Sahara occidental : de la prolongation du conflit à la nécessité de son règlement - article ; n°3 ; vol.61, pg 665-675
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Politique étrangère - Année 1996 - Volume 61 - Numéro 3 - Pages 665-675
Western Sahara : from the Prolongation of the Conflict to the Need for it to be Resolved, by Khadija Mohsen-Finan
In August 1988, Marocco and the Polisario who, since 1975, have been arguing over the ex-Spanish colony of Western Sahara, agreed on a peace plan suggested by the UN. Since then, the referendum over autodetermination has been put off several times because of the différences between the adversaries, concerning the composition of the electorate. However, there are numerous éléments in favour of the definitive settlement of this problem, even if the departure of the MINURSO in May 1996 renders the referendum, which was however considered as the only possible solution, difficult. This explains why a political solution, an agreeement that might deal with the integration of the Sahara with Marocco, is being sought. The Polisario could still exploit its identity whilst Rabat would see its role as the master of the Sahara confirmed.
En août 1988, le Maroc et le Front Polisario, qui se disputent l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental depuis 1975, approuvent un plan de paix proposé par l'ONU. Depuis, le référendum d'autodétermination a été reporté à plusieurs reprises en raison de divergences entre les belligérants sur la composition du corps électoral. Cependant de nombreux éléments plaident pour le règlement définitif du dossier, même si le départ de la MINURSO en mai 1996 rend difficilement concevable la tenue d'un référendum, considéré pourtant comme l'unique recours. D'où la recherche d'une solution politique, à savoir un accord qui pourrait porter sur l'intégration du Sahara au Maroc. Le Polisario pourrait encore faire valoir son identité tandis que Rabat verrait son rôle de maître du Sahara confirmé.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mohsen-Finan
Sahara occidental : de la prolongation du conflit à la nécessité
de son règlement
In: Politique étrangère N°3 - 1996 - 61e année pp. 665-675.
Abstract
Western Sahara : from the Prolongation of the Conflict to the Need for it to be Resolved, by Khadija Mohsen-Finan
In August 1988, Marocco and the Polisario who, since 1975, have been arguing over the ex-Spanish colony of Western Sahara,
agreed on a peace plan suggested by the UN. Since then, the referendum over autodetermination has been put off several times
because of the différences between the adversaries, concerning the composition of the electorate. However, there are numerous
éléments in favour of the definitive settlement of this problem, even if the departure of the MINURSO in May 1996 renders the
referendum, which was however considered as the only possible solution, difficult. This explains why a political solution, an
agreeement that might deal with the integration of the Sahara with Marocco, is being sought. The Polisario could still exploit its
identity whilst Rabat would see its role as the master of the Sahara confirmed.
Résumé
En août 1988, le Maroc et le Front Polisario, qui se disputent l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental depuis 1975,
approuvent un plan de paix proposé par l'ONU. Depuis, le référendum d'autodétermination a été reporté à plusieurs reprises en
raison de divergences entre les belligérants sur la composition du corps électoral. Cependant de nombreux éléments plaident
pour le règlement définitif du dossier, même si le départ de la MINURSO en mai 1996 rend difficilement concevable la tenue d'un
référendum, considéré pourtant comme l'unique recours. D'où la recherche d'une solution politique, à savoir un accord qui
pourrait porter sur l'intégration du Sahara au Maroc. Le Polisario pourrait encore faire valoir son identité tandis que Rabat verrait
son rôle de maître du Sahara confirmé.
Citer ce document / Cite this document :
Mohsen-Finan. Sahara occidental : de la prolongation du conflit à la nécessité de son règlement. In: Politique étrangère N°3 -
1996 - 61e année pp. 665-675.
doi : 10.3406/polit.1996.4570
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1996_num_61_3_4570POLITIQUE ÉTRANGÈRE / 665
Sahara occidental
Khadija MOHSEN-FINAN *
J du conflit J a la nécessite
de son règlement
Cinq ans après le cessez-le-feu conclu en 1991, le projet d'organiser un
référendum d'autodétermination au Sahara occidental continue de se
heurter aux divergences des deux parties sur la composition du corps
électoral. Dans un rapport présenté le 8 mai 1996 au Conseil de sécurité, le secré
taire général de l'ONU annonçait la suspension du processus d'identification.
Elle se traduit par le retrait partiel des membres de la MINURSO (Mission des
Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) ; seule
la composante militaire, dont les effectifs seront réduits, restera sur place et aura
pour fonction de surveiller le cessez-le-feu ; quant au personnel civil d'appui, il
sera réduit à sa plus simple expression.
Initialement prévu pour janvier 1992, ce référendum d'autodétermination des po
pulations de l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, que le Maroc et le
Front Polisario se disputent depuis 1975, a été reporté à plusieurs reprises. Pour le
Maroc, ce référendum, dont le principe a été accepté par Hassan II en juin 1981 à
Nairobi, ne peut être que « confirmatif » et consacrer, aux yeux de la communauté
internationale, le caractère marocain du Sahara. En revanche, pour le Front Poli
sario, la voie de l'indépendance est encore possible à condition que la population
consultée au cours du scrutin soit « authentiquement sahraouie ».
L'analyse que l'on peut conduire aujourd'hui sur le dénouement de ce conflit n'a
pas seulement pour objet la détermination du détenteur futur de la souveraineté
sur le territoire du Sahara occidental. Elle porte également sur la fin d'une guerre
fratricide qui a représenté un formidable capital de légitimité pour la monarchie
marocaine, suscitant un élan national et provoquant un consensus autour du
trône. La réflexion dépasse donc le cadre juridique du règlement et nous place
déjà, par l'interrogation, dans l'après-conflit, période qui s'annonce difficile à
bien des égards pour chacun des protagonistes. Depuis 1992, on a le sentiment
que le combat s'est déplacé ; il ne se situe plus sur le terrain mais sur la compos
ition des listes électorales.
Au moment où celles-ci semblent constituer un enjeu fondamental dans le
dénouement de ce conflit, il paraît utile d'envisager les différentes manières dont
cette guerre pourrait évoluer. Dans l'immédiat, la plus probable est le maintien
::" Docteur en sciences politiques, Pans. 666 / POLITIQUE ÉTRANGÈRE
du statu quo même si, à terme, le règlement du conflit par le biais d'un référe
ndum ou sur la base d'une entente entre les parties semble nécessaire.
« Une guerre qui se prolonge »
Depuis 1975, le Maroc et le Front Polisario se disputent l'ancienne colonie espa
gnole du Sahara occidental. Sous l'angle de la décolonisation, on pouvait y perce
voir la coexistence de deux nationalismes, celui des Marocains se référant aux
« droits historiques » pour plaider le maintien de la délimitation des frontières en
vigueur avant la décolonisation, et le nationalisme sahraoui qui fonde la légitimité
de sa revendication sur ce qui est devenu la norme de l'Organisation de l'unité
africaine (OUA) depuis 1964, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Deux
nationalismes mais aussi deux appréciations opposées du droit et de l'histoire.
Ce conflit, qui a vu le jour dans un contexte régional dominé par les rivalités
hégémoniques, a évolué, dans un premier temps, en permettant à chacun des
pays limitrophes du Sahara de consolider son Etat. Cette guerre s'est rapidement
révélée être un moyen pour le Maroc de faire l'union autour du trône et de ren
forcer une légitimité entamée par les crises des premières années de la décen
nie 70 (émeutes, grèves ouvrières et estudiantines, coups d'Etat visant la
personne du Roi, etc.). Pour l'Algérie, après avoir représenté un moyen efficace
de limiter la puissance hégémonique du Maroc et un enjeu de politique inté
rieure utilisé par les différents pôles de la classe politique pour s'isoler mutuel
lement, elle demeure une affaire à rebondissements, mise en avant chaque fois
que le pays voit sa suprématie régionale amoindrie.
En même temps que l'engagement de ces deux pays dans cette guerre du Sahara
contribuait à consolider leurs Etats et mettait en exergue leurs velléités hégémon
iques, un acteur nouveau apparaissait sur la scène régionale à travers la reven
dication de son indépendance et de son identité propre : le Front Polisario. Pour
mener son combat pour un territoire qu'il considère comme le sien, ce mouve
ment a d'abord développé une idéologie transnationale avant de constituer un
« Etat » en exil, la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée
unilatéralement en février 1976. Face à cette action, le Maroc a d'abord déve
loppé la stratégie du « dossier clos », persuadé que ses méthodes viendraient à
bout de la résistance armée du Polisario. Mais l'aide fournie par la Libye et
l'Algérie aux combattants sahraouis, ainsi que la capacité de ceux-ci à dominer
militairement le terrain contribuèrent à rendre de plus en plus difficile la néga
tion d'une vraie guerre. Ces atouts devaient également permettre au belligérant
sahraoui de se distinguer au plan militaire et diplomatique jusqu'en 1979, et
d'isoler ainsi l'adversaire.
Victime d'une guérilla largement favorable au Polisario qui lui faisait essuyer de
multiples revers, isolée au plan diplomatique et exposée à de vives critiques sur sa
gestion du conflit au plan interne, la monarchie marocaine a dû, dès le début des
années 80, bouleverser sa stratégie du conflit. Désormais, elle avait pour princi
paux objectifs, d'une part, d'« épuiser » l'ennemi en le privan

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