L Inde et la Chine. Perspectives économiques - article ; n°4 ; vol.25, pg 355-368
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Description

Politique étrangère - Année 1960 - Volume 25 - Numéro 4 - Pages 355-368
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Etienne
L'Inde et la Chine. Perspectives économiques
In: Politique étrangère N°4 - 1960 - 25e année pp. 355-368.
Citer ce document / Cite this document :
Etienne. L'Inde et la Chine. Perspectives économiques. In: Politique étrangère N°4 - 1960 - 25e année pp. 355-368.
doi : 10.3406/polit.1960.2890
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1960_num_25_4_2890L'INDE ET LA CHINE
PERSPECTIVES ECONOMIQUES
La première phase 1951-57
Le premier plan indien couvre la période d'avril 1951 à mars
1956, le plan chinois celle du l*1" janvier 1953 au 31 dé
cembre 1957. Il est intéressant de les comparer.
Ce qui frappe dans le premier plan indien, c'est la modestie
de ses objectifs. Il s'agit à la fois de reconstruire, . à la suite des
difficultés néeé de la guerre et du partage de l'Empire, et en
même temps d'amorcer un processus de développement qui de-
Trait s'étaler sur plusieurs plans quinquennaux.
L'accent majeur de ce premier plan porte sur l'agriculture et
les grands travaux hydroélectriques, qui absorbent 44 % des
investissements, tandis que les transports et voies dé communic
ation représentent à eux seuls 26 %.
Dans l'ensemble, ce programme a été réalisé de manière honor
able.
Dans le domaine de l'agriculture, on a abouti à une consoli
dation. En effet, il faut se souvenir qu'au début du plan la situa
tion était sombre, l'Inde frôlait la famine qu'elle n'évita que par
les importations de blé étranger, de riz et d'autres céréales. A la
fin du plan quinquennal, il y eut au contraire une augmentation
assez substantielle de la production agricole qui permit une légère
amélioration de la ration quotidienne. Si l'on prend l'indice, som
maire il est vrai, de la consommation en calories, il serait de
l'ordre de 1.850 en 1955, alors qu'il n'atteignait que 1.600 environ
en 1951. On peut discuter de l'exactitude de ces chiffres mais en
moyenne, on estime que la production alimentaire de base a crû
d'environ 20 %, ce qui représente une amélioration de 13 % par
tête. Si ces résultats ont dépassé les objectifs prévus, il convient
néanmoins de n'être pas trop optimiste.
Les transports se sont améliorés, On se souvient des descrip
tions qu'en donne Tibor Mende. Les voyageurs qui les utilisèrent 356 GILBERT ETIENNE
en 1948-1950 étaient frappés de la lenteur, de l'insécurité et du
désordre. A partir de 1952 déjà, on constatait une amélioration
substantielle du réseau et de son organisation, de même qu'une
amélioration des transports aériens et routiers.
Sur le plan industriel, l'évolution aussi est assez nette. Une
série de nouvelles industries apparaissent qui nécessitent sou
vent, soit l'extension de quartiers ouvriers, soit la création de
villes entièrement nouvelles.
Au total, on estime que le revenu par tête s'est amélioré de
10 % entre 1951 et 1956 pour atteindre la somme de 280 roupies
(la roupie vaut à peu près 1 NF).
Durant le premier plan quinquennal, la politique du gouver
nement indien s'est précisée. On parlait en 1955 déjà d'une société
socialiste où, graduellement, la part du secteur public augment
erait, sans exclure d'ailleurs le secteur privé. Le dirigisme de
1 Inde commençait à s'affirmer dans le premier plan quinquennal,
tendance qui se consolidera durant le deuxième.
En Chine, l'intervention de l'Etat est beaucoup plus marquée,
mais il n'y a pas révolution brutale et totale dans tous les sec
teurs.
Dans l'agriculture, on a commencé par abaisser les fermages,
puis est venu le partage des terres, certains travaux en commun,
les premières coopératives. En 1955, premier coup de boutoir,
avec la multiplication rapide des coopératives de type avancé ;
en 1958, introduction des « communes ». Les réformes agraires
chinoises se sont donc étalées sur une période de neuf ans.
Il en va de même dans l'industrie. Dès le début, tout le secteur
de l'industrie lourde est nationalisé. Mais, pendant quelques an
nées, le secteur privé coexiste tout en se laissant, petit à petit,
grignoter par le secteur public. Nous avons le sentiment qu'en
1958, cette évolution du secteur privé au secteur public n'était
pas loin d'être terminée. En voici un exemple : lorsque nous nous
trouvions à Canton, en août 1958, nous avons interrogé au hasard
un cordonnier, un de ces artisans si nombreux en Asie. Notre
homme travaillait sur le trottoir, ses cuirs pendus derrière lui ;
11 avait une petite machine. Par le truchement de l'interprète, il
nous a déclaré qu'il venait d'entrer dans une coopérative de pro
duction, détail révélateur de la manière dont toute production,
même artisanale, tend à devenir dirigée, sous une forme ou une
autre.
En Chine, le premier plan quinquennal accordait le primat à
l'industrie lourde : rétablissement des centres de production des l'inde et la chine 357
provinces du Nord-Est, nouveaux centres loin des côtes qui, seules
jusqu'alors, avaient été relativement développées (à l'exception de
la Mandchourie). Des industries s'implantent en Mongolie intérieu
re (aciérie de Pao-Téon); Lang-Chow, porte d'entrée du Far- West
chinois connaît un gros essor. Le même mouvement s'amorce dans
les villes excentriques comme Kounming au Yunnan ou dans des
villes des zones centrales telle Honkéou (Wow-Han) sur le Fleuve
Bleu.
Dans le développement chinois, faible est la part faite aux
transports et voies de communication. Selon les sources officielles,
seuls 12 % des dépenses affectées au premier plan vont aux trans
ports et voies de On comprend mal un si faible
pourcentage, étant donné que les chemins de fer et les routes
sont bien moins développés en Chine que dans l'Inde.
Les statistiques officielles donnent les chiffres de la production
du charbon, qui double (123 millions). La production de l'acier
passe de 1,3 à 5,2 millions ; celle de l'électricité s'améliore de
plus de 100 pour cent.
Dans l'agriculture, les produits alimentaires de base, céréales,
légumineuses et patates douces, passent de 154 à 185 millions de
tonnes, soit une augmentation de 20 %.
Les progrès de la Chine sont sans doute plus importants que
ceux de l'Inde mais lorsqu'on analyse les statistiques, l'avance
chinoise apparaît moins considérable qu'on ne l'a dit. Dans le
domaine de l'industrie lourde, les résultats de Pékin sont très
supérieurs à ceux de l'Inde, ce qui est normal puisque la Chine
a mis l'accent sur l'industrie lourde, contrairement à sa voisine.
En ce qui concerne la production de coton, l'Inde progresse
plus vite en chiffres absolus ; et, qui plus est, par tête d'habit
ant.
Le développement, d'après les chiffres officiels, semble à peu
près équilibré en ce qui concerne la production de machines-
outils et de ciment ; pour l'électricité, la Chine rattrape et dé
passe sa rivale : la consommation moyenne par tête et par an
passe, en Inde, de 18 à 28 kwh ; en Chine de 12 à 29.
Il y a là un signe particulièrement révélateur du sous-déve
loppement. Que l'on pense au temps nécessaire à la Chine pour
atteindre un degré d'électrification comparable à celui du Japon
où, il y a quelques années déjà, la consommation moyenne par
an et par tête était de 600 kwh. Pour ne pas surestimer l'am
pleur et la rapidité du développement de la Chine, il convient de
garder en mémoire quelques-uns de ces chiffres. •58 GILBERT ETIENNE
En ce qui concerne la production alimentaire, les progrès, par
tête, semblent légèrement supérieurs en Inde. Ce qui permet de
conclure que, le 31 décembre 1957, date de la fin du premier plan
Chinois, la preuve n'était pas faite que le planisme communiste
fut infiniment supérieur au planisme indien.
Le grand bond en avant de la Chine populaire
L'année 1958 est considérée à juste titre comme l'année « tour
nante » où plusieurs innovations et modifications se manifestent
dans le domaine de l'expansion économique chinoise.
Première caractéristique : le renforcement du cad

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