SPÉCIAL PRÉSIDENTIELLES 2012www.fnsea.fr ÉDITORIALUne chance pour la Franceans la campagne présidentielle, les critiques fusent, les positions se fi gent. Heureusement, en démocratie, la liberté d’expression permet aux joutes politiques de se développer, aux débats de s’animer. L’agriculture doit Dprendre part à ces échanges et en être l’un des principaux sujets de réfl exion. En ce temps de crise économique et fi nancière, de folie des marchés, où se pose de façon cruciale la question la position de l’Homme dans la société, il est primordial que l’agriculteur se place en tête. La France a déjà perdu nombre de ses paysans, ce qui a provoqué une désertifi cation importante. Pour autant, l’agriculture française doit rapidement retrouver une meilleure compétitivité. Pour cela, il est urgent de réduire les écarts de coûts sociaux et de normes à l’intérieur de l’Europe, comme à l’extérieur. Des solutions, comme la TVA emploi, existent. … la suite en page 3.Redevenir N° 1ambition pour notre pays ne se L’divise pas. Tous ceux qui ont à cœur de voir la France se déve-lopper en portant haut les couleurs de nos terroirs et de nos territoires, doivent se rassembler et proposer au moment de l’élection présidentielle. Cette démarche fait que l’agriculture a un rôle majeur à jouer.
SPÉCIAL PRÉSIDENTIELLES 2012
www.fnsea.fr
ÉDITORIAL
Une chance pour la France
ans la campagne présidentielle, les critiques fusent, les positions se fi gent. Heureusement, en démocratie, la
liberté d’expression permet aux joutes politiques de se développer, aux débats de s’animer. L’agriculture doit Dprendre part à ces échanges et en être l’un des principaux sujets de réfl exion. En ce temps de crise économique
et fi nancière, de folie des marchés, où se pose de façon cruciale la question la position de l’Homme dans la société, il
est primordial que l’agriculteur se place en tête. La France a déjà perdu nombre de ses paysans, ce qui a provoqué une
désertifi cation importante. Pour autant, l’agriculture française doit rapidement retrouver une meilleure compétitivité.
Pour cela, il est urgent de réduire les écarts de coûts sociaux et de normes à l’intérieur de l’Europe, comme à l’extérieur.
Des solutions, comme la TVA emploi, existent. … la suite en page 3.
Redevenir N° 1
ambition pour notre pays ne se L’divise pas. Tous ceux qui ont
à cœur de voir la France se déve-
lopper en portant haut les couleurs
de nos terroirs et de nos territoires,
doivent se rassembler et proposer au
moment de l’élection présidentielle.
Cette démarche fait que l’agriculture
a un rôle majeur à jouer.
À force de contraintes, de bureaucra-
ties et de mises à l’index, l’agriculture
s’est disqualifi ée dans la course à la
compétitivité mondiale et les agricul-
teurs ont vu leur fi erté abîmée.
Nous n’avons pas le temps d’attendre.
Les compétences sont là, la terre est
bonne, le savoir-faire est omniprésent ;
tous les atouts sont réunis pour que
nous redevenions n° 1. N° 1 pour les
productions, n° 1 pour les fi lières, n°
1 pour la qualité et la sécurité alimen-
taire, n° 1 à l’export, n° 1 dans les as-
siettes des français et n° 1 dans le cœur
de nos concitoyens. Voilà les objectifs !
Le prochain Président de la République
aura une responsabilité essentielle sur
tous ces sujets car il en va de l’avenir ◗ Tribune libre
du pays. Pour l’agriculture, il aura à SOMMAIRE
ouvrir un chemin non une impasse ! L’Agriculture, « LA » recette
p2 ◗ EuropeArrêtons de parler de l’agriculture,
Sécurité alimentaire : un défi mondialfaisons-la, aimons-la, pour préparer gagnante à partager !
p3 ◗ Economiedemain, il faut semer de bonnes idées
Une chance pour la Franceaujourd’hui. L’agriculture ne doit plus Plus que jamais en ces temps incertains, la nou-
p4 ◗ Entrepriseêtre une variable d’ajustement mais velle génération de paysans veut continuer de
Entreprises agricoles : une constante de développement. La jouer son rôle de trait d’union. Trait d’union avec
libérer les énergiespolitique n’a du sens que lorsque l’on les consommateurs, trait d’union entre les acteurs
p5 ◗ Social et emploiprend la bonne direction. Désormais, des fi lières agricoles, trait d’union avec les déci-
Deuxième employeur de Franceface à la crise, face au monde, battons deurs politiques. L’avenir de nos installations va se
nous pour redevenir les premiers non construire autour de trois axes forts : la PAC, l’or- p6 ◗ Territoires
Pour une campagne vivantecomme une obsession mais au regard ganisation des fi lières et l’évolution des exploita-
de tout ce que l’on peut apporter aux tions agricoles. Si l’on veut garder une agriculture p7 ◗ Environnement
Hommes et à la terre. Jean Michel Schaeffer généreuse, innovante, une agriculture à partager Performances environnementales
et économiquesPrésident de et à exporter, il faudra avancer ensemble et nous
Xavier Beulin Jeunes Agriculteurs adapter ! p8 ◗ Brèves
Président de la FNSEA Ils, elles ont dit◗ Europe
INTERVIEW… Sécurité alimentaire :
de Xavier Beulin
Président de la FNSEA un défi mondial Pas d’Europe
sans
grand nombre de citoyens du monde.
Selon la FAO (Food and Agriculture agriculteurs Organization), près d’un milliard de
personnes souffrent aujourd’hui de
abord, il est primordial que malnutrition. Et la Banque mondiale D’le projet de budget pour la estime qu’1,2 milliard de personnes
PAC soit maintenu tel qu’il a été dans le monde vivent sous le seuil
proposé au mois de juin dernier : de l’extrême pauvreté, avec moins
sans budget, pas d’effi cience de la d’1,25 dollar par jour et par personne.
ePAC. Sur le contenu de la réforme Au 21 siècle, l’alimentation est deve-
elle-même, nous souhaitons infl é- nue plus que jamais une question stra-
chir la copie européenne. Les 30 % tégique. Les soulèvements de 2011,
de verdissement des aides sont en Tunisie, en Egypte, en Libye, au
trop élevés. Et nous rejetons l’idée Proche-Orient et au Moyen-Orient,
d’un gel de 7 % des terres agricoles lui confèrent même une dimension
au titre de la création « d’un focus géostratégique. Dans ces pays, les
écologique ». C’est en contradic- équilibres alimentaires prennent une
tion totale avec l’objectif de sécu- vraie dimension politique. Passées les
rité alimentaire mondiale affi chée crises, il est souhaitable que ces pays
par le G20 qui nécessite de pro- du bassin méditerranéen retrouvent
duire davantage ! De même, nous tout leur potentiel de possibilités, de
souhaitons assouplir les mesures solutions et de volontés. Nombreux
de maintien des surfaces en herbe, sont les espoirs à conforter.
comme celles de diversifi cation. Le G120 a rassemblé plus de 400 paysans du monde entier à l’OCDE à Paris. Pour leur part, paysans français et
européens sont reconnus pour leurs
Concernant des mesures de mar- a vie et la santé des 7 milliards vements fi nanciers infl uencent de multiples capacités et, soutenus dans
ché et de gestion des risques, la d’habitants de notre planète plus en plus les marchés agricoles. leurs activités – ils seront en mesure
copie du Commissaire européen Ldépendent de la production La hausse des prix des denrées ali- avec leurs homologues étrangers –
chargé de l’Agriculture est aussi agricole. Et d’ici 2050, il faudra nour- mentaires prive les plus
à améliorer. Les dispositions rete- rir chaque jour 9 milliards de per- pauvres du minimum vital. À
nues sont insuffi santes pour faire sonnes ! Produire en quantité crois- cela s’ajoutent la récurrence
face à des situations de crise, sa- sante une nourriture de qualité n’est des problèmes climatiques et
nitaires ou autres, et des progrès plus une question de volonté, mais le caractère imprévisible de
sont encore à faire pour sécuriser bien une nécessité absolue. Et ce, la production alimentaire qui,
l’organisation des fi lières vis-à-vis sans dégrader l’environnement. Pro- faut-il le rappeler, est basée
du droit de la concurrence. duire plus et mieux sont deux notions sur le vivant.
indissociables qui passeront par le Avec 70 % de la population
La convergence des soutiens entre pragmatisme et l’innovation. Ce défi mondiale urbanisée, la faim
les États doit, selon nous, être mise planétaire relève d’une co-responsa- n’est plus dans les campagnes
en