'après Friedman, les facteurs déterminant l'offre de monnaie ayant fortement varié sur la
période de plus d'un siècle étudiée, il apparaît que la stabilité de long terme de cette liaison
montrait que les variations de l'offre de monnaie furent une cause essentielle de celles de l'ac
tivité économique. Il proposa d'expliquer cette relation à l'aide de deux éléments théoriques :
une fonction de demande de monnaie qui se modifierait peu et lentement au cours du temps et
une équation de Phillips. Il conclut de ses résultats que la stabilité de la conjoncture requiert
que les autorités assurent une croissance régulière de l'offre de monnaie.
Ultérieurement, les économistes s'interrogèrent sur la validité du monétarisme pour des pays
beaucoup plus dépendants de l'environnement international que les Etats-Unis. Certains avan
cèrent la thèse qu'en régime des changes fixes les prix et les taux d'intérêt d'un petit pays lui
sont imposés par son environnement international. Comme ces variables sont les arguments de
sa demande de monnaie, celle-ci et le monde extérieur détermineraient la masse monétaire in
térieure sur l'offre de laquelle les autorités nationales n'auraient aucun contrôle. Les vérifica
tions empiriques infirmèrent cette thèse et montrèrent que le monétarisme de Friedman restait
largement valide pour un pays de petite taille.
Il ne s'est pas encore développé d'orthodoxie monétariste très claire en régime des changes
flexibles. Presque tous les économistes reconnaissent qu'alors les autorités d'un petit pays peu
vent contrôler sa masse monétaire. Certains monétaristes ont proposé d'expliquer les fluctuat
ions du taux de conversion entre deux devises à partir de celles de leurs offres respectives.
Les vérifications empiriques ont cependant montré que cette explication était insuffisante et,
depuis, elle a fusionné avec plusieurs autres, perdant ainsi sa spécificit

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