La politique extérieure japonaise et les contraintes internes - article ; n°1 ; vol.50, pg 85-95
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Politique étrangère - Année 1985 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 85-95
Internal Restraints on the Formulation of Japanese Foreign Policy, by Yoichi Masuzoe
Yasuhiro Nakasone's popularity has enabled him to develop more ambitious Unes of foreign policy in spite of many internal constraints. The weight of Nakasone's clan (habatsu) within the ruling liberal democratie party is rather light and the Une he is taking in foreign policy déviates from the official line. Furthermore, Nakasone himself is the object of personal jealousies on the part of other majority party leaders. The majority of Japanese wish to maintain the military forces at their present level. The Japanese press generally affects an anti-government and anti-American stance. In a political System where consensus is preferred to confrontation, the head of government must take into account the attitudes of opposition parties, the press and public opinion. There has been one notable change in Japanese attitudes, an increased concern with matters of defence and anxiety about the rising power of the USSR.
La popularité de Yasuhiro Nakasone lui a permis de développer une politique étrangère plus ambitieuse, en dépit des contraintes d'ordre interne multiples. Le poids du clan (habatsu) de Yasuhiro Nakasone au sein du Parti libéral-démocrate au pouvoir est faible, et la ligne qu'il a suivie en politique étrangère constitue une déviation de la ligne officielle. Par ailleurs Yasuhiro Nakasone lui-même est l'objet de jalousies personnelles des autres dirigeants du parti majoritaire. La majorité des Japonais veut maintenir les forces militaires à leur niveau actuel. D'autre part la presse japonaise affecte généralement une tendance antigouvernementale et anti-américaine. Dans un système politique où le consensus est préféré à la confrontation, le chef du gouvernement doit prendre en considération les attitudes des partis d'opposition, de la presse et de l'opinion publique. Seul changement notable, les Japonais sont plus sensibles aux considérations de sécurité et s'inquiètent de la montée en puissance de l'URSS.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Yoichi Masuzoe
La politique extérieure japonaise et les contraintes internes
In: Politique étrangère N°1 - 1985 - 50e année pp. 85-95.
Abstract
Internal Restraints on the Formulation of Japanese Foreign Policy, by Yoichi Masuzoe
Yasuhiro Nakasone's popularity has enabled him to develop more ambitious Unes of foreign policy in spite of many internal
constraints. The weight of Nakasone's clan (habatsu) within the ruling liberal democratie party is rather light and the Une he is
taking in foreign policy déviates from the official line. Furthermore, Nakasone himself is the object of personal jealousies on the
part of other majority party leaders. The majority of Japanese wish to maintain the military forces at their present level. The
Japanese press generally affects an anti-government and anti-American stance. In a political System where consensus is
preferred to confrontation, the head of government must take into account the attitudes of opposition parties, the press and public
opinion. There has been one notable change in Japanese attitudes, an increased concern with matters of defence and anxiety
about the rising power of the USSR.
Résumé
La popularité de Yasuhiro Nakasone lui a permis de développer une politique étrangère plus ambitieuse, en dépit des contraintes
d'ordre interne multiples. Le poids du clan (habatsu) de Yasuhiro Nakasone au sein du Parti libéral-démocrate au pouvoir est
faible, et la ligne qu'il a suivie en politique étrangère constitue une déviation de la ligne officielle. Par ailleurs Yasuhiro Nakasone
lui-même est l'objet de jalousies personnelles des autres dirigeants du parti majoritaire. La majorité des Japonais veut maintenir
les forces militaires à leur niveau actuel. D'autre part la presse japonaise affecte généralement une tendance
antigouvernementale et anti-américaine. Dans un système politique où le consensus est préféré à la confrontation, le chef du
gouvernement doit prendre en considération les attitudes des partis d'opposition, de la presse et de l'opinion publique. Seul
changement notable, les Japonais sont plus sensibles aux considérations de sécurité et s'inquiètent de la montée en puissance
de l'URSS.
Citer ce document / Cite this document :
Masuzoe Yoichi. La politique extérieure japonaise et les contraintes internes. In: Politique étrangère N°1 - 1985 - 50e année pp.
85-95.
doi : 10.3406/polit.1985.3443
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1985_num_50_1_3443POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 85
LA POLITIQUE EXTÉRIEURE
CONTINTES
INTERNES
Depuis novembre 1982, date de sa formation, le gouvernement
Nakasone accumule les succès diplomatiques. En jan
vier 1983, après une visite officielle inattendue à Séoul, le
Premier ministre se rend à Washington dans le but de renforcer les
liens entre le Japon et les Etats-Unis. Lors de ses entretiens avec le
président Reagan, Yasuhiro Nakasone déclare que le Japon assumera
sa part de responsabilité internationale non seulement sur le plan
économique mais aussi politique, en qualité de membre à part
entière du monde occidental. En juin 1983, au sommet des pays
industrialisés de Williamsburg, il réitère ses engagements internati
onaux en insistant sur la nécessité d'entreprendre des actions
conjointes avec ses alliés, américain et européens, afin de garantir la
sécurité de l'Occident face à la menace soviétique. En novemb
re 1983, il accueille Hu Yaobang, secrétaire général du Parti com
muniste chinois, à Tokyo, et, quatre mois plus tard, effectue une
visite à Pékin. Ces contacts entre les dirigeants des deux pays ont
considérablement contribué à l'amélioration des relations sino- japon
aises. Au printemps 1983 enfin, Yasuhiro Nakasone se rend dans les
pays membres de l'ASEAN, puis, en mai 1984, en Inde et au
Pakistan, afin de manifester l'intérêt qu'il porte à l'Asie et au
Pacifique.
De par son style diplomatique, Yasuhiro Nakasone est différent de
ses prédécesseurs qui ont préféré garder le silence plutôt que de
prendre des engagements politiques. Il exprime sans la moindre
ambiguïté ses opinions — parfois en anglais — , à l'adresse de ses
interlocuteurs. Cette façon de mener le dialogue diplomatique est
fort appréciée par les observateurs étrangers. Et les Japonais voient
dans le succès diplomatique de Yasuhiro Nakasone l'irrésistible mont
ée en puissance de leur pays sur la scène internationale.
* Professeur de sciences politiques à l'Université de Tokyo. 86 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Les résultats obtenus par Yasuhiro Nakasone contrastent avec le
manque de sensibilité diplomatique de son prédécesseur, Zenko
Suzuki, dont l'attitude a nui aux relations avec Washington. En effet,
lorsque, en mai 1981, ce dernier se rend aux Etats-Unis, il promet à
Ronald Reagan de participer, avec les Américains, au maintien de la
sécurité de l'Occident en assurant le contrôle et la protection des
voies maritimes jusqu'à mille milles nautiques du territoire national ;
mais il déclare, dès son retour, que le terme « alliance » dont il s'est
servi pour définir les relations nippo-américaines n'implique aucune
conséquence militaire. Ces propos maladroits, dictés par la nécessité
de répondre hâtivement aux critiques formulées par la presse japo
naise de tendance anti-américaine, ont porté atteinte à la crédibilité
du chef de gouvernement japonais.
Si l'on se réfère à ce malentendu surgi entre Tokyo et Washington,
on comprend pourquoi le président Reagan apprécie tant Yasuhiro
Nakasone qui a souligné à maintes reprises l'importance primordiale,
pour la diplomatie japonaise, de bonnes relations entre les deux
pays. Ainsi s'est nouée entre les deux dirigeants une amitié personn
elle qui a contribué dans une certaine mesure à l'apaisement des
différends commerciaux opposant le Japon et les Etats-Unis.
Le succès de sa diplomatie a permis à Yasuhiro Nakasone de jouir
d'une si grande popularité parmi ses concitoyens que l'on pouvait
prévoir qu'il serait facilement réélu, à l'automne 1984, à l'expiration
de son mandat de deux ans à la présidence du Parti libéral-démo
crate (le PLD). Or, un événement inattendu survint : les principaux
dirigeants du parti, hostile à Yasuhiro Nakasone, ont demandé qu'il
soit remplacé par M. Nikaido, vice-président du PLD. Le numéro
deux du parti refusant cet arrangement, le petit « coup d'Etat » n'a
pas fait long feu. A en croire Zenko Suzuki, l'un des instigateurs de
cette manœuvre, Yasuhiro Nakasone aurait été chassé du pouvoir si
M. Nikaido avait été convaincu de la nécessité de mener cette
opération jusqu'à son terme.
Yasuhiro Nasakone a été réélu, en effet, mais avec tant de difficultés
qu'il est désormais obligé de consulter les aînés du parti avant de
fixer ses objectifs politiques ou de trancher une question importante.
Cet épisode du complot contre Yasuhiro Nakasone nous amène à
examiner la structure du PLD. En effet, la politique extérieure du
Japon dépend, en fait, de l'organisation interne du parti majoritaire.
La structure du Parti libéral-démocrate
Trois raisons expliquent la difficile réélection de Yasuhiro Nakasone
en 1984 :
— son appartenance à un clan {habatsu) du PLD, pas assez puissant
pour dominer le parti ; VERS UN NOUVEAU JAPON I 87
— une politique étrangère déviant de la ligne officielle scrupuleuse
ment suivie par les gouvernements précédents depuis les années 50 ;
— enfin, un style politique trop affirmé, manquant de modestie et
suscitant de ce fait indignation et jalousie parmi ses collègues, en
particulier les anciens premiers ministres.
Le habatsu
Le Parti libéral-démocrate japonais s'apparente plus à une coalition
de groupes politiques qu'à un parti monolithique. Ces groupes (les
habatsu) pourraient être comparés aux courants du Parti socialiste
français ou aux correnti des démocrates chrétiens italiens. Actuelle
ment cinq clans principaux sont en rivalité : le Tanaka-/*a (mené par
Kakuei Tanaka), le Suzuki-/^, le Fukuda-/wz, le Nakasone-/ia et le
Komoto-/ifl. Yasuhiro Nakasone, chef du quatrième groupe, n'a pas
naturellement la possibilité de mener sa politique sans le soutien des
autres clans, en particulier d

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