Esquisse des excursions botaniques dans la région lyonnaise - article ; n°3 ; vol.7, pg 267-283
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Esquisse des excursions botaniques dans la région lyonnaise - article ; n°3 ; vol.7, pg 267-283

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Description

Les Études rhodaniennes - Année 1931 - Volume 7 - Numéro 3 - Pages 267-283
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 72
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Beauverie
Esquisse des excursions botaniques dans la région lyonnaise
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 7 n°3, 1931. pp. 267-283.
Citer ce document / Cite this document :
Beauverie J. Esquisse des excursions botaniques dans la région lyonnaise. In: Les Études rhodaniennes. Vol. 7 n°3, 1931. pp.
267-283.
doi : 10.3406/geoca.1931.3887
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1931_num_7_3_3887ESQUISSE
DES EXCURSIONS BOTANIQUES
DANS LA RÉGION LYONNAISE1
PAR J. BEAUVERIE
Qu'est-ce d'abord que la région lyonnaise ?
Au point de vue du naturaliste, une telle région n'existe pas.
Une région naturelle est, en effet, définie notamment par
l'homogénéité de sa formation géologique, or Lyon est aux con
fins de plusieurs régions naturelles. La Bresse et le Jura sont de
telles régions; Paris, au centre d'un vaste bassin sédimentaire,
Clermont-Ferrand, au centre d'un massif cristallin, commandent
des régions naturelles.
La région lyonnaise ne peut donc être établie que par une
convention ; ce sera l'ensemble des pays où l'on peut rayonner
facilement en une ou deux journées à partir de Lyon.
Le fait de n'être point « naturelle », loin d'être pour notre
région une disgrâce, constitue le précieux avantage de la faire
participer de plusieurs régions naturelles et d'en recevoir ainsi
une grande diversité dans la flore.
Tout en décidant des pays que nous pouvons nous annexer,
voyons rapidement quelles sont les régions dont elle englobe des
parties:
i. Il n'entre nullement dans notre dessein de faire ici une savante étude de ^é
botanique ou de floristique. Nous voulons seulement attirer l'attention du touriste et
Ли promeneur éclairés sur tout l'intérêt qu'ils peuvent ajouter à leurs déplacements
par l'attrait de l'examen d'une flore particulièrement variée dans ses éléments. .
.
'
2Ó8 J. BEAUVERIE
Lyon s'édifie sur le bord oriental de cet énorme massif cris
tallin (granits et gneiss) qu'on appelle le Massif Central et dont
les Monts du Lyonnais sont le dernier ressaut. Après avoir di
sparu en plongée sous des alluvions près de Lyon, ces roches
montrent cependant encore quelques affleurements jusque dans
la -ville (Gare Saint-Paul, etc.). Toute cette partie occidentale
et montagneuse est siliceuse et porte la flore particulière dite
calcifuge, ainsi appelée parce que, inapte à vivre sur le calcaire,
elle se réfugie sur la silice.
Si la bordure occidentale de notre région est siliceuse, sa zone
orientale est au contraire calcaire et formée par le massif plissé
du Jura méridional, c'est-à-dire le Bugey, qui se continue vers
le Sud par le plateau triangulaire et plat de Crémieu-MoresteL
Dans toute cette zone, la flore calcicole s'oppose nettement à la.
flore calcifuge des Monts du Lyonnais.
Entre ces deux . régions naturelles du Massif Central et du
Jura se creuse le vaste couloir formé par les vallées de la Saône
et du Rhône; il fut successivement occupé par des mers, des
lacs, des fleuves et des glaciers; il s'est donc trouvé comblé d'al-
luvions successives, tandis que son thalweg actuel est marqué
par les deux cours d'eau que nous venons de nommer. Ces allu
vions présentent pour le botaniste une prédominance calcaire.
Mais les annexions vont plus loin encore pour constituer notre
région; lyonnaise. On a, en effet, coutume d'y comprendre, à
l'Ouest, le massif du Mont Pilât qui fait suite au Sud aux Monts-
du Lyonnais et qui présente comme eux une structure cristalline
et, par suite, une. flore calcifuge avec des altitudes plus élevées.
A l'Est, au Jura calcaire, on adjoint les zones suivantes, égal
ement calcaires qui s'y attachent d'ailleurs d'une façon naturelle:
la chaîne du Mont du Chat: et de la montagne de l'Epine, qui
font suite au Bugey, et enfin, plus au Sud encore, le massif sub
alpin de la Grande Chartreuse, toujours de composition calcaire.
Nous empiétons ici. sur le domaine des botanistes grenoblois,,
mais le partage se justifie du fait que l'on peut, de Lyon, y
accéder et faire des excursions . profitables en - une, deux, ou.
mieux plusieurs journées de déplacement. .
Au pointde vue des terrains, nous trouverons donc dans la
région lyonnaise : -,
EXCURSIONS BOTANIQUES DANS LA REGION LYONNAISE 269
А Г Ouest; les • terrains cristallins à . prédominance siliceuse ;
au Nord, des terrains humides (Bresse) à d'étangs,
marais et tourbières; au Sud, les terrains tertiaires et quater
naires à prédominance calcaire; à l'Est, les terrains jurassiques
et montagneux à prédominance calcaire.
Quand on sait combien sont différentes les flores de la silice;
du calcaire et celle des terres humides, on trouve déjà là, une
indication capitale sur la diversité des flores que nous pouvons
rencontrer dans nos excursions.
Il faut ajouter que; grâce surtout à la large ouverture de la.
vallée du Rhône, les pentes bien exposées au Midi, si le. terrain
est calcaire notamment, s'il est assez poreux pour ne pas retenir
l'eau, si la station; en un mot, présente des. caractères xéro-
philes, les pentes, dis-je, portent souvent des colonies de plantes:
méridionales qui ajoutent un vif attrait à l'étude de notre flore.
Enfin, les altitudes varient de la plaine à la montagne où se
trouve une flore montagnarde et même une flore subalpine dans*
le massif du Pilât et dans le Bugey, et alpine sur les plus hauts
sommets du massif de la Chartreuse.
Nous allons pénétrer maintenant dans les diverses parties de
notre domaine ainsi défini; pour en! souligner quelques traits
caractéristiques. .
La zone des alluvions, où se. trouve la ville même, comprend
les bords du Rhône et de la Saône, la plaine et les coteaux du
Bas-Dauphiné avec les terrasses ■ alluviales des Balmes ■:■ vien
noises; enfin, au Nord-Est, la Bresse y compris les Dombes.
Les bords immédiats du Rhône et les îles du fleuve ainsi que
les Dombes méritent une mention particulière.
Les îles et les berges du Rhône reçoivent leur intérêt des ap
ports de plantes montagnardes par les eaux. venues des Alpes,
ou surtout du Bugey : YHippophae ou Argousier, dont . Jean-
Jacques Rousseau goûtait tant les fruits rouges acidulés, et le
Myricaria Germanica y forment des buissons ; Carlina caulescent
est abondante en quelques points des îles ; le sol caillouteux four
nit le: substratum d'une flore xérophile et thermophile qui se
mêle aux plantes de montagnes. Il- va sans . dire qu'une flore
riparienne avec de nombreuses espèces de saules est ici chez elle.
Les Onagres (Œnothera Hennis) et les Verges d'or (Solidago-
18 ■
J. BEAUVERIE 270
glabra) , pour • naturalisées qu'elles soient, n'y sont pas . moins
envahissantes.
On ira facilement herboriser, tout auprès de Lyon, à Saint-
Clair, aux îles de la Pape, de Miribel ou de Thil.
Le paysage, auquel l'homme a laissé sa rudesse, se présente
ici avec la sauvagerie primitive, et la flore spontanée offre les
caractères d'un « complexe climatique final », c'est-à-dire d'un
état d'équilibre entre ses éléments résultant du seul effet de la
sélection naturelle, sans que l'homme y soit pour rien.
La- zone d'alluvions présente à l'ouest de la Saône, au nord,
et à quelques kilomètres de Lyon, une enclave de terrain juras
sique: le Mont-d'Or lyonnais, lambeau de secondaire n'ayant
pas • subi l'effondrement qui a creusé à l'Est la : fosse remplie
par les alluvions qui' s'étend jusqu'au Jura — Bugey. Ce massif
forme une petite montagne avec des sommets atteignant 625 mèt
res au -Mont- Verdun, 612 mètres au Mont-Thou, 531 mètres à
la Roche. Il est creusé de vallées diversement orientées et, du
côté Saône, se trouvent les abrupts artificiels des carrières dites
de Couzon, lesquelles ont fourni pendant des siècles à la ville de -
la pierre de construction. C'est le lieu favori de promenade des
Lyonnais. Il réserve aux botanistes; comme aux touristes; les
plus charmantes surprises; sa flore est riche comme ses exposi
tions multiples. Les adrets (pentes exposées au Midi) et les ubacs
(exposition au Nord) opposent leur flore xérothermique à celle
des lieux frais. On y trouve des ruisseaux, des bois, des

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