Le problème de la circulation dans les Landes de Gascogne - article ; n°240 ; vol.42, pg 561-582
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Description

Annales de Géographie - Année 1933 - Volume 42 - Numéro 240 - Pages 561-582
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Cavaillès
Le problème de la circulation dans les Landes de Gascogne
In: Annales de Géographie. 1933, t. 42, n°240. pp. 561-582.
Citer ce document / Cite this document :
Cavaillès Henri. Le problème de la circulation dans les Landes de Gascogne. In: Annales de Géographie. 1933, t. 42, n°240.
pp. 561-582.
doi : 10.3406/geo.1933.10323
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1933_num_42_240_10323240. - XLIIe année. 15 Novembre 1933 №
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
LE DANS PROBLÈME LES LANDES (Pi, DE VIII.) LA DE CIRCULATION GASCOGNE
I. — Conditions générales de la circulation
A considérer dans son ensemble une carte du Sud-Ouest de la
France, la région des landes gasconnes apparaît comme une plaine
basse, comme un bassin largement ouvert et d'accès facile. Ce n'est
là qu'une apparence. En réalité, la région des Landes est, ou plutôt
a été jusqu'à notre époque un domaine de circulation très malaisée,
un obstacle entre les plaines de la Garonne et les vallées sous-pyré
néennes.
La région landaise s'étend, entre la Garonne et l'Adour, en forme
de plateau. Toutefois ce n'est pas l'altitude de ce plateau qui s'oppose
à la circulation, car elle est insignifiante. L'obstacle est d'une autre
nature : c'est le sol, et ce sont les eaux.
Le sol est fait de sable, de? abords de la Garonne à ceux de l'Adour :
100 km. de l'Ouest à l'Est, 200 du Nord au Sud, si l'on prend les plus
grandes dimensions ; au total, 800 000 ha. C'est ce sable de surface
qui est le grand obstacle à la circulation. Fin, fluent, à la fois mobile
et compact, il n'offre à la marche qu'un point d'appui sans tenue solide
et sans élasticité. A son contact, le pied glisse ou s'enfonce. On peine,
et l'on n'avance pas. La roue, au lieu de reposer en position tan
gente, creuse une ornière et s'enfouit. Le contact, accru en profon
deur, se trouve comme multiplié. Et le transport des poids lourds
devient très vite impossible.
Les eaux. L'obstacle des sables est le plus grave ; mais il n'est pas
le seul. Celui des eaux est, par endroits, tout aussi gênant. Leur écou
lement est des plus défectueux. Tout d'abord, parce que la pente
générale est faible, encore atténuée par l'accumulation des dunes
e. XLIIe ANNÉK. 36 ANNALES DE OGRAPHIE 562
littorales qui en relevant le niveau des lacs les force refluer vers
intérieur Mais surtout parce que la nature du sol oppose ce
elles se rassemblent en courants bien définis tandis que alios
les empêche de enfoncer en profondeur les sables les retiennent
la surface ne les laissent écouler que lentement et amortissent leur
force erosive Ainsi se forment des étendues stagnantes les unes sai
sonnières que les chaleurs de été réduisent ou absorbent les autres
permanentes au voisinage des étangs et des ruisseaux1 ou encore
sur les seuils où se rapprochent les têtes des talwegs divergents
témoins visibles anciens parcours En dépit de quelques apparences
le réseau des rivières landaises tous les caractères de la jeunesse
est un réseau inachevé
Aussi ménagent-elles la circulation peu de facilités Les plus
importantes le Ciron la Douze la Leyre elle-même ne sont guère
que des tranchées creusées dans la masse des sables et des argiles
Aucune plage ne les borde Les terrasses font presque partout défaut
On peine le long de la Leyre en distinguer quelques lambeaux
Partout ailleurs elles sont recouvertes par le manteau des sables2
Grave lacune si on songe aux facilités que en tout pays les ter
rasses offrent établissement des villages et des routes
autre part les rivières landaises sont impropres la naviga
tion Encaissées entre des berges croulantes tantôt creusées de trous
profonds tantôt réduites des seuils parcourus de rapides courants
encombrées de souches et de troncs arbres elles ont autres
aptitudes que le flottage des bois.. Les étangs très vastes faciles
unir seraient plus utilisables mais ils ont de profondeur que sur
leur rive extérieure abrupte et inhabitée tandis que opposite
du côté des terres ils se terminent en nappes basses encombrées de
joncs et de roseaux difficilement accessibles pour les riverains
La mer est pas davantage un moyen de circulation Elle ne
jamais été On fait justice des erreurs anciennes3 et on sait
hui il eut jamais au moins époque historique de
baies ouvertes entre la Gironde et Adour Aucun rivage est moins
accueillant que la côte landaise
Ainsi des chemins aménagés par homme et solidement cons
truits sont plus en importe quel pays indispensables la circu
lation Mais ici apparaît une autre difficulté absence de matériaux
empierrement de quelque nature ils soient
La roche en place est chose inconnue dans la lande Même en
Les travaux aménagement poursuivis depuis 1857 ont complètement modifié
la situation Ils ont abaissé le plan eau des étangs assuré le drainace de intérieur etc
Sur la question des terrasses voir BLAYAC Contribution étude du sol des
landes de Gascogne Annales de Géographie XXV 1916 23-46)
SAINT-JOURS Le littoral gascon Bordeaux 1921 DE GEOGRAPHIE 240 TOME XLII PL VIII ANNALES
PARTIE OUL.S liLDUITL LA -MOITIL VIKON UNE FEUILLE DE LA
CARTE DE GUYENNE 40 SORE) PAR BELLAYME
ancienne foret landaise occupait les buttes isolées et les abords des cours eau est-à-dire les
parties drainées et sèches Les cultures étaient gagnées sur la forêt Lee voies de circulation étaient
entièrement indépendantes du réseau des eaux courantes CIRCULATION DANS LES LANDES 563 LA
profondeur, on ne trouve que des matériaux de transport, marnes,
sables ou argiles tertiaires. En surface, les sables quaternaires. On
peut bien utiliser les cailloux roulés des terrasses, mais ils n'affleu
rent que sur la périphérie, aux abords de la Garonne et de l'Adour ;
ici et là, le long des deux Leyres. Et ils ne fournissent au surplus que
de très médiocres matériaux. L'alios est sans consistance aucune. A
l'air libre, il se désagrège très rapidement. La seule formation util
isable est la garluche, grès ferrugineux, situé au-dessous de la couche
d'alios. C'est une roche rugueuse, inégale et dure, qui ne donne que
de très mauvais revêtements. Et d'ailleurs on ne la trouve pas par
tout, pas plus que l'alios.... Reste le bois. On Га toujours utilisé. Mais
ее n'est qu'un pis-aller. Et il est, lui aussi, très inégalement distribué
à la surface du pays.
La construction des chemins est donc un problème d'une extrême
difficulté. Comment ce problème a été abordé ; comment il est resté,
pendant des siècles, absolument insoluble ; notre époque
en a, un jour, trouvé la clef, c'est ce que l'on se propose, ici, de dire.
Mais, avant d'exposer cette histoire, il faut dire ce qu'était, dans
l'ancienne lande, la répartition des hommes.
IL — La répartition des populations
Nous la connaissons, tout d'abord, par le témoignage du passé.
De petits peuples de laboureurs, de pâtres et de bûcherons, isolés,
séparés les uns des autres par l'obstacle des sables et des eaux ; des
villes rares et chétives ; une vie de relations difficile et confuse ; une
persistante inaptitude à se grouper dans le cadre d'une province dis
tincte et à former autre chose qu'un pays de frontière, voilà ce que
nous enseigne l'histoire. Voilà, aussi, ce que confirment et ce qu'ex
pliquent l'observation des cartes anciennes x et la vue directe des
paysages actuels. Résumons l'enseignement qu'elles nous donnent.
1° La lande n'occupait pas toute la surface du pays. Il existait
aussi des bois. Cassini, Bellayme (pi. VIII) nous les montrent invariabl
ement disposés le long des cours d'eau, sur les buttes et sur les vieilles
dunes consolidées. De cette répartition, l'ingénieur Chambrelent a, le
premier, donné l'explication 2. Au cours de l'hiver et au début du prin
temps, note-t-il, les eaux ne s'écoulent pas. Faute de pente, elles
demeurent sur le sol de la lande et ne disparaissent, au cours de l'été,
que par l'effet de l'évaporation. Alors germent les semences du pin
1. Bellayme, Carte de la Guyenne à 1:43 200 (1793-1813) ; en particulier la
feuille 39. — Gassini, Carte de la France; feuilles 105, 106, 137, 138. — Voir Carte
à 1 : 80 000 {Sore NE et Sore SE).
1. J. Chambrele

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