Lettre Echouée
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Description

DICTATEURS ; Je m’adresse à vous. Vous ne m’entendrai certainement pas. Alors, je préfère, vous écrire pour vous faire par d’un sentiment ; quoique stupide, je le trouve assez osé pour le dévoiler une gente frauduleusement bâtie comme la vôtre. Cela vous fera rire, mais vous incommodera quelque peu. Le discours que j entretiens n’est pas assez protocolaire à votre gout ? Vous m’en direz tant. Je ne porterai point à votre audience, dictateurs, des considérations d’étique, philosophiques ou même religieuses. Je ne vous différai jamais sur ce que vous nous avez inculqué, enfant, dans mon école. Par contre je lèverai le ton en vous parlant de liberté, de démocratie, de paix et de justice. Et j’oserai... oui ... j’oserai vous pointer du doigt lorsqu’ on me demandera « Qui est l’humain le moins humain de tout les humains ? » J’avancerai des preuves. Des témoins y seront présents, sans doute, même si un grand nombre d’entre eux ne se fait plus compter parmi les vivants. Mes jours ne seront que printemps à coté de mes frères, face à votre violence. Face à votre indulgente force se tiendra ici et la bas quelques hommes faibles sans armes, pis encore, sans défense. Face à vos discours nous acclamerons des slogans plus courts et plus directs. Face à vos promesses douteuses et fâcheuses par la suite se dressera le vœu de réconciliation et la volonté du changement. Je tiendrai la main de celui qui ose se mettre devant le canon de votre fusil. Il ...

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Publié le 03 décembre 2011
Nombre de lectures 318
Langue Français

Extrait

DICTATEURS ;
Je m’adresse à vous. Vous ne m’entendrai certainement pas. Alors, je préfère, vous
écrire pour vous faire par d’un sentiment ; quoique stupide, je le trouve assez osé pour le
dévoiler une gente frauduleusement bâtie comme la vôtre. Cela vous fera rire, mais vous
incommodera quelque peu. Le discours que j entretiens n’est pas assez protocolaire à votre
gout ? Vous m’en direz tant.
Je ne porterai point à votre audience, dictateurs, des considérations d’étique,
philosophiques ou même religieuses. Je ne vous différai jamais sur ce que vous nous avez
inculqué, enfant, dans mon école. Par contre je lèverai le ton en vous parlant de liberté, de
démocratie, de paix et de justice. Et j’oserai... oui ... j’oserai vous pointer du doigt lorsqu’ on
me demandera « Qui est l’humain le moins humain de tout les humains ? » J’avancerai des
preuves. Des témoins y seront présents, sans doute, même si un grand nombre d’entre eux ne
se fait plus compter parmi les vivants.
Mes jours ne seront que printemps à coté de mes frères, face à votre violence. Face à
votre indulgente force se tiendra ici et la bas quelques hommes faibles sans armes, pis encore,
sans défense. Face à vos discours nous acclamerons des slogans plus courts et plus directs.
Face à vos promesses douteuses et fâcheuses par la suite se dressera le vœu de réconciliation
et la volonté du changement. Je tiendrai la main de celui qui ose se mettre devant le canon de
votre fusil. Il ne sera jamais seul. Et ma mort, je la vivrai tranquille.
Cela sera, sans doute, les derniers instants de mon vécu. Alors je n’entreprends de ne
rien faire, de rester immobile et attendre. Il est là devant moi prêt à, sous vous ordres, me
lyncher. « Hottez-lui la vie » Vous est il conféré le droit de la vie et celui de la mort ? Sans
peine, votre pion s’exécute. Et me tire dessus. Il me reste quelque temps à vivre. Non.
Pardon ! Ce qui me reste à vivre ne se compte plus par une logique chronométrique, non ;
mais plutôt par la distance qui me sépare de la balle. Pas plus loin que dix mètres. Je demeure
...anéanti. Je vois défiler, devant moi, mes enfants; ma joie, puis les yeux de ma femme ; mon
amour, et un visage maternelle entrain de me sourire. Plus que sept mètre avant l’impact. Je
ressens une larme chaude qui fait frissonner le reste de mon corps. Rendez-vous avec la mort
d’ici quatre mètres. Mais ... je n’ai pas envie de mourir. C’est la vie que je suis venu chercher,
pas la mort. J’ouvre ma main, un drapeau s’y envole. Le vent me caresse. L’odeur du jasmin
me frôle le nez. Plus qu’un demi-mètre me sépare d’un destin jubilatoire. Je voudrais hurler
mon nom, celui de Dieu et celui de mon assassin. Elle est tellement prête, qu’elle rend tout
autre chose flou. Je me coupe le souffle pour ne pas ressentir son acre odeur. Je ferme les
yeux, je ne préfère ne pas la voir s’éclabousser sur moi. A cet instant je me confesserai, sans
doute, que je ne regretterai en rien d’être là où j’en suis. A Dieu.
Et si on me demande pour qu’elle que je suis mort. Ça vous enchanterai, dictateur, si je
répondais, par ennuie de la vie ou par amour à la mort. Non rien de cela qui puisse être vrai, ni
même pour ma liberté et ma dignité. Car la vraie et seule raison qui fait de moi désormais le
vingt troisième cadavre du jour, c’est qu’une de vos balles m’avait coutée la vie
Un par un nous tomberons des milliers de cette manière. Des milliers... oui ! De celui qui
espère le jardin d’Eden à celui qui se verrai réincarné en hirondelle. De celui qui récite le
coran à celui qui chante ‘‘Abu Kassim Eshabi’’. De celles qui se combattent pour leurs droits
à celles qui portent un voile. Ils vous paraissent tous différents pour peu qu’ils ne soient tous
des hommes et respirent tous le même air et la même liberté. Vous vouliez faire de nos
différences des faiblesses. En voilà une si bien sotte idée, ne saviez vous pas que l’être
humain n’appartient ni à sa langue ni à sa race mais à l’humanité entière.
Je ne pourrais, à ce stade d’événements, que je suis quotidiennement, instant pour
instant, défiler le flot de mes mots sans me priver de ressentir leurs maux. À chaque fois que
j’entends qu’une atrocité fut commise sur un citoyen revendiquant ses droits, je me dis que
c’est par peur qu’un dictateur agis de la sorte. Il est préférable donc de se rendre à l’évidence.
La volonté du peuple est sur toute volonté. A vous aussi dictateur, je vous conseille, de
calculer la distance qui vous sépare du peuple. Le peuple avance, peu à peu. L’essentiel c’est
qui avance résolument et déterminé.
Voilà déjà trois détrônés. Combien en reste t-il ?
Manifestement, il sera judicieux de rendre hommage à tous ceux qui revendiquant leur
droit à une vie digne y ont laissé la leur. Je demanderai à une plus haute autorité d’intervenir à
l’égard de ceux qui ce sont fait emprisonné ou victimes d’un kidnapping. Je remercie tous
ceux qui nous ont fait partager un peu de leur vécu en nous transmettant des vidéos et des
photographies. Je rends hommage à toute femme qui a transgressée le couvre feu. Aux
médecins, aux journalistes, aux poètes... un grand salut. Aux peuples de toute nation ... un
demain salutaire.
Bensouici Tewfik
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