L'état actuel et l'avenir du commerce des arachides au Sénégal - article ; n°148 ; vol.27, pg 357-371

Emile Roubaud

Description

Annales de Géographie - Année 1918 - Volume 27 - Numéro 148 - Pages 357-371
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: ANNALES_DE_GEOGRAPHIE
• Publié le: 01 janvier 1918
• Nombre de lectures: 36
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Emile Roubaud
L'état actuel et l'avenir du commerce des arachides au Sénégal
In: Annales de Géographie. 1918, t. 27, n°148-149. pp. 357-371.
Citer ce document / Cite this document :
Roubaud Emile. L'état actuel et l'avenir du commerce des arachides au Sénégal. In: Annales de Géographie. 1918, t. 27, n°148-
149. pp. 357-371.
doi : 10.3406/geo.1918.5370
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1918_num_27_148_5370357
TAT ACTUEL ET AVENIR
DU COMMERCE DES ARACHIDES AU GAL
TAT ACTUEL
La graine arachides occupe parmi les productions essentielles
<le Afrique Occidentale Fran aise une situation de toute première
importance Il suffli pour en convaincre de jeter un coup il sur
les statistiques officielles de exportation pour les dix dernières
années les chiffres sont cet égard une éloquence saisissante1
une trentaine de millions en 1907 le chiffre est élevé en 1913
par une gradation constante la valeur totale de 57 millions de
francs ce qui représente près de la moitié 47 100 du chiffre
absolu des exportations pour ensemble des colonies du groupe
lui seul on voit le Sénégal inscrire pour la presque totalité de
ce chiffre affaires Les exportations arachides ont en effet atteint
en 1913 près de 240 tandis que les exportations correspondantes
<ies autres colonies restent en la matière un taux presque insigni
fiant 500* pour le Haut-Sénégal Niger SOO pour la Guinée et
celte dernière compte parmi les plus favorisées des colonies du Sud
pour ce genre de commerce
Depuis abolition de la traite des nègres en 1815 la traite des
arachides est devenue la principale pour ne pas dire la presque
unique ressource du Sénégal est vers 1820 que commencent
poindre les essais introduction ofûcièls de cette précieuse légumî-
neuse en Sénégambie En 1841 eurent lieu les premières tentatives
notables exportation des graines en coques mais le premier stock
important comprenant un chargement complet de navire 70 OOOktfr en
viron ne fut dirigé de Rufisque sur la France en 1850 Vingt ans
plus tard la colonie expédiait déjà en Europe 22 SOOt un produit
Rapports ensemble annuels du Gouvernement général de Afrique Occiden
tale Fran aise analysés par CHUDBAU Les exportations de la fin de 1913 La Géographie XXXI 16-1917 avril 1917
230-278 résumé anns Annales de 15 juillet 19 317-320)
Annuaire et Mémoires du Comité tudes Historiques et Scientifiques de Afrique
Occidentale Fran aise 1916 mémoire de ROUBA sur les arachides analysé par
CHUDEA dans les Annales de Géographie XXVI 15 mai 1917 231 et suiv.)
JEAN ADAM Les Plantes oléifères de Afrique Occidentale Fran ais Ara
chide Paris Challamel 1908 voir XVl Bibliographie géographique 1909
no 865) 358 LE COMMERCE DES ARACHIDES AU GAL
pour lequel la demande cessé de stimuler ce jour une-
exportation sans cesse croissante
Le trafic des arachides imprime au Sénégal une vie particulière
qui se manifeste sous un double aspect Pendant hivernage la pé
riode des culture donne soudain un pay désolé par neuf mois-
une excessive sécheresse; un air de fertilité Do les premières-
pluies est-à-dire vers la fin de juillet on voit la végétation sortir de
terre Aux étendues sablonneuses arides font bientôt place de ver
doyants lougans arachides alternant avec des champs de sorgho où-
gros mil partout se traduit une séduisante impression de prospérité.
Mais cette heureuse période est de courte durée les dernières-
pluies cessent au début de novembre et la sécheresse commence
regnerde nouveau pour huit ou neuf mois sur le pays ce momenty
les graines arachides sont récoltées alors survient la grande
période activité commerciale désignée localement sous le terme dé
traite nom elle conservé comme un souvenir lointain de an
cien trafic humain qui fit la première fortune du Sénégal
Dès le début de la traite on voit surgir de toutes parts dés cara
vanes qui convoient les précieuses graines la balance dès-
traitants Les pistes sont sillonnées animaux porteurs ployant par
fois sous des charges écrasantes On cite en particulier des droma
daires capables de porter SOO ou oOOker arachides pendant
des étapes une trentaine de kilomètres Ces animaux qui rendent
les plus grands services pour cette sorte de transport bien origi
naires dé Mauritanie sont couramment désignés sous le nom de cha
meaux du Cayor un régime alimentaire spécial auquel les sou
mettent les chameliers noirs leur permet acquérir la vigueur
exceptionnelle que nécessite leur prodigieux labeur peu entre eux
ailleurs supportent cet acclimatement forcé
mesure que lui parviennent les caravanes le traitant pèse les
apports et en règle la valeur aux cultivateurs indigènes Les prix
achat varient suivant les régions de 15 SSfr les lOOker parfois-
davantage Le cours est soumis aux fluctuations du prix de vente en
Europe
Les stocks arachides déchargés chez un traitant sont concentrés-
parlui dans des enclos sommaires ciel ouvert connus sous le nom
de leccos Les graines en coque peuvent séjourner ainsi pendant plu
sieurs mois dans les centres de intérieur accumulées parfois en
amas énormes proximité des comptoirs Elles sont ensuite progres
sivement dirigées soit par voie ferrée soit par eau sur les grands
exportation
Pendant la traite qui bat son plein de décembre mars règne
dans tout le Sénégal une activité fiévreuse La vie des commer ants-
acheteurs se passe presque entièrement leur bascule parmi lea LE DES AKAC HD Aü GAL
allees et vernies des caravanes Laktation toujours très grande otes
vendeurs et des acheteurs indigènes les discussions et Les àïàâ-
tione les clameurs des porteurs et des bêtes de charge
Très souvent la récolte un cultivateur noir est retenue avance
par traitant qui pendant année lui consenti de prêts sur gages
moyennant des intérêts-fixes avance Les gagea laissés en dépôt
les comptoirs par les iodurène consistent habituellement en
bracelets en anneaux or argent Une spéculation regrettable
et contre laquelle Administration efforce de réagir accompagne
troy souvent ces pratiqraes eomanepciales qui exploitent ouvertement
le manque de prévoyance et la prodigalité des noirs
Dans de cas amice part les achats de graines ne cons-
tifrnent pour les petits traitants unie ressource commerciale secon
daire ils leur permettent avant tont attirer eux es indigènes
leur comptoir pour des achats infiniment plus rémunérateurs
Le terme escales primitivement appliqué aux stations du fleuve
où se faisait le trafic de la gomme été depuis étendu une fa on
coreante tous les centres dte commerce de la colonie acciroisae-
ment des escales durant ces dernières années est du aux progrès
réalisé dans les voies de communication
Tont abord est la mise en exploitation de la voie ferrée de
Dakar Saint-Louis en 1888 uvre pour essor du
commerce des arachides qui permis aux graines du Sénégal grâce
la production intensive des régions desservies particulièrement du
Cayor de concurrencer rapidement les arachides de Inde heure
actuelle les stations de cette ligne restent encore les princi p&ux
centres expédition des arachides les quantités transportées pour
ensemble des campagnes 1907 1913 ne représentent pas moins de
454 23aS après les statistiques de la Compagnie.
La grande concentration des stocks effectue pour les régions du
Nord Saint-Louis pour celles du Sud Rufisque est là que les
graines entassées dans des magasins encadrés de rigoles eau ou
dans des seceos gigantesques attendent leur chargement sur les
navires
inauguration de la voie ferrée de Thiès-Kayes dont le tron on
Tbiès-Guinguinéo était en service regulieren 1913 de même sus
cité nn essor remarquable dans production des régions desservies
escales nouvellement formées de Khombolé de Bambey de
Guinguinéo 114 de Thiès est relié àKaolak par un embranchement de
221 En juin 1916 le rail arrivait Kotiari 4201 de Thiès Il reste poser
21211 de voie entre Kotiari et Ambidédî ees deux centres sont reliés entre eux
depuis 1915 par une route carroeeable provieoire CH DBAU propos du che
min de fer de Thiès Kayee dane Renseignements col et Documents Comité Afr
Fr et Comité Maroc XXVII 7-8 juillet-août 1917 155-159 Hg proûl de
la ligne entre Thiès et la Fa ém 2000000 pour les longueurs]. 5â0 LE COMMER