Les élections régionales du 22 mars 1992 en Martinique : Confirmation et information de quelques présupposés théoriques - article ; n°1 ; vol.13, pg 81-92
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Les élections régionales du 22 mars 1992 en Martinique : Confirmation et information de quelques présupposés théoriques - article ; n°1 ; vol.13, pg 81-92

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Description

Annuaire des collectivités locales - Année 1993 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 81-92
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 22
Langue Français
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Extrait

Emmanuel Jos
5. Les élections régionales du 22 mars 1992 en Martinique :
Confirmation et information de quelques présupposés
théoriques
In: Annuaire des collectivités locales. Tome 13, 1993. pp. 81-92.
Citer ce document / Cite this document :
Jos Emmanuel. 5. Les élections régionales du 22 mars 1992 en Martinique : Confirmation et information de quelques
présupposés théoriques. In: Annuaire des collectivités locales. Tome 13, 1993. pp. 81-92.
doi : 10.3406/coloc.1993.1138
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/coloc_0291-4700_1993_num_13_1_11385 Emmanuel JOS présupposés LES Confirmation 22 MARS ELECTIONS 1992 théoriques. et EN infirmation REGIONALES MARTINIQUE de quelques DU :
INTRODUCTION
Les élections régionales du 22 mars 1992 en Martinique offrent l'opportunité
d'une analyse tendant à mieux cerner les comportements politiques locaux. Au
fll de cette analyse il s'agira de faire apparaître que certains présupposés
théoriques se trouvent les uns confirmés, les autres infirmés.
L'année 1992 a été celle du renouvellement normal des Conseils régionaux
sur l'ensemble du territoire français. La moitié du Conseil général devant être
renouvelée, les deux élections ont été couplées. Pour la Martinique cette
consultation était la quatrième élection régionale en neuf ans.
Les élections du 24 février 1983 ont permis à la Martinique, comme aux
autres départements d'Outre-mer, de mettre en place les nouvelles institutions
régionales, de façon anticipée par rapport à la métropole. Il s'agissait ainsi de
répondre aux revendications pressantes de réforme institutionnelle dans les
DOM.
Les élections du 16 mars 1986 ont occasionné le renouvellement des conseils
domiens au moment où l'ensemble de la France métropolitaine mettait en place
ses propres assemblées régionales. Cette élection fut couplée avec les légis
latives' lf.
En raison du paiement tardif de la caution d'une des listes, le Conseil d'Etat
procéda à l'annulation de l'élection de 1986(2). Il s'ensuivit une élection isolée,
de caractère transitoire, puisque destinée à mettre en place une nouvelle
assemblée et un nouvel exécutif pour les quelques mois qui devaient s'écouler
jusqu'au renouvellement de droit commun du 22 mars 1992.
L'élection du 14 octobre 1990 a été marquée par une abstention record{3), un
recul de la majorité de gauche classique145 et une poussée des partis indépen-
(1) Sur cette élection, voir : Alain Philippe Blérald, Le renouvellement des conseils régionaux de
Guadeloupe et de Martinique de mars 1986 : les enjeux d'un scrutin. Annuaire des collectivités
locales, 1988, pp. 85-105.
(2) Décision annoncée le 22 juin 1990.
(3) En arrondissant : 55 % en 1990, contre 40 % en 1986, et 39 % en 1983.
(4) La gauche classique, par opposition à la gauche indépendantiste, est représentée en
Martinique en 1990 par le parti Progressiste Martiniquais d'Aimé Césaire (PPM), par le parti
Communiste Martiniquais (PCM), par la fédération martiniquaise du Parti Socialiste (FSM), et par
le Renouveau de Sainte-Marie, parti de Guy Lordinot qui a conquis la Mairie de Sainte-Marie en
1983 et est devenu député en 1988 en même temps que trois autres députés de gauche Claude Lise
(PPM), Aimé Césaire (PPM), Louis-Joseph Dogue (FSM). La gauche classique avait présenté une liste
commune en 1986 sous la direction d'Aimé Césaire sous le titre "Ensemble construisons notre
81 5 LES ELECTIONS REGIONALES DU 22 MARS 1992 EN MARTINIQUE
dantistes(5). M. Camille Darsières a pu néanmoins retrouver son siège de
Président de l'exécutif régional grâce à la majorité relative de la gauche
classique'6'. L'élection de 92 allait-elle confirmer les mêmes tendances ? Qui
détiendrait régional après l'élection ?
Les régionales du 22 mars ont confirmé et même accentué la tendance qui se
dégageait déjà en 1990 : abstentionnisme important, déclin de la gauche
classique en particulier du PPM, et essor du MIM. La présidence a été conservée
à gauche au bénéfice de l'âge après une alliance de circonstance entre PPM,
PCM et FSM qui n'a pas résiste aux premiers soupçons jetés par le nouvel
exécutif sur la gestion financière de son prédécesseur.
Quelle analyse peut-on esquisser de ce qui s'est passé ? Quels enseignements
peut-on tirer de fétude des résultats ?
En examinant successivement l'offre électorale, puis la réponse populaire, un
certain nombre de constats peuvent être faits, des hypothèses peuvent être
vérifiées, mais des zones d'ombre demeurent, qui appellent une investigation
scientifique plus poussée.
La caractéristique essentielle de l'offre électorale du 22 mars 1992 a été son
éclatement (I). Quant à la réponse populaire elle s'avère difficile à gérer (II).
I - UNE OFFRE ELECTORALE ECLATEE
Trois constats peuvent être faits à propos de l'offre électorale de mars 1992:
la prolifération des listes, la dominante clientéliste dans leur composition, et
l'obscurcissement des enjeux pendant la campagne électorale. Quelles
explications peuvent être avancées ?
A. La prolifération des listes en raison d'un jeu apparaissant ouvert
En 1983 il y avait six listes en présence : une liste de droite et cinq listes de
Martinique". Cette liste avait recueilli 50.360 voix, soit 44.83 % des suffrages exprimés. En 1990
la même liste conduite par Camille Darsières, dont le Renouveau s'était cependant exclu, a totalisé
29.962 voix soit 32.77 % des suffrages exprimés. La liste Lordinot réalisait pour sa part 10.656 voix
soit 11.65 % des suffrages exprimés. La perte pour la gauche de quelques 10.000 voix n'a
représenté qu'une faible perte en pourcentage 44.42 % au fîeu de 44,83 %. En sièges la division
a causé la perte des deux sièges qui avalent permis d'avoir la majorité en 1986. La Este ensemble
avait obtenu 21 sièges en 1986. Elle n'a plus que 14 sièges en 1990, le Renouveau en obtenant 5.
(5) En 1986 il y avait trois listes indépendantistes. Une liste Combat ouvrier, une liste soutenue
par le groupe trotskyste Révolution socialiste, et la liste du Mouvement indépendantiste martiniquais
d'Alfred Marie- Jeanne maire «le la commune de Rivière -Pilote depuis 1971, de tendance nationaliste
radicale. Les listes ont fait respectivement 2,16 %. 0.98% et 4.87 % des suffrages exprimés. En
1990 les courants indépendantistes se regroupent à l'exception du MIM dans une liste intitulée
"union pour une alternative populaire" (UPAP) dirigée par le maire de Sainte-Anne Garcin Malsa.
Le MIM réalise 16.5 % des suffrages et l'UPAP 5.25 %. soit un total de près de 22 % pour les
indépendantistes. Alors qu'Us n'avalent aucun sièges en 1986 les indépendantistes en gagnent 9 en
1990 soit 7 pour le MIM et 2 pour l'UPAP.
(6) Les résultats identiques aux trois tours ont été : C. Darsières 14. P. Petit 9, F.H. Fortuné 5.
Les indépendantistes ont refusé de soutenir le candidat de la gauche classique. La liste de droite
Indépendante de M. Renard n'a pas soutenu l'union de la droite.
82 5 LES ELECTIONS REGIONALES DU 22 MARS 1992 EN MARTINIQUE
gauche dont trois de la gauche classique et deux de l'extrême gauche171.
En 1986 on comptait huit listes : deux listes de droite, une liste de l'union de
la gauche classique, trois listes d'extrême gauche indépendantiste et deux listes
de socio-professionnels(8).
En 1990 sept listes s'affrontaient : une liste d'union de la gauche, une liste
d'union de la droite, une liste de droite indépendante, une liste de gauche
indépendante, deux listes indépendantistes, et une liste de socio-profession-
En 1992 le nombre de listes était multiplié par deux et on atteignait le chiffre
record de 15 listes' 10). Chaque liste comprenant 41 noms cela faisait un total
de 615 candidats. Pour des élections cantonales qui se déroulaient simul
tanément on recensait 113 candidats pour 23 cantons renouvelables sur les 45.
En France métropolitaine la moyenne était de 9 listes soit deux de plus qu'en
1986. Cette prolifération s'est constatée également en Guadeloupe ou 14 listes
s'affrontaient aux régionales tandis que 1

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