A la recherche du réel. Le regard d un physicien III - article ; n°51 ; vol.81, pg 458-489
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Revue Philosophique de Louvain - Année 1983 - Volume 81 - Numéro 51 - Pages 458-489
On continue ici les réflexions des articles parus précédemment dans la Revue philosophique de Louvain (1982, pp. 85-118 et 225-251) sur la notion de réel chez Bernard d'Espagnat; ce, en les élargissant en fonction de son dernier livre et dans un dialogue avec l'auteur qui, très aimablement, joint sa voix dans des notes où il justifie à nouveau certaines de ses prises de position.
The reflections of articles which have already appeared in the Revue philosophique de Louvain (1982, pp. 85-1 18 and 225-251) on the concept of the real in Bernard of Espagnat are continued here and are enlarged through taking into account the Author's most recent book ; a dialogue is undertaken with the Author who has very kindly added his views in notes in which he again justifies some of his standpoints. (Transi, by J. Dudley).
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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Dominique Robert
A la recherche du réel. Le regard d'un physicien III
In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, Tome 81, N°51, 1983. pp. 458-489.
Résumé
On continue ici les réflexions des articles parus précédemment dans la Revue philosophique de Louvain (1982, pp. 85-118 et
225-251) sur la notion de réel chez Bernard d'Espagnat; ce, en les élargissant en fonction de son dernier livre et dans un
dialogue avec l'auteur qui, très aimablement, joint sa voix dans des notes où il justifie à nouveau certaines de ses prises de
position.
Abstract
The reflections of articles which have already appeared in the Revue philosophique de Louvain (1982, pp. 85-1 18 and 225-251)
on the concept of the real in Bernard of Espagnat are continued here and are enlarged through taking into account the Author's
most recent book ; a dialogue is undertaken with the Author who has very kindly added his views in notes in which he again
justifies some of his standpoints. (Transi, by J. Dudley).
Citer ce document / Cite this document :
Robert Jean-Dominique. A la recherche du réel. Le regard d'un physicien III. In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième
série, Tome 81, N°51, 1983. pp. 458-489.
doi : 10.3406/phlou.1983.6256
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1983_num_81_51_6256la recherche du réel* A
Le regard d'un physicien. III
Au début de cette analyse, nous nous permettons de renvoyer le
lecteur aux pages que nous avons consacrées ici même (Revue philosophi
que de Louvain, 1982, pp. 85-118 et 225-251) à l'ouvrage: A la recherche
du réel. Le regard d'un physicien (Paris, Gauthier- Villars, 1979). Cela
dispensera de répéter des choses déjà écrites: réflexions, questions,
positions et propositions personnelles ; ou encore : renseignements bibli
ographiques (Revue philosophique de Louvain, en note 1 p. 85 et
Appendice). Notons tout de suite que le contenu du présent ouvrage n'est
pas suffisamment indiqué par le sous-titre: Propos d'un physicien sur le
réel voilé. En effet, il va bien au delà; et ce, dans le sens de livres très
nombreux aujourd'hui et qui ont d'ailleurs un précédent illustre dans le
fameux Comment je vois le monde d'Einstein. On connaît également tous
les «Ce que je crois» de la collection Grasset. Genre difficile et ambigu,
mais combien révélateur. Cette espèce d'essais connaît des réussites mais
aussi des choses «moins bonnes». Les auteurs scientifiques, artistes ou
politiciens et philosophes ne savent pas toujours garder cette sobriété qui
fait le charme du livre d'Einstein. Nous dirons plus loin ce que nous
pensons du présent essai. Pour l'instant, indiquons déjà que l'on est
parfois un peu gêné par l'abus de termes en isme et par des formules de
condamnation infiniment trop générales, commençant par: «tous les
...». Mais restons ici à l'essentiel d'un travail où l'auteur nous livre de
très utiles précisions sur son idée de réel, avec toutes les distinctions qu'il
• II s'agit ici de l'ouvrage de Bernard d'Espagnat: Un atome de sagesse. Propos d'un
physicien sur le réel voilé ... Un vol. 20 x 14 de 194 pp., Paris, Le Seuil, 1 982. Le professeur
d'Espagnat et moi-même étant membres de l'Académie internationale de philosophie des
sciences, nous avons eu la possibilité de dialoguer plus d'une fois. Je lui ai envoyé le présent
texte avant sa parution. Il lui a donc été possible de faire quelques mises au point,
corrigeant mes «erreurs de tir». Je lui en suis profondément reconnaissant. Le lecteur
pourra ainsi, grâce aux notes qui suivent, remettre au point mes «interprétations
déficientes». Je le remercie de sa franchise. Les notes portant * sont de moi et antérieures
aux notes de Bernard d'Espagnat. A la recherche du réel 459
fait alors. Il nous faudra aussi cerner l'emploi du terme : être, écrit avec
ou sans majuscule. Enfin, les termes «cause», «réductionnisme»,
«Dieu», etc. retiendront notre étude qui voudrait suivre le texte au plus
près; ce qui est la seule manière de lui rendre pleine justice et d'en
respecter toutes les reprises: dans leurs corrections mutuelles et —
diraient d'aucuns — «didactiques». Ce faisant, nous apprendrons beau
coup. Il faudrait également dire quelques mots sur les rapports
esprit/pensée ou corps/matière, ainsi que sur les
sciences/philosophies; enfin sur ce que pense l'A. de la métaphysique et
des métaphysiciens.
Nous commencerons par cerner ici ce qui fait un des points
cardinaux des pages denses et si attachantes de l'A.: la notion de réel,
évidemment. Et pour ce faire nous aurons même la précaution de nous
servir d'abord d'un texte paru après l'ouvrage que nous allons recenser
(La Croix du 3 avril 1982). Il nous indiquera quelques voies royales et
simples de l'A., où, déjà, Réel, Être, être, Étant suprême s'éclairent, avec
quelques notations sur la métaphysique. Ayant eu la joie de rencontrer
plusieurs fois l'attachante personnalité, si riche et si percutante de B.
d'Espagnat, je suis certain que le lecteur ne pourra qu'être provoqué à
«dialoguer» avec lui.
A propos de l'Être, de l'étant etc., notons donc ce qui suit et qui est
important, éclairant et capital. A une question posée par Michel
Cazenave, B. d'Espagnat répond: «la distinction entre l'Être et l'Étant —
quasiment ignorée par les Anglo-Saxons mais familière à la philosophie
'continentale' — me paraît ambiguë chez un certain nombre d'auteurs. Je
n'ai jusqu'à présent trouvé qu'une seule manière de lever cette ambiguïté
d'une façon adaptée à nos connaissances. Schématiquement, elle consiste
à identifier l'Être à la réalité 'en soi' et l'Étant à tout le chatoiement des
phénomènes (au sens étymologique du terme). A mes yeux le 'tout de
l'Étant' est donc l'ensemble des phénomènes et, certes, dans cette
acception, je le distingue nettement de l'Être. Quant à T'Étant suprême'
je n'emploie pas cette expression et n'ai donc pas à lui donner un sens. Si
l'on m'en pressait, j'en ferais sans doute l'élément central d'un modèle
éventuellement porteur de vérité».
Touchant la métaphysique, on peut lire: «Pas plus que la médecine,
la métaphysique n'est une science»; par ailleurs, «la métaphysique
m'apparaît, écrit aussi B. d'Espagnat, comme indispensable». Toutefois,
«où commence la métaphysique?» — c'est là précisément «la question
tout à fait cruciale». A quoi on ajoute très justement que métaphysique et 460 Jean-Dominique Robert
esprit critique ne sont pas, comme on le répète trop souvent aujourd'hui,
en situation d'exclusion mutuelle. En effet, «c'est (tout au contraire)
l'exigence que nourrit un esprit aiguisé qui est à la source de cette dignité
retrouvée du concept de métaphysique (chose qui n'implique pas, cela va
de soi, l'acceptabilité de n'importe quelle métaphysique!)». «Où com
mence la métaphysique», demandait-on plus haut. La réponse nous est
déjà indiquée par une importante précision de l'A. sur la notion de réel.
En fait, «la notion même de réalité essentiellement antérieure à notre
expérience collective, indépendante de celle-ci et seulement décrite par
elle, cette notion, déjà, procède de la métaphysique. Une telle vérité
pouvait assurément être laissée dans l'ombre à l'âge de la physique
classique. Mais elle ne peut l'être en notre temps, où l'on scrute le
microscopique, qui ne se plie pas à nos habitudes de pensée. Et elle est la
raison profonde du fait que la physique, en ses fondements, n'emploie
plus jamais la notion d"éléments de réalité'». On achève enfin de nous
préciser la nécessité et la teneur propre de la métaphysique, si nécessaire,
en disant: «L'épistémologie critique moderne est unanime à reconnaître
que, loin d'être un démon à exorciser, la sous une forme
ou sous une autre, est pratiquée, consc

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