Guillaume Farel propagandiste de la Réformation - article ; n°86 ; vol.20, pg 37-78
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1934 - Volume 20 - Numéro 86 - Pages 37-78
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Victor Carrière
Guillaume Farel propagandiste de la Réformation
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 20. N°86, 1934. pp. 37-78.
Citer ce document / Cite this document :
Carrière Victor. Guillaume Farel propagandiste de la Réformation. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 20. N°86,
1934. pp. 37-78.
doi : 10.3406/rhef.1934.2680
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1934_num_20_86_2680GUILLAUME FAREL
PROPAGANDISTE DE LA RÉFORMATION
Introduction. — Une biographie nouvelle de Guillaume Farel. — Qu'est
cet homme ? — La conversion de Farel (1516-1521).
I. Guillaume Farel au service de l'Évangélisme (1521-1526). — A la
suite de Briçonnet (1521-1523). — Le séjour à Bâle (Mars 1523-juillet
1524). — Le ministère à Montbéliard (Juillet 1524-mars 1525). La
« Détermination » de 1524. — A Strasbourg chez Capiton (3 Avril 1525-
octobre 1526). — Prédications à Gap (Novembre 1561-avril 1562).
II. Guillaume Farel missionnaire et agent de Berne en pays romand
(1526-1536). — Evangelisation des Quatre Mandements (Octobre 1526-
octobre 1529). — Farel parcourt le sud de la principauté de Bâle
(Novembre 1529-juillet 1530). — Établissement de la Réformation à
Neuchâtel (Juillet-novembre 1530). — L'équipée en Valangin (18-24 fé
vrier 1531). — A travers les bailliages de Morat, d'Orbe et de Grand-
son (1530-1532). — Les commencements de la Réformation à Genève
(1532-1536); la dispute de Lausanne (ler-8 octobre 1536). — Conclusion.
INTRODUCTION
A Neuchâtel, proche l'ancienne collégiale de Notre-Dame,
s'érige la statue en pied de Guillaume Farel. Le réformateur,
vêtu de l'ample robe de pasteur, tient, élevé au-dessus de sa
tête, une Bible ouverte : c'est la parole de Dieu qu'il présente
au peuple. L'attitude est d'un homme tout entier à la lutte.
Son adversaire, gisant à terre, est symbolisé par une statue
tronquée de saint Pierre, qu'il foule du pied gauche : c'est
« l'idolâtrie » romaine abattue céans au cours des journées
d'émeute des 23 et 24 octobre 1530. L'événement, à quatre
siècles de distance, vient d'être commémoré par une publica
tion d'ordre historique sur laquelle tout d'abord j'aimerais
à dire un mot.
Une biographie nouvelle de Guillaume Farel
L'ouvrage en question, un Guillaume Farel aux pages noiri-
breuses et de massif format in-quarto, est l'œuvre d'un « Co
mité Farel », élaborée avec la collaboration d'une vingtaine
d'écrivains choisis parmi les religionnaires les plus en vue
de Suisse, de France et d'Italie1. Il s'agit là d'une « biogra-
i
1. Guillaume Farel. H89-Î565. Biographie nouvelle écrite d'après les
documents originaux par un groupe d'historiens, professeurs et pasteurs
de Suisse, de France et d'Italie. — Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1930.
In-4° de 780 pages avec illustrations hors texte. Prix : 25 francs suis
ses. — Les références à cet ouvrage seront indiquées entre parenthèses. REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 38
phie nouvelle », conçue selon l'ordre chronologique; mais
la répartition par tranches de vie entre tant de spécialistes, à
défaut d'une direction docilement acceptée de tous, ne déter
minait pas forcément la bonne méthode ni la concision. En
dépit du sous-titre, c'est moins en effet une biographie qu'un
recueil de mémoires. On songe, en le parcourant, à ces « Mé
langes » que composent à l'occasion de jubilés scientifiques
les disciples de maîtres en renom. On pourrait aborder au
petit bonheur n'importe quel chapitre sans être gêné par l'
ignorance de ce qui précède : car les auteurs ont surtout vu
dans l'épisode qui leur avait été confié un beau sujet d'étude
à traiter en profondeur. Et si l'on peut dire de tous qu'ils
l'ont renouvelé à coups d'archives, compendieusement, en
s'aidant d'une information qu'il n'est malheureusement pas
toujours facile à nous Français de contrôler; s'ils se sont in
géniés à recréer l'atmosphère du milieu et l'état d'âme col
lectif des populations que Farel a évangélisées ou qu'il a vi
sitées entre temps; il faut avouer qu'on s'est beaucoup moins
inquiété du lien biographique, que l'on perd sur des parcours
variables, tout hérissés de faits étrangers au héros lui-même.
S'agit-il du premier voyage de Farel à Metz ? M. Strohl récrit
à ce propos les origines de là Réformation dans la cité mess
ine, ce qui nous vaut une étude de quarante pages où l'excès
de détails tourne souvent à la chronique locale. Parce que
Farel prit part au fameux synode de Chanforan (septembre
1532), c'en est assez pour que M. Jalla reprenne l'histoire des
Vaudois à partir du lyonnais Pierre Valdez (1176). Et j'
omets pour l'instant l'article de M. Borgeaud sur les com
mencements de la Réforme à Genève. Une note du Comité
Farel, placée au seuil de ce fragment (ce n'est pas le meilleur
de l'ouvrage), en dit long sur les résistances qui durent se
produire à son sujet, l'auteur ayant menacé de reprendre son
manuscrit si l'on ne l'imprimait pas « textuellement » (p.
298). Prenons acte de cette discrète protestation du Comité.
Sa bonne volonté eût-elle été plus opérante, elle nous eût ce
rtainement donné mieux que cet assemblage d'articles séparés
ou de monographies.
On aurait toutefois mauvaise grâce à ne pas le reconnaît
re : cette biographie de Farel domine de très haut tout ce
qui a été écrit sur le réformateur tant du côté protestant que
du côté catholique. L'apologie résolue des uns, l'extrême mo
notonie des autres, l'insuffisante documentation de tous ren
daient leurs ouvrages insupportables à la lecture. Bien diffé
rente est l'œuvre que nous signalons, œuvre traitée avec une
compétence particulière et une grande probité, où l'on trouve GUILLAUME FAREL PROPAGANDISTE DE LA RÉFORMATION 39
une foule d'aperçus nouveaux, apparemment définitifs, sur
l'histoire de la Réforme en Suisse occidentale : politique des
•cantons helvétiques, rôle important de la bourgeoisie, rivalités
entre Berne et Fribourg, etc.
Des réserves cependant s'imposent, qui tiennent à diverses
causes. Tout d'abord, sans vouloir rien reprocher à personne,
on est surpris de certaines affirmations maniées ainsi que des
massues contre l'Église. Laissons de côté l'adoration des
;saints. Puisqu'on était résolu à ignorer les réfutations dont
■cette importante question a fait l'objet, n'était-ce pas assez
de la signaler comme une curiosité partisane ? Mais à voir
•certains auteurs, revenir sur telle question que Farel prudem
ment éludait,, comme l'autorité de la Tradition ecclésiastique
*en matière de foi, on se demande si leur théologie n'est pas
restée au même stade que celle des magnifiques seigneurs de
Berne, si curieux par leur incompréhension es choses catho
liques. On insiste sur les succès remportés par Farel et les
réformateurs dans les « disputes » où tout se décidait par
sainte Écriture et raison — (ou apparence). Que n'a-t-on
établi au préalable le bien fondé de leur prétention à nier
toute valeur à la Tradition séculaire de l'Église2. Ne sait-on
point que les Livres saints, et plus spécialement l'Évangile,
sont des documents transmis par la Tradition ? Toute l'Anti
quité chrétienne n'affirme-t-elle pas que les Évangiles canoni
ques ne renferment qu'une partie de l'enseignement oral du
Christ ? Substituer à la Tradition apostolique le sens propre
des novateurs qui, à leur insu ou non, ignoraient à peu près
tout de l'histoire des premiers siècles chrétiens et de la spi
ritualité médiévale, la méthode pouvait réserver de faciles
victoires à la Réformation, et l'on comprend que les réforma
teurs s'y soient accrochés désespérément. Mais aussi comme
on approuve la sagesse de ceux qui, étrangers à c

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