Les débuts du christianisme en Gaule : I. Les martyrs et les monuments témoins de leur culte; — II. Les coutumes et les mœurs religieuses - article ; n°19 ; vol.4, pg 5-27
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les débuts du christianisme en Gaule : I. Les martyrs et les monuments témoins de leur culte; — II. Les coutumes et les mœurs religieuses - article ; n°19 ; vol.4, pg 5-27

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1913 - Volume 4 - Numéro 19 - Pages 5-27
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léon Maître
Les débuts du christianisme en Gaule : I. Les martyrs et les
monuments témoins de leur culte; — II. Les coutumes et les
mœurs religieuses
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 4. N°19, 1913. pp. 5-27.
Citer ce document / Cite this document :
Maître Léon. Les débuts du christianisme en Gaule : I. Les martyrs et les monuments témoins de leur culte; — II. Les coutumes
et les mœurs religieuses. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 4. N°19, 1913. pp. 5-27.
doi : 10.3406/rhef.1913.2054
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1913_num_4_19_2054LES
DÉBUTS DU CHRISTIANISME EN GAULE
LES MARTYRS ET LES MONUMENTS
TÉMOINS DE LEUR CULTE
A l'époque où le pontife de Rome envoya des mis
sionnaires en Gaule pour y répandre la lumière de l'Évang
ile, la population n'était pas dépourvue de cérémonies
religieuses, elle avait emprunté à ses conquérants leurs
pratiques pieuses et leurs superstitions sans se révolter.
Le culte commun de Rome et d'Auguste, c'est-à-dire
de Rome divinisée et de la sainteté impériale, ne lui répu
gnait pas, parce qu'il servait de prétexte à une grande
assemblée annuelle, à laquelle prenaient part les soixante
cités de la Gaule x. Le rendez- vous était fixé à Lyon, au
confluent de la Saône et du Rhône. En cet endroit, on
éleva un autel colossal portant l'inscription Rom^e et
Augusto, « à Rome et à Auguste », dont l'image et le
style nous sont connus par les monnaies. Tous les ans, au
1er août, s'ouvraient de grandes fêtes où les Gaulois
assistaient à des sacrifices, à des processions, à des jeux
de toute sorte, même à des concours d'éloquence et de
poésie. Le tout était complété par une foire qui se tenait
dans le voisinage et qui n'offrait pas moins d'attraits
que la pompe des cérémonies et la richesse des décors.
Parmi les bois, les jardins et les pièces d'eau, on né mont
rait que des statues de bronze, ou de marbres précieux,
statues colossales érigées en l'honneur de Rome et d'Aug
uste, des empereurs, des princes, des prêtres et des so
ixante cités de la Gaule pour éblouir les spectateurs et
les attacher à la cause du paganisme.
Les Romains étaient de grands metteurs en scène, ils
intéressaient les Gaulois à leurs manifestations en con-
1. C. Jullian, Gallia (Paria, 1892, in-12), chap. v. REVUE D'HISTOIRE DE l'ÉGLISE DE FRANCE 6
fiant la surintendance du culte de Rome et d'Auguste
à de notables gaulois qui portaient le nom de prêtres,
sacerdotes. En réalité, Lyon était la capitale religieuse
du paganisme en Gaule, le foyer où les intelligences se
nourrissaient des fausses doctrines, la forteresse où les
faux dieux de l'antiquité se retranchèrent avec l'espoir
de remplacer le druidisme. Il convenait donc que les
apôtres du Christ envoyés pour démolir la vieille théo
gonie vinssent directement de Rome à Lyon, pour
frapper l'erreur là où elle trônait le plus audacieusement1.
C'est là, en effet, que commence l'histoire authentique
des martyrs de la Gaule, c'est là que l'évêque Pothin,
la jeune Blandine et quarante-huit citoyens eurent le
courage de braver tous les supplices en confessant la
foi du Christ aii milieu de l'amphithéâtre. Aucune souf
france ne put empêcher Blandine de s'écrier : Je suis
chrétienne. Elle appartenait à la race des esclaves, mais
près d'elle on voyait un médecin phrygien, Alexandre,
un jeune citoyen lyonnais, Vettius Epagathus, et un
citoyen romain, Attale de Pergame, qui versèrent aussi
leur sang avec courage.
I. LES MARTYRS DE LA LYONNAISE
On était alors en l'an 177, c'est-à-dire à la fin du s
econd siècle. Il n'était guère possible d'édifier, en plein
paganisme, un sanctuaire à l'honneur de ces glorieuses
victimes, il fallut attendre le règne de tolérance de Con
stantin. Vers l'an 315, on éleva une basilique qu'on plaça
sous l'invocation des Saints Apôtres et des Quarante-huit
martyrs, après avoir pris le soin de construire sous le
chœur une crypte pour servir de dépôt aux reliques. Ce
petit édicule n'a pas disparu, il est toujours visible
sous l'église de Saint- Nizier. Il est en forme de croix
grecque à branches tréflées, dont les extrémités, termi
nées par des absides en cul-de-four, s'appuyaient jadis
sur un rectangle central de 4 mètres carrés et voûté sur
1. Léon Maître, Les premiers monuments de la Gaule chrétienne, dans Revue
de l'art chrétien, 1902, 6e liv. LES DEBUTS DU CHRISTIANISME EN GAULE 7
arêtes. On y accédait par un seul escalier ouvert à l'ouest.
Tous ces traits caractérisent bien un édifice ancien, nous
les retrouverons autour du corps de saint Andéol dans
le diocèse d'Albe (Viviers). Sainte Blandine eut sa confes
sion particulière dans l'église de Saint-Martin d'Ainay,
où elle occupe toujours l'extrémité de la basse nef méri
dionale, sous forme de chapelle basse. C'est une petite
salle rectangulaire de 3 m. 10 de côté, orientée, éclairée
simplement par une ouverture en meurtrière, percée à
l'est, et recouverte d'une voûte dont les arêtes retombent
sur des pilastres. A gauche et à droite de l'escalier, se
présentent deux annexes en forme de caveaux voûtés,
qui ont dû servir de reliquaires. On y plonge le regard
par une petite fenêtre grillée.
L'évêque Irénée, qui vint s'asseoir sur le siège de
Lyon avec ses deux acolytes, Épipode et Alexandre, au
début du me siècle, fut également un martyr. Il est
honoré dans une église qui portait autrefois la double
invocation de Saint- Jean-1'Évangéliste et de Saint- Iré
née, parce qu'elle était à double étage1. Elle a conservé
cette disposition au milieu de tous les remaniements. La
partie inférieure, à laquelle on accède par un double
escalier, ressemble à une petite chapelle divisée en trois
nefs dont le style, le plan et les gros murs n'ont pas souf
fert des restaurations ; ce sont toujours les mêmes bri
ques et la même voûte que l'évêque Patient édifia au
ve siècle sur des colonnes de marbre 2. Les fidèles visi
teurs ont même sous les pieds quelques échantillons du
dallage en marbre qui rehaussait la beauté de la crypte
avec ses compartiments blancs et noirs.
Besançon honorait Ferréol 3 et Ferrucion comme deux
martyrs du me siècle, qui étaient venus ensemble pour
travailler à sa conversion et avaient versé leur sang dans
la même persécution. Grégoire de Tours, qui avait lu
1. Dans le principe, son corps était dans la crypte de l'abbaye de Saint-
Just, aujourd'hui rasée. Voir ma démonstration, dans Les Premières Basil
iques de Lyon, dans Revue de Vart chrétien, 1902, 6e liv.
2. Les colonnes ont été remplacées.
3. Ada sanctorum, junii mensis xvia die, t. in, p. 8. 8 REVUE D'HISTOIRE DE l'ÉGLISE DE FRANCE
le récit de leur passion, dit qu'ils reposaient dans le
secret d'une crypte, et accomplissaient de nombreux mi
racles. Pour leur faire honneur, on couvrait le sol de leur
sanctuaire avec des feuilles de sauge 1.
Dans les faubourgs de Chalon-sur-Saône, une abbaye
du vie siècle conservait la mémoire de saint Marcel,
en conviant les fidèles autour d'un puits miraculeux
auquel on accourait le 4 septembre de chaque année.
C'est un motif pour nous de croire qu'il avait mérité
la couronne du martyre 2.
Saint Valérien de Tournus, diocèse de Maçon, est assu
rément au nombre des martyrs du me siècle. Le monast
ère élevé sur son tombeau et confié, au ixe siècle, aux
religieux exilés de Noirmoûtier, est une preuve de la
vénération dont il jouissait dans le diocèse de Chalon.
Sa crypte confession fut agrandie pour recevoir le dépôt
de nombreuses reliques, notamment celles du grand
saint Filibert 3. Là aussi se voit un puits.
Peu de réputations ont atteint celle de saint Sympho-
rien, le martyr d'Autun, dont l'invocation figure au
fronton de beaucoup d'églises dans la vallée

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents