Le «Théorème de la connaissance» de M. Jacques Paliard - article ; n°4 ; vol.44, pg 514-529
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Revue Philosophique de Louvain - Année 1946 - Volume 44 - Numéro 4 - Pages 514-529
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Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Henri Lacroix
Le «Théorème de la connaissance» de M. Jacques Paliard
In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 44, N°4, 1946. pp. 514-529.
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Lacroix Henri. Le «Théorème de la connaissance» de M. Jacques Paliard. In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième
série, Tome 44, N°4, 1946. pp. 514-529.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1946_num_44_4_4076« Théorème de la connaissance » Le
de M. Jacques Paliard()
PHILONOUS : En tombant, notre pensée s'est cassée. Restent ces
fragments.
SlMMIAS : Elle était donc bien haut ?
CritoN : Elle est donc bien maladroite ?
PHILONOUS : Je ne sais... Peut-être n existe-t-elle qu'en torn'
bant... (Le monde des idoles, en tête de Fragments, p 7).
Sans doute n'est-ce pas là un préambule à une philosophie
d'allure technique comme l'est rigoureusement le Théorème... Il
faut savoir que M. Jacques Pahard ne s'est plu à donner une
forme théorématique à sa doctrine qu'après s'être redit sa pensée
sous des formes très diverses, où il a fait jouer, à titre de vérif
ication, de concrétisation, d'humanisation et d'exploration accrues,
toutes les exigences d'un esprit complet.
(*> M Jacques Paliard, né en 1887 dans le Fo"ez (Loire), enseigne depuis 1940
l'Histoire de la philosophie à la Faculté des Lettres de l'Université d'Aix-Marseille
II fut élève de Blondel à Aix, poursuivit ses études à la Sorbonne, où il devint
Agrégé en 1911 II enseigna la philosophie aux Lycées de Valence, de Marseille
et d'Aix < 1 92 ï ) , et fut chargé de Conférences à l'Université d'Aix En 1925, il fut
reçu Docteur es Lettres, après une soutenance de thèse passablement orageuse.
Encore étudiant à Aix, il publia dans les Annales de philosophie chrétienne
un mémoire qui fut remarqué à la Revue de métaphysique et de morale Un mé
moire sur La pensée selon Descartes et Maine de Biran lui valut la première place
à l'Agrégation de philosophie Pour le Doctorat il présenta- Intuition et réflexion
(Alcan, 1925) et Le raisonnement selon Maine de Biran (Alcan, 1925) II a publié
en outre. Le monde des idoles Fragments (Alcan, 1935) et Le monde des idoles
La connaissance de l'illusion (Bloud et Gay, 1937, dans les Cahiers de la Nouvelle
Journée), enfin Le théorème de la connaissance (Aubier, 1938), sans compter des
articles à la Revue de philosophie et aux Etudes philosophiques (Marseille) II
prépare une logique de la perception, dont il a publié déjà, comme étude prépar
atoire: Deux observations sur Anaglyphes, dans les Annales de la Faculté de$
Lettres d'Aix, 1944. théorème de la connaissance de M. J. Paliard 515 Le
C'est iPhilonous qui donne à Criton ce probe conseil {Connais-
sance de l'illusion. Structure, p. 69) — « De la construction, si tu
veux, mais avant tout de l'analyse et encore de l'analyse, de la
minutie pénible, jusqu'à devenir ennuyeux, s'il le faut... »
Mais je dois présenter les personnages des dialogues des Frag~
ments et de la Connaissance de l'illusion, qui vont apparaître au
cours d'un exposé forcément aride (cependant que j'en serai forcé
d'omettre les articulations secondaires) pour détendre un peu l'atten
tion et y insérer un peu d'aimable conversation, mais aussi pour
souligner des points critiques et confirmer des résultats acquis, non
sans raviver l'appétit de la recherche. Ce sont trois philosophes
cultivés, fervents : Simmias, féru de critique, aimant réduire les pro
blèmes à ".'échelle de la sensation, de l'utile, immobilisant volontiers
la pensée dans la chose systématisée, esprit froid, sourire aigu, dé
taché de toute inquiétude ; compagnon inséparable et disputeur de
Crtton au tempérament de métaphysicien, portant le poids de l'i
nquiétude intellectuelle, émotif, esprit toujours en travail, toujours
à l'analyse des idées et visant les sommets ; entre eux, un peu
comme l'arbitre qu'ils vont chercher dans sa solitude, Philonous, qui
leur livre le sentiment d'une vérité au delà de l'empirisme, au delà
du notionnel, un Philonous souriant mais « d'un sourire qui revient
de loin et semble s'élever des profondeurs d'une tristesse riche et
purifiée ».
Avec les trois amis, voyons cette pensée mise à mal, ramenée
à sa vraie mesure et qui pourrait cependant dans son humble obscur
ité, nous acheminer à l'Exultet de la lumière enfin découverte et
largement rayonnante. C'est en effet une doctrine de lumière,
d'apaisement, doctrine d'une vie où tout est réconcilié, les plus
élémentaires besoins comme les plus ambitieux. Jardin — c'est
une des études publiées dans le recueil intitulé : La connaissance de
l'illusion — ne faisait qu'amorcer la solution d'un problème posé
sous le signe d'une enfance privilégiée. Le Théorème de la Con
naissance, c'est le débat amplifié — celui de toute la vie humaine
et de toute vie humaine — c'est toute l'expérience qui est con
voquée, admise à s'exprimer, c'est l'ambition d'étreindre toute la
vérité, de donner un sens plein à toutes les requêtes de la vie, de
conduire celle-ci à une authentique spiritualité et ce, sous la lumière
diffuse et éclatante à la fois de son thème fondamental : la con
naissance est une réflexion de la vie sur elle-même, thème repris H. Lacroix 516
avec plus de détails dans les trois « corollaires » sur la connais
sance par concept, la connaissance par percept, et la connaissance
par sentiment. Une doctrine d'intelligibilité véritable et apaisante.
« A-t-on jamais donné, est-il possible de donner une définition
de ce que sont pensée, réalité, connaissance ? Si la définition était
possible, l'investigation du philosophe ne serait pas nécessaire. Et
pourtant sans recherche et sans effort, nous leur donnons une signi
fication, connaissance antérieure à toute définition logique aussi bien
qu'à toute vision renouvelante : connaissance implicite... nous savons
déjà ce que nous ignorons encore » (Quelques paroles de Philonous,
Fragments, p. 159).
Il faut partir de quelque chose, il faut faire crédit à un certain
réalisme. Nous partons de la vie, en quoi nous voyons une spon
tanéité qui se réalise en fonction d'une passivité, qui se crée moins
qu'elle ne se dégage, contrainte à s'organiser. La vie, une orga
nisation ; vue élémentaire que nous fournit la biologie la plus fruste.
La vie, comme un univers, mais dans lequel nous décelons des
unités réelles, ce que nous appelons les vivants. Il paraît égale
ment que la connaissance existe : perception ou conception d'un
objet selon que nous jugeons qu'une chose existe ou que nous en
déterminons à quelque degré la nature ; réflexion, conscience de
soi-même qui s'appuie sur la connaissance de quelque autre chose ;
il nous paraît que le vivant en tant que vivant ne s'élève pas à la
connaissance ; que la représentation est œuvre spécifiquement hu
maine ; que l'humain qui s'élève à la connaissance est à la fois le
sujet et l'objet de cette connaissance ; qu'il prend conscience de
soi en s'opposant tout ce qui s'exprime et retentit en lui ; qu'il y a
en son intérieur une mystérieuse relation de deux fonction* disjunct
ives, l'organisation et la représentation.
M. Jacques Paliard postule que la vie est irréductible au mécan
isme, c'est-à-dire qu'on ne peut la ramener uniquement à un sys
tème de mouvements, à une systématisation de hasards, à l'expli
cation par une causalité aveugle, — irréductible à la connaissance,
encore que celle-ci y plonge de profondes racines, — et que cepen
dant elle est capable d'opérations que l'on pourrait attribuer fausse
ment à l'esprit : la sensation et l'image, l'instinct et l'habitude sont
des affections ou dispositions purement vitales. Nous pouvons em
barquer. Ici commence l'exposé du Théorème fondamental. Le théorème de la connaissance de M. J. Paliard 517
* * *
Peut-

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