Quelques réflexions sur l évolution économique en France et à l étranger de 1950 à 1974 - article ; n°1 ; vol.25, pg 43-59
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Quelques réflexions sur l'évolution économique en France et à l'étranger de 1950 à 1974 - article ; n°1 ; vol.25, pg 43-59

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Statistiques et études financières - Année 1976 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 43-59
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Hugues Bertrand
Quelques réflexions sur l'évolution économique en France et à
l'étranger de 1950 à 1974
In: Statistiques et études financières. Numéro 25, 1976. pp. 43-59.
Citer ce document / Cite this document :
Bertrand Hugues. Quelques réflexions sur l'évolution économique en France et à l'étranger de 1950 à 1974. In: Statistiques et
études financières. Numéro 25, 1976. pp. 43-59.
doi : 10.3406/ecop.1976.2129
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0338-4217_1976_num_25_1_2129Quelques réflexions
sur l'évolution
économique
en France
et à l'étranger
de 1950 à 1974.
à Chargé Hugues la Direction de Bertrand Mission de la Prévision
43 comparaison des graphiques 5 et 6). L'accent ainsi La récession qui a frappé les principaux pays capi
talistes développés depuis la deuxième moitié de mis sur l'organisation du travail nous conduit à
essayer d'évaluer les conséquences de l'extension, l'année 1974, et dont ils ne sont pas encore vér
considérable pendant cette période, du travail posté itablement sortis, a évidemment incité beaucoup
(ou par équipes)/ Ces apparaissent d'économistes à examiner avec une attention par
ticulière l'évolution économique antérieure pour comme très importantes et souvent décisives, tant
sur l'évolution de certains indicateurs de productivité essayer de reconnaître l'origine de ces difficultés.
«apparente» que sur la formation du profit et la ren
tabilité pendant la période couverte. Trois décennies successives d'une croissance sou
tenue et presqu'ininterrompue, marquée tout au plus
par quelques pauses, ont peut-être conduit à privilé Ce sont donc ensuite certains des aspects de la fogier dans une certaine mesure l'étude des fluctua rmation du taux de profit, et de l'un de ses objets, tions (autour des tendances) par rapport à celle des le financement de l'accumulation, qui sont examinés tendances elles-mêmes. Nous revenons ici sur cer plus brièvement; il s'agit d'essayer de comprendre tains aspects de l'évolution économique de moyenne comment certaines difficultés, apparues très tôt période (1950-1974) en France (et, par comparais si l'on en croit les indicateurs utilisés, ont pu être on, dans certains pays étrangers). Cette étude, écartées, de telle sorte que la rentabilité économique purement macroéconomique, avec les limites que des entreprises en France a pu être améliorée cela implique et qu'il convient de souligner, est jusqu'à la fin des années 60 (et même jusqu'en construite autour de deux thèmes essentiels. 1973 pour la rentabilité financière). Un certain
nombre de mécanismes, dont quelques-uns sont exaD'une part, il semble, au vu de l'évolution comparée minés ici, ont transformé une tendance principade ces grandeurs dans les pays étudiés, que les liens lement orientée vers la baisse en un mouvement entre accumulation et productivité apparente du tra de hausse. vail (et donc accumulation et croissance) sont en
général appréhendés et utilisés d'une façon méca-
niste. Ceci conduit à sous-estimer ou tout simple Les hypothèses que suggère cet examen ont des
ment à oublier les effets, essentiels, de l'organi conséquences importantes sur l'analyse qui peut
sation du travail et du mode de gestion de la main- être faite des transformations que connaissent,
d'œuvre en général, sur la productivité (et donc la ou pourraient connaître, les mécanismes de la
croissance, puisque la croissance a été fondée essen régulation macroéconomique globale des économies
concernées dans la période actuelle et à venir. tiellement sur la productivité comme l'atteste la
Accumulation et productivité
ces sorties diminue nécessairement au fur et à me
sure que le taux d'augmentation du stock augmente
si, comme l'hypothèse (probablement fausse) en est
faite, la durée de vie des équipements ne change du La croissance, taux d'accumulation nette et continue, en France pas.
est loin d'être un phénomène général Quel que soit l'indicateur utilisé, la hausse est
continue, très rapide en début de période, entre
54 et 58, puis progressivement plus lente jusqu'à
Le taux d'accumulation, défini comme le rapport de la devenir nulle à partir de 69-70, avec des cycles
Fbcf globale au stock global d'équipements product légers, à peine esquissés (sauf pour le premier).
ifs à leur coût de renouvellement, a augmenté très Constater cette hausse n'est pas original, elle a
fortement en France pendant la période 54-72, pas donné lieu déjà à de nombreux commentaires. Ce
sant des environs de 6% à ceux de 10-11% (gr qui doit cependant être souligné avec force, c'est qu'il
aphique G1). Le constat est plus brutal encore si l'on ne s'agit pas d'un phénomène général : en Rfa par
raisonne en terme de taux de croissance du stock exemple, le taux d'accumulation est en baisse
d'équipements disponibles (à prix constants: F 59): depuis 1955 (cf. graphique 1); aux Usa le niveau
ce taux fait plus que doubler en effet, passant de moyen est stable mais l'accumulation caractérisée
quelque 3% en 53-54-55 à plus de 7% à partir de apparamment par des cycles nets ; au Japon enfin, si
1970 (graphique 2). le taux d'accumulation croît, et beaucoup plus rap
idement qu'en France, c'est d'une manière plus di
La différence entre les 2 indicateurs, l'un, le taux scontinue avec des phases successives d'accumulat
de croissance du stock d'équipements, croissant ion intense.
beaucoup plus vite que l'autre, le taux d'accumulat
ion, est due à la différence de définition : le premier Trois remarques peuvent être faites. D'une part, ce
est mesuré à prix constants (francs 59), le second au n'est certainement pas une coïncidence si les deux
coût de renouvellement; le premier est diminué du pays qui ont connu une augmentation importante
taux des sorties théoriques d'équipements (Fbcf- de leur taux d'accumulation sont ceux également
mises au rebut théoriques/stock d'équipement), ce qui ont vu leur taux de profit croître pendant la même
qui n'est pas le cas pour le second; or le poids de période (cf. G18). Ce n'est pas non plus un hasard
44 ,
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s'il s'agit des deux pays dans lesquels les gains en Graphique 1 : Taux d'accumulation bruts
productivité apparente des facteurs sont les plus comparés.
soutenus (G6 et G10). Enfin, en France, les phases
où le taux d'accumulation augmente le plus rap— Japon idement (1954-58, 1960-63, 1968-69) correspondent
toujours à une forte poussée du niveau général des
prix (prix de la Pib : alors qu'il n'en va pas de même
pour le prix relatif de la Fbcf par rapport au prix
de la Pib) (G 1 , G 1 2, G2 article précédent).
Notons enfin, et ceci est très important, que ces
conclusions sont liées aux indicateurs statistiques
utilisés: ainsi le taux de croissance du stock d'équ
ipements comptabilisé au coût d'acquisition connaît
pendant toute la période une longue diminution
\Rfa amortie progressivement dans un palier très stable,
qui efface totalement et étonnamment les mouve
ments de prix de la période (cf. G3). Si l'on considère
I I au contraire le taux de croissance du stock d'équ
1970 1975 ipement revalorisé au coût de renouvellement (cf.
G4), celui-ci accuse tous les mouvements de prix Graphique 2 : Taux de croissance de la période et témoigne d'une remarquable irrédu capital productif fixe brut (prix 1959) gularité. L'influence de la méhode de mesure adopt
France ée sur les résultats est donc loin d'être secondaire ;
elle est au contraire très importante. Dans la suite,
cependant, nous retiendrons l'indicateur à prix
constants parce qu'il nous paraît, faute de mieux,
l'indicateur le moins biaisé par l'évolution du niveau
général des prix, et le plus généralement utilisé,
donc se prêtant à des comparaisons, en particulier
internationales.
Les indicateurs utilisés dans la suite de cet article

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