Recherches sur l aspect affectif de la perception et de l estimation des distances chez les enfants - article ; n°4 ; vol.8, pg 321-343
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Recherches sur l'aspect affectif de la perception et de l'estimation des distances chez les enfants - article ; n°4 ; vol.8, pg 321-343

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Description

Enfance - Année 1955 - Volume 8 - Numéro 4 - Pages 321-343
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Chateau
Recherches sur l'aspect affectif de la perception et de
l'estimation des distances chez les enfants
In: Enfance. Tome 8 n°4, 1955. pp. 321-343.
Citer ce document / Cite this document :
Chateau Jean. Recherches sur l'aspect affectif de la perception et de l'estimation des distances chez les enfants. In: Enfance.
Tome 8 n°4, 1955. pp. 321-343.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/enfan_0013-7545_1955_num_8_4_1495RECHERCHES SUR L'ASPECT
AFFECTIF. DE LA PERCEPTION
ET DE L'ESTIMATION DES DISTANCES
CHEZ LES ENFANTS
par Jean Chateau
I. — Les expériences
§ 1. — Orientation de la recherche.
Les expériences dont nous allons rendre compte furent inspirées
par la conception, qui date chez nous d'une dizaine d'années, que la
distance primitive, bien loin d'être une ligne droite, n'est qu'une cer
taine tonalité affective de la Gestalt. Il y avait donc lieu d'étudier le
passage de cette notion affective originelle à la notion intellectuelle
que l'on trouve chez le géomètre, en étudiant les variations affectives
de la distance à divers âges. Il y avait lieu aussi d'étudier les varia
tions de la distance affective en fonction des traits caractériels. Il y
avait enfin lieu- d'étudier les variations de cette même distance en
faisant varier la valence affective de la Gestalt.
Nous avons travaillé dans les deux premières directions; nous don
nons ici les résultats obtenus dans la première direction; les résultats
obtenus dans la seconde direction seront publiés ailleurs. . Quant à la
troisième direction elle a, depuis quelques années, été explorée par une
suite de recherches excellentes. Les plus célèbres sont celles qu'ont
poursuivies Brûner, Postman et leurs collaborateurs. Ils ont établi que
la perception des pièces ou de timbres dépendait de la valeur accor
dée à ces objets, un timbre étranger étant sous-estimé, un jeton d'un
pays ennemi (croix gammée pour une victime des nazis) étant sous-
estimé (1)^ De tels résultats montrent que la . perception, bien loin
d'être une fonction autonome, est liée à des attitudes profondes, à. la
personnalité tout entière. Cette thèse est aujourd'hui considérée comme
assez importante pour qu'un symposium ait pu être consacré en 1949
(1) Dans le numéro de janvier-mars 1953 du Journal de Psychologie, R. Frances a fait de
ces diverses recherches, une excellente revue à laquelle on aura intérêt à se reporter.
21
* JEAN CHATEAU 322
aux relations entre perception et personnalité (1); elle a tenu une
grande place dans les discussions des journées d'études de l'Associa
tion- de Psychologie ? scientifique de Langue française, tenues à Lou-
vain en 1953 (2). Il y a là aujourd'hui des faits solidement acquis,
mais dont l'interprétation reste parfois malaisée.
Cependant, ces ^résultats portent, à peu près ..uniquement sur le dia
mètre apparent des formes utilisées : on- constate que l'estimation de
ce diamètre apparent varie en fonction des significations données aux
formes utilisées; 'par exemple, l'adjonction, dans une seconde série
d'expériences, d'une récompense, augmente l'estimation de la gran
deur de jetons. Au contraire, nos recherches ont porté sur l'estima
tion de la distance.
En second lieu, les recherches auxquelles nous faisions allusion plus
haut ont usé de stimuli • significatifs, d'ohjets comme des pièces de
monnaie, des timbres, des formes de feuilles, etc. Pour notre part,
nous n'avons pas voulu faire appel à de telles significations empiriques,
mais seulement à la valence affective de diverses couleurs. Il n'est
point sûr que les valences du rouge et du vert n'empruntent pas une
part importante de leur force à des expériences antérieures;. mais il'
paraît au moins probable que, dans leur cas, la part que l'on peut
attribuer à l'expérience acquise est moins importante.
Le problème consistait, en principe, à choisir, de deux lumières
rouge et verte présentées dans l'obscurité, celle qui était la plus proche.
Mais le déroulement de nos recherches nous a amené à envisager de»
problèmes subsidiaires,1 que la technique employée suggérait et per
mettait de résoudre, du moins en partie. Si bien qu'en fin de compte
nos recherches ont poursuivi trois directions :.
1° La variation avec Vâge de la valence affective de certaines couleurs
dans l'appréciation des distances.
2° L'étude du rôle de la présentation^ , et des , corrections. En effet,
nous avons constaté, en cours d'expériences, une influence de l'ordre
de présentation dés problèmes posés, qui, chez certains sujets, donnait
lieu à des corrections, pour le dernier problème. Nous avons été ainsi
conduits à instituer, à l'intérieur de chaque groupe, deux séries paral
lèles d'expériences, en inversant l'ordre de présentation, ce qui nous
permettait : 1° de prévenir, en équilibrant autant que possible deux
séries différentes, à l'intérieur de chaque groupe, l'effet de l'ordre de
présentation sur les résultats d'ensemble; 2° d'étudier, par la compar
aison des deux séries, à chaque âge, et pour chaque sexe, le rôle de
la correction.
(1) Les diverses communications ont été publiées dans l'ouvrage Perception and Pereonalityt
Duke Univ. Press, par J. S. Bruner et D. Kkech, après l'avoir été dans le vol. XVIII du Jour
nal of Personality.
(2) Voir La Perception, symposium, P. U. F., 1955, et en particulier la communication de
A. Ombredane. AFFECTIF DE LA PERCEPTION 323 ASPECT
3° Nous avons constaté dans une série (normaliennes), d'une manière
immédiate et avant tout calcul, une telle propension à choisir plutôt
la lumière placée à gauche que nous avons étendu à tous nos sujets
la recherche d'une dominance latérale possible.
§ 2. — Population.
Seulo l'étude de populations de divers âges pouvait nous indiquer,
s'il y^avait lieu, une évolution de l'influence des valences colorées,
selon l'hypothèse dont nous étions partis. D'autre part, les différences
bien connues entre les deux sexes, aussi bien en ce qui concerne les
tendances affectives en jeu qu'en ce qui concerne le facteur S de visua
lisation spatiale, nous commandaient de faire appel à deux popula
tions des deux sexes; dans une telle recherche, des résultats d'ensemble
risquaient de n'avoir aucune signification; et l'expérience a amplement
vérifié cette hypothèse, comme l'on verra.
Les populations d'enfants ont été constituées par :
1° 114 garçons de V école Paul~Bert, ainsi répartis :
31 enfants du Cours Préparatoire. (âge moyen : 7 tins)
58 du Moyen 2e année moyen,: 12 ans)
25 enfants de Fin d'Études lre (âge moyen : 13
2° 137 filles de V école Saint-Bruno ainsi réparties :
55 filles du Cours Préparatoire (âge moyen : 7 ans)
52 du Moyen 2e année : 12
30 filles de Fin d'Études lre (âge moyen : 13 ans)
Au total 251 enfants.
Les populations d'adultes ont été constituées par :
53 normaliennes de 4e année,
29 normaliens de 4e
14 étudiantes,
14 étudiants.
Au total 110 sujets adultes, dont 43 hommes et 67 femmes. Les
différences entre les normaliens ou normaliennes d'une part, et d'autre
part les étudiants et étudiantes, n'ont jamais été significatives (1).
(1) Nous sommes heureux de témoigner notre gratitude à tous les directeurs et maîtres qui
ont bien voulu favoriser notre travail. D'abord à Mme la Directrice et à M. le Directeur des deux
Écoles Normales de la Gironde; ainsi qu'à Mme Prugnaud et M. Doron, professeurs qui noua
ont aidé dans ces recherches. A M. Allard, directeur de l'école Paul-Bert, et à M. Fournier, direc
teur de l'école Saint-Bruno, ainsi qu'aux maîtres de ces écoles, dont l'aide nous a été précieuse.
Enfin M. B. Cardo nous a aidés pour les expériences concernant les filles. 324 JEAN CHATEAU
§ 3. — Techniques expérimentales.
Le sujet devait comparer la distance de deux lampes rouge et verte
dans l'obscurité. Les deux lampes étaient disposées . dans une salle

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