Le néo-institutionnalisme dans l analyse des organisations - article ; n°40 ; vol.10, pg 113-154
43 pages
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Le néo-institutionnalisme dans l'analyse des organisations - article ; n°40 ; vol.10, pg 113-154

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Description

Politix - Année 1997 - Volume 10 - Numéro 40 - Pages 113-154
The New Institutionalism in Organizational Analysis.
Paul J. DiMaggio et Walter W. Powell [113-154].
This essay presents neither an overview nor a critique of the new institutionalism in organization theory, nor does it offer a research agenda. Rather, the authors locate the «neoinstitutional» organization theory presented here, first, among the several contemporary institutionalisms, especially those of economies and political science, and, second, within the disciplines of sociology and organization studies, both with reference to the «old» institutionalism and to independent but convergent developments in sociological theory. The authors close te paper with a discussion of several key open questions in institution al analysis.
Le néo-institutionnalisme dans l'analyse des organisations.
Paul J. DiMaggio et Walter W. Powell [113-154].
Cet article n'offre ni un aperçu général, ni une critique du néo-institutionnalisme dans la théorie des organisations. Il ne présente pas davantage un programme de recherches. L'objectif poursuivi est plutôt de resituer la théorie «néo-institutionnelle» des organisations qu'on présente ici, tout d'abord au sein des différents institutionnalismes contemporains, en particulier ceux qui prévalent en économie et en science politique, et, dans un second temps, au sein de la sociologie et des études sur les organisations. Les auteurs se réfèrent tout à la fois au «vieil» institutionnalisme et à certains développements indépendants mais convergents de la théorie sociologique. Ils concluent en passant en revue plusieurs questions-clefs de l'analyse institutionnelle.
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Paul J. Di Maggio
Walter W. Powell
Le néo-institutionnalisme dans l'analyse des organisations
In: Politix. Vol. 10, N°40. Quatrième trimestre 1997. pp. 113-154.
Abstract
The New Institutionalism in Organizational Analysis.
Paul J. DiMaggio et Walter W. Powell [113-154].
This essay presents neither an overview nor a critique of the new institutionalism in organization theory, nor does it offer a
research agenda. Rather, the authors locate the «neoinstitutional» organization theory presented here, first, among the several
contemporary institutionalisms, especially those of economies and political science, and, second, within the disciplines of
sociology and organization studies, both with reference to the «old» institutionalism and to independent but convergent
developments in sociological theory. The authors close te paper with a discussion of several key open questions in institution al
analysis.
Résumé
Le néo-institutionnalisme dans l'analyse des organisations.
Paul J. DiMaggio et Walter W. Powell [113-154].
Cet article n'offre ni un aperçu général, ni une critique du néo-institutionnalisme dans la théorie des organisations. Il ne présente
pas davantage un programme de recherches. L'objectif poursuivi est plutôt de resituer la théorie «néo-institutionnelle» des
organisations qu'on présente ici, tout d'abord au sein des différents institutionnalismes contemporains, en particulier ceux qui
prévalent en économie et en science politique, et, dans un second temps, au sein de la sociologie et des études sur les
organisations. Les auteurs se réfèrent tout à la fois au «vieil» institutionnalisme et à certains développements indépendants mais
convergents de la théorie sociologique. Ils concluent en passant en revue plusieurs questions-clefs de l'analyse institutionnelle.
Citer ce document / Cite this document :
Di Maggio Paul J., Powell Walter W. Le néo-institutionnalisme dans l'analyse des organisations. In: Politix. Vol. 10, N°40.
Quatrième trimestre 1997. pp. 113-154.
doi : 10.3406/polix.1997.1703
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_0295-2319_1997_num_10_40_1703Le néo-institutionnalisme
dans l'analyse des organisations*
Paul J. DiMaggio
Princeton University
Walter W. Powell
University of Arizona
LA THÉORIE institutionnelle connaît un paradoxe. L'analyse
institutionnelle est aussi vieille que l'exhortation d'Emile
Durkheim à considérer les «faits sociaux comme des choses» mais
elle est pourtant suffisamment neuve pour être précédée du qualificatif
néo dans la plupart des travaux contemporains. L'institutionnalisme
est considéré comme une approche particulière dans l'analyse des
phénomènes sociaux, économiques et politiques, mais il est plus facile
d'aboutir à un accord sur ce qu'il n'est pas que sur ce qu'il est. Il y a
plusieurs raisons à cette ambiguïté : les universitaires qui travaillent
sur les institutions ont généralement accordé peu d'attention à leur
définition ; l'institutionnalisme a des sens variés selon les différentes
disciplines ; et, même dans la théorie des organisations, les
«institutionnalistes» diffèrent selon qu'ils insistent sur les
caractéristiques micro ou macro des phénomènes institutionnels, sur le
poids des aspects cognitifs et normatifs des institutions, et sur
l'importance qu'il faut accorder aux intérêts et aux réseaux relationnels
dans la création et la diffusion des institutions. [...]
Le «néo-institutionnalisme»
dans les sciences sociales
L'analyse des institutions connaît un renouveau dans toutes les
sciences sociales1. Dans certains cas, ce est une réaction à
l'encontre de la révolution behavioriste des dernières décennies qui
* Ce texte est la traduction, par D. Dulong et B. François, de l'introduction de Powell (W.
W.), DiMaggio (P. J.), eds, The New Institutionnalism in Organizational Analysis,
Chicago, The University of Chicago Press, 1991. Ce texte n'étant pas destiné, à l'origine, à
être publié de façon autonome, nous avons dû couper ou modifier à la marge certains
passages (très courts) qui renvoyaient directement et allusivement à des chapitres de cet
ouvrage ou qui n'avaient qu'une «fonction» introductive ; la fin du texte qui - sous le titre
«Nouvelles perpectives dans la théorie des institutions» - situe et présente les grandes
orientations des articles réunis dans ce recueil collectif est résumée par les traducteurs.
1. Pour une discussion des définitions d'«institution», «institutionnalisé» et
«institutionnalisation», voir en particulier Jepperson (1991) et Scott (1991).
Politix, n°40, 1997, pages 113 à 154 113 Les sciences du politique aux États-Unis
interprétait les comportements politiques et économiques collectifs
comme les conséquences agrégées de choix individuels, concevait les
institutions comme des épiphénomènes, la simple somme de
caractéristiques individuelles. Mais le peu d'attention accordé au
contexte social et à la stabilité des institutions sociales a eu un coût
élevé, surtout dans un monde où «les sociales, politiques et
économiques sont devenues plus importantes, considérablement plus
complexes et riches en ressources, et a priori plus importantes pour la
vie collective» (March et Olsen, 1984 : 734).
La résurgence de l'intérêt pour les institutions est également liée au
retour, d'une part, à une vieille tradition de l'économie politique,
associée à Veblen et Commons, qui s'intéressait aux mécanismes par
lesquels l'action économique et sociale se réalise ; d'autre part, aux
efforts des fonctionnalistes comme Parsons et Selznick pour saisir les
interconnections permanentes entre le système politique, l'économie et
la société. Ces travaux originels étaient tombés en disgrâce non parce
qu'ils posaient de mauvaises questions mais parce qu'ils apportaient
des réponses qui étaient si descriptives et historiquement spécifiques
ou si abstraites qu'elles manquaient de force explicative. L'effort actuel
pour associer ces anciennes préoccupations de recherche à des
développements théoriques et méthodologiques contemporains n'est pas
simplement un retour à des racines savantes, mais une tentative pour
proposer des réponses nouvelles à de vieilles questions concernant la
façon dont les choix sociaux sont façonnés, médiatisés, canalisés par
des dispositifs institutionnels.
Une autre branche de la réflexion sur les institutions vient d'univers
intellectuels comme la macro-sociologie, l'histoire sociale ou les cultural
studies qui n'ont jamais été atteints par le behaviorisme. Dans ces
disciplines, les institutions ont toujours été considérées comme les
bases structurantes de la vie sociale et politique. Les apports récents
de l'anthropologie, de l'histoire et de la théorie sociologique européenne
remettent en question les variantes déterministes du fonctionnalisme
comme de l'individualisme, en éclairant la façon dont le sens est
socialement construit et dont le travail symbolique transforme la
conception de l'action. Cette perspective d'analyse suggère que les
préférences individuelles et des catégories de pensée élémentaires
comme le moi, l'action sociale, l'État et la citoyenneté, sont façonnées
par des dispositifs institutionnels.
Au sein des études organisationnelles, la théorie institutionnelle a
répondu à des anomalies empiriques, au fait que, comme ont pu
l'indiquer March et Olsen (1984 : 747), «ce que nous observons dans le
monde est contradictoire avec la façon dont les théories contemporaines
nous disent qu'il faut le décrire». Les études sur le changement
organisational et politique produisent en effet de façon récurrente des
résultats qui sont difficiles à accorder aussi bien avec la théorie
114 Paul J. DiMaggio, Walter W. Powell
fonctionnaliste qu'avec celle de l'acteur rationnel (DiMaggio et Powell,
1991) : des administrateurs ou des hommes politiques défendent des
programmes qui sont établis mais jamais mis en œuvre ; des
gestionnaires recueillent de manière systématique des informations
qu'ils n'analysent pas ; des experts sont embauchés non pour consei

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