Economies et géopolitiques à l Est - article ; n°1 ; vol.59, pg 233-245
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Politique étrangère - Année 1994 - Volume 59 - Numéro 1 - Pages 233-245
L'évolution contrastée des pays du Centre et de l'Est européen rend de plus en plus difficiles les comparaisons destinées à évaluer leurs chances respectives de réussir la « grande transformation » actuelle. Le passé communiste reste une référence commune ; les mécanismes généraux de la transition sont sensiblement les mêmes. Les facteurs spécifiques — héritages nationaux, choix de politiques économiques, appartenance à tel ou tel sous-ensemble régional — sont toutefois d'une importance primordiale. Etant donné qu'aucune « classification » ne peut être vraiment pertinente, cet article présente le degré effectif de mise en œuvre de réformes structurelles et les performances enregistrées par les différents pays en 1993, tout en réfléchissant sur le lien entre les résultats obtenus sur le plan économique et les nouvelles configurations géopolitiques de l'ancienne « Europe de l'Est ».
Economies and Geopolitics in Eastern Europe, by Ewa Kulesza-Mietkowski and Piotr Mietkowski
The very different ways in which Central and East European countries have developed make it increasingly difficult to evaluate their respective chances of achieving the present « great transformation ». They certainly have in common a shared experience of communism and the new challenges brought about by the period of transition. However, it is highly important to take into account that the situation of each country is affected by such specifie factors as national history, recent choices in economie policy or geographical location. This article recognizes that there is no satisfactory System of « classifying » post-communist countries. Hence, it aims to present the way in which structural reforms have been implemented so far and to assess the economie results of 1993. At the same time, the link between economie change and the new geopolitical configurations emerging in the region has been analyzed.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ewa Kulesza-Mietkowski
Mietkowski
Economies et géopolitiques à l'Est
In: Politique étrangère N°1 - 1994 - 59e année pp. 233-245.
Résumé
L'évolution contrastée des pays du Centre et de l'Est européen rend de plus en plus difficiles les comparaisons destinées à
évaluer leurs chances respectives de réussir la « grande transformation » actuelle. Le passé communiste reste une référence
commune ; les mécanismes généraux de la transition sont sensiblement les mêmes. Les facteurs spécifiques — héritages
nationaux, choix de politiques économiques, appartenance à tel ou tel sous-ensemble régional — sont toutefois d'une importance
primordiale. Etant donné qu'aucune « classification » ne peut être vraiment pertinente, cet article présente le degré effectif de
mise en œuvre de réformes structurelles et les performances enregistrées par les différents pays en 1993, tout en réfléchissant
sur le lien entre les résultats obtenus sur le plan économique et les nouvelles configurations géopolitiques de l'ancienne « Europe
de l'Est ».
Abstract
Economies and Geopolitics in Eastern Europe, by Ewa Kulesza-Mietkowski and Piotr Mietkowski
The very different ways in which Central and East European countries have developed make it increasingly difficult to evaluate
their respective chances of achieving the present « great transformation ». They certainly have in common a shared experience
of communism and the new challenges brought about by the period of transition. However, it is highly important to take into
account that the situation of each country is affected by such specifie factors as national history, recent choices in economie
policy or geographical location. This article recognizes that there is no satisfactory System of « classifying » post-communist
countries. Hence, it aims to present the way in which structural reforms have been implemented so far and to assess the
economie results of 1993. At the same time, the link between economie change and the new geopolitical configurations emerging
in the region has been analyzed.
Citer ce document / Cite this document :
Kulesza-Mietkowski Ewa, Mietkowski. Economies et géopolitiques à l'Est. In: Politique étrangère N°1 - 1994 - 59e année pp.
233-245.
doi : 10.3406/polit.1994.4259
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1994_num_59_1_4259POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 233
Ewa KULESZA- Economies MIETKOWSKI *
et géopolitiques à l'Est et Piotr MIETKOWSKI -
Comparer les Etats postcommunistes pour mesurer leurs chances res
pectives de construire des systèmes politiques viables et des économies
saines est un exercice périlleux. L'évolution des pays du Centre et de
l'Est européen a été si contrastée depuis la chute des anciens régimes, leur
état est aujourd'hui si disparate, qu'il devient en effet de plus en plus difficile
d'en dégager une vision synoptique sans éviter des généralisations et des
simplifications hâtives. Se fier à la seule mesure de la stabilité politique
interne conduirait ainsi à placer en tête la Hongrie — l'unique pays dont le
gouvernement issu des premières élections libres est resté en fonction pendant
toute la durée de la législature — en ignorant l'usure de cette même équipe et
les tensions qui en découlent ; se réjouir trop vite de la croissance enregistrée
par la Pologne en 1993 serait imprudent, alors que tant reste encore à faire
pour moderniser ses infrastructures, son appareil industriel ou son agricul
ture ; proclamer le succès des réformes tchèques en se fondant sur le taux de
chômage exceptionnellement faible de la République, ou la santé de ses
finances publiques, équivaudrait à ignorer la lenteur de la restructuration
effective des entreprises menée par Prague... Les critères d'investigation sont
multiples et les conclusions variables selon l'approche choisie.
Embrasser d'un seul regard la réalité fragmentée et changeante de la région
est un défi d'autant plus formidable que la rupture de 1989-1991, transfo
rmant de fond en comble le paysage européen, nécessite des réponses polit
iques conçues en termes de projet global d'intégration et de système de
sécurité efficace pour l'ensemble du continent. L'une des principales critiques
adressées à l'Occident par les Européens du Centre et de l'Est vise, précisé
ment, l'absence d'une telle conception. Or, contrairement à ce que l'on a
tendance à croire dans les capitales de « l'autre Europe », cette carence ne
tient pas — ou pas seulement — à un manque de volonté politique ; elle
découle aussi, et avant tout, de l'impossibilité à rassembler en un constat
simple et à traduire en quelques lignes directrices claires, toutes les nuances
d'une situation éclatée. Aucune combinaison de paramètres, aucune tentative
visant à distinguer de « bons » et de « moins bons » élèves de la transition, ne
se révèle pleinement satisfaisante. Les hésitations de l'Union européenne à
élaborer des critères d'adhésion pertinents à l'attention des candidats poten-
* Chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (If ri).
** Economiste. I POLITIQUE ÉTRANGÈRE 234
tiels du Centre et de l'Est en fournissent un excellent exemple. La synthèse
est nécessaire, mais elle ne peut être qu'imparfaite ou incomplète.
Pour tous les pays concernés, qu'il s'agisse des anciens satellites de l'URSS,
des ex-républiques soviétiques, ou des partisans balkaniques des « voies parti
culières vers le socialisme », le passé communiste reste une référence com
mune et omniprésente. Mais si les mécanismes de la « grande transformation »
actuelle [1] sont sensiblement les mêmes, les politiques choisies et les chemins
suivis se sont rapidement écartés. Les conditions initiales du changement, les
héritages nationaux plus ou moins lointains, l'appartenance à tel ou tel espace
régional, ont pesé sur le rythme des réformes politiques et, selon les cas,
limité ou accru l'envergure des réformes économiques. S'il est aujourd'hui
abusif de désigner tous les pays du même qualificatif réducteur « de l'Est »,
s'il existe bien plusieurs Europes postcommunistes, comment en cerner les
contours internes ? L'Europe centrale se limite-t-elle aux quatre pays du
groupe de Visegrad ; est-elle tout entière vouée à réussir la transition ?
L'Europe balkanique restera-t-elle à jamais prisonnière de l'enchevêtrement de
ses peuples et de son retard de développement ? L'Europe orientale, celle des
nouveaux Etats surgis des ruines de l'URSS, est-elle condamnée — à l'excep
tion incertaine des républiques baltes — à demeurer la périphérie soumise
d'une Russie toujours victorieuse ? La frontière est du second servage '
préjuge-t-elle des perspectives d'intégration à l'ensemble communautaire et la
limite ouest de l'orthodoxie, de l'inaptitude à la conversion non violente aux
règles de la démocratie et du marché [2] ?
Les « trois Europes » de la transition
Les premières réformes introduites, à partir de 1989, dans les « démocraties
populaires » en cours d'émancipation ont porté le coup de grâce définitif au
système de planification, même si les effets de celui-ci continuent à se faire
sentir. Aussi, les économies centre- et est-européennes se sont-elles trouvées
face au vide : l'économie planifiée ne fonctionnait plus (sans préjuger de son
efficacité antérieure), alors que les forces de l'économie de marché n'existaient
pas encore. En conséquence, l'ensemble des pays ont souffert d'une dégrada
tion très rapide de la situation économique, avec une chute du produit
intérieur brut de l'ordre de 19 % pour les Etats d'Europe centrale (Hongrie,
Pologne, Républiques tchèque et slovaque) et de plus de 30 % pour l'Europe
balkanique. L'inadaptation de l'offre locale et une nette préférence — apparue
avec l'ouverture des marchés — pour les produits importés, ont fortement
réduit les possibilités de débouchés pour les entreprises de la région, alors
même que se produisait une modification des structures par produ

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