Le théâtre des mystères de Cybèle-Attis à Vienne (Isère), et les théâtres pour représentations sacrées à travers le monde méditerranéen - article ; n°2 ; vol.99, pg 229-248
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Le théâtre des mystères de Cybèle-Attis à Vienne (Isère), et les théâtres pour représentations sacrées à travers le monde méditerranéen - article ; n°2 ; vol.99, pg 229-248

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1955 - Volume 99 - Numéro 2 - Pages 229-248
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Charles Picard
Le théâtre des mystères de Cybèle-Attis à Vienne (Isère), et les
théâtres pour représentations sacrées à travers le monde
méditerranéen
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 99e année, N. 2, 1955. pp. 229-
248.
Citer ce document / Cite this document :
Picard Charles. Le théâtre des mystères de Cybèle-Attis à Vienne (Isère), et les théâtres pour représentations sacrées à travers
le monde méditerranéen. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 99e année, N. 2,
1955. pp. 229-248.
doi : 10.3406/crai.1955.10437
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1955_num_99_2_10437THÉÂTRE DES MYSTÈRES DE CYBÊLE-ATTIS À VIENNE 229
manifestations organisées les 18 et 19 juin à Strasbourg à l'occasion
du Centenaire de cette société.
L'Académie, à l'unanimité, désigne M. Charles-Edmond Perrin.
Le Président du Colloque international « Le Fer à travers les
âges » informe l'Académie que ce colloque se tiendra à Nancy du
3 au 6 octobre 1955 et demande à la Compagnie de bien vouloir
désigner un de ses membres pour la représenter.
L'Académie, à l'unanimité, désigne M. Charles-Edmond Perrin
et M. Edouard Salin.
M. Dhorme, au nom de la Commission de Syrie-Palest
ine, propose à F Académie de désigner comme boursiers de l'École
archéologique de Jérusalem pour 1955-1956 les abbés Georges
Delprat et René Feuillet. — Adopté.
M. Charles Picard étudie le théâtre des mystères de Cybèle-
Attis récemment identifié par lui à Vienne (Isère), et les théâtres
pour représentations sacrées dans le monde méditerranéen.
COMMUNICATION
LE THEATRE DES MYSTÈRES DE CYBÈLE-ATTIS À VIENNE (ISÈRE),.
ET LES THÉÂTRES POUR REPRÉSENTATIONS SACRÉES
A TRAVERS LE MONDE MÉDITERRANÉEN,
PAR M. CHARLES PICARD, MEMBRE DE L* ACADÉMIE.
Diverses découvertes archéologiques, à Rome et à Ostie, notam
ment — ailleurs aussi, dans les Balkans, par exemple — ont enrichi
et précisé récemment notre connaissance des cultes de Cybèle et
d'Attis pendant l'époque gréco-romaine. Le bénéfice de cette info
rmation nouvelle est valable à l'Est comme vers l'Ouest de la Méditer
ranée, où la religion phrygienne, émotive et spectaculaire, s'implanta
de bonne heure, par le vœu des Latins1 : à Rome, par exemple,
comme nous le savons, à partir de 204-191 av. J. C.
Je traiterai ailleurs de l'importance de certains faits nouvellement
1. Les poèmes de Caecilius de Corne, et de Catulle, poètes contemporains de César,
et amis, qui ont célébré l'un Cybèle, l'autre Attis (cf. Catulle, Poésies, éd. G. Budé par
G. Lafaye, n° 35, n° 63), auraient pu avertir de la simultanéité de la transplantation
en Occident des cultes phrygiens, où la Déesse-Mère et son favori ont toujours été asso
ciés. On a renoncé à penser que le poème 63 de Gaius Valerius Catullus fût une simple
traduction d'une œuvre (inconnue) de Callimaque : cf. O. Weinreich, Catulls Attis-
gedicht, Mil. Cumont, 1936, p. 463 sqq. ; Martin P. Nilsson, Gesch. griech. Religion, II,
1950, p. 614, n. 5. — La Lamentation sur Attis (devenu « femme » par l'éviration !) — telle
que Catulle l'a composée — est tout imprégnée d'un orientalisme assez brutal, qui n'a
rien de grec, moins encore peut-être, d'alexandrin. C'est un texte sacré de 93 vers, qui
devait être récité ou chanté, lors des cérémonies du culte ; on comparerait la Lament
ation sur Adonis, que Théocrite, Les Syracusaines, v. 100-144, nous a conservée d'autre
part. Les récents sondages (1950-1951) de M. P. Romanelli, dans les profondeurs de la
cella du temple de la Magna Mater, au Palatin (Congrès d'hist. des religions, Rome,
17-23 avril 1955), ont confirmé l'installation ancienne, dès 191 av. J.-C., du culte d'Attis
venu â Rome, conjointement avec celui de la Grande-Mère, des parages de Pergame, à
en juger par le caractère anatolien des terres-cuites hellénistiques recueillies. 1. — - Emplacement du théâtre sacré de Cybèle et d'Attis à Vienne (Isère) : vue prise des bâtiments, maintenant Fig.
dégagés, de la scène, sur les soutènements de la caoea à gradins courbes : à gauche, le grand mur Nord conservé ;
à droite, fondations du mur sud, parallèle. THÉÂTRE DES MYSTÈRES DE CYBÈLE-ATTIS À VIENNE 231
recueillis. Je voudrais ici appeler spécialement l'attention sur la
possibilité que nous avons de connaître en partie, désormais, l'instal
lation matérielle d'un des « théâtres de mystères » utilisés par la
religion phrygienne à l'Occident. Ce que nous enseigne pour la pre
mière fois l'édifice retrouvé à Vienne (Isère) attire la recherche vers
une série d'autres théâtres antiques, dont le rôle était cultuel, et le
type différent de celui des lieux de spectacle ordinaires.
A l'Occident, en Gaule, dans la Province lugdunaise, une décou
verte récente est venue assurer, à notre connaissance des mystères
de Cybèle et d'Attis, un heureux enrichissement. Nous savons main
tenant qu'il y avait à Vienne (Isère), en plein. cœur de la colonie
romaine — à peu de distance et en contrebas d'un théâtre profane
de la colonie, et aussi, semble-t-il, d'un Odéon — un autre théâtre,
sacré, fermé, où l'on célébrait spécialement, dès le temps de la
dynastie julio-claudienne — ou sitôt après — , les mystères phrygiens.
La date de ce thé&tre-télestérion est par elle-même instructive,
ainsi qu'on peut déjà le comprendre (fig. 1).
A partir de 1945, le transfert de l'ancien hôpital, à Vienne — >
bâtiment démoli depuis plus de dix ans — a permis de reprendre
des fouilles dans un quartier de la ville où l'on remarquait déjà de
nombreux et prestigieux vestiges antiques épars. Laissant à M. J. For-
migé, architecte en chef des Monuments historiques, qui a conduit
l'ensemble des travaux, le soin de publier un jour en détail l'histoire
des diverses constructions découvertes, je suis en mesure de signaler
ici — à la suite de diverses missions qui m'ont été confiées par la
Direction de l'Architecture et m'ont conduit ainsi plus d'une fois
sur les lieux — , ce qui touche au dispositif et au rôle de l'édifice sacré,
dont — avec M. Formigé, et mon confrère et ami A. Piganiol —
j'ai pu, peu à peu, percer, peut-on croire, le mystère1.
Presque au début des travaux, un important relief fut découvert
fortuitement au pied du portique. Il fit l'objet d'une étude de
M. P. Wuilleumier communiquée à la Société nationale des anti
quaires, à Paris, le 3 avril 1946, signalée dans le Bulletin des Musées
de France et dans le compte rendu de l'Association lyonnaise de
recherches archéologiques, dès 1946, aussi. Peu après, je rétablissais
l'interprétation à donner à ce document, prouvant qu'il fallait
reconnaître, sur la plaque de marbre retrouvée, non l'écho d'une
cérémonie augustéenne officielle, comme on avait été tenté d'abord
de le croire, mais le détail fragmentaire d'un sacrifice métroaque2.
. 1. J'ai suivi les fouilles de Vienne à partir du début, grâce à l'amitié de M. J. Formigé.
Ma plus récente visite date de septembre 1954. Les travaux continuent (mai 1955).
MM. J. Formigé et A. Piganiol ont bien voulu me laisser la parole sur la découverte :
je les en remercie et leur exprime ma gratitude.
2. M. P. Wuilleumier concluait que la plaque devait représenter « la création, à Vienne,
du flaminat Juventutis, de l'augurât, et peut-être du pontificat, sous le patronage de COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS - 1985 232
Nul ne pensait encore que ce précieux document pouvait nous
avoir révélé l'existence proche d'un important lieu de culte de
Gybèle et de son favori adolescent.
La fouille de la* région du Vieil h&

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