La politique étrangère des Etats-Unis - article ; n°3 ; vol.45, pg 621-636
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Description

Politique étrangère - Année 1980 - Volume 45 - Numéro 3 - Pages 621-636
United States Foreign Policy, by James O. Goldsborough
The United States has lost an empire but has not yet found another role to play. The inconsistencies in American foreign policy should lead an independent Europe to play a greater international role and adopt more responsible policies. Europe can no longer be a civilian power only. A more coherent and self-confident Europe would have fewer problems sharing a world role with its American ally than a Europe looking for its identity. Just as Gaullism started in France and spread throughout Europe, it won over the United States. The Europeans must prepare for this and adopt policies which are compatible with their objectives.
La politique étrangère des Etats-Unis, par James O. Goldsborough
Les Etats-Unis ont perdu un empire et n'ont pas encore retrouvé un rôle. Les incohérences de la politique étrangère américaine devraient conduire une Europe indépendante à jouer un rôle plus grand dans le monde et à adopter une politique plus responsable. L'Europe ne peut plus se permettre de n'être qu'une puissance civile. Une Europe plus cohérente et plus confiante en elle-même aurait moins de difficultés à cogérer avec l'allié américain qu'une Europe à la recherche de son identité. De même que le gaullisme a commencé en France et s'est répandu dans toute l'Europe il a gagné désormais l'Amérique. Il incombe aux Européens de s'y préparer et d'adopter une politique compatible avec leurs objectifs.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

James O. Goldsborough
La politique étrangère des Etats-Unis
In: Politique étrangère N°3 - 1980 - 45e année pp. 621-636.
Abstract
United States Foreign Policy, by James O. Goldsborough
The United States has lost an empire but has not yet found another role to play. The inconsistencies in American foreign policy
should lead an independent Europe to play a greater international role and adopt more responsible policies. Europe can no
longer be a civilian "power" only. A more coherent and self-confident Europe would have fewer problems sharing a world role with
its American ally than a Europe looking for its identity. Just as Gaullism started in France and spread throughout Europe, it won
over the United States. The Europeans must prepare for this and adopt policies which are compatible with their objectives.
Résumé
La politique étrangère des Etats-Unis, par James O. Goldsborough
Les Etats-Unis ont perdu un empire et n'ont pas encore retrouvé un rôle. Les incohérences de la politique étrangère américaine
devraient conduire une Europe indépendante à jouer un rôle plus grand dans le monde et à adopter une politique plus
responsable. L'Europe ne peut plus se permettre de n'être qu'une "puissance" civile. Une Europe plus cohérente et plus confiante
en elle-même aurait moins de difficultés à cogérer avec l'allié américain qu'une Europe à la recherche de son identité. De même
que le gaullisme a commencé en France et s'est répandu dans toute l'Europe il a gagné désormais l'Amérique. Il incombe aux
Européens de s'y préparer et d'adopter une politique compatible avec leurs objectifs.
Citer ce document / Cite this document :
Goldsborough James O. La politique étrangère des Etats-Unis. In: Politique étrangère N°3 - 1980 - 45e année pp. 621-636.
doi : 10.3406/polit.1980.3022
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1980_num_45_3_3022ÉTRANGÈRE I 621 POLITIQUE
James LA POLITIQUE ETRANGERE
O. GOLDSBOROUGH * -.
DES ETATS-UNIS
Les Etats-Unis ont perdu un empire et n'ont pas encore retrouvé
un rôle. Cette paraphrase d'un aphorisme de Dean Acheson peut
paraître brutale, mais elle semble de plus en plus justifiée. Le
système de relations internationales de l'après-guerre, qui avait subsis
té pendant plus de trois décennies, se défait sous nos yeux. En même
temps l'influence des Etats-Unis sur diverses parties de l'Asie, de
l'Europe et du Moyen-Orient diminue. Nul n'est tout à fait sûr de ce
qu'il convient de faire dans l'une de ces régions du monde pour pallier
pareil changement et l'on ne s'entend guère, à l'étranger, pour proclamer
qu'il s'agit du meilleur ou du pire. A Washington, où l'on s'inquiète d'une
telle évolution, la première réaction a été d'appuyer sur les leviers de
commande habituels dans l'espoir de voir les alliés réagir comme à
l'accoutumée. Or, Washington est désormais comme le médecin qui
tapote le genou de son malade et n'obtient aucun réflexe. Ou peut-être
une autre métaphore serait-elle plus appropriée : celle de l'aboulie que
décrit Charcot — à savoir l'état du patient qui possède tous les réflexes
moteurs nécessaires pour répondre à l'attente du praticien, mais n'en
fait rien. Il lui manque, pour cela, la volonté.
Alors que le premier mandat quadriennal de Jimmy Carter vient à expi
ration, le monde d'aujourd'hui est très différent de ce qu'il était en
1976. Certes, avec notre sentiment subjectif du temps nous sommes
souvent en proie à l'illusion qui consiste à tenir chaque moment pour
unique alors qu'il n'est rien de tel et chaque mandat présidentiel
le premier de son espèce, avec tout aussi peu de raison, mais il existe
des preuves convaincantes du fait que la présidence de Carter marque
une ligne de partage dans la politique étrangère américaine. Nul ne peut
ouvrir un journal, ces temps-ci, sans y trouver quelque article sur
le déclin de la puissance américaine, le syndrome vietnamien ou l'i
ncompétence de Carter. Cette façon de voir est évidemment rejetée par
Washington où les docteurs continuent de se pencher sur les genoux
de leurs malades, tout affairés à les tapoter avec la conviction de voir
revenir les réflexes traditionnels pour récompenser leur persévérance.
* Journaliste, Senior associate au Carnegie Endowment for International Peace,
New York. / POLITIQUE ÉTRANGÈRE 622
II faut donc tenter d'analyser sans passion ce qui s'est produit au cours
des années écoulées depuis l'élection de Carter et le rôle que la poli
tique étrangère de celui-ci a joué dans le déroulement des événements
— car une grande partie de ce que l'on écrit à ce sujet est le fruit d'une
simplification abusive et d'une mode passagère où la sensation l'emport
e sur l'analyse.
Etats-Unis-Europe : la crise de confiance
Les Français ont pu lire récemment dans l'Express sous la plume de
Jean-François Revel que « la chute brutale de la crédibilité militaire
américaine nous place devant une alternative : ou subir la domination
soviétique ou construire une défense européenne » [1]. De l'autre côté
de la Manche, nous trouvons dans le Financial Times un article intitulé
« L'Amérique se complait à douter d'elle-même » [2]. Le London
Sunday Times s'interroge : « Les Etats-Unis peuvent-ils rester à la
tête de l'Occident ? » [3]. Même les Allemands, toujours si fidèles, mont
rent des signes de schizophrénie aiguë au moment où une « faction
moscovite » se dégage du Parti social-démocrate et où des observateurs
tels que Théo Sommer {Die Zeit) et Rudolf Augstein (Der Spiegel) nous
rappellent que « la détente est divisible » et que les « batailles perdues
à Kaboul ne sauraient être gagnées à Berlin » ; ce qui signifie en bref
que l'Allemagne ne souscrit plus à la politique des Etats-Unis envers
l'Union soviétique [4]. Même le Japon, si loyal naguère, exprime des
doutes — fait nouveau — au point que le premier ministre Ohira disait
« le temps n'est plus où nous pouvions nous fier à la force améri
caine » [5] ; aussi les Japonais entament-ils pour la première fois depuis
la guerre un débat politique sérieux sur les problèmes de leur défense
nationale.
Aux yeux des alliés, la Pax americana n'est plus ce qu'elle était. Nous
sommes en train d'entrer dans une ère nouvelle, que le ministre français
des Affaires étrangères, Jean- François Poncet a caractérisée lors d'un
voyage qu'il a fait en juin dernier aux Etats-Unis, comme celle de « la
force issue de la diversité ». Gerd Bucerius, éditeur d'un journal influent
en Allemagne de l'Ouest, Die Zeit, écrit « en cas d'urgence, la Répu
blique fédérale pourrait se passer des Américains et même, dans cer
taines circonstances s'en trouver mieux » [7]. Nul ne semble tenir pour
dangereuse une situation où l'équilibre des rapports Est-Ouest se modif
ie parce que l'un des camps évolue tandis que l'autre demeure égal
à lui-même.
Ces attitudes déconcertent les Américains. Il est devenu habituel, aux
Etats-Unis de croire que si les alliés, quand tout va bien, s'écartent
momentanément les uns des autres, ils se retrouvent côte-à-côte en cas
de crise. On a rarement autant évoqué l'attitude pro-américaine de ÉTATS-UNIS l 623
de Gaulle lors de la crise des missiles de Cuba en 1962, et comparé
aussi défavorablement la politique française d'alors à celle d'aujourd
'hui. Pendant toute une décennie les Américains se sont méfiés de la
détente précisément parce qu'ils craignaient de la voir s'accompagner
d'un affaiblissement de l'Alliance. Stanley Hoffmann a évoqué le « d
ilemme de fer » [8] selon lequel toute période de bonnes relations entre
l'une et l'autre des superpuissances, conduit à « découpler » l'Europe
de l'Amérique et à « émanciper » les alliés. Nous voyons aujourd'hui
ceux-ci se « découpler » non en période de détente mais en un temps
d'affrontemen

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