Travaux intéressant l aristotélisme - article ; n°97 ; vol.68, pg 79-94
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Revue Philosophique de Louvain - Année 1970 - Volume 68 - Numéro 97 - Pages 79-94
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Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Charles Lefèvre
Travaux intéressant l'aristotélisme
In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 68, N°97, 1970. pp. 79-94.
Citer ce document / Cite this document :
Lefèvre Charles. Travaux intéressant l'aristotélisme. In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 68, N°97,
1970. pp. 79-94.
doi : 10.3406/phlou.1970.5534
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1970_num_68_97_5534Travaux intéressant Paristotélisme
les publications II n'est sans les doute plus plus dignes au pouvoir d'intérêt d'un qui seul concernent chercheur un de repérer secteur
donné, ni même de bien mettre en lumière les divers aspects valables
de celles qui ont retenu son attention. Si obvie qu'il paraisse, ce
préliminaire pourrait excuser pour une part l'allure arbitraire et
discutable des options prises ci-dessous quant au choix des travaux
et à l'optique adoptée dans leur présentation.
Le dialogue De philosophia
Deux des études que nous voudrions examiner ont ceci de commun
qu'elles couvrent l'ensemble de la période antique, tout en renouvelant
plus spécialement notre connaissance d'une œuvre d'Aristote qui
pose des problèmes d'un haut intérêt, le De philosophia.
On songe d'abord à l'article considérable de M. Paul Moraux,
Quinta essentia, dans la Reakncyclopàdie (x). C'est, selon la loi du
genre, un ensemble extrêmement fourni de données objectives, per
mettant d'embrasser tout l'essentiel des sources et des travaux;
défilent ainsi, avec examen attentif de l'érudition qui leur a été
consacrée, les indices antérieurs à Platon (Phérécyde; Pythagore,
Philolaos), ensuite la première Académie, Aristote, — comme on
pouvait s'y attendre, l'exposé couvre à peu près la moitié de l'ensemble,
— enfin les théories hellénistiques et patristiques sur la fameuse
« quintessence » (2), substance qui, on le sait, semble avoir été conçue
(!) 47. Halbband (== Pyramos-Quosenus), Stuttgart, A. Druckenmûller, 1963, col.
1171-1263 (de brefs Nacktrâge, col. 1430-1432, notent que le texte fut composé dès
1956; ils tiennent compte d'études parues jusqu'en 1962). L'essentiel de l'exposé est
repris en résumé dans V Introduction de P. Mobattx à son excellente édition-traduction
du traité Du ciel, Paris, Belles-Lettres, 1965, pp. xxxiv-lx.
(2) Les conceptions postérieures à Aristote sont réparties comme suit (col. 1231-
1264) : Q.E. als Substanz des Himmels und der Gestirne; Q.E. als Substanz der Seele;
das àtherische Vehikel der Seele; der âtherische Leib der Damonen und Engel; Q.E. 80 Charles Lefèvre
pour rendre compte de certains phénomènes irréductibles aux quatre
éléments admis depuis Empédocle.
Mais cet important article ne se réduit pas à un dossier ; l'examen
du donné a permis à M. Moraux de dégager deux lignes maîtresses qu'il
trace dès l'introduction : la doctrine de la quinta essentia qui figure
dans les traités d'Aristote est son œuvre propre; d'autre part, dit-il,
divers facteurs semblent bien avoir amené les doxographes à le gratifier
d'une théorie qui en fait lui est postérieure, à savoir l'identité entre
l'âme et cette substance céleste.
On se souvient en effet que, voici une trentaine d'années, divers
historiens ont cru pouvoir attribuer au De philosophie/, d'Aristote, sur
la foi de quelques témoignages doxographiques, cette psychologie
d'allure matérialiste. D'autres critiques, dont Mgr A. Mansion fut en
quelque sorte le coryphée, leur ont fait remarquer qu'ils introduisaient
ainsi, dans l'évolution d'un penseur notoirement spiritualiste, une
rupture inexplicable; au demeurant, les témoignages allégués ne
s'expliquaient-ils point par des contaminations venues du matérialisme
stoïcien ? Ce serait le cas notamment pour les principaux d'entre eux,
recueillis chez Cicéron(3).
L'article de M. Moraux a notamment le mérite de recenser scrupu
leusement tous les éléments significatifs qui concernent les doxogra-
phies en question, et même d'en ajouter plusieurs dont nous sommes
redevables à son érudition et à sa virtuosité dialectique. A première
vue, sa conclusion négative semble donc étayée aussi solidement que
possible. On nous permettra cependant de noter les deux remarques
que voici.
La première concerne la signification même des témoignages
cicéroniens. L'auteur déploie une copieuse argumentation en vue de
démontrer que les textes ne prétendent pas imputer au Stagirite
l'identification entre l'âme et le matériau des astres, ni par conséquent
le matérialisme qu'implique une telle doctrine. Soit dit en passant, nous
und Auferstehungsleib. — Dans l'ensemble, rien de vraiment significatif ne semble
avoir échappé au flair de l'auteur. Un paragraphe sur les emplois non spécifiques d'alByp
serait cependant le bienvenu. D'autre part, nous ne trouvons pas mention du passage
où Plotin affirme sereinement que pour Aristote le iri^itrov oûpa est sans matière
(Enn., II 5, 3, 18-19 Br. : parallèle au propos de Celse que Moraux cite col. 1227).
(3) Cf. notamment A. Mansion, Préface à F. Nttyens, L'évol. de la psych. d'Ar.,
Louvain, 1948, p. xm; A. L'immortalité de l'âme et de l'intellect selon Ar.,
dans Bev. philos, de Louv., t. 51, 1953, pp. 450-451 ; ces écrits sont cités par P. Moraux,
Quinta ess., col. 1219, 1223, 1225. Travaux intéressant Varistotélisme 81
devrons bien montrer un jour qu'aucun de ces arguments ne nous
semble vraiment décisif; ce serait la matière d'une étude passablement
longue et complexe (4). Mais nous aimerions suggérer ici à M. Moraux
qu'il conviendrait de s'interroger plus directement sur la compétence
de Cicéron. De même qu'en physique on ne peut attendre d'une mesure
un degré de précision supérieur à celui de l'instrument, ainsi le témoin
d'une doctrine philosophique devrait faire l'objet d'une appréciation
sur sa capacité à pénétrer le problème en question; en l'occurrence,
Cicéron montre-t-il par ailleurs une compréhension suffisante de
l'alternative matérialisme/spiritualisme ? Il y a place, dans ce domaine,
pour d'intéressantes contre-épreuves.
D'autre part, selon M. Moraux, certaines des doxographies repérées
chez Cicéron et d'autres auteurs portent la trace de déformations que
l'on est en droit d'attribuer à des intermédiaires stoïciens. Nous
regrettons de constater que la démonstration d'une telle influence
n'a guère progressé avec l'exposé qu'il nous en donne. Depuis YAris-
toteles de Jaeger, on va répétant par exemple que le porte-parole de
Cicéron dans le De natura deorum, II 42, gratifie Aristote d'une physique
à quatre éléments (comme dans le stoïcisme) au lieu de cinq, et que
dès lors Cicéron doit, en d'autres endroits aussi, déformer la doctrine
du Stagirite. C'est peut-être oublier que le lecteur romain ne pouvait
absolument pas s'y tromper (5); or il nous semble que seules sont
significatives les « déformations » capables d'induire en erreur.
Nous estimons dès lors que des études complémentaires seraient
de nature à préciser ou à rectifier sur divers points l'acquis d'un
travail déjà extraordinairement étoffé et suggestif.
C'est encore le De philosophia d' Aristote qui constitue, on s'en
apercevra bientôt, le thème majeur de M. Jean Pépin dans Théologie
cosmique et théologie chrétienne (Ambroise, Exam., I 1, 1-4) (6).
(4) L'élément le plus impressionnant, — à savoir le parallèle avec le spiritualisme
qu'on attribue à YEudème, censé contemporain — , nous paraît se heurter au fait que
nul fragment de ce dernier dialogue n'implique absolument que l'âme soit une réalité
spirituelle; nous y revenons d'ailleurs plus loin à propos de M. Berti, p. 77-79.
(5) Le contexte est, aux yeux du lecteur, manifestement stoïcien (l'orateur étant
Balbus, protagoniste du Portique); par ailleurs, Cicéron a maintes fois indiqué l'or
iginalité de la physique aristotélicienne et de son cinquième élément : Acad., I 26 ; Tusc,

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