Sécurité européenne et nouvel ordre mondial - article ; n°1 ; vol.57, pg 129-141
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Politique étrangère - Année 1992 - Volume 57 - Numéro 1 - Pages 129-141
European Security within the New World Order, by Charles Georges Fricaud-Chagnaud
Any short or medium-term change in our defence apparatus requires adequate consideration of the likely evolution of the world situation in the 3rd millenium. Since the collapse of the totalitarian planned economies, we are moving towards a « world economy » in the Braudelian sense. This could be unipolar (dominated by the United States), bipolar or tripolar (with the USA, Japan and possibly the EC as economic leaders). In such a world, disagreements between the major economic groups would continue to be resolved through peaceful means, but there would be myriad dangers from possible confrontations with and within the Arab-Muslin world. Europe's decision as to whether it plays a major or minor role in the new world order and that of France as to its role within Europe will determine future military requirements. In any eventuality, importance should be given to the following elements : a minimum dissuasion force, compatibility of conventional weaponry and the capacity to re-arm within few years.
Toute adaptation à court et moyen terme de notre appareil de défense impose d'avoir une vision prospective du monde du troisième millénaire. Depuis l'effondement des systèmes totalitaires à économie dirigée, nous nous dirigeons vers une « économie-monde », selon Fernand Braudel. Dans un tel cadre pouvant être unipolaire (Etats-Unis), bipolaire ou tripolaire (Etats-Unis, Japon, CEE), la « dissuasion par constat » continue à s'imposer entre ces grands ensembles, tandis que les risques essaiment le long de F« arc des crises » (frontières arabo-musulmanes). Les rôles que voudront jouer l'Europe dans ce monde futur (acteur majeur ou supplétif), et la France dans l'Europe, seront déterminants pour l'avenir de nos forces. En tout état de cause, devraient être privilégiées : dissuasion minimum, compatibilité des appareils conventionnels et capacités de remontée en puissance en quelques années.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Georges Fricaud-
Chagnaud
Sécurité européenne et nouvel ordre mondial
In: Politique étrangère N°1 - 1992 - 57e année pp. 129-141.
Abstract
European Security within the New World Order, by Charles Georges Fricaud-Chagnaud
Any short or medium-term change in our defence apparatus requires adequate consideration of the likely evolution of the world
situation in the 3rd millenium. Since the collapse of the totalitarian planned economies, we are moving towards a « world
economy » in the Braudelian sense. This could be unipolar (dominated by the United States), bipolar or tripolar (with the USA,
Japan and possibly the EC as economic leaders). In such a world, disagreements between the major economic groups would
continue to be resolved through peaceful means, but there would be myriad dangers from possible confrontations with and within
the Arab-Muslin world. Europe's decision as to whether it plays a major or minor role in the new world order and that of France as
to its role within Europe will determine future military requirements. In any eventuality, importance should be given to the following
elements : a minimum dissuasion force, compatibility of conventional weaponry and the capacity to re-arm within few years.
Résumé
Toute adaptation à court et moyen terme de notre appareil de défense impose d'avoir une vision prospective du monde du
troisième millénaire. Depuis l'effondement des systèmes totalitaires à économie dirigée, nous nous dirigeons vers une «
économie-monde », selon Fernand Braudel. Dans un tel cadre pouvant être unipolaire (Etats-Unis), bipolaire ou tripolaire (Etats-
Unis, Japon, CEE), la « dissuasion par constat » continue à s'imposer entre ces grands ensembles, tandis que les risques
essaiment le long de F« arc des crises » (frontières arabo-musulmanes). Les rôles que voudront jouer l'Europe dans ce monde
futur (acteur majeur ou supplétif), et la France dans l'Europe, seront déterminants pour l'avenir de nos forces. En tout état de
cause, devraient être privilégiées : dissuasion minimum, compatibilité des appareils conventionnels et capacités de remontée en
puissance en quelques années.
Citer ce document / Cite this document :
Fricaud-Chagnaud Charles Georges. Sécurité européenne et nouvel ordre mondial. In: Politique étrangère N°1 - 1992 - 57e
année pp. 129-141.
doi : 10.3406/polit.1992.4103
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1992_num_57_1_4103Sécurité européenne Charles Georges
FRICAUD-CHAGNAUD * et nouvel ordre mondial
Après la dislocation du Comecon, le ralliement encore virtuel de la
Communauté des Etats indépendants (CEI) à l'économie de marché
constitue l'événement porteur de ces dernières années, bien au delà
de l'écroulement du mur de Berlin et de la disparition (temporaire ?) de la
menace soviétique.
La bipolarisation politico-stratégique héritée de la guerre froide semble
aujourd'hui remplacée par un monde qui ne se définit plus par référence à
des systèmes économiques antagonistes. Il n'y a plus de « fragments de
planètes économiquement autonomes » [1] ; on se dirige donc vers ce que
Fernand Braudel appelle une « économie-monde ». Il est incontestable
qu'avec l'éradication progressive des systèmes centralisés de direction de
l'économie, l'« économie-monde » devient un espace planétaire qui tend à
s'organiser autour de la compétition de modèles économiques ayant pour
principe moteur les lois du marché [2]. Elle attire de gré ou de force tous
les acteurs internationaux de deuxième ou troisième niveau qui veulent
survivre.
Dans ce cadre général, l'avenir de notre sécurité demande, comme à
l'accoutumée, une analyse englobant les trois temps de la pensée straté
gique :
— à court terme, faire face aux engagements immédiats, avec les moyens
dont on dispose et moyennant quelques ajustements circonstanciels de
l'appareil militaire ;
— à moyen terme, prendre en compte les systèmes et les équipements à
venir, qui sont déjà commandés mais non encore entrés en service ; réorien
ter le choix des priorités définies antérieurement et soumises à une politique
de déflation numérique des effectifs et des équipements ;
— à long terme, réfléchir sur l'évolution des conditions de la sécurité et de
la défense, singulièrement pour l'Europe et notre pays. Ceci revient à
s'interroger sur le rôle et la signification de l'emploi des forces armées, par
rapport aux autres instruments économiques et juridiques, au service des
relations internationales prévalant au sein de P« économie-monde », ainsi
que sur le rôle que nous entendons jouer dans ce nouveau système.
De cette approche du long terme dépend la remise en perspective des
ajustements inévitables à court et moyen termes, auxquels nous sommes
confrontés aujourd'hui.
* Général de corps d'armée (cr). I POLITIQUE ÉTRANGÈRE 130
Definition et mode d'expression de la puissance internationale au sein
de P« économie-monde »
Dans ce contexte, le coup d'Etat manqué de Moscou a eu pour consé
quence, au delà de l'effacement temporaire d'un acteur cohérent de la scène
internationale et de la très grande instabilité qui en est résultée, de nous
faire réfléchir sur la perception de l'idée de puissance internationale, c'est-à-
dire de la capacité reconnue d'influencer le cours des relations internatio
nales, donc de nous interroger sur les pôles susceptibles de les orienter.
Une perception affinée de la « puissance internationale »
Dans l'« économie-monde » qui se dessine, la puissance internationale divers
ifie ses instruments ; mais, comme par le passé, son exercice exige une
forte volonté politique et des moyens adéquats.
Jusqu'à maintenant, la perception la plus communément reconnue d'une
puissance à vocation internationale était de nature essentiellement militaire,
fondée sur une industrie lourde, une population nombreuse et un territoire
très étendu. Elle se traduisait, à l'exemple des deux superpuissances, par la
capacité d'intimidation et/ou de coercition par les armes, et par l'aptitude à
soutenir un conflit prolongé de haute intensité, d'où la tentation constante
de l'extension géographique (contrôle des marchés, sécurité des approvision
nements) et démographiques (ressources mobilisables). Or, ce calcul est
aujourd'hui remis en cause par la technologie et les conditions exigées pour
son développement.
La perception de la puissance a en effet changé. Elle s'applique désormais à
des pays qui disposent d'une économie prospère obéissant aux lois du
marché, d'une aptitude à l'innovation, notamment dans le domaine des
technologies de pointe, et d'une capacité de projection de la force militaire.
A ce jour, les démocraties de type occidental semblent seules pouvoir
répondre à cette nouvelle définition.
Les modèles d'organisation de V« économie-monde »
Dès lors, se pose la question de l'organisation de cette « économie-monde »
autour d'un ou plusieurs centres de pouvoirs possibles.
• Un modèle unipolaire américain
A la suite de l'affaire du Golfe et du délitement de l'URSS, les Etats-Unis
apparaissent comme la dernière superpuissance mondiale. En conséquence,
il est compréhensible qu'ils tentent d'influencer à leur profit les nouveaux
rapports de forces internationaux ; notamment en proposant l'instauration
d'un « nouvel ordre mondial », chargé de promouvoir le développement et
le respect des « valeurs démocratiques ». Encore que le discours, singulièr
ement insistant pendant le premier semestre 1991, soit soudain devenu plus
discret.
Malgré le rejet officiel de toute volonté hégémonique, cette tentation existe
de manière plus ou moins consciente, sinon cohérente, comme en témoi
gnent certaines initiatives de l'Administration américaine. Ainsi, la proposit
ion faite à Moscou, de coopération technique concernant la « guerre des SECURITE EUROPÉENNE ET NOUVEL ORDRE MONDIAL I 131
étoiles », semble être une tentative de mise sous tutelle des capacités
soviétiques, bien

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